Brigade de répression de l'action violente motorisée

Les Brigades de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M) sont des brigades mobiles constituées de binômes à moto, intervenant à Paris lors de manifestations , créées en mars 2019 par le préfet de police de Paris Didier Lallement dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes[1]. Il existe également des unités de type BRAV-M dans d'autres villes de France, comme à Toulouse ou Bordeaux.

Groupement de BRAV-M de la police nationale en attente d'intervention lors d'une manifestation. Paris

Caractéristiques

Équipes BRAV-M de la garde républicaine lors d'une manifestation à Paris

Ces unités ont la particularité de ne pas être permanentes, mais d'être constituées les jours de manifestations susceptibles de dégénérer ou à l'occasion de violences urbaines[2].

Opérant par groupe de plusieurs motocycles avec un binôme par véhicule, les effectifs rattachés aux BRAV-M sont issus, pour les conducteurs des motos, de la compagnie motocycliste de la DOPC ou de la composante motocycliste de la CSI 75 (Compagnie de Sécurisation et d'Intervention de Paris) ainsi que de l'escadron motocycliste de la garde républicaine [3]. Les passagers des motos sont eux issus des compagnies d'intervention de la DOPC et de la CSI 75, ainsi que des gendarmes des régiments d'infanterie de la garde républicaine. Des effectifs de la BSPP (Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris) sont également adjoints à ces unités afin d'intervenir plus facilement et avec des moyens légers (extincteurs) lors de feux de poubelles ou de débuts d'incendies de véhicules, magasins ou barricades.

Missions et stratégie

Les BRAV-M interviennent essentiellement dans le cadre de manifestations susceptibles de dégénérer, ou dans le but de disperser des mouvements non déclarés.

Leur rôle est distinct de celui des unités habituelles et spécialisées de maintien de l'ordre que sont les CRS et la gendarmerie mobile qui encadrent le cortège et les zones où se déroulent des incidents. Elles sont relativement peu mobiles et n'agissent que sur ordre de l'autorité civile. Les BRAV-M sont chargées, selon le schéma d'intervention qui prévaut habituellement lors de situations d'émeutes spontanées ou de violences urbaines, d'intervenir très rapidement pour faire cesser les troubles et procéder à des interpellations. La constitution en unités très légères et le mode de déplacement en moto leur permet de s'adapter à la stratégie de certains groupes violents en étant les plus mobiles et réactifs possibles. Les motos ne sont toutefois qu'un vecteur et les policiers et gendarmes sont censés descendre des véhicules pour opérer.

Origine

Équipes BRAV-M de la police nationale lors d'une manifestation à Paris

Ces unités sont créées en mars 2019 et héritent de plusieurs composantes du dispositif de maintien de l'ordre parisien mis en place lors des précédentes manifestations de gilets jaunes[4], en l'espèce les DAR (Détachements d'Action Rapide), composés de policiers à pied de diverses unités chargés aller au contact des groupes violents et d'interpeller, et la CSI 75 opérant déjà à moto depuis l'acte 2 des gilets jaunes (la réapparition du maintien de l'ordre à moto ne date donc pas de la création des BRAV, mais de plusieurs mois auparavant)[5],[2].

De manière plus ancienne, une analogie est souvent établie avec les PVM (pelotons de voltigeurs motorisés) ayant existé de 1969 à 1986 au sein de la police qui ont été dissous suites à l'affaire Malik Oussekine, qui leur avait donné une mauvaise réputation[2]. On observe toutefois des différences entre les PVM et les BRAV-M, notamment dans le mode opératoire : les voltigeurs opéraient depuis les motos en mouvement et utilisent des véhicules légers et maniables, alors que les BRAV-M n'utilisent les motos, plus massives et moins maniables, que pour se déplacer et mettent pied à terre pour opérer[6].

Controverses

Le quotidien Libération relève que le 5 décembre 2019, lors de la manifestation contre la réforme des retraites, « en moins d'une heure, une brigade de répression de l'action violente a frappé à terre, sans raison apparente, plusieurs personnes, et lancé des grenades de désencerclement de manière irrégulière. » Les agents concernés ne portaient aucun numéro d’identification visible[7].

Le commissaire divisionnaire à la tête de la brigade, filmé par Rémy Buisine en train de frapper à de nombreuses reprises un manifestant à terre le 30 janvier 2021, et membre du Syndicat National des Commissaires de la Police nationale, est selon StreetPress le frère d'un parrain de la mafia corse. Rétrogradé à plusieurs reprises, il aurait été transféré en raison de ces liens familiaux en 2016 à la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), avant d'être décoré en 2019[8],[1].

Notes et références

  1. « Manif contre la loi «sécurité globale» : le lourd CV du commissaire serial-frappeur », sur Libération.fr, (consulté le )
  2. Lise Thomas-Richard, « VIDEO. BRAV-M, le retour des voltigeurs ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  3. Magazine l'Essor. Les gendarmes de la garde républicaine appelés en renfort de la nouvelle task force motorisée - consulté le 10 mai 2020 https://lessor.org/operationnel/info-lessor-les-gendarmes-de-la-garde-republicaine-appeles-en-renfort-de-la-nouvelle-task-force-motorisee/
  4. Nicolas Goinard, « Maintien de l’ordre, moto et Gilets jaunes : plongée dans les coulisses d’une BRAV-M », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. Stanislas Poyet, « Qu’est-ce que la BRAV-M, cette unité de police mobilisée pour le G7? », sur Le Figaro, (consulté le )
  6. « Que sont les BRAV-M, ces policiers à moto présents lors des manifestations ? », sur www.cnews.fr (consulté le )
  7. « Charges, coups à terre et grenades : retour sur les ravages d'une «Brav» le 5 décembre », sur Libération.fr,
  8. Robin Jafflin, « Le commissaire filmé en train de matraquer un manifestant traîne d’autres casseroles », sur StreetPress, (consulté le )

Articles connexes

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