Buena Vista Social Club (film)

Buena Vista Social Club est un film documentaire allemand, sur la musique cubaine, réalisé et écrit par Wim Wenders, sorti en 1999 en Allemagne et en France. D'abord projeté à la Berlinale, il a ensuite participé à de nombreux festivals internationaux tels que le Festival international du film de Jakarta, le Festival international du film norvégien ou encore le Festival international du film de Singapour. Ce film retrace l'enregistrement d'un album par le groupe Buena Vista Social Club associé à des archives et des interviews.

Pour les articles homonymes, voir Buena Vista Social Club.

Buena Vista Social Club
Réalisation Wim Wenders
Scénario Wim Wenders
Acteurs principaux
Sociétés de production Road Movies Filmproduktion
Kintop Pictures
Arte
Pays d’origine Allemagne
Genre Film documentaire
Durée 105 minutes
Sortie 1999


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Principalement tourné à La Havane, Buena Vista Social Club est le trente-sixième film de Wim Wenders, après, entre autres, Jusqu'au bout du monde (1991), Les Ailes du désir (1987) ou encore Au fil du temps (1976). Buena Vista Social Club a été acclamé par la critique et par le public.

Genèse

Ry Cooder a composé la musique des films Paris, Texas (1984) et The End of Violence (1997), tous deux réalisés par Wim Wenders. Durant leur collaboration, le musicien parle souvent au réalisateur du Buena Vista Social Club, un club légendaire de musiciens de Cuba, dont certains avaient plus de quatre-vingt-dix ans, avec lequel il a enregistré en 1996 un disque sorti en 1997 et qui fut un succès international.

Au printemps 1998, Ry Cooder décide de retourner à Cuba pour y enregistrer un nouveau CD aux côtés d'Ibrahim Ferrer et de tous les musiciens qui avaient participé au premier album. Cette fois, Wim Wenders l'accompagne avec son équipe de tournage.

Le film montre l'enregistrement de plusieurs de leurs morceaux à La Havane et permet également de découvrir des archives de concerts à Amsterdam et New York. Par ailleurs, plusieurs des musiciens parlent de leur vie à Cuba et de leurs débuts dans le monde de la musique[1],[2].

Fiche technique

Distribution

Dans l'ordre d'apparition à l'écran et dans leurs propres rôles :

Réalisation du film

La relation professionnelle et amicale entre Ry Cooder et Wim Wenders date du tournage de Paris, Texas en 1984, dont Cooder a composé la musique. À cette occasion, Cooder parle à Wenders d'un projet de documentaire et lui donne une cassette audio des enregistrements du Club. Le lendemain, Wenders demande à Cooder de le prévenir lorsqu'il repartirait pour La Havane, afin d'entamer leur projet : tourner un documentaire sur l'histoire qui se cache derrière la musique du Club. Ainsi, en 1998, Wenders et Cooder arrivent à Cuba pour l'enregistrement de l'album d'Ibrahim Ferrer. Ils débarquent avec seulement deux caméras, une Betacam et une Steadicam. Wenders déclare plus tard, en parlant du projet, que son but était d'« essayer de faire justice à ces personnes et laisser la musique parler pour elles ». C'est la première fois que Wenders vient à La Havane : chaque jour, il découvre de nouveaux lieux pour ses prises de vues[6].

C'est une grande surprise, pour le Buena Vista Social Club, de voir débarquer Wim Wenders, réalisateur renommé, pour tourner un documentaire à propos du Club. Wenders opte pour des couleurs vibrantes et contrastées, avec un léger ton de sépia. Les scènes tournées dans la rue ne sont pas préparées[6]. Le tournage n'est pas simple : les musiciens ont du mal à se faire à la présence constante des caméras dans leur studio de répétition et d'enregistrement, estimant qu'elles les distraient trop pour qu'ils puissent jouer correctement[6].

Wenders quitte finalement l'île avec plus de cinquante heures de pellicule. De plus, le réalisateur décide d'enregistrer un concert du Buena Vista Social Club au Carnegie Hall ainsi qu'un autre au Carré d'Amsterdam. Il ne reste plus alors qu'à monter le film.

Autour du film

Réception publique

D'abord projeté à la Berlinale, hors compétition, Buena Vista Social Club a profité d'une projection dans de nombreux festivals[4]. Il a été par ailleurs récompensé par de nombreux prix dont un NYFCC Award, un prix du cinéma européen ou encore un Satellite Award[7].

Malgré cette reconnaissance internationale, Buena Vista Social Club n'a pas connu un grand succès en salles, aux États-Unis. Lors de sa sortie, le film réalise une faible recette de 127 370 $[8] (le film était alors projeté dans quinze salles). À la fin de son exploitation, il avait réalisé 7 002 182 $ de recettes en trente-deux semaines[8]. En France, le succès fut meilleur avec une recette finale correspondant à 671 479 entrées[2]. Ce fut la même chose au Royaume-Uni[9] et en Allemagne[9]. Ainsi, à la fin de son exploitation, le film avait amassé 23 002 182 $ dans le monde[8], dont seulement 30,4 % aux États-Unis[8]. Le film est par ailleurs classé 87e film de l'année 1999[10].

Résultats de Buena Vista Social Club par pays :

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
France 737 210 entrées[2] - -
Royaume-Uni 396 460 £[9] -
Pays-Bas 209 075 [9] - -
Allemagne 1 195 348 entrées[9] -
États-Unis 7 002 182 $[8] 32
 Mondial 23 002 182 $[8] 32

Réception critique

En parallèle à une réception publique appréciable, Buena Vista Social Club a reçu une très bonne critique. Le film « rend heureux » selon Le Parisien[11] dont le jeu des acteurs « crève l'écran de manière incroyable » pour Le Nouvel Observateur[12]. Le film est par ailleurs filmé avec « légèreté » d'après Le Monde[12] : la performance de Wim Wenders a été appréciée de tous. Une grande majorité des critiques s'accordent sur le fait que ce documentaire n'est finalement qu'une « délicieuse promenade musicale ». Voici plusieurs critiques parues en France :

  • Pierre Vavasseur (Le Parisien)[11] : « parce qu'il parle de la vie, de l'espoir, des désirs simples, Buena Vista Social Club est un film qui rend, tout doucement, heureux. »
  • Bernard Loupias (Le Nouvel Observateur)[12] : « de Berlin à Lisbonne, on sait que Wim Wenders sait filmer les villes. Il a su regarder La Havane. Il a surtout réussi à trouver la bonne distance avec ses « personnages » - tous crèvent l'écran de manière incroyable. »
  • François Gorin (Télérama)[13] : « entre concert, studio et intérieurs havanais, le film s'éclaire […] par petites touches […]. Ce charme est affaire d'ambiance, de bonnes vibrations. Ici, on aime la musique, on la saisit avec ferveur, on la partage. D'Ibrahim à Wim, de Compay à Ry. »
  • Marie-Noëlle Tranchant (Le Figaroscope)[14] : « une délicieuse promenade musicale, et des rencontres pleines de charme. »
  • Jean-Michel Frodon (Le Monde)[12] : « Wim Wenders s'est mis au service de Ry Cooder qui s'est mis au service des musiciens cubains, la boucle est plaisamment bouclée. Mais Wim Wenders retrouve aussi une légèreté de filmer qu'on ne lui avait plus connue depuis longtemps. »
  • Jean-Yves Katelan (Première)[14] : « si Wenders se contente d'égrener, à l'épaule, l'exhaustive liste des membres de ce groupe aussi coïncidental qu'antholo, on ne peut que s'émerveiller (...) devant ces personnages, pauvres et cultivés, joyeux et musiciens. »

Bande originale

Le documentaire a été filmé après que le Buena Vista Social Club a enregistré son album, au moment où la quasi-totalité s'est retrouvé pour enregistrer l'album solo d'Ibrahim Ferrer, et ensuite lors de concerts de Buena Vista Social Club.

Il est possible d'entendre les morceaux suivants dans le film, tous interprétés par des membres du club[15],[16] :

  1. Chan Chan (écrit par Francisco Repilado)
  2. Silencio (écrit par Rafael Hernández)
  3. Chattanooga Choo Choo (écrit par Harry Warren et Mack Gordon)
  4. Dos Gardenias (écrit par Isolina Carillo)
  5. Veinte Años (écrit par María Teresa Vera)
  6. Tú Qué Has Hecho? (écrit par Eusebio Delfin)
  7. Black Bottom (écrit par Ray Henderson, Lew Brown et Buddy G. DeSylva)
  8. Canto Siboney (écrit par Ernesto Lecuona)
  9. El Carretero (écrit par Guillermo Portabales)
  10. Cinfuegos (écrit par Victor Lay)
  1. Begin the Beguine (écrit par Cole Porter)
  2. Buena Vista Social Club (écrit par Orestes López)
  3. Mandinga (Bilongo) (écrit par Guillermo Rodriguez Fiffe)
  4. Candela (écrit par Faustino Oramas)
  5. Chancullo (écrit par Cachao)
  6. El Cuarto de Tula (écrit par Sergio Siaba)
  7. Guateque Campesino (écrit par Celia Romero)
  8. Nuestra Ultima Cítá (écrit par Forero Esther)
  9. Quizás, quizás, quizás (écrit par Osvaldo Farrés)

Technique

Le film est entièrement tourné en numérique (digital betacam), sans pellicule 35 mm[17].

Distinctions

Nominations

Récompenses

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Irene Bignardi, Buena Vista Social Club, Rome, La Repubblica,
  • Emma Engström, För litet om Kuba och de kubanska musikerna, Suède, Göteborgs-Posten, , p. 45
  • Jeanette Gentele, Triumf för musikerna, Suède, Svenska Dagbladet,
  • Owen Gleiberman, Edifice Wreck, États-Unis, Entertainment Weekly, , p. 45
  • Franck Schnelle, Buena Vista Social Club, t. 16, Allemagne, epd Film, , p. 35-36
  • João Miguel Tavares, Buena Vista Social Club, Portugal, Diário de Notícias,

Notes et références

  1. (en) Stephen Holden, « Film Review; A Cuban Band's Testament To the Powers of the Music », sur nytimes.com, New York Times, (consulté le )
  2. (fr) AlloCiné, « Buena Vista Social Club », consulté le 7 mars 2015
  3. (fr+en) Internet Movie Database, « Technical aspects » & « Main details », consultés le 5 septembre 2009
  4. (fr+en) Internet Movie Database, « Release information », consulté le 5 septembre 2009
  5. (fr+en) Internet Movie Database, « Filming locations », consulté le 5 septembre 2009
  6. (en) PBS, « Buena Vista Social Club » (site officiel), consulté le 5 septembre 2009
  7. Voir la section sourcée #Distinctions.
    (fr+en) Internet Movie Database, « Awards », consulté le 5 septembre 2009
  8. (en) Box-office Mojo, « Buena Vista Social Club », consulté le 5 septembre 2009
  9. (fr+en) Internet Movie Database, « Business », consulté le 7 mars 2015
  10. (en) Box-office Mojo, « 1999 Worldwide Grosses », consulté le 5 septembre 2009
  11. (fr) MK2, « Buena Vista Social Club », consulté le 5 septembre 2009
  12. (fr) Univers Ciné, « Buena Vista Social Club », consulté le 5 septembre 2009
  13. (fr) Télérama, « Buena Vista Social Club », consulté le 5 septembre 2009
  14. (fr) AlloCiné, « Critiques presse », consulté le 5 septembre 2009
  15. (fr+en) Internet Movie Database, « Soundtrack », consulté le 5 septembre 2009
  16. (en) PBS, « Credits », consulté le 5 septembre 2009
  17. Cinematographic process.

Liens externes

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