Béla Guttmann

Béla Guttmann (né le à Budapest en Autriche-Hongrie, aujourd'hui en Hongrie, et mort le à Vienne en Autriche), est un footballeur international hongrois, 1956 naturalisé autrichien, qui évoluait au poste de défenseur ou milieu, avant d'ensuite devenir entraîneur.

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Béla Guttmann

Béla Guttmann en 1966
Biographie
Nom Guttmann Béla
Nationalité Hongroise
Autrichienne
Nat. sportive Hongroise
Naissance
Budapest (Autriche-Hongrie)
Décès
Vienne
Période pro. 19191933 (joueur)
19331973 (entraîneur)
Poste Défenseur / Milieu puis Entraîneur
Parcours junior
Années Club
1914-1919 Törekvés
Parcours professionnel1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1919-1921 MTK Budapest
1922-1926 Hakoah Vienne96 (8)
1926 Brooklyn Wanderers (en)
1926-1928 New York Giants (en)90 (2)
1929-1930 New York Hakoah (en)28 (0)
1930 New York Soccer Club (en)22 (0)
1930-1932 Hakoah All-Stars (en)54 (0)
1932-1933 Hakoah Vienne4 (0)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1921-1924 Hongrie4 (1)[1]
Équipes entraînées
AnnéesÉquipe Stats
1933-1935 Hakoah Vienne
1935-1937 SC Enschede
1937-1938 Hakoah Vienne
1938-1939 Újpest FC
1945 Budapesti Vasas SC
1946 Chinezul
1947 Újpest TE
1947-1948 Kispesti AC
1949-1950 Padoue
1950-1951 Trieste
1953 Quilmes
1953 APOEL Nicosie
1953-1955 AC Milan
1955-1956 Lanerossi Vicenza
1956-1957 Budapesti Honvéd
1957-1958 São Paulo FC
1958-1959 FC Porto
1959-1962 Benfica
1962 Peñarol
1964 Autriche
1965-1966 Benfica
1966-1967 Servette FC
1967 Panathinaïkos
1973 Austria Vienne
1973 FC Porto
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).

Guttmann est considéré comme l'un des inventeurs du 4-2-4[2], une tactique qu'il introduira lors de son passage au Brésil en 1957 et qui fera le succès de la Seleçao lors des coupes du monde de 1958 et 1962[3].

En 40 ans d'activité, il change d'équipe à vingt-et-une reprises, voyageant à travers le monde et travaillant dans des clubs prestigieux comme l'AC Milan, Peñarol, le FC Porto, le São Paulo FC, Benfica (il lança et fut le mentor du jeune joueur du club à l'époque Eusébio) ou encore Budapest Honvéd et l'Újpest TE entre autres. Il possède l'un des plus beaux palmarès au poste d'entraîneur: deux coupes d'Europe des clubs champions avec le SL Benfica (en 1960-61 et 1961-62), une Copa Libertadores, sept titres de championnats nationaux (Hongrie, Italie, Portugal, Uruguay et Brésil) et sept coupes nationales.

Pour autant, sa riche carrière n'est pas sans polémiques, Guttmann conservant son poste rarement plus de deux saisons. Sa haute opinion de lui-même, son ton ironique, cynique et cassant ainsi que ses exigences salariales élevées en ont fait un entraîneur charismatique, sujet de controverses dans la presse, précurseur d'un Helenio Herrera ou plus récemment d'un José Mourinho[4].

Biographie

Carrière de joueur

Béla Guttmann en 1925 au Hakoah de Vienne.

Né à Budapest d'une famille juive, ses parents, Abraham et Eszter, l'incitent très tôt à la pratique du ballet. À 16 ans, il possède déjà la qualité d'instructeur de danse classique, mais préfère toutefois se dédier au football, sport qui commence à cette période à prendre de plus en plus d'importance dans l'empire d'Autriche-Hongrie[5].

Il commence sa carrière de footballeur en 1919, au poste d'arrière latéral avec le MTK Budapest, club avec lequel il remporte deux championnats de Hongrie en 1921 et 1922. Il décide ensuite de rejoindre l'Autriche voisine et l'Hakoah de Vienne, club de la communauté juive de la capitale, en parallèle à ses études de psychologie[6].

Durant cette période, il rejoint également l'équipe de Hongrie (disputant son premier match international à Budapest le lors d'un succès 3-0 contre l'Allemagne, match au cours duquel il inscrivit son seul et unique but en sélection), avec laquelle il disputa les Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris.

À partir de 1926, il émigre aux États-Unis où la pratique du football est encore anecdotique, et se retrouve rapidement en proie à des difficultés économiques, devant même pour compléter ses revenus se remettre à donner des cours de danse. Il effectue le reste de sa carrière américaine dans l'American Soccer League (il poursuit sa carrière dans différents club de New York et Brooklyn). Durant sa période new-yorkaise, il achète un speakeasy et spécule en bourse, mais finit par perdre en tout pas moins de 50 000 $ lors du krach de 1929[4].

Aux États-Unis, il dispute 186 apparitions au total avant de quitter l'Amérique pour rentrer en Autriche en 1932.

Il joue alors une dernière saison dans un club qu'il connait bien, l'Hakoah de Vienne, avant de prendre sa retraite définitive de joueur au bout d'une saison, en 1933.

Carrière d'entraîneur

L'année de sa retraite de joueur, il entame une nouvelle carrière d'entraîneur, et prend en main son ancien club de l'Hakoah Vienne où il reste en tout deux saisons.

Il est profondément marqué par la Seconde Guerre mondiale et par la Shoah, durant laquelle meurt son frère aîné. Selon certaines sources, il pourrait durant cette période s'être réfugié en Suisse ou au Brésil, tandis que d'autres affirment qu'il aurait été enfermé dans un camp de concentration[7], mais interrogé sur ce thème, Guttmann répondait toujours la même chose: « Seul Dieu m'a aidé[8] ». En 1942, il épouse Marianne, et à son retour au pays après la guerre, il se remet à entraîner après sept années d'interruption (tout d'abord le Budapesti Vasas SC). C'est à cette période qu'il commence à apprendre le portugais[5].

En décembre 1953, il prend pour la première fois de sa carrière les rênes d'un grand club européen avec le Milan AC, prenant le relais d'Arrigo Morselli. Il termine la saison de Serie A 1953-54 à la 3e place. La saison suivante, malgré le fait que son équipe soit la première au classement, il est limogé en cours de saison (et remplacé en février 1955 par Héctor Puricelli), le Milan remportant finalement sans lui son 5e scudetto à la fin de la saison. La saison suivante, il reste tout de même en Italie et prend la tête des néo-promus du Lanerossi Vicence.

Le summum de sa carrière intervient lorsqu'il débarque dans la capitale portugaise en 1959 à Lisbonne pour entraîner le Benfica. Il transforme rapidement l'équipe en une des meilleures du continent[9]. Déjà doté d'un expérience en la personne de Mário Coluna, il lance dans le bain professionnel le futur ballon d'or Eusébio (sur recommandation de son ami brésilien José Carlos Bauer qui avait repéré le jeune prodige au Mozambique[9]).

Guttmann devient un véritable globe-trotteur au poste d'entraîneur, qui lui vaudra sa célébrité, et plus d'une vingtaine d'équipes ont été sous ses ordres, il fut l'un des précurseurs de la tactique du 4-2-4 qui fit le succès de nombreuses équipes entre les années 1950 et 1960 notamment.

À sa mort en 1981, il est enterré au cimetière juif de Vienne. Cette même année, il est nommé parmi l'« International Jewish Sports Hall of Fame[10] ». En 2007, le journal anglais The Times la place à la 8e place des entraîneurs les plus influents de l'histoire[11].

Anecdote

Après ses deux C1 remportés avec le Benfica, Guttmann, satisfait de son travail, demande au club une revalorisation salariale qu'il n'obtiendra finalement jamais[9]. Déçu, il quitte alors le club et le maudira en lançant cette phrase célèbre:

« Je m'en vais en vous maudissant. À partir d’aujourd’hui et pendant 100 ans, Benfica ne remportera pas une Coupe d’Europe. »

 Malédiction de Guttmann[12]

La malédiction s'opère alors dès le départ de Guttmann, s'étendant même sur la C3[9]. Depuis le départ du sorcier hongrois, Benfica n'a plus remporté de coupe d'Europe, et pire encore, a échoué 8 fois en finale (battu lors des finales de C1 de 1962-63, 1964-65, 1967-68, 1987-88 et 1989-90, ainsi que lors des finales de C3 de 1982-83, 2012-13 et 2013-14).

Pour parer la malédiction, le président du Benfica Luís Filipe Vieira, décide même pour fêter les 110 ans du club en 2014, d'ériger une statue de Guttmann de plus de deux mètres fabriquée en Hongrie avec ses deux C1 dans les mains (pour chasser la malédiction en faisant revenir l'esprit du hongrois)[9].

Palmarès

Joueur

MTK Budapest
 
Hakoah Vienne
 
New York Hakoah (en)

Entraîneur

Újpest TE
 
São Paulo FC
 
FC Porto
 
Benfica
 
Peñarol

Distinctions personnelles

Statistiques

Statistiques en club

Statistiques individuelles[19] Performances générales en club
Club Saison Championnat Coupe Total
Comp. Matchs Buts Matchs Buts Matchs Buts
MTK Budapest
()
1919-1920NB???? ??
1920-1921NB???? ??
Total MTK ? ? ? ? ? ?
Hakoah Vienne
( Autriche)
1921-1922EK11021 131
1922-1923EK24151 292
1923-1924EK21310 223
1924-19251.K16010 170
1925-19261.K22400 224
19261.K2000 20
Brooklyn Wanderers (en)
( États-Unis)
1926ASL???? ??
Total BK Wanderers ? ? ? ? ? ?
New York Giants (en)
( États-Unis)
1926-1927ASL35020 370
1927-1928ASL43250 482
1928-1929ASL5000 50
New York Hakoah (en)
( États-Unis)
1929-1930ASL21070 280
New York Soccer Club (en)
( États-Unis)
1930ASL22000 220
Total NY Giants/NY SC[20]13321101442
Hakoah All-Stars (en)
( États-Unis)
1931ASL14010 150
1931ASL19000 190
1932ASL17030 200
Total NY Hakoah/Hakoah A-S[21]710110820
Hakoah Vienne
( Autriche)
1932-19331.K4000 40
Total Hakoah Vienne10089210910
Total carrière2761027230312

Matchs internationaux

Matchs internationaux de Béla Guttmann
DateLieuAdversaireRésultatsButsCompétitions
1Budapest Allemagne3-01 (29e)Match amical
2Zurich Suisse3-00Match amical
3Paris Pologne5-00JO 1924
4Paris Égypte0-30JO 1924

Notes et références

  1. (en) Hungarian Players and Coaches in Italy, RSSSF
  2. (en) Paul Simpson, « Foreskins and Total Football », sur FourFourTwo.com,
  3. Biographie de Gusztav Sebes, fifa.com
  4. (en) Jonathan Wilson, « Chelsea be warned: a Guttman is hard to find », sur guardian.co.uk,
  5. (de) « Wiener Fußballgeschichte - Béla Guttmann », wien.gv.at (site officiel de la commune de Vienne),
  6. (it) Sandro Modeo, « Guttmann ispiratore della parabola di Mou », Corriere della Sera, , p. 41
  7. (de) Erik Eggers, « Kuscht der Star, kuscht die Mannschaft » [archive], welt.de, (consulté le )
  8. (es) Aitor Lagunas, « Bela Guttman », elpais.com.uy, (consulté le )
  9. Mais qui étais-tu, Béla Guttman? — Sofoot.com, 14 mai 2014
  10. (en) « Bela Guttmann », Jewishsports.net,
  11. (nl) « 'Michels is onbetwist 's werelds beste coach' », Voetball International, (consulté le )
  12. Europa League : La malédiction de Guttmann plane-t-elle encore sur Lisbonne ? — www.spacefoot.com, 14 mai 2014
  13. Jamie Rainbow, « The Greatest Manager of all time », World Soccer,
  14. Jamie Rainbow, « The Greatest XI: how the panel voted », World Soccer,
  15. Greatest Managers, No. 16: Bela Guttmann
  16. « Top 50 des coaches de l'histoire », France Football, (consulté le )
  17. « Los 50 mejores entrenadores de la historia », Fox Sports, (consulté le )
  18. « Los 50 mejores entrenadores de la historia del fútbol », ABC, (consulté le )
  19. (en) « Fiche de Béla Guttmann », sur national-football-teams.com
  20. Les New York Giants (en) et les Hakoah All-Stars (en) sont un seul et même club.
  21. Le New York Hakoah (en) et le New York Hakoah (en) sont un seul et même club.

Liens externes


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