Châteaux de Bruniquel

Les châteaux de Bruniquel sont deux châteaux français situés dans la commune de Bruniquel (Tarn-et-Garonne, région Occitanie).

Châteaux de Bruniquel

Château jeune et château vieux
Période ou style Moyen Âge
Type Château fort
Début construction VIe siècle
Propriétaire initial Comté de Comminges
Propriétaire actuel Municipalité de Bruniquel
Protection  Classé MH (1840)[1]
Coordonnées 44° 03′ 21″ nord, 1° 39′ 58″ est
Pays France
Région Occitanie
Département Tarn-et-Garonne
Commune Bruniquel
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne

Situation

L'ensemble des deux châteaux est situé sur un pic rocheux, à 90 mètres à flanc de falaise sur les bords de l'Aveyron et à proximité immédiate du département du Tarn. Il est situé à 10 km de Nègrepelisse.

Historique

La légende veut que ce soit la reine mérovingienne Brunehaut qui fit construire le premier château (« château vieux » ou « castel biel »[2]) au VIe siècle[3] sur l'emplacement d'un castrum romain.

À l'origine, Bruniquel fut un château destiné à veiller sur la route de la vallée reliant le Quercy à l'Albigeois. Un village se forma près de lui et devint une cité prospère dont témoignent les demeures de notables. Bruniquel devient une vicomté vers 1050.

Le castrum est conquis, en 1176, par les comtes de Toulouse sur les Trencavel[4].

Sur les ruines de ce premier château fut construit l'actuel « château vieux » au XIIIe siècle. Il fut la propriété des comtes de Toulouse. Il est habité par les vicomtes de Bruniquel[5]. Après la construction de ce château, un deuxième fut élevé sur la falaise, par Maffre de Comminges-Couserans, donnant à l'ensemble le nom « Les Châteaux de Bruniquel ». En effet, au milieu du XVe siècle, le vicomte Antoine-Roger de Comminges, issu des comtes de Comminges-branche des vicomtes de Couserans, vicomte en partie de Bruniquel, en querelle avec son fils Léonard, vend une partie du domaine à un cousin, Maffre de Comminges-Couserans, déjà vicomte en partie de Bruniquel, qui fera construire son propre château de 1485 à 1510 : le « château jeune » ou « castel djoubé »[2]. Pendant trois siècles, les deux branches ne vont cesser de se quereller, les propriétaires du « château vieux » étant catholiques et ceux du « château jeune » protestants. Le « château vieux » porte encore les stigmates des attaques, notamment dans la salle des chevaliers. Ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle que le vicomte du « château vieux » (ou « castel biel »), Louis Rigal d'Ouvrier, rachète le « château jeune »[2],[6].

Grâce à la famille des anciens propriétaires, les Vicomtes d'Ouvrier de Bruniquel, descendants des Comtes de Toulouse, les châteaux de Bruniquel ont fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1]. À cette même époque, un impôt prélevé sur les ouvertures, incitera le vicomte à murer fenêtres et portes de sa nouvelle acquisition. Seul le « château vieux » continuera à être habité en permanence, puis comme résidence secondaire jusqu'en 1980, année du décès de la Vicomtesse de Bruniquel, Madame de Bellefon, propriétaire des châteaux. Jusqu'à son décès, ces derniers feront l'objet de travaux d'entretien (toiture, restauration du bâti...). Après le décès de Madame de Bellefon, la municipalité s'en portera acquéreur en 1987 pour la somme de 660 000 francs. Depuis cette date, les restaurations ont essentiellement porté sur la partie du « château jeune », tandis que le « château vieux » fait l'objet de peu de restauration.

Architecture

Le « château vieux » a conservé son donjon du XIIe siècle et ses remparts du XIIIe siècle, époque à laquelle il appartenait aux comtes de Toulouse, et son corps de logis du XIIIe siècle. Dans ce périmètre se côtoient deux bâtiments depuis le partage de l'enceinte entre les deux cousins rivaux en 1484. Il possède également une galerie Renaissance à six arcades, surplombant le précipice sur plus de 90 mètres de falaise, et d'autres parties qui ont connu de profonds remaniements, du fait que le château a été incendié durant les guerres de religion, au XVIIIe siècle et plus tard au XIXe siècle.

Le « château jeune » a été construit entre 1484 et 1510 et a subi des remaniements pendant la période baroque avec des aménagements internes, des percements de fenêtres aux XVIIe et XVIIIe siècles, et l'ajout d'une porte sculptée en 1683 à l'entrée de son escalier.

Le site archéologique des quatre abris sous roche du château de Bruniquel, l'abri Montastruc, l'abri Gandil, l'abri Lafaye et l'abri Plantade, a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [7].

Les châteaux ont été classés monuments historiques par liste en 1840[8]. Ils offrent quelques raretés telles que le donjon du XIIe siècle, une cuisine du XVIIe siècle équipée d'un rare potager (ancêtre du fourneau) à neuf trous, la salle d'apparat réaménagée au XVIIe siècle, une chapelle transformée en cuisine, une galerie surplombant la rivière Aveyron à 90 mètres de hauteur. Une cheminée de ce château a été transférée au XIXe siècle dans la salle à manger du château de Lastour.

Visite

Les châteaux sont ouverts à la visite de début mars à mi-novembre ; hors saison, les dimanches et jours fériés. Le « château jeune  » comprend une salle évoquant la préhistoire avec les « trésors de Bruniquel » trouvés dans plusieurs grottes à proximité du château.

Divers

Les châteaux ont servi de décor en 1975 pour le film Le Vieux Fusil de Robert Enrico avec Romy Schneider et Philippe Noiret. Le puits qui se trouve en son centre est une réalisation factice réalisée pour les besoins du film.

Le « château vieux » fut la résidence de Guillaume de Tudèle qui écrivit la terrible histoire des Cathares : la chanson de la croisade Albigeoise.

Les châteaux accueillent également chaque année le Festival des châteaux de Bruniquel[9].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Élodie Cassan, Bruniquel, château (XIe – XIVe siècle), p. 131-145, Congrès archéologique de France. 170e session. Monuments de Tarn-et-Garonne. 2012, Société française d'archéologie, Paris, 2014 (ISBN 978-2-901837-53-4)
  • Colin Debuiche, Sarah Munoz, Bruniquel, château (XVe – XIXe siècle), p. 147-152, Congrès archéologique de France. 170e session. Monuments de Tarn-et-Garonne. 2012, Société française d'archéologie, Paris, 2014 (ISBN 978-2-901837-53-4)

Articles connexes

Lien externe

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