Chōgen

Chōgen (重源) (1121-1206), aussi connu sous le nom Shunjōbō Chōgen (俊乗坊重源), est un moine bouddhique japonais. À partir de 1181, il consacre vingt-cinq années de sa vie à la dotation et à la reconstruction du Tōdai-ji après les destructions dues au siège de Nara.

Sources

Actes de bienfaisance de Namu-Amidabutsu ou mémoires de Chōgen, lignes 9-31, c. 1203 (Bien culturel important du Japon); à l'Institut historiographique de l'université de Tokyo.

Un document contemporain connu sous le nom « Actes de bienfaisance de Namu-Amidabutsu » fournit le témoignage le plus complet sur la vie et la carrière de Chōgen[2],[3],[4]. Ces informations peuvent être complétées par des journaux tels que les « feuilles ornées de bijoux » (玉葉) de Fujiwara no Kanezane, des archives de temple, des documents dont « Sollicitation pour des Fonds par Chōgen (Genkyū 2) » et des inscriptions dont une datant de 1202 sur une pierre dans la province de Kawachi rapportant les réparations qu'il a effectuées sur des canaux d'irrigation originellement construits par Gyōki Bosatsu[5],[6],[2]. À l'époque de l'emakimono Tōdaiji Daibutsu engi des années 1530 qui comprennent une scène dans laquelle Chōgen est en mer et convoie des grumes pour son grand chantier, l'évocation de sa mémoire peut comprendre un « mélange de faits et de fables »[7].

Biographie

Né très probablement à Kyoto en 1121, Chōgen est initié à la vie religieuse au centre shingon du Daigo-ji à l'âge de treize ans. Plus tard au cours de son adolescence, il entreprend des pratiques ascétiques au pèlerinage de Shikoku et au mont Ōmine, suivies après ses vingt ans d'un séjour à Koyasan. Après l'accomplissement de diverses actions pieuses dont le chant du nianfo (nembutsu) un million de fois et le don de statues et de sūtras à un certain nombre de temples, l'engagement dans des travaux publics à la façon de Gyōki et de Kūya ainsi qu'un possible voyage en Chine, Chōgen est désigné en 1181 afin de lever des fonds pour la reconstruction de Tōdai-ji. Au cours des vingt-cinq années suivantes, il supervise les réparations du Bouddha géant, de la salle dans laquelle celui-ci est installé, de la porte sud et de nombreux autres bâtiments dans le complexe du temple, et s'attache également au remplacement de nombreuses images. Il poursuit son engagement dans les travaux communautaires, répare les ponts, aide les voleurs à sortir de la montagne et assouplit la détresse des hommes et des bêtes. Il meurt finalement dans la salle de la Terre pure à Tōdai-ji en 1206 à l'âge de quatre-vingt-cinq ans[2],[7].

Voir aussi

Notes et références

  1. (ja) « 木造俊乗上人坐像(俊乗堂安置) », Agence pour les Affaires culturelles (consulté le )
  2. (en) John M. Rosenfield, Portraits of Chōgen : the transformation of Buddhist art in early medieval Japan, Leiden etc., Éditions Brill, , 296 p. (ISBN 978-90-04-16864-0), p. 207-31
  3. (ja) « 南無阿弥陀仏作善集 », Agence pour les Affaires culturelles (consulté le )
  4. « 貴重書 », Institut historiographique de l'université de Tokyo (consulté le )
  5. (ja) Takeshi Kobayashi, Shunjōbō Chōgen shiryō shūsei [« Compilation of Historical Records relating to Shunjōbō Chōgen »], Nara Kokuritsu Bunkazai Kenkyūjo,
  6. (ja) « 元久二年重源上人勧進状 », Agence pour les Affaires culturelles (consulté le )
  7. (en) John M. Rosenfield, Portraits of Chōgen : the transformation of Buddhist art in early medieval Japan, Leiden etc., Éditions Brill, , 296 p. (ISBN 978-90-04-16864-0), p. 25-43
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