Château de Beynes

Le château de Beynes est un château fort en ruines situé dans le centre de la commune de Beynes dans le département des Yvelines, en France.

Château de Beynes

Ruines du château de Beynes (août 2006)
Type Château fort
Début construction 1073
Propriétaire actuel Commune de Beynes
Protection  Classé MH (2014)
Coordonnées 48° 51′ 23″ nord, 1° 52′ 29″ est [1]
Pays France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Commune Beynes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Yvelines

Histoire

Le château vu de l'ouest.

Le château de Beynes est installé dans le fond d'une vallée.

Au XIe siècle remonte sa construction. Il a eu d'abord un rôle militaire à une époque où le cours de la Mauldre constituait une ligne de défense du domaine royal, à l'ouest, notamment contre les Anglais lors de la guerre de Cent Ans.

Au XVe siècle, le château ayant perdu son importance stratégique du fait de l'extension du domaine royal, Robert d'Estouteville, chambellan du roi Charles VII et propriétaire des lieux, lui fait subir quelques modifications, en rasant le donjon et en adaptant les fortifications à l'artillerie naissante.

Au XVIe siècle, en 1536, le domaine est cédé à Diane de Poitiers (Madame de Valentinois) par Henri II, son royal amant[2]. Elle fait bâtir un nouveau logis par Philibert Delorme, auteur du château des Tuileries, du château d'Anet ou d'une partie de celui de Chenonceau. Le château figure parmi les premiers répertoriés avec une charpente précurseuse du principe du lamellé-collé dont la technique a donc été inventée par ce grand architecte[3],[4].

Au XVIIe siècle, en 1688, des dames de la haute aristocratie s'y réunissent autour de la mystique madame Guyon. Le , elles organisent une rencontre au château entre madame Guyon et leur directeur spirituel, l'abbé de Fénelon[5]. Celui-ci devient un des plus fervents disciples de madame Guyon[6].

Au XVIIIe siècle, la ruine du château sert un temps de décor au parc anglais aménagé par les Phélypeaux de Pontchartrain qui le possèdent alors. Un devis pour sa restauration est produit[7], son coût convainc vraisemblablement les propriétaires de le laisser en état. Abandonné puis démantelé, il sert même de carrière pour les constructions du village.

  • En 1967, le château de Beynes est racheté par la municipalité qui se charge de sauver le domaine alors enseveli par la végétation.
  • De 1995 à 1999, il fait l'objet de fouilles puis bénéficie de travaux de confortation.

En 2014, l'ensemble des vestiges fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques [8].

Début , les fortes pluies ont causé l'inondation des douves[9],[10], et l'écroulement d'un pan de muraille. Des travaux, sous forme d'un chantier de bénévoles subventionné et sponsorisé, sont en cours pour stopper sa dégradation et permettre son accès au public[11].

Architecture

Le château fort qui existait autrefois est maintenant à l'état de ruines. De forme circulaire, il est traversé par une allée centrale donnant sur deux corps de logis. Il était entouré de profondes douves et son pont-levis était protégé par une barbacane, cette dernière est maintenant restaurée.

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur OpenStreetMap.
  2. « FRAN_IR_041573 - Salle des inventaires virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. « FRAN_IR_041581 - Salle des inventaires virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. Bruno Dufaÿ, « Un logis royal de Philibert Delorme construit au château de Beynes (Yvelines) », Bulletin Monumental, vol. 160, no 3, , p. 275–297 (DOI 10.3406/bulmo.2002.1129, lire en ligne, consulté le )
  5. « Chronologie de la vie de Fénelon », sur recherche-fenelon.com (consulté le ). — Georges de Nantes, « Vraie religion, fausse mystique : Bossuet contre Fénelon », sur crc-resurrection.org, La Contre-Réforme catholique, no 95, août 1975 (consulté le 5 février 2020).
  6. Pierre-Georges Castex, Paul Surer, Manuel des études littéraires françaises : XVIIe siècle, Paris, Hachette, 1966, p. 238. — Dominique Tronc, « La direction de Fénelon par madame Guyon », sur madameguyon.fr, 2015 (consulté le 4 février 2020).
  7. Le Château de Beynes, une forteresse dans la vallée, Association pour la Sauvegarde du Château de Beynes, 1994, p. 49
  8. Notice no PA00087370, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « Les douves du château toujours sous les eaux », sur www.leparisien.fr (consulté le )
  10. « Vidéo de l'inondation », sur www.youtube.com (consulté le )
  11. « Réhabilitation du château de Beynes », sur www.rempart.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • B. Dufaÿ, « Le château de Beynes (Yvelines) du XIIe au XVIe siècle : des barons féodaux aux favorites royales, du bourg castral au bourg vigneron : la longue vie d'un château-fort dans un village d'Ile-de-France », dans Revue archéologique du Centre de la France, 2001, vol.40, n°1, p.243-285. (En ligne)
  • B. Dufaÿ, « Le château de Beynes », dans Aspects méconnus de la Renaissance en Ile-de-France, collectif, 1998, p.148-152.
  • Jean Mesqui, Île-de-France Gothique 2 : Les demeures seigneuriales, Paris, Picard, , 404 p. (ISBN 2-7084-0374-5), p. 90-100
  • A. de Dion, « Le château de Beynes », dans Mémoires de la Société archéologique de Rambouillet, 1896, p.14-46.

Articles connexes

  • Portail des châteaux de France
  • Portail des Yvelines
  • Portail des monuments historiques français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.