Bouarate

Bouarate ou Bwarat (vers 1815-Hienghène, 1875) est un célèbre chef de tribu calédonienne du XIXe siècle.

Bouarate (Bwarat)
Bouarate, gravure extraite de L'Illustration (1871)
Naissance vers 1815
Décès
Activité principale
Chef de tribu

Biographie

Chef d'un tribu établie à Hienghène, Bouarate fut le premier à accepter de pratiquer des échanges avec les colons britanniques. Par ses relations, il parvint à apprendre la langue anglaise et voyagea deux fois à Sydney où les autorités tentèrent d'en faire le chef de toute l'île s'il acceptait le protectorat.

Au même moment commença la colonisation française et les projets britanniques n'aboutirent pas. Bouarate, vraisemblablement à cause de ses bonnes relations précédentes, s'opposa à l'établissement des missions catholiques dans sa tribu et forma une armée de guerriers qui massacrèrent un groupe de kanaks convertis au christianisme en 1857[1]. En 1857, les missionnaires le font déporter à Tahiti où il reste six ans.

Les Pères maristes de Guillaume Douarre tentent alors de s'implanter dans sa tribu mais le chef remplaçant Bouarate, son frère Mouéou, tuteur de son fils Pohoue (Philippe), s'y oppose aussi, ce qui déclencha l'expédition contre Hienghène de 1859 qui aboutit à la mort du capitaine d'infanterie de marine Tricot[2].

L'amiral Charles Guillain ramène Bouarate d'exil en 1863, le fait réhabiliter et s'en fait un allié[3]. Charles Lemire peut ainsi le rencontrer peu avant sa mort, en 1874[4].

Bouarate meurt en 1875[5]. Son fils, Philippe (Pohoue, dit Philippe), que Gustave Kanappe rencontre en , lui succéda et, bien que plus pacifiquement que son père, n'accepta pas pour autant l'entrée de sa tribu dans le catholicisme.

Hommages

  • « Bouarate menait ses Canaques sévèrement, durement, mais avec justice »[6].
  • Une rue de Nouméa porte son nom.
  • Le centre culturel municipal Goa Ma Bouarate de Hienghène, musée sur les arts et traditions kanak a été nommé en son honneur.

Bibliographie

  • Jules Garnier, Voyage dans la Nouvelle-Calédonie, Le Tour du monde, 1867, p. 207-208
  • Publications de la Société des océanistes no 3, 1953, p. 29
  • Robert Aldrich, The French Presence in the South Pacific, 1842–1940, 1989, p. 186
  • Roger Boulay, Kannibals et Vahinés.: Imagerie des mers du Sud, 2000, p. 23

Notes et références

  1. Trapard Creteux, Le Grand Chef Bwarat (1815-1887), in Le Cri du Cagou du 13 octobre 2008
  2. Christine Courtis, Après 1878 : Les souvenirs du capitaine Kanappe, Publications de la Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie no 35, 1984, p. 106
  3. Roselène Dousset-Leenhardt, Colonialisme et contradictions, 1970, p. 97
  4. Charles Lemire, Voyage à pied en Nouvelle-Calédonie et description des Nouvelles-Hébrides, 1884
  5. Philippe Godard, Le mémorial Calédonien, vol.3, 1979, p. 420
  6. Gustave Kanappe, Lettre au gouverneur du 30 octobre 1881, cité dans C. Courtis, op. cit., p. 108
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