Cole Porter

Cole Porter est un compositeur et parolier américain né le à Peru (Indiana) et mort le à Santa Monica (Californie).

Pour les articles homonymes, voir Porter.

Cole Porter
Cole Porter dans les années 1950.
Nom de naissance Cole Albert Porter
Naissance
Peru, Indiana
Décès
Santa Monica, Californie
Activité principale compositeur
parolier
Style
Lieux d'activité Broadway
Années d'activité 1915-1964
Site internet Site officiel

Auteur de quelques-unes des plus célèbres comédies musicales de la scène américaine, créées pour la plupart à Broadway, il est considéré comme l'un des classiques de la musique populaire américaine, aux côtés d'Irving Berlin, Harold Arlen, George Gershwin, Duke Ellington, Richard Rodgers, Jerome Kern, Hoagy Carmichael, Oscar Hammerstein II, Burt Bacharach. Plusieurs de ses titres font partie du Grand répertoire américain de la chanson ou sont devenus des standards du jazz.

Biographie

Jeunesse et débuts

Peru (Indiana), lieu de naissance de Cole Albert Porter.

Cole Albert Porter[2] naît dans une famille aisée auprès de ses parents Kate Cole et Sam Porter[3] ; son grand-père James Omar est un millionnaire[4]. Sa mère lui apprend dès son plus jeune âge les premiers rudiments musicaux et lui fait apprendre le violon à partir de six ans, puis le piano deux ans plus tard auprès du Marion Conservatory de l'Indiana[5],[6],[7]. À l'âge de dix ans, avec l'aide de sa mère, il écrit sa première opérette Song of the Birds, composée de six numéros tels The Young Ones Leaning to Sing and The Cuckoo Tells the Mother Where the Bird Is.

Cole Porter, étudiant à l'université Yale en 1913.

Après ses études secondaires à la Worcester Academy (en) de Worcester dans le Massachusetts, Cole Porter est accepté à l'université Yale en 1909 (où il devient membre de la célèbre société secrète Scroll and Key), pour ensuite entrer en 1913 à la Faculté de droit de Harvard . Ayant pris conscience de sa passion pour la musique, il abandonne l'étude du droit et étudie au département de musique de Harvard. Le , il présente à Broadway sa première œuvre publique, See America First (sur un livret de T. Lawrason Riggs) au Maxine Elliott's Theatre (en) de Broadway, c'est un échec, les représentations cessent au bout de deux semaines seulement le [8].

Séjour en France

Secoué par cet échec, Cole Porter part pour la France, alors en guerre, et s'engage le 20 avril 1918 dans la Légion étrangère française[9],[10] pour servir en Afrique du Nord (matricules 18/12651 et 18/47647)[réf. nécessaire]. Il est affecté au régiment de marche de la Légion étrangère, puis envoyé à l’école d'artillerie de Fontainebleau, dont il sort aspirant à compter du [11]. Affecté au 15e RAC puis au 32e RA, il rejoint ensuite le bureau de l'attaché militaire des États-Unis. Libéré le , il se voit décerner la croix de guerre 1914-1918[réf. nécessaire].

Il s'installe dans un appartement luxueux à Paris et partage son temps entre ses fonctions d'officier et une vie de playboy. En 1918, il fait la connaissance de Linda Lee Thomas (1883-1954), une riche divorcée de Louisville (Kentucky), de sept ans son aînée, qu'il épouse le à la mairie du 8e arrondissement de Paris[12]. Certains chroniqueurs de l'époque la décrivent comme « la plus belle femme au monde »[réf. nécessaire]. Parallèlement, Cole Porter étudie avec le compositeur Vincent d'Indy, à la Schola Cantorum, école supérieure de musique et de chant (choral) de réputation internationale.

En 1923, Rolf de Maré lui commande une œuvre pour les Ballets suédois : Within the Quota, premier « ballet jazz » de l'histoire de la musique.

Consécration

Cole Porter avec Elsa Maxwell et William Rhinelander Stewart en 1934.

Cole Porter connaît ses premiers succès avec ses comédies musicales et chansons « isolées », dont beaucoup ont été inspirées par Fred Astaire.

Décès

Le , Cole Porter est hospitalisé au Saint John's Health Center (en) de Santa Monica. Il meurt le pendant une opération chirurgicale[13],[14] et est inhumé au Cimetery Mount Hope (cimetière du Mont de l’Espérance), dans sa ville natale de Peru[15].

Vie privée

Cole Porter était bisexuel, situation qui était apparemment connue de son épouse dès les premiers temps de leur mariage. On lui connaît plusieurs aventures avec des hommes, et surtout une relation avec Leslie Hutchinson, qui compta parmi ses amants et fut l'un de ses amoureux réguliers. Cole et son épouse se séparèrent au début des années 1930, alors qu'ils vivaient à Hollywood, lorsque Porter se mit à ne plus cacher publiquement son homosexualité. Cole Porter avait eu une liaison en 1925 avec le collaborateur des Ballets russes Boris Kochno, puis vécut longtemps avec Howard Sturges, tout en ayant d'autres relations avec l'architecte Ed Tauch, le chorégraphe Nelson Barclift (qui inspira Night and Day), le réalisateur John Wilson (qui devait plus tard épouser la « reine de beauté » Nathalie Paley), et pour finir avec Ray Kelly, dont les enfants devinrent bénéficiaires de la moitié des droits d'auteur de Porter, qui n'avait pas de descendance[16].

Un accident d'équitation en 1937, où il eut les jambes écrasées, le laisse partiellement handicapé. Il endurera des douleurs pour le restant de ses jours, ce qui ne l'empêcha pas de composer. Selon un de ses biographes, William McBrien, Cole Porter aurait imaginé les paroles d'une partie de At Long Last Love alors qu'il gisait sur le sol aussitôt après son accident, dans l'attente des secours, histoire que le biographe juge apocryphe et probablement inventée par Porter lui-même[réf. nécessaire].

Œuvres

Comédies musicales

(comme auteur-compositeur et / ou librettiste, sauf mention contraire)

Musiques de films

(contributions originales uniquement)

Chansons

Hommages

En 1990 parut Red Hot and Blue, un album CD en hommage à Cole Porter dont les bénéfices allèrent à la recherche sur le sida. Les principaux succès du compositeur y étaient repris par des stars pop/rock, tels U2, David Byrne, Annie Lennox, Iggy Pop, Sinead O'Connor, Les Négresses vertes, Neneh Cherry, Salif Keïta ainsi qu'Erasure.

Sa vie a inspiré à Michael Curtiz le film Nuit et Jour (Night and Day), sorti en 1946, avec Cary Grant et Alexis Smith dans les rôles principaux, film qui passe totalement sous silence l'homosexualité de Porter.

Cinquante-huit ans plus tard, Irwin Winkler, sur la base d'un scénario de Jay Cocks, s'est à son tour penché sur la vie de Porter pour en tirer le film De-Lovely. Sorti en 2004, ce film donne le rôle-titre à Kevin Kline et celui de Linda Porter à Ashley Judd.

Irving Berlin qualifiait Night and Day de « cette longue, si longue chanson »[réf. nécessaire].

En 2008, sa musique Anything Goes apparait dans le jeu Fallout 3 de Bethesda Softworks. Ce jeu rend hommage aux plus grands chanteurs des années 1930-1940.

Cole Porter apparait sous les traits d'Yves Heck dans Midnight in Paris de Woody Allen (présenté hors compétition en ouverture du festival de Cannes 2011).

En mai 2010, une étoile du Walk of Fame à Hollywood lui est dédiée[18].

Notes et références

  1. « Cole Porter », sur Allmusic.com (consulté le )
  2. (en) « Cole Porter - Biography, Songs, Musicals and Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. (en-US) « Cole Porter », sur encyclopedia.com (consulté le )
  4. (en-US) « Cole Porter », sur Biography (consulté le )
  5. (en-US) « Cole Porter Biography », sur notablebiographies.com (consulté le )
  6. « Cole Porter », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  7. (en-US) « LibGuides: MPAL Exhibits 2017-2018: Cole Porter », sur Library Music and Performing Arts (consulté le )
  8. (en) See America First sur l’Internet Broadway Database
  9. « Porter, Cole (1891-1964) », sur Ambassade et consulats des États-Unis d’Amérique en France (consulté le )
  10. « Le Musée de la Légion étrangère, à Aubagne », sur legion-etrangere.com, (consulté le )
  11. (en) « Americans Finish Course At French Artillery School », sur Gallica, The Chicago Tribune, (consulté le ), p. 1.
  12. Mairie de Paris 8e, Acte de mariage no 1690, sur Archives de Paris, (consulté le ), vue 9.
  13. (en-US) « From the Archives: Songwriter Cole Porter Dies », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  14. (en-US) « Cole Porter Is Dead  », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) « Cole Albert Porter », sur Find a Grave
  16. (en) Raymond-Jean Frontain, « Cole Porter » sur The GLBTQ Encyclopedia, 2002.
  17. « Cole Porter / A Bibliography: Songbooks », sur www.sondheimguide.com (consulté le )
  18. « Hollywood star for Cole Porter - USATODAY.com », sur usatoday30.usatoday.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • William McBrien, Cole Porter: A Biography. New York : Vintage Books, 1998 (ISBN 0679727922)

Articles connexes

Liens externes

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