Baie de l'Observatoire

La baie de l'Observatoire est une baie française de l'océan Indien sur la côte est de la Grande Terre des îles Kerguelen, dans les Terres australes et antarctiques françaises. Formée par une échancrure de la presqu'île du Gauss, elle constitue une partie du golfe du Morbihan en mouillant le sud-ouest de l'île aux Moules.

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Baie de l'Observatoire
Géographie humaine
Pays côtiers France
Territoire d'outre-mer Terres australes et antarctiques françaises
District Îles Kerguelen
Géographie physique
Type Baie
Localisation Golfe du Morbihan, océan Indien
Coordonnées 49° 24′ 47″ sud, 69° 54′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Kerguelen

La baie de l'Observatoire doit son nom à une mission scientifique qui y a procédé à des observations astronomiques en 1874. Une autre mission scientifique allemande a investi les lieux en 1903. En 2006-2007, une expédition d'archéologues missionnée par les TAAF a mis en lumière les différentes strates d'occupation humaine du site.

Histoire

Mission scientifique britannique

Le gouvernement britannique envoie cinq expéditions observer le transit de Vénus de 1874 à Hawaï, en Égypte, en Nouvelle-Zélande, sur l'île Rodrigues ainsi qu'aux Kerguelen[1]. Stephen Joseph Perry, astronome et géophysicien de la Compagnie de Jésus commande la mission qui embarque au Cap à bord du HMS Volage et débarque dans la baie de l'Observatoire le 5 novembre 1874[2],[3]. Le transit de Vénus a lieu le mais la mission se poursuit jusqu'au 27 février 1875[2].

Mission scientifique allemande

Le , une autre mission, cette fois-ci allemande, débarque dans la baie avec pour but d'étudier le magnétisme terrestre, les Kerguelen étant relativement proches du pôle sud magnétique, et d'effectuer des relevés météorologiques. Cette mission fait partie de l'expédition Gauss qui procède aussi à une exploration de l'Antarctique. L'équipe des Kerguelen est composée de cinq hommes. Elle est dirigée par le biologiste Emil Werth et comprend le physicien Karl Luyken, chargé de l'étude du magnétisme et Josef Enzensperger, météorologue. Un assistant biologiste-cuisinier et un navigant-assistant général complètent l'équipe. Les conditions de vie sont très dures. Josef Enzensperger meurt le , victime du béribéri. Lorsque le navire Strassfurt, chargé de rapatrier les Allemands parvient aux Kerguelen fin mars 1903, le camp se trouve en grand désordre. La mission est rapatriée en Allemagne le [4].

Mission archéologique

Le site de la baie de l'Observatoire est inventé par la Mission du patrimoine des TAAF dirigée par l'archéologue Jean-François Le Mouël qui repère, lors d'une visite exploratoire, un certain nombre d'éléments mobiliers de surface[5] et détermine que le site, occupé à plusieurs reprises, possède une stratigraphie archéologique, fait rare dans la région[6]. Dans le cadre de l'Année polaire internationale, le service du patrimoine historique et des sites archéologiques des TAAF envoie une mission archéologique internationale composée de huit membres dans la baie de l'Observatoire. Ils y mènent leurs travaux de recherche scientifique du 18 décembre 2006 au 15 février 2007, exhumant un ensemble de quelque 4 500 artefacts et permettant la mise à jour des différentes strates d'occupation du site[7].

Bibliographie

  • Paul Courbon et Jean-François Le Mouël, Mission archéologique internationale en Baie de l’Observatoire : Iles Kerguelen, 2006-2007, TAAF, (lire en ligne), p. 13
  • (en) Peter D. Hingley, « The priest and the stuffed penguin: Father Stephen Perry, SJ and the transit of Venus expeditions to Kerguelen Island, 1874, and Madagascar, 1882 », Journal of the British Astronomical Association, vol. 115, no 3, , p. 150 (lire en ligne)

Notes et références

  1. (en) Agustín Udías, Jesuit Contribution to Science : A History, Cham, Springer, , 277 p. (ISBN 978-3-319-08365-0, présentation en ligne), p. 199
  2. Paul Courbon et Jean-François Le Mouël 2009, p. 13
  3. (en) R. K. Headland, Chronological List of Antarctic Expeditions and Related Historical Events, Cambridge University Press, , 730 p. (ISBN 978-0-521-30903-5, présentation en ligne), p. 196
  4. Paul Courbon et Jean-François Le Mouël 2009, p. 25
  5. Paul Courbon et Jean-François Le Mouël 2009, p. 1
  6. Paul Courbon et Jean-François Le Mouël 2009, p. 9
  7. Paul Courbon et Jean-François Le Mouël 2009, p. 4
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