Aven de Marillac

L'aven de Marillac est un site préhistorique situé dans la commune de Marillac-le-Franc, en Charente. Les fouilles archéologiques ont mis au jour un gisement du Paléolithique moyen comportant des fossiles néandertaliens et des vestiges lithiques moustériens.

Localisation

La Ligonne en hiver, à Marillac

Le site est localisé sur le bord est du karst de La Rochefoucauld, au lieu-dit cadastral les Pradelles, à 300 m au nord-est du bourg de Marillac. Il est au bord de la Ligonne, un petit affluent en rive droite de la Tardoire. L'aven est marqué « gouffre » sur la carte IGN, sur la rive droite du ruisseau et légèrement en retrait[1].

Historique

L'aven de Marillac a été découvert vers 1930 au cours de l'exploitation d'une carrière, puis fouillé par Pierre David en 1934. Puis le carrier a recueilli un important matériel qui a été étudié[2].

De 1967 à 1987, le paléoanthropologue français Bernard Vandermeersch a repris les fouilles. Elles ont ensuite été poursuivies par un de ses élèves, Bruno Maureille, devenu professeur de préhistoire à l'université de Bordeaux, qui mène une campagne de fouilles tous les ans, en juillet et août, en collaboration avec des chercheurs de l'université de Princeton, aux États-Unis.

Topographie

L'abri, peu profond, prolongé par une galerie allant vers la Ligonne, s'ouvre dans un aven de 15 m de diamètre. Le site a souvent été inondé par ce ruisseau, qui longe le site côté est.

Stratigraphie

La stratigraphie, présentée par Bernard Vandermeersch en 1987, comporte 12 couches.

L'aven a été comblé il y a 32 000 ans et l'occupation de site a alors cessé[3].

Faune ancienne

En 1934, Pierre David signale la présence de renne, cheval, bovidé et ours. La faune de M. Richebœuf, le carrier, est composée de renne, cheval, bovidé de grande taille, loup, hyène, ours, renard, marmotte et d'antilope saïga[2].

Fossiles humains

Une mandibule humaine a été trouvée lors de la première fouille par Pierre David.

Bernard Vandermeersch a découvert en 1987 des dents, un fragment d'os pariétal et une partie de calotte crânienne appartenant à un homme de Néandertal adulte. L'os occipital comporte des incisions de grattage qui peuvent être rattachées à des pratiques d'inhumation secondaire.

Bruno Maureille et A. Mann ont mis au jour d'autres restes fragmentaires qui ont été étudiés au laboratoire d'anthropologie de l'université Bordeaux I.

Industrie lithique

Les fouilles archéologiques ont montré que le site était habité au Paléolithique moyen par les Néandertaliens. Le site de Marillac est bien fourni en racloirs. Deux types de matières premières ont été utilisés :
  • un silex de mauvaise qualité trouvé à proximité du site et travaillé sur place ;
  • un silex de meilleure aptitude à la taille qui provient de gisements situés près d'Angoulême. Ces racloirs n'étaient pas fabriqués sur place. Des éclats de retouche ont été trouvés sur place ce qui montre qu'ils étaient réaffutés pour prolonger leur durée d'utilisation.
[réf. nécessaire]

L'assemblage lithique est constitué à 70 % par des racloirs, surtout des racloirs transversaux et des racloirs simples convexes de type Quina. Il s'y ajoute quelques burins et quelques denticulés.

L'aven de Marillac a donc été occupé au Paléolithique moyen et présente une industrie du Moustérien de type Quina[4].

Notes et références

  1. « Cadastre et carte IGN » sur Géoportail.
  2. André Debénath, Néandertaliens et Cro-Magnons, les temps glaciaires dans le bassin de la Charente, Le Croît Vif, 2006, (ISBN 2-916104-00-3)
  3. Site des Pradelles sur Sciences et Vie de la Terre
  4. Jean Airvaux, Louis Duport, Francis Lévêque, Un siècle de recherches préhistoriques en Charente. La Charente Paléolithique dans son contexte régional, Association pour la valorisation du patrimoine préhistorique de la Charente

Voir aussi

Bibliographie

  • Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, volume 14, Doin, 2002, p. 217

Articles connexes

Liens externes

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