Bruant à gorge blanche

Zonotrichia albicollis

Zonotrichia albicollis
Bruant à gorge blanche
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Passerellidae
Genre Zonotrichia

Espèce

Zonotrichia albicollis
(Gmelin, 1789)

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Répartition géographique

Le Bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis) est une espèce de passereaux de la famille des bruants américains (Passerellidae). Ce bruant est exceptionnel par la présence de deux morphotypes nécessitant une reproduction croisée (un type avec l'autre).

Description

Bruant à gorge blanche de profil à Central Park, New York. Février 2021.

Cet oiseau mesure environ 16 cm. Les ailes rousses et la poitrine blanche facilitent l'identification. La population de ces bruants se divise en deux morphotypes, qui diffèrent par le plumage (raies blanches ou ocre, sur la tête) et le comportement (les premiers sont agressifs, changent fréquemment de partenaire et ont un chant riche ; les seconds sont monogames, défendent plus farouchement leur progéniture contre les prédateurs et ont un chant monotone). Les mâles d'un type s'accouplent presque toujours avec une femelle de l'autre type, et vice versa[alpha 1].

Habitats et répartition

Il s'agit d'une espèce de l'Amérique du Nord, qui niche à l'est et au centre du Canada et en Nouvelle-Angleterre.

Il construit son nid sur le sol sous des buissons ou dans les branches basses des arbres dans les forêts à feuillage caduc ou mixtes. La femelle pond de 4 à 6 œufs tachetés qu'elle couve pendant de 11 à 14 jours[1]. En hiver, il migre vers le Sud des États-Unis. Cet oiseau se retrouve rarement en Europe de l’Ouest[2].

Alimentation

Cet oiseau cherche sa nourriture sur le sol dans les sous-bois. Il mange surtout des graines, des insectes et des petits fruits.

Chant et appels

Son chant est un sifflement haut et fort qui ressemble à Où es-tu Frédéric, Frédéric, Frédéric[3].

Reproduction : le moineau aux quatre sexes

Ces oiseaux ont deux sexes au plan morphologique mais en quelque sorte quatre au plan génétique. Les bruants à rayures ocre ont deux copies semblables du chromosome no 2, alors que chez ceux à rayures blanches l'une des copies contient une inversion d'une large portion de ce chromosome (plus de 1 100 gènes). Il s'agit en fait de plusieurs inversions, qui ont modifié l'ordre des gènes dans le segment inversé. Plusieurs de ces gènes sont impliqués dans la coloration du plumage et le comportement (mais pas le développement sexuel). Comme pour le chromosome Y des mammifères ou W des oiseaux, les mutations sont plus nombreuses sur le chromosome modifié que sur sa version originale[4],[5].

Cet exemple extraordinaire n'a pas qu'un intérêt anecdotique, il illustre comment a pu commencer l'évolution des chromosomes sexuels comme XX/XY et ZW/ZZ.

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Les accouplements entre oiseaux du même morphotype existent mais sont extrêmement rares.

Références

  1. Suzanne Brûlotte, Les oiseaux du Québec, Saint-Constant (Québec), Broquet, , 576 p. (ISBN 978-2-89654-336-6), p. 466
  2. ↑ Rob Hume, Guilhem Lesaffre, Marc Duquet, Oiseaux de France et d'Europe, p. 419
  3. Ou, selon Claude Mélançon, « Cache ton … (nez?) … Frédéric, Frédéric » : Charmants Voisins, Montréal, Granger frères, 1940, p. 152. Mélançon lui donne le nom de « chingolo à gorge blanche » et mentionne que son chant est transcrit en anglais « O-oh sweet Canada, Canada, Canada ». De même que le nom populaire de l'oiseau est en français petit-frédéric, en anglais il est sweet Canada.
  4. (en) Carrie Arnold, « The sparrow with four sexes » Le moineaux aux quatre sexes »], Nature, vol. 539, , p. 482-484.
  5. (en) Elaina M. Tuttle, Alan O. Bergland, Marisa L. Korody, Michael S. Brewer, Daniel J. Newhouse, Patrick Minx, Maria Stager, Adam Betuel, Zachary A. Cheviron, Wesley C. Warren, Rusty A. Gonser et Christopher N. Balakrishnan, « Divergence and Functional Degradation of a Sex Chromosome-like Supergene », Current Biology, vol. 26, , p. 344-350 (DOI 10.1016/j.cub.2015.11.069).

Voir aussi

Liens externes

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