Cab Calloway

Cabell Calloway III, dit Cab Calloway, né le à Rochester (New York) et mort le à Hockessin (Delaware), est un chef d'orchestre et chanteur de jazz américain.

Pour les articles homonymes, voir Cab.

Cab Calloway
Cab Calloway par Carl van Vechten en 1933.
Informations générales
Nom de naissance Cabell Calloway
Naissance
Rochester (New York)
Décès
Hockessin (Delaware)
Genre musical Scat
Instruments Voix, batterie
Années actives 1930 à 1994

Biographie

Cab Calloway passe son enfance à Baltimore puis à Chicago, où en compagnie de sa sœur Blanche Calloway[1],[2],[3] il danse, chante, joue de la batterie et joue le rôle de « maître de cérémonie ».

Carrière

Cab Calloway, surnommé Hi de Ho man[4], est le fils de Cabell Calloway II, un avocat, et de Martha Eulalia Reed[5], enseignante et organiste d'église.

En 1928, il fait partie des Missourians et des Alabamians[6] respectivement à Chicago[7] et New York[8].

Un des zoot suits de Cab Calloway exposé au Baltimore's City Hall (2007).

Il participe à la revue Hot Chocolate[9] de Irving Mills (en). Il est à l'affiche du Savoy Ballroom[10] de Harlem dès l'âge de 22 ans, où il remporte une battle of bands face à l'orchestre de Duke Ellington. À la suite de cette entrée en matière, Irving Mills et Duke Ellington s'entendent avec Cab pour que les deux orchestres tournent alternativement dans le célèbre club de jazz le Cotton Club[11] à New York sur Lenox Avenue.

Dès lors sa popularité grandit dans le Harlem noctambule, lorsqu'en 1931 sort dans le commerce le morceau qui, du jour au lendemain, lui apporte une renommée nationale et ensuite internationale : Minnie the Moocher[12]. Succès emblématique de l'orchestre, cette chanson où il lance le célèbre Hi de Hi de Ho au cours d'un dialogue avec l'orchestre sur des onomatopées hululées et entrecoupées de gloussements et autres vocalises exotiques, fera sa gloire pendant plus de cinquante ans.

En 1933, la chanson Zah Zuh Zaz va connaître un destin inattendu : en effet cinq ans plus tard, en France, le chanteur Johnny Hess reprend l'onomatopée comme adjectif dans son titre Je suis swing (« Je suis swing, je suis zah zuh »), ce qui marque l'origine du nom du mouvement Zazou durant l'occupation allemande de la France[13].

En 1934, il parcourt l'Europe et deviendra en France l'inspirateur du mouvement zazou qui adopta son style vestimentaire à la fois chic et excentrique. En 1939, il engage un jeune trompettiste inconnu qui va révolutionner le jazz : Dizzy Gillespie.

L'orchestre recrute nombre de musiciens de tout premier plan : les saxophonistes ténors Chu Berry et Ben Webster, le trompettiste Jonah Jones, le contrebassiste Milton Hinton, les trombonistes Tyree Glenn et Quentin Jackson (en), et le batteur Cozy Cole. Suivent dans l'orchestre au long des années 1940 : le trompettiste Shad Collins (en) (1941-1946), le tromboniste Fred Robinson (de), le saxophoniste alto Hilton Jefferson (1941-1949), le saxophoniste ténor Ike Quebec, et les batteurs James Charles Heard et Panama Francis.

En 1943, l'orchestre fait une prestation dans le film Symphonie magique (Stormy Weather) d'Andrew L. Stone avec Lena Horne et Fats Waller aux côtés des danseurs de claquettes Bill Robinson et les Nicholas Brothers.

Cab Calloway en 1947.

La fin des années 1940 sonnant le déclin des big bands, Cab Calloway dissout l'orchestre et se produit dans le cadre du sextet The Cabaliers avant de tenir le rôle de Sportin Life dans l'opéra Porgy and Bess de George Gershwin[14].

Dans les années 1950 et 1960, il apparaît en vedette dans quelques comédies musicales, notamment Hello, Dolly!. Il fait partie du show des Harlem Globe Trotters tout en se produisant dans différents festivals et clubs. Dans les années 1970 et 1980, sa popularité ne faiblit pas ; c'est le triomphe à chacune de ses apparitions.

Le film culte The Blues Brothers[15] de John Landis relance sa popularité en 1980, mais sera son chant du cygne. Le , le Président des États-Unis Bill Clinton déclare : « le roi du Hi de Ho est mort, vive le Hi de Ho »[16] ».

Le jeu vidéo Cuphead lui rend hommage à travers le personnage du Roi Dédé (King Dice), dont le design est largement inspiré de Calloway. Il possède également comme phrase fétiche : « Hi-de-Ho! »[17].

Quelques grands succès

  • 1931 : Minnie The Moocher
  • 1931 : You, Rascal, You
  • 1932 : The Scat Song
  • 1933 : Zah Zuh Zah
  • 1933 : St.James Infirmary
  • 1935 : Nagasaki
  • 1938 : Hoy Hoy
  • 1939 : The Jumpin' Jive
  • 1942 : I'll Be Around
  • 1942 : I want to rock
  • 1947 : The Calloway Boogie
  • 1947 : Oh Grandpa
  • 1947 : Hi de Ho Man

Discographie

  • 1930-1931 : Cab Calloway vol.1 The Chronological Classics 516
  • 1931-1932 : Cab Calloway vol.2 The Chronological Classics 526
  • 1932 : Cab Calloway vol.3 The Chronological Classics 537
  • 1932-1934 : Cab Calloway vol.4 The Chronological Classics 544
  • 1934-1937 : Cab Calloway vol.5 The Chronological Classics 554
  • 1937-1938 : Cab Calloway vol.6 The Chronological Classics 568
  • 1938-1939 : Cab Calloway vol.7 The Chronological Classics 576
  • 1939-1940 : Cab Calloway vol.8 The Chronological Classicss 595
  • 1940 : Cab Calloway vol.9 The Chronological Classics 614
  • 1940-1941 : Cab Calloway vol.10 The Chronological Classicss 629
  • 1941-1942 : Cab Calloway vol.12 The Chronological Classicss 682
  • 1942-1947 : Cab Calloway vol.13 The Chronological Classics 996
  • 1949-1955 : Cab Calloway vol.14 The Chronological Classics 1287

Artistes influencés

Le chanteur suisse Johnny Hess popularise en France l'appellation « zazou » avec ses chansons : Je suis swing (1938) et Ils sont zazous (1942). Il emprunte, sous forme d’adjectif, l'onomatopée de la célèbre chanson swing de Cab Calloway Zaz Zuh Zaz[18].

La bande originale du film The Mask (1994) rend hommage à Cab Calloway en réadaptant le thème Minnie the Moocher dans la scène du gala de charité.

Le jazzman et crooner français Henri Salvador lui rend hommage dans sa chanson Armstrong, Duke Ellington, Cab Calloway.

Danny Elfman reprend également Minnie the Moocher et les mimiques de Cab Calloway dans son premier film en tant que compositeur et acteur, Forbidden Zone réalisé par son frère, Richard Elfman.

Dans l'album Hidden Chambers, Vol.6 (2000) du Wu-Tang Clan, la piste 6 Dirty the Moocher est interprétée par Ol' Dirty Bastard et intègre des parties originelles de Minnie the Moocher.

Dans son album Swings both ways (2013), Robbie Williams reprend Minnie the Moocher.

En 2017, Jaden Smith sample The Hi De Ho Man (1960) de Cab Calloway pour son titre Icon.

Filmographie

Bibliographie

  • (en) Ishmael Reed, Cab Calloway stands in for the moon, Bamberger Books, Flint, MI, 1989, 37 p. (ISBN 0-917453-06-9)
  • (en-US) Dempsey J. Travis, Cab Calloway, Urban Research Press, Incorporated, Chicago, 1997, 16 p. (ISBN 9780941484183)
  • (en) Alyn Shipton, Hi-De-Ho: The Life of Cab Calloway, éd.Oxford University Press, 2010[21]

Articles de presse

  • Claude Fleouter, « Cab Calloway à l'Olympia. L'âge d'or de Harlem », Le Monde,
  • Colette Godard, « Cab Calloway, le vieux zazou », Le Monde,
  • Francis Marmande, « La mort de Cab Calloway. Le dernier des zazous », Le Monde,

Notes et références

  1. (en-US) « Who was Cab Calloway? Everything You Need to Know », sur www.thefamouspeople.com (consulté le )
  2. (en-US) « Cab Calloway | Biography & History », sur AllMusic (consulté le )
  3. (en-US) « Blanche & Cab Calloway: The American Swing Band and Today’s Music », sur Maryland Public Schools
  4. « Cab Calloway: African American Singer », sur www.myblackhistory.net (consulté le )
  5. (en) « Cab Calloway », sur www.nndb.com (consulté le )
  6. (en-US) « Cab Calloway | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  7. (en-US) « Cab Calloway - Biography and Facts », sur FAMOUS AFRICAN AMERICANS (consulté le )
  8. (en-US) « Cab Calloway (1907-1994) • BlackPast », sur BlackPast, (consulté le )
  9. Encyclopædia Universalis, « CALLOWAY CABELL dit CAB », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  10. (en) « Cab Calloway | American composer and singer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  11. (en-US) Harlem World Magazine, « How Cab Calloway's ‘Hepster Dictionary’ Introduced The World To The Harlem Vernacular », sur Harlem World Magazine, (consulté le )
  12. (en) « Cab Calloway », sur www.bloomsburypopularmusic.com (consulté le )
  13. Céline Fontana, La chanson française, Hachette pratique, , p. 31.
  14. (en-US) « Cab Calloway », sur Biography (consulté le )
  15. « Cab Calloway Biography - life, family, children, wife, school, young, book, information, born, college », sur www.notablebiographies.com (consulté le )
  16. « The Hi de Ho blog | The King of Hi de Ho and the Presidents | Blog », sur www.thehidehoblog.com (consulté le )
  17. (en) « King Dice », sur Cuphead Wiki (consulté le )
  18. Site ultradanse.com, page "Connaissez-vous lez Zazous ?", consulté le 14 mai 2020.
  19. « Fiche IMDb »
  20. « Fiche IMDb »
  21. (en-US) Author Joe Maita, « Alyn Shipton, author of Hi-De-Ho: The Life of Cab Calloway », sur Jerry Jazz Musician, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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