Avocatier

Persea americana

L'avocatier (Persea americana) est une espèce d'arbres fruitiers de la famille des Lauracées, originaire du Mexique et d'Amérique centrale. Il est notamment cultivé pour ses fruits, les avocats, riches en lipides.

Étymologie et noms vernaculaires

Les fruits.

Son nom provient du nahuatl « ahuacatl » qui signifie « testicule » en référence à sa forme. On retrouve le terme ahuacatl dans le mot composé ahuacamolli (guacamole), signifiant « sauce à l'avocat ».

En chinois, l'avocat est appelé « fruit à beurre » (牛油果 níuyóu gǔo), ou parfois « poire alligator » (鳄梨).

Description botanique

Grappe de fleurs.

L'avocatier est un arbre de taille moyenne qui peut atteindre vingt mètres de hauteur. Cependant, il mesure en général environ dix mètres. Sa cime est ample et touffue, son tronc est recouvert d'une écorce grisâtre et crevassée.

Les feuilles sont alternes, elliptiques, entières, à bords lisses, acuminées elles mesurent 20-30 cm sur 10-15 cm, la base est pointue, la face ventrale est vert foncé, brillant, les nervures sont vert clair, la face dorsale est terne, glauque clair à blanc, les feuilles juvéniles, légèrement violacées, sont duveteuses. Le pétiole fait 3-5 cm. Elles tombent tous les ans, mais après que l'arbre a déjà formé son nouveau feuillage annuel : l'arbre reste donc vert en permanence.

Ses fleurs sont hermaphrodites successives et mesurent de 5 à 10 mm.

Le fruit, l'avocat, est en forme de poire (piriforme) ou ovoïde ou rond, de 7 à 20 cm de longueur, pesant de 100 à 1 000 g. L'avocat est, d'un point de vue botanique, une baie à un seul pépin, et non une drupe car l'endocarpe est charnu. Il a une grosse graine centrale ovale de 3 à cm de long.

Variétés

  • Persea americana var. drymifolia (la variété mexicaine).
  • Persea americana var. floccosa
  • Persea americana var. guatemalensis (la variété guatémaltèque).
  • Persea americana var. nubigena
  • Persea americana var. steyermarkii

Toxicité chez les animaux

Les feuilles et l'écorce de l'avocatier, ainsi que la peau ou la chair de l'avocat peuvent être nocifs pour les animaux tels que chats, chiens, bovins, caprins, lapins, rats, oiseaux, poissons, et les chevaux qui peuvent être gravement intoxiqués quand ils les consomment, et même en mourir[1]. Les feuilles d'avocatier contiennent en effet de la persine, un acide gras dérivé toxique qui, en quantité suffisante, peut causer la mort. Les symptômes comprennent l'irritation gastro-intestinale, vomissements, diarrhée, détresse respiratoire, congestion, l'accumulation de liquide autour des tissus du cœur, et même la mort. Les oiseaux semblent aussi être particulièrement sensibles à ce composé toxique. Les effets négatifs chez les humains semblent être principalement des problèmes d'allergies.

Utilisation

On plante l'avocatier pour les fruits qu'il produit ou l'ombre qu'il fournit. Son bois dur est utilisé dans la construction.

Histoire

L'avocatier est originaire d'une vaste zone géographique s'étendant des montagnes centrales et occidentales du Mexique, à travers le Guatemala jusqu'aux côtes pacifiques d'Amérique centrale. Il y a des preuves archéologiques de l'utilisation et de la sélection des pieds au Mexique pendant dix mille ans. Des noyaux trouvés dans des grottes de la vallée de Tehuacan (État de Puebla) montrent que durant cette période il y eut une sélection progressive vers une augmentation de la taille des fruits ; ceci est indiqué par l'augmentation de la taille des noyaux des couches récentes par rapport à la taille de ceux des couches plus anciennes.

Culture

Fruits et feuillage.
Avocatier de 32 ans en zone USDA 8b.

L'avocatier est un arbre des forêts tropicales humides, qui généralement ne supporte pas le gel et l'humidité l'hiver, et ne peut donc être cultivé que sous des climats tropicaux ou subtropicaux.

Certaines variétés d'origine mexicaine ont cependant été sélectionnées pour leur rusticité et leur capacité à résister à des gelées modérées, permettant ainsi la mise en place de cultures dans des régions comme la Corse ou l'Espagne[2],[3].

Les variétés mexicaines peuvent supporter des températures allant jusqu'à −10 °C pour la variété 'Fantastic'[4] (notamment les variétés suivantes : 'Brazos Belle', 'Joey', 'Lila', 'Poncho', 'Clifton', 'Duke', 'Ganter', 'Gottfried', 'Ignacio', 'Mayo', 'Mexicola', 'Mexicola grande', 'Northrop', 'Puebla', 'Stewart', 'Teague', 'Topa Topa', 'Walter Hole', 'Zutano'), les variétés guatémaltèques jusqu'à −2 à −3 °C.

L'avocatier préfère les sols légers et bien drainés et éventuellement légèrement acides (pH 6 à 6,5). La production de fruits est réduite en sols salins. Dans les zones froides, on veillera à le protéger du vent par des plantations contre vents dominants de haies assez hautes faites de cyprès par exemple ou en le plantant le long d'un mur d'enceinte. Les jeunes plants devront être protégés par un paillis épais au sol et un voile d'hivernage.

C’est un arbre à croissance relativement lente. Il atteint plus de dix mètres à l’âge adulte et peut donner ses premiers fruits vers 5 à 6 ans en conditions idéales (mais le plus souvent vers 8 ou 9 ans).

Dans le sud de la France, en zone USDA 8b (sud de Nîmes), il est assez fréquent de voir des avocatiers âgés de plusieurs dizaines d'années ; en zone protégée ils fleurissent et peuvent même porter quelques fruits.

Propagation

Plante.

Le semis d'une graine sous un climat approprié peut donner un arbre porteur de fruits en 4 à 6 ans, mais on n'obtiendra pas des fruits identiques à la variété parente, sauf dans certains cas de polyembryonie. Les vergers commerciaux utilisent donc des arbres greffés sur des porte-greffes adaptés au lieu de culture : terrain compact ou résistance à la pourriture des racines causée par Phytophthora cinnamomi (cultivars de Persea americana ou Persea schiedeana uniquement. Les autres espèces de Persea et les autres genres de Lauraceae sont incompatibles de greffe[5]). Il est cependant aisé de produire de jeunes avocatiers par semis. On peut planter directement le noyau aux deux tiers de sa hauteur dans un pot de 15-20 cm de diamètre dans un terreau classique, ou poser le noyau dans un vase à jacinthe ; affleurant la surface de l'eau il produira rapidement des racines. Les deux méthodes se valent, la dernière permettant d'observer la croissance racinaire de la plante.

Dichogamie et pollinisation

En raison de sa dichogamie, l'avocatier est très faiblement auto-fertile. Il est donc recommandé d'associer des cultivars protogynes (groupe A : Hass, Corona) à des cultivars protandres (groupe B : Bacon, Fuerte, Zutano).

Selon les groupes, l'avocatier produit des fleurs femelles le matin (pollinisables seulement une heure) et des mâles l'après-midi ou le lendemain et inversement. Il faut donc cultiver un arbre de chaque groupe à moins de 50 m l'un de l'autre pour que l'ouverture des fleurs mâles et femelles puissent coïncider afin de permettre une pollinisation optimale.

Même avec un arbre de chaque groupe, il faut disposer d'assez de pollinisateurs tels que les abeilles ou les bourdons ainsi que d'une température assez douce pour pouvoir assurer une bonne pollinisation. En effet, en cas de températures fraîches, l'ouverture des fleurs dans l'après-midi peut être retardée au début de soirée voire en pleine nuit, ce qui limite les possibilités de pollinisation par les abeilles qui sont le plus actives en début d'après-midi. Autre problème, les fleurs d'avocatier ne sont pas très attractives pour les abeilles et si on cultive, par exemple, des agrumes à proximité, les abeilles délaisseront les fleurs d'avocatiers au profit de celles des agrumes.

Par ailleurs, les abeilles ont tendance à se spécialiser sur les fleurs d'un sexe particulier. Certaines vont butiner exclusivement les fleurs mâles et d'autres exclusivement les fleurs femelles, ce qui limite encore le taux de pollinisation. Il faut donc privilégier la pollinisation par les bourdons ou d'autres pollinisateurs qui, eux, n'ont pas cette spécialisation sexuelle.[6].

Les vents forts réduisent l'humidité, déshydratent les fleurs et affectent également la pollinisation.

Production

Un avocatier moyen produit environ cent vingt fruits par an. Un verger commercial produit en moyenne sept tonnes d'avocats par hectare et par an, mais cela peut atteindre vingt tonnes par hectare. Certains cultivars ont un problème d'alternance biennale.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. Informations sur l'intoxication: avocatier
  2. Aline Ternisien, Fabrice Le Bellec, Mon jardin tropical, Antilles, Réunion, Éditions Orphie, 2002, p. 413
  3. Fabrice et Valérie Le Bellec, Le verger tropical : Cultiver les arbres fruitiers, Saint-Denis (Réunion), Orphie, , 266 p. (ISBN 978-2-87763-384-0)
  4. Avocado varieties
  5. (en) E. F. Frolich, C. A. Schroeder et G. A. Zentmyer, « Graft compatibility in the genus Persea », California Avocado Society 1958 Yearbook, California Avocado Society, vol. 42, , p. 102-105 (lire en ligne).
  6. « Avocado Pollination Research - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
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