Château d'Arifat (Castres)

Le château d'Arifat ou château d'Agriffoul, est un château situé au hameau de Saint-Hippolyte-de-Lagriffoul à Castres, dans le Tarn (France).

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Château d'Arifat
Château d'Agriffoul

Le portail du château
Nom local Seigneurie d'Agriffoul
Période ou style Médiéval
Renaissance
Type Château
Début construction XIe siècle
Fin construction Reconstruit en 1577
Propriétaire initial Inconnu
Destination initiale Surveillance de la Durenque
Propriétaire actuel Privé
Destination actuelle Résidence privé
Coordonnées 43° 35′ 52″ nord, 2° 16′ 38″ est
Pays France
Région historique Languedoc
Région Occitanie
Département Tarn
Commune Saint-Hippolyte-de-Lagriffoul (Castres)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Géolocalisation sur la carte : Tarn

Édifié au XIe siècle, il sert tout d'abord à défendre l'accès à la ville de Castres, avant de devenir la propriété de la famille de Génibrousse. Incendié en 1574 lors des guerres de Religion, il est ensuite reconstruit dans un style sobre.

Histoire

Origine

Construit sur une position dominante au XIe siècle, le château d'Arifat permet alors de surveiller l'entrée du vallon dans lequel se trouve la cité de Castres-en-Albigeois, et tout particulièrement sur la rive droite de la Durenque où passait une route. Cette seigneurie, connue sous le nom de seigneurie d'Agriffoul, dépend alors des seigneurs de Castres, ville dépendant elle-même de la vicomté d'Albi. Au début du XIIe siècle, le vicomte Bernard Aton IV Trencavel reçoit l'hommage pour le château[1].

Les guerres de Religions

Au début du XVIe siècle, la seigneurie appartient à un certain Pons de Salles, qui marie sa fille unique, Catherine, avec le vicomte Jean-François de Toulouse-Lautrec.

Dans les premiers temps des guerres de Religion, l'édifice appartient à la famille de Génibrousse, de confession protestante. Le capitaine de La Grange, chef protestant de la région de Castres, voit là une opportunité à saisir, et avec l'accord de Guillaume de Génibrousse, il veut utiliser son château pour attaquer la ville, tenu par les catholiques, Néanmoins, ceux-ci, prévenus de ces plans, assaillent le château qu'ils finissent par prendre, poignardant et jetant dans le puits par la même occasion un certain sieur Poujade, gardien du château pour les Génibrousse[2]. Le 14 avril 1574, alors que le capitaine de La Grange revient à l'assaut, les troupes catholiques pillent et brûlent la bâtisse afin de n'en rien laisser aux protestants[3]. Trois ans plus tard, en 1577, Guillaume de Génibrousse entreprend la reconstruction de sa demeure. Néanmoins, il ne lui redonna pas son aspect fortifié, favorisant dès lors le cadre de vie. Ainsi, en dehors des remparts ayant résisté à cette épreuve, le château ne conserve pas ses tours et courtines, mais possède maintenant une longue façade de style classique, qui s'ouvre sur une terrasse avec un point de vue imprenable et un beau jardin. Témoigne aujourd'hui de ce passé tourmenté l'entremêlement de bouches à feu et de fenêtres à meneaux[4].

Du XVIIe siècle à aujourd'hui

La demeure passe ensuite entre les mains de François Sabatier de Lombers, conseiller et trésorier du roi. Néanmoins, il est jugé coupable de haute-trahison et décapité en 1577. Le château demeure alors dans le patrimoine de sa veuve, Catherine de Toulouse-Lautrec, qui en épousant Nicolas de Labauve en 1589, lui transmet le bien[5]. Ainsi passé dans la famille de Labauve, celle-ci prend le nom de "famille de Labauve d'Arifat". Les membres de cette famille sont attestés au château entre 1631 et 1737[6], mais elle aurait possédé le château jusqu'à la Révolution française. En 1755, Jean-David de Labauve entreprend d'établir une pépinière de mûriers sur le domaine, avec l'accord des consuls de Castres, entreprise qui lui rapportera énormément[7].

A partir du XVIIe siècle, de nombreux ateliers de tuilerie apparaissent à Castres, et la majorité s'installe autour du château d'Arifat. Ces manufactures fermeront pour la plupart au XIXe siècle[8].

Famille de Labauve d'Arifat

Famille de Labauve
Famille de Labauve d'Arifat

Armes de la famille : Famille de Labauve
Famille de Labauve d'Arifat

Blasonnement De gueules, au chevron d'or, surmonté de deux besants d'or et accompagné en pointe d'une macle de même
Période XVIe siècle-XXIe siècle
Pays ou province d’origine Languedoc
Comté de Castres
Allégeance Royaume de France
Fiefs tenus Seigneurie d'Agriffoul
Castres
Demeures Château d'Arifat
Preuves de noblesse
Montres Jugement du 15 janvier 1671

La famille de Labauve d'Arifat olim Labauve (ou La Bauve) est une famille subsistante de la noblesse française, originaire du Languedoc, et émigrée à l'île Maurice. C'est une famille de noblesse d'extraction.

Historique

Le premier membre connu est un certain Christophe de Labauve, écuyer attesté en 1563.

Son fils, Nicolas de Labauve, est le premier membre de la famille cité comme seigneur d'Arifat, après avoir épouse Mme de Lombers. Celle-ci, veuve de François Sabatier de Lombers, jugé coupable de haute-trahison et décapité en 1577, lui apporte en dot la seigneurie et le château d'Arifat, en 1589.

Le 15 janvier 1671, la famille de Labauve est maintenue dans sa noblesse par jugement souverain de l'intendant du Roi en Languedoc, Claude Bazin de Bezons. Elle a présentée à cet effet un arbre généalogique ininterrompu depuis Christophe de Labauve. Ce jugement est néanmoins faussé par l'erreur manifeste du rédacteur, qui écrit famille de la Baume d'Arifat sur le certificat de noblesse, au lieu de La Bauve. La famille avait pris le nom de Labauve d'Arifat en référence à sa seigneurie, à une date inconnue, mais comprise entre 1589 et 1671.

Au XVIIIe siècle, Marc-Antoine de Labauve émigre à l'île Maurice, alors dépendante de la couronne de France sous le nom "d'île de France". Depuis ce jour, la famille continue apparemment à prospérer sur l'île[9].

Filliation

  • Christophe de Labauve, écuyer et contrôleur général de la Maison de Condé à partir du 6 octobre 1563. Marié le 5 juin 1557 à Marie Le Clerc, dont :
  • Nicolas de Labauve, écuyer et contrôleur général de guerres, seigneur d'Arifat à partir de 1584. Receveur du Haut-Languedoc dès 1587. Marié le 13 juillet 1589 à Catherine de Toulouse-Lautrec-Saint-Germier, dont :
    • Jacques de Labauve, qui suit ;
    • Jean de Labauve.
  • Jacques de Labauve (15 février 1594 - ?), écuyer et seigneur d'Arifat et de la Saugerie. Habitant important de Castres, il fait partie du conseil de la ville qui écrit une missive au chef du parti protestant, le duc Henri II de Rohan, pour le dissuader de venir à Castres, afin d'éviter d'empirer les relations entre catholiques et protestants. Il est ensuite chargé en 1631 et 1632 d'administrer la répartition des impôts du comté de Castres avec la charge de commissaire royal. Marié le 20 juin 1631 à Esther de Pélissier du Grès, dont :
  • Paul Ier de Labauve, écuyer et seigneur d'Arifat, qui désigne pour héritier son neveu Paul II de Labauve, qui suit :
  • Paul II de Labauve (? - 1709), écuyer et seigneur d'Arifat, maintenu dans sa noblesse par le jugement du 15 janvier 1671. Résidant au quartier de Villegoudou à Castres, il épouse en premières noces Suzanne de Ligonier, sans héritier. Marié en secondes noces le 1er juin 1663 à Marie d'Isarn, dont :
    • Jacques II de Labauve, qui suit ;
    • Pierre de Labauve, seigneur d'Aigrefeuille, émancipé le 11 septembre 1668 pour servir le Roi ;
    • Esther de Labauve ;
    • Suzanne de Labauve, mariée le 24 novembre 1701 à Philémon de Calvairac ;
    • Marie de Labauve, mariée le 5 septembre 1714 à Jean Pélisson.
  • Jacques II de Labauve, écuyer et seigneur d'Arifat, qui épouse en premières noces le 6 février 1714 Claire de Gautard. Marié en secondes noces le 11 janvier 1716 à Honorée de Ligonier Saint-Jean, il n'aura un héritier que de son premier mariage :
  • Jean-David de Labauve (28 novembre 1714 - 19 octobre 1782), écuyer et seigneur d'Arifat, grand propriétaire terrien de vignobles et métairies. Nommé commissaire des travaux pour la construction de l'église de La Platé (Castres) en 1754. En 1755, il crée une pépinière royale de mûriers en sa seigneurie d'Arifat, entreprise qui sera une réussite financière exceptionnelle pour lui. Le 28 mars 1775, il obtient une partie du comté de Castres, rattaché au domaine royal, par engagement. Par lettres patentes du 24 novembre 1776, il obtient de Louis XVI les seigneuries d'Augmontel, Labruguière et Boissezon pour huit ans. Marié le 27 novembre 1734 à Marguerite d'Alquier de Mézerac (1706 - 13 août 1789), dont :
    • Marc-Antoine de Labauve, qui suit ;
    • Marguerite de Labauve (23 mai 1741 - ?).
  • Marc-Antoine de Labauve (1737 - 1799) , écuyer et seigneur d'Arifat, il est major du régiment d'Ile de France. Il émigre à l'île de France (aujourd'hui île Maurice). Marié à Mme de Ribes, dont :
    • Paul-David de Labauve, riche négociant, il arme aussi des corsaires. Marié le 20 octobre 1811 à Delphine Périchon ;
    • Marc-André de Labauve, qui suit ;
    • Pierre-André-Aristide de Labauve (? - 6 janvier 1833) ;
    • Marc de Labauve.
  • Marc-André de Labauve (5 novembre 1780 - 1er novembre 1853), propriétaire d'une exploitation sucrière à l'île Maurice. Marié Mme de Ravel, dont :
  • Charles de Labauve (12 août 1828 - 3 novembre 1886), marié le 31 août 1855 à Marie Koenig (1837 - 1900), dont :
    • Joseph de Labauve ;
    • Louis de Labauve, qui suit.
  • Louis de Labauve, marié à Camille Brousse de Gersigny, dont :
  • Antoine de Labauve (1897 - ?), marié le 21 janvier 1937 à Irène Lagesse (1907 - 2005).
  • ...

Héraldique

Le blason de la famille de Labauve est : "De gueules, au chevron d'or, surmonté de deux besants d'or et accompagné en pointe d'une macle de même".

Notes et références

Article connexe

Références

  1. Philippe Cros, Châteaux, manoirs et logis : le Tarn
  2. « Gallica - », sur visualiseur.bnf.fr (consulté le )
  3. Camille Rabaud, Histoire du protestantisme dans l'Albigeois et le Lauragais, depuis son origine jusqu'à la révocation de l'Édit de Nantes (1685), Paris, Sandoz et Fischbacher, (lire en ligne)
  4. « chateau d'Arifat à Castres, construction du XVIe siècle », sur www.chateau-fort-manoir-chateau.eu (consulté le )
  5. « Généalogie de Nicolas de La BAUVE », sur Geneanet (consulté le )
  6. « Nom : de LABAUVE d'ARIFAT - Commune : Ch%e2teau D%27arifat %e0 Castres (Tarn, France) - Geneanet », sur www.geneanet.org (consulté le )
  7. Théodore (1848-19 ) Auteur du texte Courtaux, Généalogie de la famille de La Bauve d'Arifat (Languedoc et île Maurice), seigneurs d'Arifat au comté de Castres, d'après les documents conservés dans les dépôts publics, suivie d'une notice historique sur cette seigneurie et d'une table des noms , par Théodore Courtaux. Extraite de "l'Historiographe", (lire en ligne)
  8. « Geneviève Rey : Tuileries et briqueteries de Castres à travers les âges » (consulté le )
  9. Théodore Courtaux, Généalogie de la famille de La Bauve d'Arifat (Languedoc et île Maurice), seigneurs d'Arifat au comté de Castres, d'après les documents conservés dans les dépôts publics, suivie d'une notice historique sur cette seigneurie et d'une table des noms , par Théodore Courtaux. Extraite de "l'Historiographe", (lire en ligne)
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