Cercle de l'Oratoire

Le Cercle de l'Oratoire est un cercle de réflexion atlantiste et néoconservateur français créé peu après les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center, à New York et disparu en 2008.

Revue

Ce cercle a édité, de 2006 à 2008, une revue intitulée Le Meilleur des Mondes, destinée initialement à défendre le bien-fondé de la guerre en Irak (mais qui a évolué vers une critique du bilan de cette intervention)[1]) et à s'opposer à la montée de l'antiaméricanisme en France.

Lieu

Le cercle se réunissait à l'origine dans une salle de la paroisse protestante de l'Oratoire du Louvre, à Paris, dont la pasteure était alors Florence Taubmann, épouse de Michel Taubmann, journaliste responsable d'Arte-info[2].

Programme et objectifs

Le cercle, créé à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et aux réactions antiaméricaines qui les ont suivis, se donne pour but de défendre, dans l'opinion, certains éléments de la politique des États-Unis, de lutter contre l'antiaméricanisme et contre l'islamisme radical, en qui ils voient un nouveau totalitarisme. Michel Taubmann déclare : « Les Américains ne sont pas nos ennemis. On peut les critiquer, mais on ne doit pas faire n’importe quoi avec eux. Moi, je m’inquiéterais de vivre dans un monde où l’Amérique serait affaiblie. (…) Notre point commun à l’Oratoire, c’est l’antitotalitarisme. (…) Notre point commun avec les néo-conservateurs, c’est d’avoir le même ennemi : l’islamisme radical. »[2].

Ce cercle de pensée est qualifié de néoconservateur par Jean Birnbaum[3].

Soutien à l'intervention militaire en Afghanistan

Le premier geste public des membres du Cercle de l'Oratoire consista à signer un texte de soutien à l'intervention des troupes anglo-américaines dans la guerre d'Afghanistan au travers d'une tribune titrée « Cette guerre est la nôtre » et publiée dans Le Monde[3].

Les membres y déplorent le « climat de dénigrement systématique à l'égard de la riposte américano-britannique » qui se développe en France et affirment qu'« il faut développer en France comme dans les autres pays un mouvement de soutien aux soldats » car « cette guerre est légitime »[4].

Soutien à l'intervention militaire en Irak

Le Cercle de l'Oratoire publie une première pétition contre la manifestation mondiale contre la guerre d'Irak du dans le journal Le Figaro[5].

Il y affirme, entre autres, n'avoir « aucune confiance dans la parole de Saddam Hussein assurant n'avoir ni armes de destruction massive ni liens avec les terroristes ».

Le Cercle de l'Oratoire réitère son soutien à la guerre en Irak au travers d'une seconde tribune publiée dans Le Figaro du  : « Avec Washington et Londres, pour le soutien du peuple irakien. » Ce texte, publié 15 jours avant les premiers bombardements sur Bagdad, affirme que la liberté du peuple irakien « dépend désormais de la victoire des armées anglo-américaines et de la coalition qui les soutient ».

Le , Pascal Bruckner, André Glucksmann et Romain Goupil, expriment dans une tribune du Monde leur « joie de voir le peuple irakien en liesse fêter sa libération et... ses libérateurs ! » et déplorent qu'en France « l'opposition à la guerre [ait] dégénéré en opposition systématique à Washington »[6].

Un an plus tard, les membres du Cercle de l'Oratoire renouvellent leur soutien à l'intervention américaine dans l'ouvrage collectif intitulé Irak, an 1. Un autre regard sur un monde en guerre[7].

En 2008, les membres du Cercle de l'Oratoire reprochent à la France d’avoir, en 2003, poussé Washington à l’unilatéralisme en s’opposant à la guerre en Irak avec trop de vigueur ostentatoire, « en agitant le chiffon rouge du droit de veto au Conseil de sécurité »[8].

En 2008, le magazine Télérama présente les membres du Cercle de l'Oratoire comme « les plus inconditionnels soutiens intellectuels français de l’intervention américaine en Irak »[9].

Membres

Ils sont réunis autour du journaliste Michel Taubmann, rédacteur en chef d’i24News[10] et également directeur d'une émission intitulée « Ouvertures » sur la chaîne TFJ, et de son épouse Florence, pasteur de l'Église protestante unie de France et présidente d'honneur de l’Amitié judéo-chrétienne de France[11].

Le cercle est composé d'un groupe d'intellectuels dont font partie les essayistes André Glucksmann et Pascal Bruckner, des réalisateurs comme Romain Goupil, Jacques Tarnero et Raphaël Glucksmann et des historiens comme Stéphane Courtois et Ilios Yannakakis. Le cercle comprend aussi les écrivains Olivier Rolin et Marc Weitzmann, les journalistes Cécilia Gabizon (spécialiste des questions de l'islam au Figaro), Élisabeth Schemla (fondatrice du site Proche-orient.info), Antoine Vitkine (journaliste et réalisateur pour Arte), des philosophes comme Monique Canto-Sperber, Jean-Luc Mouton (directeur de l'hebdomadaire protestant Réforme), Claire Brière-Blanchet ou l'avocat Michel Laval, la politologue Nicole Bacharan[2],[8].

Et des chercheurs comme Thérèse Delpech (directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l'énergie atomique, décédée en 2012), Antoine Basbous (directeur de l'Observatoire des pays arabes), Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS), Bruno Tertrais (chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique et ancien directeur de la commission des affaires civiles à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN), Frédéric Encel (géopolitologue, spécialiste du Proche-Orient)[2],[8].

Il rassemble également des dirigeants d'associations, tels Mohammed Abdi (secrétaire général de Ni Putes Ni Soumises) et Jacky Mamou (ex-président de Médecins du monde et président du Collectif urgence Darfour). Des hommes politiques, en particulier Bernard Kouchner, sont régulièrement invités à débattre[2],[8].

Le Cercle de l'Oratoire s'inscrit dans le courant atlantiste, il est qualifié de néoconservateur par le journaliste Jean Birnbaum[12].

Notes et références

  1. « nous jugeons très sévèrement aujourd'hui le bilan de l'administration américaine»  », dans Libération, éditorial du 5 mai 2008, Le Meilleur des mondes fait son mea culpa sur l’Irak.
  2. Éric Aeschimann, Les meilleurs amis de l’Amérique, Libération, mardi 9 mai 2006.
  3. Jean Birnbaum, Le Meilleur des mondes, une voix pour l'Amérique, lemonde.fr, 23 mars 2006.
  4. « Cette guerre est la nôtre », Le Monde, 8 novembre 2001.
  5. « Nous ne manifesterons pas ce samedi ! », Le Figaro, 15 février 2003.
  6. Pascal Bruckner, André Glucksmann et Romain Goupil, « Point de vue : la faute », tribune, lemonde.fr, 14 avril 2003.
  7. Irak, an 1. Un autre regard sur un monde en guerre, Édition du Rocher, 2004.
  8. Antoine Perraud, « Soutien de Bush et de la guerre en Irak, la revue Le Meilleur des mondes esquisse une autocritique », mediapart.fr, 7 mai 2008.
  9. « Le mea-culpa des intellectuels français pro-Bush », telerama.fr, 6 mai 2008.
  10. Notice sur le site Huffington Post, consultée en ligne le 28 septembre
  11. Organigramme de l'Amitié judéo-chrétienne de France, consulté en ligne le 28 septembre
  12. Jean Birnbaum, « Le Meilleur des mondes, une voix pour l'Amérique », Le Monde, 24 mars 2006.

Voir aussi

Articles connexes

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