Bennwihr

Bennwihr est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Bennwihr

L'hôtel de ville.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Colmar-Ribeauvillé
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Ribeauvillé
Maire
Mandat
Francis Donath
2020-2026
Code postal 68630, 68126
Code commune 68026
Démographie
Gentilé Bennwihriens, Bennwihriennes
Population
municipale
1 376 hab. (2018 )
Densité 209 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 08′ 39″ nord, 7° 19′ 34″ est
Altitude Min. 183 m
Max. 354 m
Superficie 6,59 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Bennwihr
(ville-centre)
Aire d'attraction Colmar
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sainte-Marie-aux-Mines
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Bennwihr
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Bennwihr
Géolocalisation sur la carte : France
Bennwihr
Géolocalisation sur la carte : France
Bennwihr

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    Ses habitants sont appelés les Bennwihriens et les Bennwihriennes.
    Chaque village alsacien a également son sobriquet[1]. Ainsi les habitants de Bennwihr sont aussi surnommés Mondfanger[2].

    Géographie

    Bennwihr se situe à km au nord - nord-ouest de Colmar. À 203 mètres d'altitude, au pied de l'escarpement de failles constitués par l'affaissement de la plaine d'Alsace à l'ère tertiaire, Bennwihr est sur la transition formée par les collines calcaires sous-vosgiennes qui plongent sous les couches mio-pliocènes de la plaine. Par endroits, le terrain de la commune est couvert de cailloutis (qui emmagasinent la chaleur) et de sables granitiques et gréseux provenant du cône de déjection de la Weiss et de la Fecht.

    Le climat est semi-continental, mais Bennwihr profite des conditions particulières de la région de Colmar (amplitudes thermiques moyennes et pluviométrie plus faible que la moyenne alsacienne). Le climat et le terrain sont donc particulièrement bien adaptés à la culture de la vigne.


    Bennwihr et ses communes environnantes.


    C'est une des 188 communes[3] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

    Communes limitrophes de Bennwihr
    Mittelwihr Beblenheim Ostheim
    Houssen
    Sigolsheim Comar

    Urbanisme

    Typologie

    Bennwihr est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bennwihr, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[7] et 4 185 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (76 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (48,7 %), terres arables (26,1 %), zones urbanisées (8,8 %), forêts (8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,3 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Histoire

    Bennwihr au Néolithique

    Le site de Bennwihr est occupé depuis le néolithique. Ainsi en 1867, non loin du domaine de Schoppenwihr[14],[15], ce sont deux sépultures qui sont découvertes, composées d'ossuaire en poterie grossière (urnes cinéraires) contenant des cendres et des débris d'os brûlés. Des bracelets, des épingles, deux ornements en forme d'S, une faucille, des grains de collier en ambre étaient présents dans ces sépultures, de nombreux objets avaient été brisés intentionnellement[16]. En 1908, une cachette est découverte renfermant 16 outils de pierre, plus un morceau d'agate, provenant des environs. Parmi les outils se trouvaient une magnifique hache de jadéite de 24 centimètres de longueur et 10 de largeur, à tranchant bien aiguisé, l'autre extrémité finissant en pointe ainsi qu'une hache en chloromélanite, une en serpentine et deux ciseaux. Huit pièces étaient inachevées. Près de cette cachette se situait un fond de cabane avec des tessons et des débris de lehm durcis par le feu. L'ensemble de ces découvertes parait dater de la période du Hallstatt [17].

    Bennwihr à l'époque romaine

    Un dénommé « Bebo » aurait érigé son domaine aux abords de la vieille voie celtique[18].
    La voie romaine[19] qui remplaça la voie celtique est encore reconnaissable en plusieurs points[20]. De même, un chemin d'ordre secondaire qu'une vieille tradition appelle « Römerweg » partait à l'est de Sigolsheim et traversait Bennwihr pour rejoindre Ribeauvillé[21].

    Bennwihr du Moyen Âge à la Révolution[22]

    Dans le testament de l'Abbé de Saint-Denis, Fulrad, en 777, Bennwihr apparaît sous le nom de « Bebonovillare »[23].
    Au XIe siècle, Bennwihr, propriété de l'Evêque de Strasbourg, fait partie de la Seigneurie de Riquewihr et est donné en fief aux Comtes de Horbourg.
    Au début du XIVe siècle, le village de Katzenwangen va se confondre avec le village de Bennwihr[24]. L'Abbaye de Pairis y avait droit de patronage et en percevait la dîme. Lors de la fusion, elle reçoit en échange un tiers de la dîme de Bennwihr. L'église de Katzenwagen était dédiée à Saint-Séverin et Érasme. Ce dernier était invoqué contre les maux de ventre et la paroisse était devenue le lieu d'un pèlerinage en l'honneur du Saint-Chrême[25]. La chapelle fut restaurée en 1774 et définitivement abandonnée à la Révolution.
    En 1324, Buchard II[26] et Gauthier IV de Horbourg, sans descendance, vendent leurs biens à leur cousin Ulrich III de Würtemberg. L'évêque de Strasbourg, Berthold II de Buchek, lésé par cette vente[27] descend jusqu'à Ostheim avec son armée pour réclamer ses fiefs. Le duc de Wurtemberg, préférant la paix à la guerre, restitue à Berthold II tout ce qui relevait de l'Evêché de Strasbourg contre soixante marcs d'argent. Bennwihr est alors dans le bailliage de Zellenberg. L'Evêque confie à nouveau le fief à Burchard jusqu'à la fin de sa vie. Ce dernier ayant un fils né après ses arrangements[28], va tenter de récupérer ses fiefs au profit de sa descendance mais en vain. L'Église de Strasbourg concède Bennwihr et Zellenberg aux Comtes de Rappoltstein qui les acquièrent définitivement en 1434.
    Bennwihr connut plusieurs conflits locaux (1438, 1442, 1443) avant de se soulever lors de la Guerre des Paysans. Le village soumet à Ulrich de Ribeaupierre ses revendications formulées en 14 articles. Finalement le village dut payer une indemnité de 400 florins[29].
    Au temps de la Réforme, les sécularisations n'ont pas pu se faire à Bennwihr parce que les Seigneurs de Ribeaupierre, bien que devenu protestants, n'avaient pas le "jus reformandi"[30]; Bennwihr est resté catholique pour cette raison[31].
    À la veille de la guerre de Trente Ans, en 1612, la Seigneurie fait passer en conseil de révision tous le hommes en âge de porter les armes.
    Au début des hostilités, en 1619, quelque 800 hommes cantonnent dans les environs du village qui leur offre du vin.
    En 1632, Bennwihr est pillé par les Suédois.
    En 1650, le village est victime de la peste.
    Avec la fin de la lignée des Rappoltstein[32], le village revient à la famille de Deux-Ponts-Birkenfeld[33].
    La famille de Deux-Ponts-Birkenfeld reste propriétaire du village de Bennwihr jusqu'à la Révolution française[34].

    Bennwihr au temps du Reichsland (1871 - 1918)[35]

    Après les désastres de Frœschwiller et de Reichshoffen les 5 et , les troupes prussiennes et badoises investissent l'Alsace. Pour ne pas livrer leur bétail à l'ennemi, les habitants de Bennwihr le dispersent mais les Prussiens éventant la ruse le font ramasser et l'abattent sous prétexte de peste animale. Le , le traité de Francfort cède à l'Allemagne la presque totalité de l'Alsace. Quelques Bennwihriens optent pour la France et le village passe de 1 017 habitants en 1871 à 989 en 1875.

    Le , une nouvelle municipalité est mise en place sous la direction d'Auguste Eschbach qui fera rénover le presbytère[36], la mairie et les écoles en 1875. Bennwihr a alors une école mixte tenue par une sœur de la Divine Providence de Ribeauvillé[37], une école de garçon tenue par un laïc et deux écoles de filles tenues par des religieuses. En 1875 est également créée la chorale Sainte-Cécile. En 1883, Bennwihr compte 879 catholiques pour 4 protestants et 1 anabaptiste. L'abbé Morand Keller est le curé de la paroisse de Bennwihr depuis 1849. Il va assurer sa charge trente ans puis 3 curés lui succéderont pendant le Reichsland : l'Abbé Henri Heinrich[38] de 1878 à 1897, l'abbé Georges Hell[39] de 1897 à 1909 et l'abbé Joseph Musslin[40] de 1909 à 1928.
    Le , Romuald Engel succède à Auguste Eschbach. La construction d'une école divise alors la communauté car la priorité du nouveau maire va plutôt à la recherche d'une source et à la pose d'une canalisation.
    En 1900, le village est électrifié.
    En 1903, deux trains de marchandises se percutent près de la gare de Bennwihr endommageant trois wagons.
    Le , Jules Eschbach succède à Romuald Engel. La question de la construction de l'école reprise sans succès en 1909 est à nouveau à l'ordre du jour le . La construction est décidée le et la commune est autorisée à entreprendre les travaux le mais la déclaration de la guerre compromet le projet quinze jours plus tard.

    La période du Reichsland est surtout marquée par les grandes difficultés de la viticulture. En 1874, Bennwihr s'étend sur 617 hectares dont 189 de vignobles (31 % de sa superficie). Dans la gamme des vins supérieurs, s'y distinguent alors le riesling blanc, le traminer, le klevner blanc, rouge, gris et noir ainsi que le muscat. Les cépages de sylvaner produisent le vin ordinaire. Le rauschling est en baisse. Le trollinger est très répandu en quantité, ainsi que le knipperlé. Mais le vignoble est en crise suite aux maladies de la vigne. L'oïdium se développe ainsi que le peronospora, des vers endommagent la floraison et les baies et le phylloxéra, décelé en Alsace vers 1876, s'ajoute aux malheurs. De mauvaises conditions climatiques font chuter la production à 5 hectolitres par hectares en 1880 (70 en 1875, 35 en 1876, 40 en 1877, 37 en 1878 et 8 en 1879). La superficie viticole qui avait progressé à 192 hectares en 1893 retombe à 187 hectares en 1898.

    Bennwihr et la Grande Guerre (1914 - 1918)[35]

    Après une première offensive française en Alsace du 7 au qui avait permis d'atteindre Mulhouse, mais qui fut contrainte au repli, une seconde offensive du 14 au est décidée et a pour objectif de flanc-garder l'armée française qui opère en Lorraine contre les colonnes ennemies qui pourraient déboucher du Sundgau et la mettre en péril. Au centre, l'offensive principale d'ouest en est vise à nouveau la ville de Mulhouse (reprise le ) et le Rhin. À droite, dans la région d'Altkirch est organisée la couverture face au sud de l'offensive principale. À gauche, les troupes ont pour objectif général Colmar pour couper la retraite aux Allemands dans cette direction, afin que l'adversaire n'ait d'autre issue que la frontière suisse ou le passage du fleuve.
    C'est à cet effet, qu'au nord de l'offensive les 13e et 30e bataillons de chasseurs alpins marchent sur Colmar en descendant la Fecht. Les Allemands stationnent eux à Ribeauvillé d'où ils opèrent des reconnaissances alentour. Des chasseurs alpins entrent dans Bennwihr et commencent à scier un poteau qu'ils croient téléphonique. Les villageois appellent à leur rescousse Alphonse Graff, un des rares Bennwihriens sachant le français qui peut expliquer aux soldats qu'il s'agit d'un poteau électrique. Les soldats stoppent l'abattage et le forgeron du village réalise une jambe de force pour sauver le poteau, mais le vestige de cette unique incursion française à Bennwihr disparaitra avec les destructions de 1944. Le lendemain, les Allemands investissent le village et organisent un réseau de défense à sa proximité face à l'ouest. Les Français quittent les coteaux et le front se stabilise sur les crêtes des Vosges.
    À proximité du village se dresseront un camp de militaires allemands et un camp de prisonniers pendant toute la durée de la guerre.

    Bennwihr va perdre 24 de ses enfants[41] au cours de la guerre[42].

    Bennwihr dans l'entre-deux-guerres (1918 - 1939)[35]

    Le retour de Bennwihr à la France dans l'enthousiasme populaire ne résout pas les difficultés apparues sous le Reichsland. La population continue de décroitre (990 habitants en 1910, 861 en 1921) et le vignoble reste fragile (phylloxéra et ver de la grappe).
    En , César Burlen succède à Jules Eschbach et assure la transition comme maire de la commune. Le , Charles Becker[43] devient maire.
    En 1924, le projet de l'école est à nouveau mis à l'ordre du jour. Finalement, les travaux débutent le et l'école sera inaugurée le .
    À la paroisse, au père joseph Musslin succède l'abbé Paul Kuentz[44] en 1927, lui-même remplacé en 1935 par l'abbé Jean-Baptiste Lemblé[45].
    Le , une fanfare est créée par le curé Paul Kuentz sous le titre de « La Bienfaisance ».
    Sur le recensement de 1936, on dénombre à Bennwihr 201 maisons, 224 ménages, 866 habitants dont 8 étrangers, 5 maisons inhabitées et 3 démolies.

    Bennwihr dans la Seconde Guerre mondiale (1939 - 1945)[46]

    En 1939, Bennwihr est à l'abri de la ligne Maginot. Le village héberge un centre mobilisateur qui devient un dépôt de matériels au profit d'un groupe d'artillerie. Il sert également de cantonnement à plusieurs unités françaises engagées dans la garde du Rhin[47].
    Le , les Allemands lancent l'opération Kleiner Bär, franchissent le Rhin et percent la ligne de défense à Marckolsheim. Le , les autorités françaises demandent à tous les hommes valides de 15 à 55 ans de se présenter à Belfort. Mais, le , les Allemands entrent dans Bennwihr. Originaire du village, l'abbé André Kunegel[48], vicaire à Colmar et officier de réserve en service au 28e régiment d'infanterie de forteresse, est tué le alors qu'il combat avec les restes de la 104e DIF revenue de la plaine d'Alsace pour verrouiller plusieurs vallées vosgiennes.

    La France vaincue et l'Alsace rattachée au pays de Bade pour former le Gau Oberrhein, la germanisation est lancée[49]. Cette germanisation se double d'une volonté de nazification de la population. L'appareil national-socialiste est donc mis en place avec l'installation d'un Ortsgruppenstab[50] chargé de la formation, de l'organisation et de la propagande nazies dans le village[51]. Un arrêté du ordonne le recensement de tous les animaux de la ferme à des fins de réquisition. Chaque foyer a obligation d'acquérir un drapeau à croix gammée et d'en pavoiser le village à chaque manifestation. Le , le Reichsarbeitsdienst (R.A.D.) est rendu obligatoire par une ordonnance du Gauleiter Robert Wagner. Mais les Bennwihriens ne se laissent pas pour autant séduire ou entrainer par la doctrine nazie. Ainsi, les affiches « Parole der Woche » (slogan de la semaine) mises en place par l'office central de la propagande du parti nazi sont régulièrement arrachées de leur support, une banderole hitlérienne est également déchirée[52] et le , un drapeau français est accroché sur le grand châtaignier de la place des fêtes. Des villageois participent activement à l'exfiltration de prisonniers français évadés de Stalag.

    Le , les villages de Bennwihr et de Mittelwihr sont fusionnés sous le nom de Bennweier et Charles Greiner y est imposé par l'administration allemande comme Bürgermeister (maire).
    Les premiers résistants sont arrêtés et emprisonnés au camp de Schirmeck[53]. Le , le service militaire obligatoire des jeunes Alsaciens dans la Wehrmacht est décrétée par le Gauleiter. Au total, 83 Bennwihriens des classes 1915 à 1926 sont ainsi incorporés de force (Malgré-nous). 14 d'entre eux (16,87 %) y laisseront la vie[54].
    Le , la Gestapo emmène une famille bennwihrienne, Joseph et Eugènie Graff[55] et leur fille Anna, au camp de Schirmeck d'où ils seront déportés à Landeshut en Silésie jusqu'en avril 1944 puis transférés à Rastatt d'où ils seront libérés le .

    Le , la Gestapo force l'entrée et fouille plusieurs maisons. Neuf Bennwihriens sont arrêtés, internés au camp de Schirmeck, sept seront ensuite transférés dans le camp de sécurité de Gaggenau d'où un ne reviendra pas[56]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Bennwihr aura au total dix-sept déportés politiques dont son ancien maire, Charles Becker, interné le à Schirmeck puis à Gaggenau d'où il rentrera en .
    Avec la nouvelle du débarquement allié, l'espoir d'une libération renaît et le curé Lemblé entonne un Te Deum aux vêpres du .
    Fin , les troupes alliées qui ont atteint le Rhin et libéré Mulhouse et Strasbourg, ont stoppé leur avance dans les Vosges[57]. Il en résulte une poche de résistance autour de Colmar. La 36e division d'infanterie américaine s'empare de Sélestat le et de Ribeauvillé le . La poche se rétrécit et le front se situe maintenant à 3 kilomètres de Bennwihr. La 189e division d'infanterie allemande occupe le secteur. Le mardi , vers 9 heures du matin, les premiers obus frappent Bennwihr. La population se réfugie dans les caves où la survie va s'organiser au fur et à mesure de la longueur des combats[58]. Au bout de six jours d'offensive, les Allemands offrent de plus en plus de résistance d'autant plus qu'ils ont reçu de nombreux renforts dont des troupes SS à partir des 7 et . Le , une vigoureuse contre-offensive allemande échoue mais Bennwihr reste sur la ligne de front et demeure le théâtre de contre-attaques et de destructions considérables[59]. Du 14 au , la majeure partie de la population réussit à quitter le village sous les bombardements par petits groupes vers Ingersheim puis Colmar. Le , la 36e division d'infanterie américaine, très fatiguée, est relevée par la 3e division d'infanterie américaine. Le 143e régiment d'infanterie U.S. avant de laisser sa place au 15e régiment d'infanterie U.S. a réussi à s'emparer des quartiers nord de Bennwihr, mais les Allemands s'accrochent au centre et au sud du village. Bennwihr est coupé en deux par la ligne de contact et subit le feu, à la fois, des artilleries alliées et allemandes. Du 20 au , les patrouilles du 15e R.I. US se heurtent partout à un ennemi retranché et déterminé. Une attaque en force des Américains le est repoussée. Une nouvelle attaque déclenchée le rencontre un premier succès déterminant et peut se poursuivre méthodiquement par un nettoyage des ruines qui arrache finalement le village aux Allemands[60]. Le calvaire de Bennwihr se poursuivra encore un mois en étant soumis au harcèlement de l'artillerie allemande. Il faudra attendre la fin de l'offensive alliée contre la poche de Colmar avec en particulier la prise de Houssen le et l'arrivée sur le canal de Colmar des unités alliées le pour que le village soit enfin à l'abri des coups. Au lendemain de la libération de Colmar (), la population disséminée sur 24 communes peut revenir à Bennwihr où elle découvre un immense champ de ruines jonché de cadavres. Le village est entièrement détruit à l'exception de son monument aux morts, appelée Monument de la Fidélité. Du 6 au , il est déploré 20 victimes civiles[61]. D'autres habitants seront encore victimes des mines et des munitions qui traînent çà et là, mais aussi des privations subies[62].

    En , les premiers baraquements d'un village provisoire sont attribués aux villageois. Les derniers sinistrés quitteront leurs baraques en et la consécration de la nouvelle église le , lundi de Pentecôte, marquera le dernier acte de la reconstruction du village.

    La commune a été décorée, le , de la croix de guerre 1939-1945[63].

    Héraldique

    Les armes de Bennwihr se blasonnent ainsi :
    « D'azur à la croix d'argent. »
    C'est Louis XIV qui octroie les armoiries au village en 1696, mais "la porte d'azur à une croix d'argent" confirmait en fait le sceau utilisé par la commune depuis 1662.

    Politique et administration

    Budget et fiscalité 2014

    En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[64] :

    • total des produits de fonctionnement : 1 464 000 , soit 1 126  par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 1 096 000 , soit 842  par habitant ;
    • total des ressources d'investissement : 532 000 , soit 409  par habitant ;
    • total des emplois d'investissement : 453 000 , soit 348  par habitant ;
    • endettement : 656 000 , soit 504  par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d'habitation : 14,68 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés bâties : 8,70 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 33,18 % ;
    • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 50,60 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 20,99 %.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1950 Charles Becker    
    1950 1959 Camille Donath    
    1959 1965 Marie Pierre Gresser    
    1965 2001 Jean-Paul Schmitt UDF Conseiller général
    2001 2014 Richard Fuchs NC-UDI Clerc de notaire
    2014 mai 2020 Patricia Hild MoDem  
    mai 2020 En cours Francis Donath [67]    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[68]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[69].

    En 2018, la commune comptait 1 376 habitants[Note 3], en augmentation de 11,42 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +0,82 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    6856618111 1041 0251 0269961 1001 110
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    9759659901 017989990963959924
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    948930990861880872866108845
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    9251 0391 1971 1391 0031 1241 2741 2601 321
    2018 - - - - - - - -
    1 376--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[70] puis Insee à partir de 2006[71].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Monument de la Fidélité.
    • Monument aux morts, dit « Monument de la Fidélité » et son socle, a été réalisé en 1924 par le sculpteur colmarien Charles Geiss (1880 - 1958) à la mémoire des morts de la Première Guerre mondiale et pour témoigner de l'attachement de l'Alsace et de la Lorraine à la France. Ce monument a été laissé dans son état après les combats de 1944 et 1945 qui détruisirent totalement le village. Il a été classé monument historique en 1996[72],[73].
    Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (vue de face).
    Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (vue latérale).
    • Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul[74],[75],[76], construite par les architectes associés Pouradier-Duteil et Pillon en 1957. Le clocher ne fut érigé qu'en 1959 et la consécration eut lieu en 1960. Les vitraux sont de Paul Martineau. L'église d'origine avait été une première fois détruite en 1498 par un incendie pour être remplacée en 1507 par une église dédiée aux Saints-Pierre-et-Paul. Après diverses restaurations du XVIIIe au XXe siècle, l'église est détruite en . Un calvaire et une pierre gravée 1779 ainsi qu'une croix datée de 1890 sont les seules vestiges de l'ancienne église. Ils ornent un mur extérieur de l'actuelle église.
    Puits du XVIe siècle.
    • Puits du XVIe siècle, il était autrefois situé sur la commune de Katzenthal. Il a été classé monument historique en 1932[77],[78].
    • La gare de Bennwihr (fermée) se trouve à l'extrémité sud-est de la commune, dans la zone d'activité située à km du centre.

    Personnalités liées à la commune

    Oswald Waller est né à Bennwihr le . Son père est vigneron et sa mère Marie Motsch est originaire de Volmunster en Moselle. Il s'affilie à la société des missions africaines (SMA) par serment prêté le , puis il est ordonné prêtre le . Après cinq années passées comme économe à Choubrah, près du Caire en Égypte, ses supérieurs l'envoient en 1898 dans le vicariat apostolique de la Côte-du-Bénin, puis, à partir de 1902, il jette les bases de l'Église catholique au Nigeria. En 1911, le père Waller est nommé préfet apostolique, avec le titre de Monseigneur. Démissionnaire en 1927, il revient en Alsace. Nommé d'abord vice-provincial de la province alsacienne des missions africaines, il se retire en 1929 dans la clinique du Très-Saint-Sauveur à Mulhouse, où il assume les fonctions d'aumônier. Lui-même atteint d'un cancer décédera dans cette même clinique le . Il repose dans le cimetière de son village natal.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Les sobriquets ont été réunis dans un ouvrage d'Hans Lienhart, Elsässische Ortseckereien paru en 1927
    2. "Les attrapeurs de lune"
    3. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Unité urbaine 2020 de Bennwihr », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    8. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    9. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Colmar », sur insee.fr (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. « Château détruit », notice no IA68000560, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    15. Le domaine de Schoppenwihr de 35 hectares fut toujours un franc-alleu et il est aujourd'hui devenu un jardin arboretum et une ferme biologique ouverts aux visiteurs
    16. Matériaux pour l'histoire primitive et philosophique de l'homme - Gabriel de Mortillet in Bulletin no 2"" - février 1868, pages 44-45
    17. Tombes néolithiques d'Alsace - H. Weisberger in Revue anthropologique, 1915, page 87
    18. Cette voie celtique qui longeait les contreforts des Vosges suit le parcours actuel de la route des vins.
    19. Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques - année 1953 - PUF, 1956
    20. La voie romaine des Vosges entre dans l'arrondissement de Ribeauvillé en traversant la Fecht à l'Est d'Ingersheim et croise, à droite de Sigolsheim, la route de la vallée de la Weiss. Elle est reconnaissable sur quelque cent mètres puis se perd sous la route moderne entre Sigolsheim et Bennwihr et reparaît ensuite, en sentier surélevé qui se poursuit jusqu'à l'Est de Bergheim, où le chemin vicinal le couvre.
    21. Il traversait Mittelwihr et Beblenheim ainsi que le village disparu d'Ellenwiller où un trésor de monnaies romaines avait été découvert et vendu à la famille de Ribeaupierre
    22. D'après le livre Bennwihr et son passé - Lucien Blum et Pierre Gresser - Imprimerie Alsatia Colmar - 1957
    23. Testamentum brève de Saint Fulrad : ...super Bebonovillare ecclesia in honore Sancti Petri cum adjacentes suis... dans Grandidier, Codex Eccl. Arg. II, 71 bis
    24. La tradition évoque une épidémie comme raison de la disparition de Kantzenwagen. Ainsi les deux seules survivantes de Katzenwagen qui étaient refoulées des villages où elles demandaient l'hospitalité furent finalement accueillies à Bennwihr qui reçut de fait le ban de leur village.
    25. Sankt-Grimmen pouvant être interprété comme "Sainte Colique" !
    26. Parfois orthographié Bourcart
    27. Certains biens vendus avaient été concédés en fiefs aux Horbourg mais étaient propriété de l'evêque de Strasbourg.
    28. Jean II justement dit "le Tardif"
    29. Le principal agitateur, Hans Plumlin, fut incarcéré à Zellenberg. Libéré en 1527, il dut promettre par serment de ne jamais porter durant toute sa vie d'épée, de fusil, de hallebarde mais juste un "Schneidmesser" (couteau).
    30. Étant médiatisés, les Seigneurs de Ribeaupierre avaient perdu leur Reichfreiheit. Or jusqu'au début de la Guerre de Trente Ans, en vertu du jus reformandi le prince impose sa religion à ses sujets qui bénéficient cependant de la possibilité de quitter la principauté (jus emigrandi), liberté religieuse minimale. (voir Laurent Jalabert, Catholiques et protestants sur la rive gauche du Rhin : droits, confessions et coexistence religieuse de 1648 à 1789 - Brussels : P.I.E. Peter Lang - 2009
    31. Alors que Mittelwihr, propriété des Seigneurs de Wurtemberg est passé à la Réforme en vertu du principe "cuis regio, jus religion".
    32. Jean-Jacques, le dernier comte de Ribeaupierre meurt en 1673
    33. Christian II, comte palatin de Deux-Ponts-Birkenfeld, avait épousé le 5 septembre 1667 Catherine Agathe de Ribeaupierre, fille de Jean-Jacques de Ribeaupierre.
    34. Le dernier propriétaire aurait dû être le duc Charles II Auguste de Zweibrücken (1746 - 1795) mais ce dernier avait cédé en 1776 le comté de Rappoltstein à son jeune frère Maximilian Joseph (1756 - 1825) qui avait été déshérité à la mort de leur père en 1767. Maximilien Joseph deviendra roi de Bavière en 1806
    35. D'après le livre Bennwihr, Kientzheim et Sigolsheim à l'époque contemporaine - Claude Muller - Editions COPRUR - 1991
    36. Le presbytère avait été construit en 1780 et comprenait pas moins de dix pièces, mais la plupart des pièces ne pouvaient pas être chauffées en hiver par manque de fourneaux
    37. Les sœurs de Ribeauvillé, fondée en 1783 par l'abbé Louis Kremp, vicaire à Molsheim, et Madeleine Erhard, furent l'une des plus grandes congrégations enseignantes d'Europe. Ces religieuses, dites apostoliques pour les distinguer des contemplatives, furent en effet « maîtresses d'école » dans les établissements publics de filles, puis les écoles mixtes, en Alsace, pendant plus de deux siècles.
    38. Henri Heinrich, né à Oberhergheim le 8 octobre 1833, ordonné prêtre le 18 juin 1859, est successivement vicaire à Ottrott en 1859, à Kaysersberg en 1861, à Epfig en 1865, à Neudorf en 1866 enfin à Neuf-Brisach en 1866, puis curé à Wasserbourg en 1870, à Ostheim en 1874 et à Bennwihr le 15 juillet 1878 ; puis il se retire à Oberhergheim le 1er septembre 1897 où il décède le 14 mai 1909. Il était connu pour son caractère très trempé, ses sermons agressifs et il fut au cœur de graves discordes.
    39. Georges Hell, né à Weiler près d'Altkirch le 23 avril 1846, ordonné prêtre le 10 août 1872, est successivement vicaire à Ribeauvillé en 1872, puis à Thann en 1879, curé à Magstatt-le-Haut en 1885, à Bennwihr le 12 octobre 1897. Retraité le 1er janvier 1909, il décède le 1er octobre 1930.
    40. Joseph Musslin, né à Rustenhardt le 25 janvier 1860, ordonné prêtre le 19 décembre 1885, est successivement vicaire à Saint-Hippolyte en 1886, puis à Pfaffenheim en 1888, chapelain à Mulhouse en 1891, curé d'Urschenheim en 1898, puis de Bennwihr le 1er janvier 1909. Retraité le 1er avril 1928, il décède en mai 1931. Il était sévère et très francophile.
    41. L'Alsace étant annexée par l’Allemagne jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, les soldats dont les noms sont mentionnés pour 1914-1918 étaient de nationalité allemande et ne sont donc pas tous Morts pour la France. En 1940 l'annexion fut de force (et non de droit comme en 1870), le territoire et les habitants étaient alors restés juridiquement français.
    42. Justin Antony, Albert Baffrey, Albert Bogen, Eugène Bunner, Eugène Delacote, Emile Egly, Emile Joseph Eschbach, Joseph Eschbach, Victor Eschbach, Auguste Fonné, Emile Fonné, Léon Frey, Emile Groell, Séraphin Groell, Eugène Laenger, Joseph Metzger, Alphonse Reitter, Auguste Richert, Alphonse Schumer, Charles Sommer, Auguste Wagner, César Wagner et Jules Wagner.
    43. Charles Becker, né à Zellenberg le 2 mars 1892, fils d'Ernest Becker et d'Emilie Grinenberger, épouse à Colmar le 28 novembre 1914 Berthe Engel, née à Bennwihr le 2 février 1887, fille de Romuald Engel (maire de 1894 à 1910) et de Rita Eschbach. Il est maire de 1923 à 1940 puis de 1945 à 1950, interné politique à Schirmeck et Gaguenau en 1944 et 1945. Il décède à Bennwihr le 27 janvier 1950
    44. Paul Kuentz, né à Battenheim le 12 mars 1888, ordonné prêtre le 25 juillet 1914, devient successivement vicaire au Neuhof en 1914, à Rixheim en 1917, à Saint-Léger Guebwiller en 1919, curé de Bennwihr le 17 septembre 1927, puis à Wittelsheim le 8 décembre 1934, de Raedersheim en 1946. Il décède à Mulhouse le 21 avril 1949. Il était bon musicien.
    45. Jean-baptiste Lemblé, né à Leimbach le 29 mai 1887, ordonné prêtre le 4 août 1914, devient successivement vicaire à Odern en 1914, à Pfastatt en 1919, à Cernay en 1922, curé de Liebsdorf en 1923, de Bennwihr le 19 janvier 1935, de Bettendorf le 23 juillet 1947. Retiré à Moosch en 1961, il y décède le 10 mai 1977.
    46. Marie Fuchs, Emile Risser, Augustine Wagner-Ambielh, Marthe Wagner-Donath - Un Village Martyr au cœur de la Poche de Colmar - 1982
    47. 4e régiment du Génie, 5e régiment d'Artillerie puis 44e régiment d'Artillerie
    48. George André Kunegel né le 15 février 1910 à Bennwihr, a été ordonné prêtre en 1934
    49. Son corollaire est que tout ce qui rappelle la France est banni. Ainsi le 17 septembre 1940, un groupe des S.A. et des H.J. en provenance de Sainte-Marie-aux-Mines coupe et piétine les fleurs bleu - blanc - rouge qui bordent l'enclos de M. Camille Preiss à Mittelwihr (appelé depuis le Mur des fleurs martyres).
    50. voir Parti national-socialiste des travailleurs allemands
    51. Cette propagande est aussi faite d'intimidation comme au cours de cette parade de membres de la Hitlerjugend (H.J.) qui, en mai 1941, décoiffent tous ceux qui osaient encore porter un béret, coiffure interdite car jugée « trop » française, il s'ensuit une bagarre avec les jeunes du village. Les H.J. battus, reviennent alors en force (une centaine) dans les rues désertées du village, ils enfoncent la porte du Foyer paroissial de Bennwihr, y arrachent le crucifix pour le jeter dans la rue en hurlant Wir wollen die Vatikanstadt ausräuchern (Nous voulons enfumer la ville du Vatican)
    52. Cette banderole proclamait Mit unseren Fahnen ist der Sieg (la victoire est avec notre drapeau). Pour éviter les représailles, c'est l'instituteur qui l'a raccommodée.
    53. Henri Sommer, né le 11 mai 1896 à Bennwihr, y est interné le 29 mai 1942.
    54. Pierre Antony (mort au combat à Szablino-Leningrad en septembre 1943), Jean Barth (mort au combat à Radom-Kielce en janvier 1945), Roger Barth (mort en captivité à Tambow en juin 1944), François Bogen (mort de ses blessures à Bayreuth en mars 1945), Pierre Eschbach (mort en captivité près de Moscou en décembre 1944), Paul Fonné (disparu en Ukraine en février 1945), Roger Fonné (mort au combat près de Siniavino en juillet 1943), Jules Fuchs (mort au combat à Bobrka en septembre 1944), Alphonse Graff (mort en captivité à Tambow en mars 1945), François Kientler (mort au combat à Silna en décembre 1944), Paul Koenig (mort au combat près de Berzini en novembre 1944), Séraphin Schneider (disparu en Méditerranée en 1944), Aimé Schwindenhammer (mort au combat à Lupjanka en janvier 1944) et Marcel Wagner (mort de maladie à Semlin en avril 1943).
    55. Après trois mois passés dans le R.A.D. d'octobre à décembre 1942, Alphonse Graff, fils de Joseph et Eugénie Graff, né le 10 novembre 1921, avait été incorporé de force dans l'infanterie le 16 janvier 1943. Affecté au 144e régiment d'infanterie de la 3e division de chasseurs, il est envoyé en septembre 1943 sur le front russe où il déserte avec Fritz Selig, un ami de Riquewihr, le 1er octobre, ce qui provoquera en représailles la déportation de sa famille. Capturé par les Soviétiques à Melitopol en Ukraine, Alphonse Graff est envoyé le 7 décembre 1943 dans le camp n°188 où il est désigné en 1944 pour faire partie des 1500 Français qui seront rapatriés vers l'Afrique du Nord pour rejoindre les troupes de la France Libre, mais son état de santé se dégrade et il meurt le 17 mars 1945
    56. Ignace Baffrey (né le 22 juillet 1893), Théophile Bogen (né le 8 septembre 1901), Anne Bogen-Gassmann (née le 29 juillet 1897), Camille Donath (né le 10 novembre 1889), Pauline Duwa-Gassmann (née le 27 janvier 1900), Pierre Wagner (né le 4 janvier 1910, il décède en déportation le 3 octobre 1944 à Gaggenau), Stéphanie Wagner (née le 9 janvier 1911), Stéfanie Wagner-Frey (née le 19 janvier 1911).
    57. L'arrêt dans les offensives est dû à la fatigue des hommes et du matériel, l'épuisement des approvisionnements d'essence et de munitions et surtout à l'inondation qui avait gagné toute la plaine d'Alsace.
    58. La première victime civile est Antoine Buch, frappé par un éclat d'obus.
    59. Sur les 45 religieuses résidentes dans la Maison de convalescence de Bennwihr, une quinzaine étaient encore présentes le 13 décembre, six furent prises en otage par les Allemands qui pensaient qu'elles hébergeaient des Américains et trois trouveront la mort : Sœur Théodorine Eikellen est brulée vive dans une cave avec la grand-mère Philomène Burlen, Sœur Adeline Helmlinger est fusillée par les Allemands et Sœur Adelphine Ley est mortellement atteinte par un éclat d'obus dans le jardin de la Maison de convalescence.
    60. voirThe Battle of Bennwihr Dec.22 - Dec. 24, 1944 (en anglais)
    61. Léa Barth (12 ans), Paul Barth (13 ans), Eugène Bogen (80 ans), Antoine Buch (48 ans), Philomène Burlen-Fuchs (79 ans), Nicolas Dierstein (54 ans), Aloyse Dieterlen (76 ans), Charles Duwa (48 ans), Adèle Eschbach-Kien (79 ans), Charles Farrenkopf (55 ans), Auguste Fonné (75 ans), Thérèse Gira-Willmann (63 ans), Joséphine Groell-Amann (32 ans), Jean-Baptiste Haennsel (65 ans), Joseph Joost (75 ans), Alphonse Schmitt (43 ans), Marie Wagner-Barth (87 ans), Sœur Théodorine Eikellen (74 ans), Sœur Aline Helmlinger (57 ans) et Sœur Adelphine Ley (74 ans).
    62. Séraphin Burlen (79 ans), Marie Disch-Kittel (82 ans), Marcelle Eschbach-Burlen (72 ans), Auguste Fonné (80 ans), Justine Frey (68 ans), Léonie Fuchs-Sary (71 ans), Emile Groell (71 ans), Emile Schille (73 ans), Charles Schille (43 ans), Rosalie Waller (73 ans), Marie Weber (81 ans), Eugénie Binder-Trommer (-)
    63. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
    64. Les comptes de la commune
    65. Remplacement de Charles Becker
    66. Imposé par l'administration allemande
    67. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    68. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    69. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    70. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    71. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    72. « Monument de la Fidélité », notice no PA68000001, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    73. Notice no IM68006782, base Palissy, ministère français de la Culture Monument aux morts
    74. « Eglise catholique Saints-Pierre-et-Paul », notice no PA00085338, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    75. « église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul », notice no IA68000557, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    76. La nouvelle église Saint-Pierre et Saint-Paul
    77. « Puits », notice no PA00085339, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    78. Notice no IM68006785, base Palissy, ministère français de la Culture Sculpture Puits
    • Portail du Haut-Rhin
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.