Bretonne pie noir

La bretonne pie noir (pas de « e » à la fin de « noir »[1]) souvent improprement appelée bretonne pie noire est une race bovine française. Auray et Quimper, lui donnent le nom local de « morbihannaise » ou de « bretonne pie de la lande »[2].

Bretonne pie noir
Région d’origine
Région Bretagne France
Caractéristiques
Taille Petite
Robe Pie noir
Autre
Diffusion Régionale, race préservée
Utilisation Mixte

Origine

Elle serait à l'origine des races bretonnes, les autres ayant été croisées d'abord avec le bétail des Vikings, puis plus récemment avec la shorthorn britannique.

Au XIXe siècle, des éleveurs ont voulu garder leur race pure d'infusion de sang exogène. Ils ont ouvert un livre généalogique en 1919. L'effectif de 1 400 000 têtes au milieu du XIXe siècle[2] a ensuite fondu sous l'influence croissante de races plus productives : d'abord la normande, puis d'animaux de race hollandaise, dont la Prim’Holstein. Depuis les années 1960, des apports génétiques hollandais ou frison ont été effectués par croisements, à hauteur de 5 %.

En 1976, les derniers éleveurs s'alarment du danger de disparition : à l'aube des années 1980 ne subsistent que 15 000 vaches âgées dispersées dans plusieurs zones[3]. Un programme de sauvegarde est entrepris, notamment par une ferme conservatoire au Menez-Meur[2]. L'effectif de départ de 500 têtes[2] dépasse en 2004 les 1 000 animaux, dont 800 femelles et 30 mâles disponibles à l'insémination artificielle[4]. 85 % des vaches sont élevées en race pure. Un nouveau plan de gestion de la consanguinité a été mis en place en 2000. Il vise à mieux gérer cet impondérable dans une population limitée[5].

Race menacée de disparition, la bretonne pie noir est inventoriée[6] dans la base de données Slow Food de l'Arche du goût.

Morphologie et robe

Bretonne Pie Noir

La robe est pie noir (tachetée noire et blanche) avec des taches bien délimitées et égales. Les muqueuses sont noires. Sa tête est fine, avec une encolure mince ; les cornes sont de longueur moyenne, en lyre ou en croissant, et de couleur blanche avec les pointes sombres[2].
C'est une vache de petite taille, une des plus petites des races bovines françaises[réf. souhaitée]. La femelle a une hauteur au garrot de 117 cm en moyenne pour un poids moyen de 350 à 450 kg. Chez le mâle, la taille est de 123 cm pour 600 kg.

Aptitudes et utilisation

Agriculture

C'est une race à double aptitude viande et lait, avec une prévalence de la production laitière. Elle produit environ 3 600 kg de lait par lactation, d'un lait riche en matière grasse (43 g/l) et en protéines (34,9 g/l). Cette production est importante rapportée à la taille de l'animal.

Elle est rustique et bien adaptée aux sols granitiques de la Bretagne. Elle est aussi appréciée pour sa facilité de vêlage qui peut se faire sans assistance. Même avec des races à viande, le veau nait facilement (grande capacité de relâchement des ligaments du bassin). Cette aptitude pourrait être utilisée en croisement si la population en race pure ne nécessitait pas d'être augmentée.

L'élevage actuel concerne des petites exploitations avec des quotas laitiers faibles. La vente des produits se fait souvent en vente directe. La palette de produits laitiers est large : du lait cru à la tomme en passant par le beurre, la crème, le lait ribot, les fromages frais ou affinés, les yaourts[3] et le « gwell » (ou gros lait, lait fermenté), pour lequel une marque a été déposée[7].

Gestion conservatoire

De par ses caractéristiques rustiques, la race est bien adaptée aux milieux humides et est donc utilisée pour maintenir des prairies humides ouvertes avec une mosaïque d'habitats sans avoir recours à des machines ou à des interventions manuelles[8],[9].

En littérature

André et Julien Volden, dans le livre de lecture courante Le Tour de la France par deux enfants de G. Bruno, rencontrent une "vache bretonne" au cours de leur périple, en arrivant en France[10].

Notes et références

  1. Site de la Société des éleveurs de la race bovine bretonne Pie noir
  2. Arnaud Guérin, Les trésors du vivant en Bretagne, Ouest-France et Espace des sciences, octobre 2011, (ISBN 978-2-7373-5479-3), p.  6 à 15 ; Voir en ligne
  3. Pierre Quéméré, « La race bovine Bretonne Pie-Noir », Becedia, (lire en ligne, consulté le )
  4. BRG - Ressources génétiques animales - Base de données - bovins - race : Bretonne Pie Noir
  5. Gestion génétique de la race bovine Bretonne Pie-Noir : bilan et perspectives
  6. Site de Slow Food France
  7. Fiche de la race Bretonne Pie Noir sur le site d'AgroParisTech
  8. Groupe Zones humides, 2018, Zones Humides Infos no 94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide, Préserver le patrimoine naturel et le patrimoine agricole dans le marais de la Souche, S. Lécuyer, « Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide », sur http://snpn.com,
  9. Groupe Zones humides, 2018, Zones Humides Infos no 94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide, Des vaches pie noir à la rescousse du panicaut vivipare, E. Glemarec, « Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide », sur http://snpn.com,
  10. G. Bruno (Augustine Fouillée), Le Tour de la France par deux enfants, 1877

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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