Baussant

Le baussant, appelé aussi gonfanon baussant, était l'étendard des Templiers.

Le gonfanon baussant

Il a aujourd'hui été repris par l'Association des guides et scouts d'Europe, qui en a fait le drapeau des associations de l'Union internationale des guides et scouts d'Europe : le Baussant.[réf. souhaitée]

Dénomination

Baussant sur une fresque (XIIIe s.) de la Commanderie de Pérouse.
Templiers, illustration des Chronica maiora de Matthieu Paris (XIIIe s.).

Le gonfanon était un étendard rectangulaire dont l'axe est à angle droit de la hampe et qui n'était pas destiné à être porté à l'horizontale mais à la verticale. Cependant celui-ci pouvait être porté à l'horizontale (comme un drapeau) si le gonfanon n'était pas trop grand. Plusieurs étymologies sont connues, mais il semble que le terme « baussant » signifie « mi-parti de couleur » car l'étendard était séparé en deux couleurs différentes, blanc et noir. Les Templiers eux-mêmes ont supprimé le terme gonfanon pour le baptiser simplement « baussant ».

De nombreuses erreurs ont pu et peuvent être faites lors de sa représentation, car l'étendard original n'a pas été conservé, et il a souvent été mal représenté sur les enluminures et les fresques[réf. souhaitée], tout comme de nombreux autres étendards, souvent pour un souci de place dans l'illustration, mais aussi parce que l'exactitude historique n'était pas une priorité à l'époque contrairement à l'identification de l'ordre ou de la nation (ou armée) représentée. Raison pour laquelle les bannières et drapeaux sont souvent représentées de manière tronquée et raccourcie.

Cependant les écrits ne laissent aucun doute sur la forme de l'étendard des Templiers, c'est un gonfanon.[réf. souhaitée]

Héraldique

En termes héraldiques, le gonfanon baussant se décrit comme « coupé d’argent et de sable, à une croix de gueules brochant ». Malgré cette description qui place l'argent (le blanc) en haut, le baussant est le plus souvent représenté avec la partie supérieure noire (sable).[réf. souhaitée]

Symbolique

Les couleurs du baussant n'ont pas été choisies au hasard. L'évêque d'Acre et chroniqueur de l'époque, Jacques de Vitry, tenait ses renseignements des Templiers eux-mêmes[1].

Il explique ainsi que le noir symbolisait la férocité des Templiers envers leurs ennemis alors que le blanc symbolisait, quant à lui, l'amour (franc et bienveillant) pour leurs amis. « Des lions en guerre, des agneaux en paix. » résume Jacques de Vitry dans son Historia orientalis.

L’historien Alain Demurger propose une autre explication : le noir était le symbole de l'humilité et de la pénitence (ce qui explique pourquoi les moines de Cluny l'ont choisi), tandis que le blanc était celui de la pureté (et a été préféré au noir par les cisterciens qui voulaient marquer une rupture avec les excès qu'ils reprochaient aux bénédictins[2]).

Valeur

Dans la hiérarchie de l'ordre du Temple, c'était un grand honneur que d'occuper le rang de gonfanonier (c'est-à-dire porteur du gonfanon) car le gonfanon baussant était le signe de ralliement des chevaliers au cours des batailles.

En aucun cas, il ne devait être baissé ni perdu pendant la bataille sous peine de sanction grave qui pouvait aller jusqu'à l'exclusion de l'ordre (perte de la maison) si le gonfanon avait été abandonné par lâcheté ou par peur devant l'ennemi. Le fait que les Templiers mettaient jusqu'à dix combattants à disposition du gonfanonnier durant la bataille pour assurer la défense du gonfanon, car il était aussi interdit au gonfanonnier de se battre, ce qu'il aurait de toute façon difficilement pu faire – le gonfanon étant relativement lourd ne pouvait certainement se tenir qu'à deux mains (l'obligeant à le lâcher, ce qui est interdit) – est une indication claire de l'importance majeure que les moines-chevaliers accordaient à leur bannière, celle-ci servant de point de repère et de ralliement dans la bataille.[réf. souhaitée]

L'utilisation d'un gonfanon par les Templiers, plutôt que d'un drapeau ou d'un oriflamme n'est pas anodine, mais a plutôt une raison pratique : les drapeaux flottent au vent, et peuvent s'enrouler autour de la hampe durant la bataille, ou pendre en l'absence totale de vent, rendant toute identification impossible, et donc difficilement utilisable comme repère.

Références

  1. Marion Melville, La vie des Templiers, Gallimard, coll. « La Suite des temps », (1re éd. 1951), 339 p., broché (ISBN 978-2-0702-4377-8, présentation en ligne), p. 103
  2. Alain Demurger, Chevaliers du Christ, Seuil, 2002
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