Bata (entreprise)

Chaussures Bata est une entreprise d'origine tchèque spécialisée dans la fabrication et la distribution des chaussures de tous types. Le siège social est basé à Lausanne, en Suisse.

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Bata

Création 1894 à Zlín
Fondateurs Tomáš Baťa
Personnages clés Thomas Bata, fondateur
Forme juridique Société à responsabilité limitée luxembourgeoise
Slogan Pas un pas sans Bata (France)
Siège social Lausanne
 Suisse
Activité Chaussures hommes/femmes, accessoires
Produits Soulier (en)
Filiales BAŤA, akciová společnost (d) et International Footwear Investment (d)
Effectif 40 000
Site web http://www.bata.com

Histoire

La « Société des Chaussures Bata » a été fondée en 1894 à Zlín, aujourd'hui en République tchèque mais qui, à cette époque, faisait partie de l'Empire austro-hongrois. Elle a été fondée par Thomas Bata (en tchèque : Tomáš Baťa) issu d'une famille de cordonniers depuis trois cents ans. L'entreprise Baťa était une société industrielle très moderne, inspirée du modèle des entreprises automobiles de Henry Ford avec une cité d’habitation pour les ouvriers, y compris des infrastructures. Il devint rapidement l'un des premiers producteurs de chaussures.

Elle est devenue florissante pendant la Première Guerre mondiale en fournissant l'armée austro-hongroise. Elle a survécu à de nombreux bouleversements, dont les conséquences de la Première Guerre mondiale avec l'éclatement de l'empire austro-hongrois. La société diffuse rapidement ses produits à travers l'Europe et des filiales sont créées en Amérique du Nord, en Asie et en Afrique du Nord.

En 1931, elle crée en France le site de Bataville (Lorraine), dont l'activité débute en 1934 et a cessé en janvier 2002. En 1932, Thomas Bata meurt dans un accident d'avion et son fils Thomas Bata junior (1914-2008) devient le chef de l'entreprise. Le boom économique de l’empire s’arrête quelques années plus tard en 1939 : les usines sont réquisitionnées par les nazis, puis, nationalisées en 1945 par la République tchécoslovaque. En 1948, après le Coup de Prague et la prise du pouvoir par les communistes, la ville de Zlín est rebaptisée Gottwaldov, le nom de Bata est banni et la marque devient « Svit ».

Résolu à perpétuer l’œuvre familiale, Thomas Bata junior fonde en 1946 au Canada une nouvelle société : Bata Shoe Organisation. Un procès mémorable l'oppose au gouvernement tchécoslovaque sur la propriété du nom Bata, qu'il pourra conserver. Après 50 ans d’exil, il retourne à Zlín. En 1991, il se voit décerner l’ordre Tomáš Garrigue Masaryk et l’État tchèque le récompense d’un prix pour la propagation du bon renom de la Tchécoslovaquie à travers le monde.

L'entreprise a continué de survivre dans son nouvel environnement, a poursuivi son développement dans le monde entier, en ouvrant des nouvelles usines, en Inde notamment.

La famille Bata et l'entreprise ont été de généreux donateurs, notamment au Canada où ils ont fondé des projets tels que le Bata Shoe Museum Musée de la chaussure Bata ») à Toronto et la bibliothèque Bata à l'université de Trent. Le magasin Bat'a du centre de Prague occupe un immeuble du début du XXe siècle, de style art déco, d'architecture simple et lumineuse, révolutionnaire pour l'époque, et qui fit modèle.

Durant son histoire, la société a vendu 14 milliards de paires de chaussures.

L'entreprise fait construire une usine en Suisse en 1931-1932, à Möhlin, dans le Fricktal. C'est en voulant rejoindre cette usine que le propriétaire de Bata décède en 1932, lors d'un accident d'avion.

Liquidation du magasin Bata Les Halles à Strasbourg le 26 avril 2016.

En 2001, la fermeture de l'usine de Bataville en France a soulevé un important conflit social et une vive émotion dans l'opinion.

En France, depuis 2011, les ventes de Bata ont diminué d'un tiers, soit à peu près 70 millions d'euros pour 2014[1]. En novembre 2014, la société en France est placée en cessation de paiement ; elle compte 136 magasins dans le pays[2]. Le 11 janvier 2015, huit offres de reprise sont retenues pour racheter les activités françaises de Bata, dont Eram et Vivarte[3]. Les ventes en Amérique latine et en Asie se passent bien, tandis que celles en Europe s'effondrent, sauf en Italie[1].

En janvier 2015, Bata France distribution (741 personnes) est mise en liquidation judiciaire[4].

En février 2016, la Société ABC Chaussures, exploitant en France 72 magasins Bata et employant 416 personnes, est placée en redressement judiciaire[5]. En avril 2016, trois offres de reprises  : Yorga (groupe espagnol), Vivarte en association avec Spartoo et Spodis, et un consortium multi-enseignes[6].

Le 18 avril 2016, la firme annonce la fermeture de ses 29 succursales en Suisse, notamment en raison de l'impossibilité de concurrencer le commerce en ligne[7].

Le site bata.fr liquide ses stocks et la disparition de la marque sur l'hexagone est envisagée[8].

En 2018, les ventes sur Internet se poursuivent depuis Bata Schuh Lausanne[9].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Alain Gatti. Chausser les hommes qui vont pieds nus, éditions Serpenoise, 2004.
  • Florent Le Bot, « Les Chaussures Bata, une des toutes premières firmes globalisées », Histoire d’entreprises, n°10, janvier 2012, p. 20-23.
  • Reportage "Basta Bata" de la Télévision suisse, émission TTC, le 25 avril 2016
  • Marina Torre, "Bata, de l'apogée à l'agonie", La Tribune, 20 avril 2016
  • [Bader 2015] Claire Bader, « Bata : Monter en gamme, ce n'est pas si facile », Capital, no 280, , p. 54-56.

Notes et références

  1. Bader 2015, p. 54.
  2. Bata France en cessation de paiement, sur le site lsa-conso.fr, consulté le 21 novembre 2014.
  3. Anne Drif, Eram et Vivarte candidats au rachat des chaussures Bata, Les Échos, 11 janvier 2015
  4. « Société BATA FRANCE DISTRIBUTION à PUTEAUX (Chiffre d'affaires, bilans, résultat) avec Verif.com - Siren 314925090 », sur www.verif.com (consulté le )
  5. lefigaro.fr, « Bata France en redressement judiciaire », sur Le Figaro (consulté le )
  6. Isabelle Chaperon, « Bataille pour la reprise des magasins Bata », Le Monde.frb, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  7. Frédéric Mamaïs, « Bata ferme ses 29 magasins en Suisse et supprime 175 postes » [audio], Le 12h30, sur rts.ch, RTS Info, (consulté le )
  8. « Bata : de l'apogée à l'agonie », sur La Tribune (consulté le )
  9. « Nos conditions générales de vente | Bata », sur Bata (consulté le )

Liens externes

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