Barrage d'Arzal

Le barrage d'Arzal (ou barrage d'Arzal-Camoël) est un barrage sur l'estuaire de la Vilaine, entre les communes d'Arzal et de Camoël (Morbihan). Mis en service en 1970, il est principalement destiné à réguler le débit de la Vilaine et à fournir de l'eau potable à la presqu'île guérandaise pendant la saison touristique. C'est un des rares barrages estuariens dans le monde[1].

Localisation

Le barrage d'Arzal est situé à une dizaine de kilomètres en amont de l'embouchure de la Vilaine dans l'océan Atlantique, entre les bourgs d'Arzal (sur la rive droite) et de Camoël (sur la rive gauche). Il franchit le fleuve près d'un ancien passage par bac, au lieu-dit La Vieille-Roche.

Description

Long d'environ 500 m, le barrage est constitué d'une digue (côté Camoël) et de cinq portes. Il est doté d'une écluse qui permet la navigation entre le fleuve et l'océan[2]. Un port de plaisance et une usine de traitement de l'eau potable ont également été aménagés à proximité.

Histoire

L'idée de construire un barrage sur la Vilaine date des années 1930, après les inondations catastrophiques de 1926 et 1936. Il s'agissait principalement de lutter contre les crues hivernales, exacerbées par les grandes marées, qui menaçaient la ville de Redon, et de favoriser le développement de l'agriculture dans les marais de Redon. Empêché par la guerre, le projet réapparut pendant les années 1950. En 1961, l'Institution d'aménagement de la Vilaine (IAV) fut créée par les départements du Morbihan, de l'Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique pour mener à bien les aménagements structurants nécessaires[1].

L'aménagement du plan d'eau a entraîné le développement de la navigation de plaisance dans la Vilaine, avec la création de plusieurs ports, à Arzal-Camoël, à La Roche-Bernard et à Foleux.

La création du plan d'eau a permis la construction d'une usine d'eau potable à quelque deux kilomètres en amont, sur la commune de Férel. Les 17 millions de mètres cubes traités par an alimentent à 70 % la presqu'île guérandaise  où le tourisme s'est énormément développé  et à 25 % le Morbihan, le reste étant destiné au sud-est de l'Ille-et-Vilaine, en particulier la ville de Redon[3].

Aspects négatifs

Le barrage « a modifié brutalement tout le fonctionnement du système fluvio-estuarien de la Vilaine ». Il a entraîné l'envasement de la portion de l'estuaire située en aval. Bien que l'IAV soit chargé du désenvasement du site, ses moyens, notamment financiers, ne lui ont pas permis de remplir ses obligations pendant de nombreuses années. L'envasement de l'estuaire est de 2,5 m en moyenne[2].

Les activités traditionnelles de pêche ont plutôt souffert de l'aménagement du barrage[4]. La pêche aux civelles, qui remontaient autrefois la Vilaine, a baissé très nettement (dans ce cas particulier, le barrage pose des problèmes de franchissement d'ouvrage pour les civelles en phase anadrome (augmentation de la capturabilité par pêche ou blocage total de la migration), et pour « la fraction sub-adulte en phase sédentaire lors de ses déplacements trophiques »[4] (mais par ailleurs on constate en Europe un phénomène général de forte régression de l'anguille européenne depuis les années 1980). Pour faciliter les migrations des poissons et notamment des civelles ou anguillettes, diverses propositions ont été envisagées à la fin des années 1980 (meilleure gestion des vannes et de l'écluse et/ou installation de passe à poissons[4]).

Voir aussi

Notes et références

  1. « L'Institution d'aménagement de la Vilaine (IAV) », sur le site de l'institution (consulté le ).
  2. « Association Défense et sauvegarde de la baie de Vilaine (DSBV) »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ).
  3. Léa Marquis, « Le barrage d'Arzal alimente un million de personnes », sur vannes.maville.com, (consulté le )
  4. P. Élie et C. Rigaud, L'impact d'un barrage d'estuaire sur la migration des poissons amphihalins : le cas de l'anguille et du barrage d'Arzal, vol. 1-2, Bordeaux, La Houille Blanche, (lire en ligne), p. 99-108.
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