César Chesneau Dumarsais

César Chesneau, monsieur Dumarsais ou Du Marsais, est né à Marseille le et mort à Paris le . C'était un grammairien et philosophe français.

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Jeunesse

Dumarsais perdit son père au berceau, et fut élevé par une mère peu aimante et qui ne s'occupait pas réellement de ce qui pouvait arriver à ses enfants. Elle laissa dépérir la fortune de ses enfants, dispersa et vendit, sans aucun profit, une bibliothèque léguée par deux parents. Ceci attrista fortement Dumarsais, qui essaya tant bien que mal de sauver le maximum de livres en les dérobant dès qu'il le pouvait.

Il entra chez les Oratoriens de sa ville natale, et y fit ses études avec succès. Il s’affilia même à leur congrégation mais, découragé par le peu de liberté qu’on lui laissait, il en sortit bientôt pour aller, vers l’âge de vingt-et-un ans, étudier le droit à Paris. Il s’y maria, et fut reçu avocat au Parlement, le .

Précepteur et auteur

Divers embarras de fortune et de ménage le forcèrent à quitter le barreau, pour entrer en qualité de précepteur chez le président de Maisons. Ce fut ici qu’il commença son ouvrage sur les libertés de l’Église gallicane, qui ne parut qu’après sa mort. Le président de Maisons étant mort, Dumarsais fut admis, en qualité de gouverneur, chez le financier Law. La fortune de celui-ci dura peu de temps, ce qui laissa le philosophe sans emploi et sans ressources. Heureusement pour lui, le marquis de Beaufremont lui ouvrit sa maison et pendant ce séjour, il put se livrer plus tranquillement à l’étude; il composa alors ses Principes de Grammaire et son Traité des Tropes, son ouvrage le plus célèbre et celui qui a fait survivre son nom.

En sortant de chez le marquis de Beaufremont, Dumarsais se vit forcé pour vivre d’ouvrir un pensionnat dans le faubourg Saint-Victor, dans lequel il trouva à peine des moyens de subsistance. Il voulut encore se charger de quelques éducations particulières, que son âge avancé ne lui permit pas de conserver longtemps. Ce fut alors qu’il travailla sur l’Encyclopédie; mais cette activité (151 articles, signés «F», parus dans les sept premiers volumes terminés avant sa mort) ne put lui assurer une modeste aisance, et il mourut dans la misère et infirme.

Caractère

Dumarsais était un esprit net et juste, d’un caractère doux et tranquille, avec sa faible connaissance des hommes, sa naïveté et sa facilité à dire ce qu’il pensait il fut surnommé par D’Alembert «La Fontaine des philosophes». Ses contemporains ont fait l’éloge de sa probité, de sa douceur et de sa simplicité. Il a montré dans ses ouvrages une rare pénétration d’esprit, un grand sens et une érudition étendue.

Œuvres

Ses principaux ouvrages sont:

  • Traité des Tropes, 1730, son œuvre principale, qui est devenue un classique. Dans ce célèbre traité de rhétorique, l’auteur expose d’abord ce qui constitue le style figuré, et montre combien ce style est ordinaire, et dans les écrits et dans la conversation; il détaille l’usage des tropes dans le discours, en appuyant ses observations d’exemples heureusement choisis. « Tout mérite d’être lu dans le Traité des Tropes, dit D’Alembert, jusqu’à l’errata ; il contient des réflexions sur notre orthographe, sur ses bizarreries, ses inconséquences et ses variations. On voit dans ces réflexions un écrivain judicieux, également éloigné de respecter superstitieusement l’usage et de heurter en tout pour une réforme impraticable. » Cet ouvrage fut loin d’obtenir le succès qu’il méritait: le titre même contribua à l’indifférence du public, et Dumarsais a raconté lui-même que quelqu’un voulant un jour lui faire un compliment, lui dit qu’il venait d’entendre dire beaucoup de bien de son Traité des Tropes, prenant les tropes pour… un nom de peuple.
  • Méthode raisonnée pour apprendre la langue latine (1722); il y présente d’abord les mots dans l’ordre de la construction française avec une version interlinéaire;
  • Exposition de la doctrine de L'Eglise gallicane par rapport aux prétentions de la Cour de Rome (1757)
  • Logique et Principes de grammaire, 1769, où il traite la grammaire en philosophe
  • une petite Logique classique, fort superficielle.

Il a fourni à l'Encyclopédie de Diderot plus de cent cinquante articles sur la grammaire (volume I-VII) ainsi que l’article «philosophe» en 1765[1] (volume XII de l'Encyclopédie).

À côté de ses textes philologiques, il est également l’auteur d’œuvres de philosophie éditées clandestinement, tels que:

  • Le Philosophe (1730);
  • Nouvelles Libertés de penser (1743);
  • Examen de la religion chrétienne (1745).

On lui attribue quelques écrits antireligieux qui ne paraissent pas lui appartenir.

Il a proposé des réformes dans l’orthographe qui n’ont pas été accueillies. Ses Œuvres ont été publiées en 1797, 7 vol.

Son Éloge a été écrit par D’Alembert (dans Encyclopédie, vol. V), et par A. de Gérando (1805). D’Alembert y indique qu’il avait « vécu pauvre et ignoré au sein d’une patrie qu’il avait instruite ».

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

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