Boudry (Neuchâtel)

Boudry est une commune de la région Littoral du canton de Neuchâtel en Suisse. Boudry a historiquement été considéré comme une ville, statut qui est toujours d'actualité.

Pour les articles homonymes, voir Boudry (homonymie).

Boudry

Boudry depuis le plateau de Cortaillod.

Héraldique
Administration
Pays Suisse
Canton Neuchâtel
Région Littoral
Localité(s) Areuse, Boudry, Perreux, Trois-Rods
Président(e) Daniel Schürch
NPA 2017
No OFS 6404
Démographie
Gentilé Boudrysans
Population
permanente
6 237 hab. (31 décembre 2019)
Densité 372 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 57′ 05″ nord, 6° 50′ 15″ est
Altitude 674 m
Min. 429 m
Max. 1 345 m
Superficie 16,77 km2
Divers
Langue Français
Localisation

Carte de la commune dans sa subdivision administrative.
Géolocalisation sur la carte : canton de Neuchâtel
Boudry
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Boudry
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Boudry
Liens
Site web www.boudry.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    Géographie

    Vue aérienne (1962)

    Selon l'Office fédéral de la statistique, Boudry mesure 16,77 km2[2]. 12,0 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 23,1 % à des surfaces agricoles, 63,5 % à des surfaces boisées et 1,4 % à des surfaces improductives.

    Boudry est situé au pied du Jura, au nord-ouest de la Suisse. Il est limitrophe de Rochefort, Milvignes, Cortaillod, La Grande Béroche et Val-de-Travers. Il était le chef-lieu du district de Boudry supprimé en 2018 et les agglomérations d'Areuse, de Perreux et la partie de Champ-du-Moulin située sur la rive droite de la rivière Areuse, ainsi que le hameau de Trois-Rods y sont rattachés.

    Le climat de Boudry est relativement doux et comparable à l'ensemble du plateau suisse. Situé à une altitude de 445 mètres au bas de la ville, le territoire boudrysan s'étend jusqu'au Signal du Lessy, point culminant à 1 370 mètres d'altitude, dans la montagne de Boudry. Il est composé de forêts pour 1 000 hectares environ, alors que quelque 70 hectares sont réservés à la vigne. En outre, plusieurs centaines d'hectares sont cultivés par d'actifs agriculteurs.

    Seule rivière de quelque importance et entièrement neuchâteloise, l'Areuse traverse Boudry après avoir baigné le Val-de-Travers dès sa source à Saint-Sulpice. Elle se disperse dans le lac de Neuchâtel au lieu-dit "La Pointe d'Areuse".

    Histoire

    Le nom de Boudry a une origine germanique. Il est très probablement dérivé d'un nom propre mérovingien, Balderich, latinisé dans les documents anciens en Baldricus, très fréquent, qui signifie « guerrier vaillant ».

    La localité est mentionnée pour la première fois en 1278, lorsque Sybille de Neuchâtel la lègue à l'une de ses filles. Historiquement, le nom de Boudry apparaît dans des actes du XIIe et XIIIe siècle. Le développement du lieu doit être associé au pont qui permettait de franchir l'Areuse. En 1343, les bourgeois de Boudry reçoivent du comte Louis Ier de Neuchâtel une charte de franchise qui déclare notamment : "Nous, Louis comte et seigneur de Neuchâtel, en notre nom et en celui de nos héritiers, nous déclarons libre nos bourgeois de Boudry et leurs successeurs. Nous les exemptons à perpétuité de toutes tailles et de toutes exactions promettant, nous et nos héritiers, solennellement par serment, de les maintenir eux et leurs successeurs, dans les immunités, libertés, us et coutumes exposés sous la forme et dans la mesure que dessus", qui leur donne des privilèges équivalents à ceux des habitants du chef-lieu et notamment celui de se nommer "Ville de Boudry".

    En 1585 Boudry est le théâtre de chasse aux sorcières relatées dans l'ouvrage de Fritz Chabloz[3] de 1868. La veuve Marchand, Elisabeth Besson, Françoise Collin et La Bessone sont condamnées en 1585.

    Le , Boudry fusionne avec la commune voisine d'Areuse. La bourgade, constituée au pied du château contrôlait la route Yverdon-Neuchâtel à son passage sur l'Areuse.

    Le lieu-dit de Grandchamp est fameux depuis 1944 pour sa communauté religieuse protestante de femmes qui prient pour l'unité des chrétiens[4].

    Démographie

    Selon l'Office fédéral de la statistique, Boudry compte 6 237 habitants fin 2019[1]. Sa densité de population atteint 372 hab./km2.

    Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Boudry entre 1850 et 2008[5] :

    Politique

    La commune de Boudry est dotée d'un conseil communal (exécutif) de cinq membres et d'un conseil général (législatif) de 41 membres[6].

    Principales attractions

    Patrimoine bâti

    Le château et ses vignes.
    • Le château de Boudry, ancienne tour seigneurial des XIIe et XIIIe siècles , est mentionné en 1306 comme propriété des comtes de Neuchâtel. Il est placé sur une éminence naturelle cernée par deux cours d'eau, et remplace peut-être un castel burgonde plus ancien[7].
    • Le temple date de 1645-1647. Bien que reconstruit après la Réforme protestante, cet édifice recantgulaire conserve la disposition traditionnelle, avec nef et chœur. Restauration complète en 1894 sous la direction de l'architecte Léo Châtelain[7].
    • L'ancien pont de l'Areuse était en bois et offrait un aspect des plus pittoresques. Il se composait simplement d'un plancher posé sur trois chevalets, précédés de piliers destinés à amortir le courant de l'Areuse, terrible lors des grandes crues du printemps et de l'automne. Jusqu'au commencement du XIXe siècle, les habitants de Cortaillod étaient obligés de passer sur ce pont pour se rendre à Neuchâtel. Pour bénéficier de ce privilège, ils devaient payer, chaque année, une certaine somme à la bourgeoisie de Boudry, montant qui était affecté à l'entretien du pont. Ce franchissement a été remplacé en 1842 par un pont en pierre de taille, mais ce dernier s'est affaissé le et a dû être reconstruit.
    La tour de Pierre en 2006

    La tour de Pierre

    La Tour de Pierre est une petite tour-belvédère qui se dresse au milieu des vignes depuis 1876. Propriétaire du domaine de Trois-Rods, Louis-Philippe de Pierre fait édifier un pavillon de plaisance néo-médiéval qui doit sa silhouette castellaire à son couronnement crénelé, ponctué d'une tourelle et d'une échauguette. La tour de Pierre se distingue des nombreux pavillons de plaisance néo-gothiques construits à cette époque par l’emploi d’authentiques éléments médiévaux[8],[9]. La tradition qui veut que l’architecte ait employé des éléments récupérés lors de la restauration de la Collégiale de Neuchâtel (1867-1875) a été confirmée par les observations archéologiques faites lors des travaux de restauration des façades en 2004 (console, gargouille, pinacle, balustrade et claveaux gothiques)[10]. De plus, un courrier adressé en 1872 par Louis-Philippe de Pierre à la Bourgeoisie de Neuchâtel confirme l’intérêt porté par le propriétaire à ces «débris», ainsi que le « sentiment archéologique et en quelque sorte patriotique» qui motive son achat et sa démarche de réappropriation[8].

    Aujourd’hui protégé au titre de monument historique, la tour de Pierre sert de caveau de dégustation des vins de Boudry et de lieu d’exposition depuis 1980.

    Transports

    La ville de Boudry dispose d'une gare CFF qui est desservie par le train régional Neuchâtel - Gorgier-St.Aubin et Morges - Neuchâtel pendant les heures de pointe.

    Elle est également desservie par les transports publics neuchâtelois : outre plusieurs lignes de bus, Boudry est le terminus de la ligne 215 du réseau qui est une ligne de tramway à destination de la Place Pury, au centre de Neuchâtel.

    Personnalités liées à la commune

    "Marat l'Œil"
    • Jean-Paul Marat, 1743-1793, Physicien et tribun révolutionnaire français, né à Boudry le . Un obélisque nommé "Marat l'œil" est inauguré le en face du Musée de l'Areuse.
    • David de Boudry, professeur du poète russe Pouchkine.
    • Louis Favre, né à Boudry le dimanche , à la Grand-Rue no 7 (Aujourd'hui renommée "Rue Louis Favre"). Il était enseignant et passionné d'aventures. Il a écrit de nombreux récits et laisse une œuvre immense. Il fut à la fois pédagogue, mécanicien, littérateur, historien, naturaliste, peintre, dessinateur et critique d'art.
    • Philippe Suchard, né le lundi à Boudry, et fondateur des entreprises de chocolat "Suchard".
    • Archibald Quartier, né le à Boudry, conservateur du muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel et député au Grand Conseil du canton.
    • René Meylan, homme politique, né à Areuse (commune de Boudry)
    • Thoma Vuille, artiste créateur de M. Chat, né en 1977
    • Pierre Bovet, psychologue et pédagogue suisse, né le à Grandchamp. Traducteur du livre Scouting for boys (Éclaireurs) de Lord Baden-Powell. Le livre fondateur du scoutisme.
    • Daniel Bovet, 1907-1992, fils de Pierre Bovet, prix Nobel de médecine en 1957.
    • Roland Dubuc, 1924-1998, artiste peintre français, vécut à Boudry de 1974 à 1980.
    • Oscar Huguenin, 1842-1903, illustrateur et romancier, vécut à Boudry de 1875 à 1903. Une rue porte son nom.
    • Louis Zutter (1865-1946), premier champion olympique suisse, est décédé à Boudry.

    Jumelage

    La commune est jumelée à celle de Voujeaucourt, en France

    Bibliographie

    • SHAS 1985, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6).
    • Jean Courvoisier, Les monuments d'art et d'histoire du canton de Neuchâtel : Les districts de Neuchâtel et de Boudry, t. 2, Bâle, éditions Birkhäuser, , 476 p. (lire en ligne) (pour des informations sur les principaux monuments historiques)

    Références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le ).
    2. « Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le )
    3. Fritz Chabloz, Les sorcières neuchâteloises, J. Attinger, (lire en ligne)
    4. Communauté de Grandchamp
    5. [zip] « Evolution de la population des communes 1850-2000 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
    6. « Commune de Boudry: Accueil », sur www.boudry.ch (consulté le )
    7. SHAS 1985, p. 187.
    8. Claire Piguet, « Dites-nous quels sont les bâtiments que vous conservez et nous vous dirons qui vous êtes », Revue historique neuchâteloise, nos 1-2 « Un siècle de protection des monuments historiques dans le canton de Neuchâtel, bilan et perspectives », , p. 33-57 (lire en ligne)
    9. Christian de Reynier, « L’aura de l’architecture ancienne, exemples neuchâtelois de récupération et déplacement de monuments au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime », RégimeKulturgut in Bewegung, über Ortgebundenhei und Ortswechsel/patrimoine culturel en mouvement, immobile, mobile ou déplacé, Bâle, , p. 92-95
    10. Bernard Boschung, La tour de Pierre à Boudry. Inventaire des éléments lapidaires gothiques introduits dans la maçonnerie de la tour lors de sa construction, Neuchâtel, manuscrit, Service de la protection des monuments et des sites,

    Liens externes

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