Balthazar Hubmaïer

Balthazar Hubmaïer, né vers 1480 à Friedberg, Bavière8 kilomètres à l'est d'Augsbourg), était un prédicateur évangélique anabaptiste. Mort sur le bûcher à Vienne en 1528, il compte au nombre des martyrs de la liberté de penser.

Biographie

Balthazar Hubmaïer est né vers 1480 à Friedberg, Bavière [1]. En 1503, il entre à l’Université de Fribourg-en-Brisgau et obtiendra un master avant d’obtenir un doctorat en théologie de l’Université d'Ingolstadt [1]. Il sera ordonné prêtre catholique [2].

Ministère catholique

Il fut prêtre et professeur à Ingolstadt de 1512 à 1516. Dans cette dernière année, il devint principal prédicateur à la cathédrale de Ratisbonne (en allemand Regensburg). En 1521, il devint archiprêtre à Waldshut (aujourd'hui Waldshut-Tiengen), dans le sud du Pays de Bade, où régnait une atmosphère plus libérale qu'à Ratisbonne [3].

Ministère anabaptiste

En , il passa publiquement au protestantisme et commença immédiatement à annoncer que seul les vrais consacrés - ceux qui se sont séparés du péché, de l'erreur, de leur propre volonté et du monde et qui ont accepté Christ seul comme leur Sauveur et Chef (Tête) – constituait le peuple de Dieu – l'Église[3]. Dans le même mois, il visita Zurich et rallia Ulrich Zwingli à son idée ainsi qu'à la nullité qu'elle entraine du baptême des enfants. Mais deux ans plus tard Ulrich Zwingli ayant vu que ceci viderait, en fait, l'église officielle au sein de laquelle il accomplissait son œuvre de réforme, se retira de cette position et en devint, plus tard, l'adversaire le plus archarné.

En , Hubmaïer suivit la seconde conférence de Zurich et soutint Ulrich Zwingli dans la discussion avec les théologiens catholiques. À la Pentecôte de 1524, la ville de Waldshut embrassa les doctrines de Hubmaïer, acceptant de le défendre ainsi que ses doctrines contre l'opposition du gouvernement autrichien, qui ne voulait souffrir aucune « hérésie ». Après quelques mois, cette opposition le força à s'enfuir de la ville, mais il y retourna en octobre comme chef reconnu de la vie religieuse et politique de cette ville.

Il sympathisa profondément avec les souffrances des paysans allemands et il fut pour quelque chose dans la préparation des douze articles incorporant leurs doléances. Ces articles étaient dignes d'un Solon et furent présentés à la noblesse et au public allemands. Mais il déconseilla la violence dans laquelle le fanatique Thomas Münzer les égara. Les conséquences furent terribles pour eux puisque, dans la Guerre des paysans en 1525, 100 000 parmi eux périrent dans la première guerre protestante pour la liberté religieuse et civile. À Pâques 1525, Hubmaïer reçut le baptême du croyant et l'administra à des centaines d'autres, ce qui amena une séparation entre lui et Zwingli au sujet de sa doctrine spéciale et en conséquence de la doctrine de l' « antipédobaptisme ». L'exemple qu'il donna en recevant le baptême du croyant fut suivi par la presque totalité des citadins de Waldshut. Bientôt, il entra avec Zwingli dans une controverse littéraire au cours de laquelle il écrivit plusieurs livres contre ce dernier qui répondit. Waldshut ayant soutenu les paysans révoltés (et commençant même ceci en dehors de l'avis de Hubmaïer et pendant qu'il s'enfuyait de la ville par crainte de l'Autriche) contre les excès desquels Hubmaïer protestait, elle fut occupée par les troupes impériales en et Hubmaïer fut forcé de fuir à nouveau cette fois à Zurich, où il fut arrêté. Là, craignant d'être remis aux Autrichiens qui désiraient le brûler comme hérétique, affaibli par une grave maladie et sous la force de la torture du chevalet, il se rétracta un peu à la manière de Thomas Cranmer, et comme lui, il rétracta sa rétractation, accusant qu'elle avait été extorquée par la torture d'un homme malade. La rétractation qu'il fit de sa rétractation mit dans une grand colère Zwingli lequel, cela est triste à dire, fut en partie responsable de sa torture.

En , Hubmaïer trouva refuge à Nikolsburg, Moravie, où il gagna la protection des gentilshommes chef du voisinage. Là, il eut bientôt converti à son enseignement spécial la population entière y compris les ministres et Von Lichtenstein, le chef politique de la région. Et, pour un temps, la Moravie, et en particulier Nikolsburg, devint un refuge et le centre d'activité pour les frères cruellement persécutés tant par les protestants que par les catholiques. C'est là aussi qu'Hubmaïer entra dans la période la plus active de son œuvre littéraire, élaborant sous divers points de vue et directions la doctrine confiée à sa charge.

Supplice

Au début de , il fut capturé avec sa femme. Sur son refus de se rétracter, il fut brûlé vif à Vienne, le , comme hérétique.

Trois jours plus tard, sa femme et fidèle compagne d'infortune fut noyée dans le Danube. Son corps fut réduit en cendres.

Notes et références

  1. Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity, Harvest House Publishers, USA, 2013, p. 177
  2. Malcolm B. Yarnell, The Anabaptists and Contemporary Baptists: Restoring New Testament Christianity, B&H Publishing Group, USA, 2013, p. 137
  3. Williston Walker, History of the Christian Church, Simon and Schuster, USA, 2014, p. 448

Bibliographie

  • Vérité Présente no 45
  • Études de l'Épiphanie Volume VIII (1974) pages 387 et suivantes.

Liens externes

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