Blaincourt-sur-Aube

Blaincourt-sur-Aube est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est (ex-région Champagne-Ardenne).

Pour l’article homonyme, voir Blaincourt-lès-Précy.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Blincourt.

Blaincourt-sur-Aube
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Aube
Arrondissement Bar-sur-Aube
Intercommunalité Communauté de communes des Lacs de Champagne
Maire
Mandat
Francis Choffé
2020-2026
Code postal 10500
Code commune 10046
Démographie
Gentilé Blaincourtois, Blaincourtoises
Population
municipale
109 hab. (2018 )
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 23′ 26″ nord, 4° 27′ 18″ est
Superficie 5,79 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Troyes
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Brienne-le-Château
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Blaincourt-sur-Aube
Géolocalisation sur la carte : Aube
Blaincourt-sur-Aube
Géolocalisation sur la carte : France
Blaincourt-sur-Aube
Géolocalisation sur la carte : France
Blaincourt-sur-Aube

    Géographie

    La commune est à 31 kilomètres de Troyes, à 28 kilomètres de Bar-sur-Aube et à 8 kilomètres de Brienne-le-Château.

    Elle est située sur le penchant d'un coteau et le village est bâti sur la rive gauche de l'Aube.

    Elle fait partie du parc naturel régional de la Forêt d'Orient.

    Communes limitrophes de Blaincourt sur Aube
    Pel-et-Der Précy-Notre-Dame
    Brévonnes Épagne
    Mathaux

    Urbanisme

    Typologie

    Blaincourt-sur-Aube est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Troyes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (87,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (82,2 %), forêts (12,2 %), zones urbanisées (4,4 %), prairies (1,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    La commune est mentionnée à partir de 1143 sous le nom de Blincourt. Elle est indiquée sur la carte de Cassini sous le nom de Bleincourt.

    L'ancien hameau de Vaubercey (partie nord du bourg) a été rattachée à Blaincourt (partie sud du bourg). C'est un ancien fief seigneurial avec château mentionné en 1173 sous le nom de Vatiberce. À partir de 1716, Vaubercey n'est plus mentionné pour l’impôt de la taille et est complètement incorporé à Blaincourt[8].

    Blaincourt-sur-Aube et Vaubercey sont deux anciennes seigneuries du comté de Brienne.

    Étymologie

    Le nom de Blaincourt paraît dater de l'époque franque. Il se compose du mot Blain (Blin ou Belin), d'origine celtique et signifiant mouton, et du suffixe Court appartenant à la basse latinité et désigne non seulement une habitation de campagne placée au milieu d'un terrain fermé de murailles ou de haies vives, et servant de verger ou de pâturage, mais surtout la maison seigneuriale avec ses dépendances.

    Les mots Blain, Blin, Belin, Bélier et Mouton, sont devenus des noms de famille encore usités aujourd'hui[8].

    La traduction du nom Blaincourt serait donc : Domaine de Blain.

    Quant à Vaubercey, son origine remonterait également à l'époque franque. Valdo Beretus, écrit Valdeberlus dans la chronique de Frédégaire, signifierait "brillant par la lumière". Valdebertiacus voudrait dire : Propriété de Valdebertus[8].

    Culture

    Le sol est très fertile et permet la culture des céréales. Les prés y étaient relativement rares, mais il y a quand même eu des élevages de bestiaux. Toutefois, le drainage des prés a permis d'augmenter la surface des cultures, qui avaient un meilleur rendement.

    Vers 1860, la culture du chanvre était développée à grande échelle sur la commune. En hiver, les villageois les convertissait en fil qui était revendu aux tisserand de Brienne-le-Château, Dienville ou de Lesmont qui produisaient des linge de ménage grossier mais de bonne facture. Le chènevis était écrasés dans les huileries voisines et donnait de l'huile pour l'éclairage. Quant aux résidus, transformés en pain, ils étaient donnés à manger aux animaux. L'arrivée des huiles minérales, plus économiques, ont mis fin à la culture du chanvre dans la région[8].

    Vignes

    Blaincourt a également eu quelques vignes, mais le chemin de fer a favorisé l'importation de vins du midi moins onéreux.

    En 1640, à la demande des habitants de Blaincourt qui considèrent que leurs vignes étaient la plus grande partie de leurs biens, le seigneur du lieu construit un pressoir banal ainsi qu'un bâtiment pour le mettre à couvert. Ce pressoir existait encore en 1755.

    En 1711, le seigneur de Blaincourt possédait à Vaubercey un pressoir non affermé.

    En 1784, un pressoir banal, fermé de bâtiments, est situé à Blaincourt au lieu-dit l'enclos de Jacques Plançon[8].

    Pèche

    Les poissons de l'Aube étaient nombreux et excellents, et produisaient donc de la richesse. On pouvait y trouver truites, perches, brochets, barbeaux, anguilles, tanches, carpes, brèmes, chevesnes, vilnats, ablettes, vandoises, gardons, lottes, goujons, vérons... Il y avait aussi autrefois des écrevisses à pattes rouges.

    Les seigneurs du lieu ainsi que les moines de l'abbaye de Basse-Fontaine avaient un droit de pèche sur la rivière., mais Jehanne de Châtillon, duchesse d'Athènes et comtesse de Brienne, donne en 1348 aux habitants de Blaincourt le droit d'y pécher (à la ligne et sans plomb), y abreuver leurs bestiaux, y rouir le chanvre et y faire toutes leurs autres nécessités en tout temps. Ce droit leur fut confirmer par Antoine de Luxembourg, comte de Brienne en 1549.

    Le prieur de Blaincourt possédait également un droit de pèche, lequel lui fut confirmer par une charte de Gautier V, comte de Brienne, en 1308[8].

    Bois

    Bien que considérée comme navigable, l'Aube n'a servi que pour l'approvisionnement en bois, notamment de Paris.

    En 1684, les acquéreurs des coupes de bois des forêts de Brienne et de Piney commencèrent à jeter dans l'Aube à bois perdu ce qui provoqua de grandes détériorations pour les bords de la rivière, ce qui entraina des procès à l'encontre des flotteurs.

    Pendant la Révolution, le flottage à bûches perdues se faisait à grande échelle dans la rivière d'Aube, et les marchands qui expédiaient ces bois vers Paris avaient établi un port (ou dépôt de bois), à Blaincourt,

    Vers l'an 1810, le flottage à bûches perdues a été abandonné, mais la rivière a encore été utilisée pour le transport des bois de charpente venant du port de Brienne-la-Vieille jusqu'à la fin du XIXe siècle. Toutefois, suite aux dommages provoqués, la rivière aurait quitté son lit en amont de l'ancien moulin de Blaincourt, et court aujourd'hui dans celui de la fausse-rivière[8].

    Moulins

    Les moines de l'abbaye de Basse-Fontaine ont construit un moulin sur les bords de l'Aube à Blaincourt vers la fin du XIIe siècle.

    En 1695, une usine à fouler les lainages a été construite et fonctionnait avec le moulin.

    En 1863, une scierie à fonctionner avec la moulin pendant cinq ou six années.

    Ce moulin semble avoir exister jusqu'à la fin du XIXe siècle.

    Les moines de l'abbaye de Basse-Fontaine semblent avoir possédé un autre moulin à Vaubercey pendant les XIIe et XIIIe siècles[8].

    Ponts et bac

    Un pont à pied, en bois, tenant au moulin de Blaincourt, mettait ce dernier en communication avec l'île formée par la rivière dite fausse-rivière (ou Rivière-des-Ruisseaux). Un autre pont en bois, construit vers 1786, permettait de franchir l'Aube et de rejoindre Epagne. Antérieurement à ces ponts, la traversée de la rivière se faisait à l'aide d'une nacelle entretenue par les religieux de Basse- Fontaine, propriétaires du moulin.

    À Vaubercey, un bac semble exister depuis l'époque franque, au-dessus du gué actuel, dans l'endroit occupé par le pont.

    Lors des grandes eaux, les ponts, gués et bacs devenaient impraticables, et il fallait faire un long détour pour franchir la rivière sur les ponts de Brienne-la-Vieille ou de Lesmont[8].

    Léproserie

    Au XIIIe siècle, la lèpre, maladie rapportée des Croisades, a fait de nombreuses victimes. Le village de Blaincourt fut doté d'une léproserie, probablement fondée par les chanoines de l'abbaye Saint-Loup de Troyes, qui venaient de fonder un prieuré dans cette paroisse.

    Un accord conclu entre eux et les religieux de l'abbaye de Basse-Fontaine en 1240, ne laisse aucun doute sur l'existence d'un établissement de ce genre mais aucun document ne fait connaître l'importance de cette léproserie et l'époque de sa disparition[8].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 En cours Francis Choffé[9] DVD Agriculteur retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[11].

    En 2018, la commune comptait 109 habitants[Note 3], en augmentation de 10,1 % par rapport à 2013 (Aube : +1,12 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    269256296272274265303309274
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    264252243234236212206175175
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    153143134130119119126108100
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    10611110210586879596108
    2018 - - - - - - - -
    109--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église du XVIe siècle (mais plusieurs restaurations modernes), placée sous le vocable de Saint-Loup

    Personnalités liées à la commune

    • Antoine Marie Charles Garnier, homme politique français dont la carrière se déroula pendant la période de la Révolution, est mort à Blaincourt-sur-Aube.

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Quelques seigneuries de l'ancien comté de Brienne : Blaincourt, Epagne et Vaubercey, par Louis Le Clert.
    9. Conseil général de l'Aube mise à jour au 10 avril 2008
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Liens externes

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