Château de Messac

Le château de Messac est un château situé sur la commune de Reilhac dans le Cantal. Il possède un parc remarquable[1].

Pour les articles homonymes, voir Messac.

Château de Messac

Façade et tour nord
Nom local Meissac
Période ou style Médiéval, rustique
Type Manoir
Architecte Georges Breuil (1903-1999)
Début construction XIIIe siècle
Fin construction XXe siècle
Propriétaire initial Astorg de Messac 1281
Destination initiale Habitat seigneurial
Propriétaire actuel Famille Maitrier
Destination actuelle Habitation privée
Coordonnées 44° 58′ 18″ nord, 2° 25′ 18″ est
Pays France
Région historique Carladès
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Cantal
Commune Reilhac (Cantal)
Géolocalisation sur la carte : France

Description

Le site est placé le long de l'ancienne route royale d'Aurillac à Mauriac, il dominait le gué sur la Baÿsse, rivière affluente de l'Authre.

Le bâtiment se compose d'un corps de logis à trois étages carrés[2] adossé au nord à une ancienne tour ronde en appareil irrégulier dont les étages sont carrés avec des voûtes d'arêtes. L'ensemble a été flanqué par la suite d'une petite aile en appentis avec une baie simple dont le linteau est en accolade[3] et deux autres voûtées en anse de panier[4] ce qui date cette partie du XVIe siècle.

Le cadastre napoléonien ne mentionne pas l'aile Est ni la tour carrée Sud qui ont été ajoutés par le général Léon Prax avant la fin du XIXe siècle[5].

En 1930, l'architecte Georges Breuil (1903-1999) a effectué un projet de transformation du château qui a été versé en 2001 aux Archives départementales du Cantal[6].

Histoire

Messac était un fief dépendant des abbés d'Aurillac, puis des seigneurs de Conrot. Ses premiers possesseurs connus sont une famille de chevaliers, seigneurs du lieu, attestée au début du XIIIe siècle[7], et qui semblent être à l'origine du Messac de Laroquebrou. La convocation aux bans de 1384 et 1387, puis de 1533, indiquent que Messac-lez-Reilhac relevait du Carladès et des vicomtes de Carlat. C'était le siège d'une justice locale jusqu'au début du XVIIe siècle. Sa ferme possédait une montagne à Girgols avec un buron.

Le fief passe par succession aux familles du Crozet de Bellestat et de La Garde de Saignes[8], puis aux Caissac de Sedaiges et aux Léotoing d'Anjony. Vendu comme bien national à la Révolution, Messac est ensuite possédé par les familles Prax puis Maitrier[9].

Le chartrier de Messac comprenant des actes du XIIIe siècle au XVIIIe siècle, dont trois hommages, a été déposé aux Archives départementales du Cantal en même temps que le Fonds du chartrier d'Anjony[10].

Moyen Âge

  • Astorg de Messac, chevalier, témoigne en 1258 dans l'enquête faite par Philippe le Hardi pour résoudre le conflit entre les habitants d'Aurillac et l'abbaye d'Aurillac. Il mentionne son père qui était en 1232 gardien de la Tour de Naucelle pour l'abbé et son oncle Hugues de Messac, tous deux chevaliers[11]. Il fait son testament à Messac en 1290, en laissant sa femme Hélis et sept enfants vivants, institue comme héritier son fils aîné Dieudonné, et demande à se faire enterrer à l'Église des Cordeliers d'Aurillac.
  • Son petit fils Guy de Messac est chevalier.
  • Le , noble Irlande Ramonde, de Rodelle, la femme d'Hugues de Messac, damoiseau, reçoit une reconnaissance féodale. Elle testa le , et fit héritier noble Rigal de Messac, fils de Louis de Messac, du lieu de Saint-Étienne, près de la ville d'Aurillac. Ce dernier fit hommage au comte de Rodez en 1413 pour les rentes de Rodelle, Muret, Lanhac, La Goudalie, Maymac, etc., provenant de cette succession, devant le sénéchal Ratier de Fénayrols[12]. Guy de Messac fut le père de :
  • Irlande de Messac, héritière, mariée à Louis du Crozet de Bellestat, alias de Messac (originaire de Saint-Illide), qui eurent comme enfant et héritier :
  • Guy de Messac, marié le à Helis de La Salle, fille de Michel, seigneur d'Ytrac[7].

Période contemporaine

En 1791, la seigneurie de Messac est confisquée comme bien national, divisée en 35 lots qui sont tous achetés par Claire de Sistrières, épouse de Claude de Rivo, lieutenant-criminel au bailliage de Vic, puis revendus en 1802 à Jean Prax (Aurillac 1759 - Reilhac 1827), avocat, puis lieutenant de justice au Présidial d'Aurillac, marié depuis 1785 avec Geneviève Besse (1766), sœur de Germain Besse (1749-1951), président de l'Administration centrale du Département du Cantal[13].

Bans

Guy, dit Guynot ou Guiot de Messac, remplace comme homme d'armes Huguot de Messac, chevalier[14], dans le Rôle de la revue de 4 chevaliers et 186 écuyers, passée à Rodez le par le bailli et le sénéchal du Comté de Rodez pour Bernard d'Armagnac, vicomte de Carlat, nommé par le roi capitaine de la guerre en Languedoc et en Guienne[15].

Pour le ban et l'arrière ban de 1533, Jehan de La Garde [de Saignes] se fait représenter: « le seigneur de Messac-lez-Reilhac; s'est présenté noble Jacques Brunnenc (seigneur de Vixouze) qui a dit que ledit seigneur est homme d'église et n'y a qu'un pré et une maison»[15].

Armes

La famille de Messac portait « Un chevron rompu avec des étoiles »[16].

La branche de Messac de la famille de La Garde de Saignes brisait son écu, « D'azur à l'épée d'argent en bande », avec une « bordure engrêlée d'argent »[17].

Notes et références

Notes

  1. Notice no IA15000359, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Avec quatre travées qui correspondent au type VIII donné dans L'Inventaire topographique. Canton de Vic-sur-Cère, Paris, Imprimerie nationale.
  3. "Accolade", Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle Tome 1
  4. Anse de panier, Ludovic Goudenège, 2010
  5. Elles figurent sur une photo de la façade sud prise par le photographe aurillacois Blancot éditée sur une carte postale nuage non divisée (donc antérieure à 1904)
  6. Fonds Georges Breuil (1903-1999)
  7. Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet, "Reilhac", in Dictionnaire statistique et historique du cantal.
  8. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007, p.112
  9. Cahiers des VMF Cantal, dir Jean de Miramon, 1978, 6e série
  10. FX 78, 1291-1599
  11. «  1258. — Astorg de Messac, dépose qu'il y a environ vingt-six ans, que le damoiseau Henri, homme d'armes de l'abbé, conduisit à Naucelles, Bernard de Conques, d'Aurillac, arrêté dans la ville, à la suite d'un vol qu'il avait commis; il le livra à mon père et à Mgr Hugues de Messac, chevalier, mon oncle, qui gardait la tour de Naucelles pour l'abbé. Ils le mirent en prison dans cette tour, et il y mourut. — Un autre témoin dépose qu'il l'enterra dans le fossé » (cité par Henri Durif).
  12. Actes se trouvant dans le chartrier du château de la Goudalie, à Rodelle, cités dans les Documents historiques et généalogiques, tome IV, p. 500, par H. de Barreau qui précise que la famille de Messac est du Carladez.
  13. À moi Auvergne ! - Cercle Généalogique et Héraldique de l'Auvergne et du Velay, no 33, 1985
  14. Huguot de Messac était présent à plusieurs revues du ban du comte de Rodez, le 3 janvier 1386 (document n°3), les 6-10 octobre 1386 (document n°5), 2 et 3 mars 1387 (document n°7), le 1er mai 1387 (document n°9), Études historiques sur le Rouergue, Volume 4, pp. 162 à 174.
  15. Baron de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue, Documents no 5, 6, 7, AD12, manuscrit de Colbert
  16. Armoiries figurant sur le tombeau de la famille de Messac dans l'église de Reilhac, selon un factum de 1720 pour la famille de Caissac contre celle de Cayrac.
  17. Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, tome IV, Paris, 1839.

Bibliographie

  • Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet, Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal, article Reilhac, tome V, p. 92.
  • Louis de Ribier, Laroquebrou et ses seigneurs, 1936.
  • Baron de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue.
  • Hippolyte de Barrau,
    • Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue, Rodez, 1860, tome IV.
    • Documents historiques et généalogiques du Rouergue, Paris, Éditions du Palais-Royal, 1972, tome IV, page 500.
  • "La Famille Prax, trois générations au service de la France", Yves Marret, Aurillac, Aprogemere, 18 p.
  • "Famille Prax", in À moi Auvergne ! - Cercle Généalogique et Héraldique de l'Auvergne et du Velay, no 33, 1985
  • "Château de Messac", Jean-Louis Maitrier, in Cahiers des VMF - Section Cantal, dir Jean de Miramon, 1978, 6e série.

Articles connexes

  • Portail des châteaux de France
  • Portail du Cantal et de la Haute-Auvergne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.