Jacques Courtois (peintre)
Jacques Courtois ou Giacomo Cortese (, Saint-Hippolyte, France - , Rome), est un frère jésuite franc-comtois, peintre et graveur communément appelé le Bourguignon des batailles, il Borgognone ou Giacomo Borgognone.
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Biographie
Enfance et formation
Jacques Courtais est né le [1] à Saint-Hippolyte en Franche-Comté (Comté de Bourgogne, alors terre germanique sous possession espagnole) et reçoit de son père, Jean Courtois, ses premières leçons de peinture. En 1636, à Milan, il s'engage dans un régiment comtois au service des Espagnols. Ces trois années (1636-1639) auront une profonde influence sur le thème de ses tableaux : les marches militaires, les sièges, les campements. Ses tableaux sont d'une vérité frappante.
Ensuite il étudie à Bologne auprès de Jérome Colomès, se lie avec le Guide et l'Albane (Francesco Albani), et à Florence, avec Jan Asselyn, un peintre hollandais spécialiste des scènes de batailles.
Arrivé à Rome
En 1640 il est à Rome où une première œuvre le fait connaître : Le miracle des pains et des poissons (1641). Il se marie en 1647 avec Anna Maria Vaiani, la fille d'un peintre florentin, mais le mariage n'est pas une réussite. À la mort de sa femme (1654) il voyage et séjourne en Italie du nord (Bergame et sa région, Venise) où il exécute des œuvres pour des palais et des églises.
Courtois jésuite
À Sienne, en 1657 Jacques Courtois demande son admission dans la Compagnie de Jésus. Il y est reçu comme frère coadjuteur: il a alors 36 ans. Il est envoyé à Rome y faire son noviciat à Sant'Andrea del Quirinale. Il réside ensuite à la maison professe des jésuites. Une des premières réalisations du peintre jésuite est la série de six batailles « gagnées par l'intercession de la Vierge Marie » (que l'on trouve dans la cappella Prima Primaria au Collège Romain). Il contribue ensuite à la décoration murale du corridor des appartements de St Ignace (à la maison professe attenante à l'église du Gesù).
En 1672, à la demande du Supérieur général, Jean-Paul Oliva, il prépare des croquis pour la décoration de l'abside de l'église de Gesù, mais sa santé déclinante ne lui permet pas de mener à bien ce projet. Son autoportrait lui a été commandé par Cosme III en 1675. Il est conservé dans le Corridor de Vasari du Musée des Offices à Florence[2]. Il meurt à Rome le .
Postérité
Francesco Simonini (1686-1753), peintre de batailles, étudie ses œuvres à Florence, et en réalise vingt-quatre copies[3].
Aujourd'hui les œuvres de Jacques Courtois se trouvent dans les plus grands musées du monde : au Louvre (Paris), à la Galerie des Offices et au Palais Pitti (Florence), au Musée du Prado (Madrid), au Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg), etc. Gian Lorenzo Bernini fit ce commentaire: « Parmi les peintres de ce temps en Europe, nul n'a égalé Courtois dans l'expression graphique de l'horreur de la bataille » (dans Salvagnini, F.A., I pittori borgognoni, Cortese, Rome, 1937, p. 185)
Robert-Dumesnil indique dans son catalogue raisonné des peintres-graveurs français que « Nous devons à sa pointe énergique et pleine de feu seize estampes de ce dernier genre [celui des batailles], que d'après sa manière expéditive de peindre, il a, pour la plupart, sans nul doute, gravés sans dessin ni décalque, préparations peu d'accord avec la fougue de son talent. Elles sont d'une rareté extrême. »
Son frère Guillaume fut aussi peintre et graveur.
Collections publiques
- En France
- Scène de siège, huile sur toile, 83 × 115 × 6 cm, Collection Vannier, Beaugency.
- Scène de bataille - Charge de cavalerie, huile sur toile, 143,5 × 221,5 cm, Musée des beaux-arts de Brest [4],[5].
- Scène de bataille - Défense d'un pont, huile sur toile, 143,5 x 221,5 cm, Musée des beaux-arts de Brest [6],[5].
- Bataille, huile sur toile, 35 x 95.3 cm, Musée des beaux-arts de Dijon[7]
- Bataille, huile sur toile, 35 x 95 cm, Musée des beaux-arts de Dijon[8]
- Choc de cavalerie, huile sur toile, 57 x 69 cm, Musée des beaux-arts de Dijon[9]
- Combat de cavalerie, Musée Magnin, Dijon
- Bâtiments rustiques, dessin préparatoire, Musée Magnin, Dijon
- Combats de cavalerie contre les Turcs, deux pendants, 30 x 48 cm, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- Scène de cavalerie, plume, encre brune, lavis brun et lavis gris-bleu. H. 0,200 ; L. 0,278 m[10]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin est caractéristique de Courtois en raison de sa composition réfléchie et aboutie, conforme à un modèle aisément reconnaissable, celui de l'engagement de la bataille. Le parti de mise en page est à la fois monumental et anecdotique. Le style est celui de Courtois de la fin des années 1640, début des années 1650[11].
- À l'étranger
- Le Miracle des pains et des poissons, 1640, basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem, Rome
- La Bataille de Mongiovino, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence
- Deux pendants pour Mattias de' Medici (1652), huile sur bois, 140 × 275 cm, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence [12]
- La Bataille de Lützen
- La Prise de la forteresse de Radicofani
Notes et références
- Musée des beaux-arts du Canada, « Jacques (dit Le Bourguignon) Courtois »
- Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 614
- Daniele Benatili, « Notices biographiques », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 667
- https://www.flickr.com/photos/92600277@N02/8417948098/in/set-72157632618266147/
- Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
- https://www.flickr.com/photos/92600277@N02/8416834689/in/set-72157632618266147/
- « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
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- « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
- « Scène de cavalerie, Jacques Courtois », sur Cat'zArts
- Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 212-216, Cat. 53.
- Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 580
Annexes
Bibliographie
- Filippo Baldinucci, Notizie de' professori del disegno da Cimabue in qua, 6 vol., Florence, 1681-1728, vol. VI, p. 417-426.
- Edward Holt, The Jesuit Battle-Painter:Jacques Courtois (le Bourguignon), in Apollo, no. 85, , p. 212-223.
- Nathalie Lallemand-Buyssens, Jacques Courtois (1621-1676) n'était pas qu'un peintre de batailles, in Recherches en Histoire de l'Art, no. 6, 2007, p. 49-59.
- Nathalie Lallemand-Buyssens, Jacques Courtois et Salvator Rosa, in Salvator Rosa e il suo tempo, 1615-1673, Rome, 2010, p. 357-371.
- Nathalie Lallemand-Buyssens, Rome ou les deux vies de Jacques Courtois, in Bulletin de l'Association des Historiens de l'Art italien, no. 17, 2011, p. 99-105.
- Nathalie Lallemand-Buyssens, Incontournable Fribourg: De Franche-Comté en Italie, un réseau de la Dorsale catholique au XVIIe siècle, in Transdisziplinarität in Kunst, Design, Architektur und Kunstgeschichte, Oberhausen, Athena, 2017, p. 235-243.
- Nathalie Lallemand-Buyssens, Scènes de bataille et figures de soldats : les dessins de Salvator Rosa et de Jacques Courtois, in Il disegno tra Napoli, Firenze e Roma ai tempi di Salvator Rosa, Areablu Edizioni, 2017, p. 191-203.
- Leone Pascoli, Vite de' pittori, scultori ed architetti moderni, 2 vol., Rome, 1730-1736, vol. I, p. 63-87.
- Francesco Alberto Salvagnini, I pittori Borgognoni (Courtois) e la loro casa in piazza di Spagna, Rome, éd. Fratelli Palombi, 1937.
- Jean-Marie Thiébaud, Officiers seigneuriaux et anciennes familles de Franche-Comté, 1981, tome 1er, p. 284-285
- Marco Horak, A Piacenza una tela del "Borgognone" il maggior interprete di scene di battaglia, in "L'Urtiga - Quaderni di cultura piacentina", anno 2013, n. 3.
- Blondeau, L'œuvre de Jacques Courtois, dit le Bourguignon des Batailles, p. 114-156, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction, 1914 (lire en ligne)
- (de) Die Künstler aller Zeiten und Völker oder Leben und Werke der berühmtesten Baumeister, Bildhauer, Maler ..., vol. 1, (lire en ligne), p. 394
Liens externes
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