Château de Bénouville

Le château de Bénouville, est un château construit par l'architecte Claude-Nicolas Ledoux entre 1765 et 1785, sur la demande du marquis de Livry et de sa femme Thérèse-Bonne Gillain de Bénouville, à Bénouville dans le Calvados (Normandie).

Pour les articles homonymes, voir Bénouville.

Ne doit pas être confondu avec Château de Bernouville.

Château de Bénouville

Façade principale au sud.
Période ou style Néoclassique
Architecte Claude-Nicolas Ledoux
Début construction 1770
Fin construction 1780
Propriétaire initial François Sanguin de Livry
Propriétaire actuel Conseil départemental du Calvados
Destination actuelle Lieu d'exposition
Protection  Classé MH (1930, 1987)
Site web chateau benouville
Coordonnées 49° 14′ 11″ nord, 0° 16′ 52″ ouest [1]
Pays France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Calvados
Commune Bénouville
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

XVIIIe et XIXe siècles

La restauration et l'embellissement du château sont commandés à l'architecte Claude-Nicolas Ledoux en 1769 par François-Hyppolite Sanguin, marquis de Livry, qui avait hérité du domaine à la mort de son beau-père, Antoine Gillain, marquis de Bénouville, en 1768. Les travaux sont achevés en 1785. Ledoux s'y est rendu en pour contrôler un contentieux de menuiseries.

En 1792, la marquise de Livry, devenue veuve, ne peut subvenir aux dépenses du domaine et le vend à François-Marie Mesnage de Pressigny, ancien fermier général, lequel est guillotiné sous la Terreur, le 19 floréal an II (), à l'âge de 61 ans. Sa fille Flore, épouse du baron d'Aubigny, parvient sous le Consulat à se faire restituer la propriété du domaine qui restera dans sa famille jusqu'en 1927.

À partir du milieu du XIXe siècle, le domaine du château est longé au sud-est par le canal de Caen à la mer, inauguré en 1857 par Napoléon III.

XXe siècle

Le , cérémonie de baptême de plusieurs bébés nés à la maternité de la maison maternelle départementale, au château de Bénouville.

En 1927, le domaine devient la propriété du conseil général du Calvados qui y installe une maison maternelle départementale, avec une maternité inaugurée le de cette année-là par le président du Conseil Raymond Poincaré et une pouponnière. L’établissement, alors tenu par des religieuses, permet aussi d’héberger des jeunes femmes en difficulté ou des filles mères avant et après leur accouchement, qui peuvent même y abandonner leur enfant.

Le lieu joue un rôle éminent durant la Seconde Guerre mondiale grâce à celle qui est sa directrice depuis 1935 : Léa Vion. Très tôt entrée dans la Résistance (où elle sera surnommée « la comtesse »), dès l’été 1940 elle aide d’anciens soldats français et fin 1940 entre dans l’Armée des Volontaires, puis rejoint le réseau Centurie et l’Organisation civile et militaire en 1942. Le château étant proche des installations normandes du mur de l'Atlantique, elle transmet aux Alliés des renseignements sur celles-ci et les troupes allemandes de la région. L’activité officielle du château/maternité est une couverture idéale qui rend peu soupçonnables les allées et venues des résistants au sein du domaine, qui de plus est largement caché par la végétation du grand parc arboré. Cette discrétion permet d’y cacher un poste émetteur radio pour le maquis et d’y faire transiter armes et fugitifs. Autre avantage du lieu, il est relativement protégé des bombardements par une grande croix rouge sur le toit. Les caves du château abritent des aviateurs alliés ou des jeunes réfractaires au STO. Léa Vion fournit aussi de fausses pièces d’identité. Lors du débarquement de Normandie, des combats se déroulent à proximité du château, notamment la prise du pont de Bénouville, futur Pegasus Bridge, par la 6th Airborne Division.

Gérard Lenorman est né à la maternité en 1945[2] et Raymonde Girardot, la mère d'Annie Girardot, y était sage-femme. Le château loge des enfants de l’Assistance publique jusqu’à la fin des années 1970.

En 1980, il est réhabilité puis restauré pour ouvrir ses portes au public en 1990.

XXIe siècle

Photo officielle sur le perron du château lors des commémorations du 70e anniversaire du débarquement de Normandie.

Le château abrite de 1986 à 2012 la chambre régionale des comptes de Basse-Normandie, créée en 1982. Depuis , il est le siège de l'Institut européen des jardins et paysages[3], voué à la préservation de la mémoire des jardins, au développement des connaissances et à la promotion de l'art des jardins.

Le château de Bénouville accueille le déjeuner des chefs d'État et de Gouvernement lors des commémorations du 70e anniversaire du débarquement allié, le .

Architecture

Ce château fait aujourd'hui partie des œuvres de Ledoux les mieux conservées. Son escalier monumental et son architecture étonnante de modernité pour l'époque font de lui l'un des monuments majeurs de la fin du XVIIIe siècle et une référence pour les amateurs de néoclassicisme.

Dans les années 1930, une grande partie du château est classée monument historique (Classé MH, 12/12/1930)[4] :

  • la chapelle médiévale,
  • la totalité du corps de logis,
  • la chapelle attenante au bâtiment principal,
  • la balustrade du XVIIIe bordant la terrasse,
  • le premier parterre nord.

Cette protection est complétée dans les années 1980 (Classé MH, 16/07/1987)[4] pour :

  • les murs de soutènement surplombant la vallée de l’Orne, ainsi que la terrasse qu’ils délimitent,
  • le second parterre nord et l'allée de tilleuls qui le borde,
  • le lavoir,
  • les façades et toitures des ailes ouest et nord des communs,
  • la façade orientale de l’aile est des communs avec sa balustrade.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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