Atta cephalotes

Atta cephalotes est une espèce de fourmis champignonnistes originaire du Néotropique[1]. Ces fourmis ont la particularité de découper des morceaux de végétaux qu'elles peuvent ensuite transporter sur de longues distances, en file indienne, pour les utiliser comme substrat pour la culture d'un champignon symbiotique qu'elles font pousser au sein de leur fourmilière et qui sert d'apport nutritif pour la colonie, et plus particulièrement pour son couvain.

Atta cephalotes
Ouvrière Atta cephalotes transportant un morceau de feuille
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Hymenoptera
Famille Formicidae
Sous-famille Myrmicinae
Tribu Attini
Genre Atta

Espèce

Atta cephalotes
(Linnaeus, 1758)

Synonymes

Polymorphisme

Atta cephalotes compte parmi les espèces de fourmis présentant un des polymorphismes les plus étendus, les plus petites ouvrières ne pesant que 0,4 mg, contre jusqu'à 110 mg pour les plus grosses[2]. Les tâches effectuées par les ouvrières au sein de la colonie sont largement dépendantes de leur taille.

Spécificité des mandibules

Les mandibules de cette espèce sont particulièrement acérées, capables de découper très facilement le corps de leurs ennemis (fourmis légionnaires par exemple) ou de trancher la peau humaine, « avec moins de 1% de la force requise si elles étaient faites du même matériau que les dents humaines »[3]. On a récemment (2002, 2021) montré que c'est grâce au zinc[4] à la disposition particulière d'atomes de zinc, produite lors de la biominéralisation de la bordure des « dents » de leurs mandibules ; disposition qui leur donne le tranchant d'un scalpel. Dans Scientific Reports, les auteurs de cette découverte estiment que ce type d'arrangement moléculaire peut être un modèle pour des solutions biomimétiques à la fabrication de tranchants moins couteux et plus durablement affûtés[5].

Ces mandibules finissent toutefois par s'user et les fourmis ayant de telles mandibules (usées) coupent deux fois moins vite que les autres, tout en dépensent deux fois plus d'énergie[6]. Une étude publié en 2011 a montré qu'elles ont alors tendance à porter les feuilles vers le nid, plutôt que les couper[6].

Notes et références

  1. Atta cephalotes - AntWeb
  2. Passera et Aron 2005, p. 131
  3. (en) « News at a glance: Mars rock sample, COVID-19 mask wearing, and Ida’s reprieve for labs », Science, (DOI 10.1126/science.acx9057, lire en ligne, consulté le )
  4. Robert M. S. Schofield, Michael H. Nesson et Kathleen A. Richardson, « Tooth hardness increases with zinc-content in mandibles of young adult leaf-cutter ants », Naturwissenschaften, vol. 89, no 12, , p. 579–583 (ISSN 0028-1042 et 1432-1904, DOI 10.1007/s00114-002-0381-4, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) R. M. S. Schofield, J. Bailey, J. J. Coon et A. Devaraj, « The homogenous alternative to biomineralization: Zn- and Mn-rich materials enable sharp organismal “tools” that reduce force requirements », Scientific Reports, vol. 11, no 1, , p. 17481 (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-021-91795-y, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Robert M. S. Schofield, Kristen D. Emmett, Jack C. Niedbala et Michael H. Nesson, « Leaf-cutter ants with worn mandibles cut half as fast, spend twice the energy, and tend to carry instead of cut », Behavioral Ecology and Sociobiology, vol. 65, no 5, , p. 969–982 (ISSN 1432-0762, DOI 10.1007/s00265-010-1098-6, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) Luc Passera et Serge Aron, Les fourmis : comportement, organisation sociale et évolution, Ottawa, Canada, Les Presses scientifiques du CNRC, , 480 p. (ISBN 978-0-660-97021-9, présentation en ligne)
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