Femmes ingénieurs

Femmes ingénieurs (FI) est une association loi de 1901 créée en 1982 dont le nom était Association française des femmes ingénieurs - Femmes ingénieurs jusqu'au et dont l'objet est :

  • la promotion de la place des femmes ingénieures et scientifiques dans le monde du travail ;
  • la promotion du métier d’ingénieur auprès des jeunes, filles et garçons dans le monde de l’éducation ;
  • la représentation des femmes exerçant les métiers de l’ingénieur dans la société et en particulier auprès des pouvoirs publics, instances décisionnelles et organisations européennes et internationales[1].

L'association

Les membres de cette association sont des personnes morales et des personnes physiques ingénieures et diplômées de l’enseignement supérieur exerçant une activité de cadre scientifique ou technique, dans tous les secteurs d’activités tant au sein des établissements publics que privés, et quelles que soient leurs fonctions au sein de ces établissements[1]. L'association a son siège social au 7, rue Lamennais à Paris[1], dans les locaux de l'association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF), fédération des associations d’ingénieurs, elle-même reconnue d’utilité publique et à laquelle « Femmes Ingénieurs FI » contribue pour son volet féminin.

Historique

La création de l'association est née d’un constat partagé : le pourcentage de femmes exerçant le métier d’ingénieur est encore faible, 3,5 % en 1963[2], environ 17 % en 2010[3], cela étant dû notamment à la faible proportion de femmes dans les écoles d’ingénieurs[4].

Bien que la loi actuelle favorise « l'égal accès des femmes aux responsabilités professionnelles et sociales »[5], les écarts de situation entre les hommes et les femmes ingénieurs, constatés depuis, font obstacle à la réalisation de cette égalité.

La mise en avant des femmes exerçant ce métier, a permis d’améliorer sensiblement cette situation et ainsi d’atteindre une proportion actuelle globale d'environ 25/30 % de filles dans ces écoles, contre 10 % dans les années 1970[3],[6]. Toutefois cette amélioration semble s’essouffler, atteindre un palier et certaines spécialités comme l’informatique, l’électronique ou la mécanique ont du mal à recruter auprès des élèves filles. On ne peut considérer aujourd’hui la situation comme satisfaisante. En effet, bien que le nombre de bachelières dans la série scientifique dépasse le nombre de bacheliers et que les filles réussissent bien dans cette filière[7], elles sont toujours trop peu à s'engager dans des études d'ingénieurs[4].

L’égalité des droits sociaux et économiques entre les hommes et les femmes est un droit humain fondamental, droit indispensable à la justice sociale dans une société moderne. Or, la sous-représentation des femmes dans les métiers techniques et scientifiques contribue à faire perdurer une vision stéréotypée de ces métiers qui freine l'accès des femmes aux postes de responsabilités et aux centres de décisions. Cet état de fait contrevient aux efforts qui sont par ailleurs accomplis dans le domaine éducatif pour favoriser l’égal accès des garçons et des filles à des métiers à responsabilité[8].

Mission éducative de l'association

L’association s’est donné pour mission de faire connaître le métier d’ingénieur aux jeunes filles afin de les attirer vers ce métier réputé masculin et contribue à jouer un rôle éducatif en assurant la promotion de modèles d’identification positifs pour ces jeunes filles, action indispensable pour parvenir à une parité professionnelle proclamée mais non encore concrétisée[1].

L'association participe directement au service public de l’éducation et de l'enseignement supérieur par des interventions ciblant les élèves et les étudiantes, actions qui ont été récompensées par l’obtention du prix Irène-Joliot-Curie en 2003 (prix du ministère de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)[9],[10].

L'association est agréée depuis 2006 en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public, par le ministère de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche[10], pour intervenir dans les établissements scolaires (collèges et lycées, publics et privés) et d’enseignements supérieurs, les forums des métiers et dans les salons professionnels, L’association réalise environ une intervention par jour scolaire, grâce à plus de 300 intervenantes bénévoles, ainsi que des rencontres avec des étudiantes de l’université et des classes préparatoires aux grandes écoles (CGPE), environ 10 000 jeunes rencontrées par an.

L'association a développé, en partenariat avec l'une de ces entreprises partenaires un programme de shadowing qui permet à des lycéennes de découvrir le métier d'ingénieur à « l'ombre » d'une ingénieure en activité[11]. Cette action vise sous une autre forme à concrétiser davantage le métier d'ingénieur et à démontrer qu'il est accessible aux jeunes femmes.

L’association a noué des liens de collaboration avec des associations sans but lucratif, à savoir l'association Femmes & Sciences» et l'association femmes et mathématiques, qui œuvrent comme elle, quotidiennement pour l’éducation et la sensibilisation des jeunes femmes à des domaines ou des métiers où elles souffrent d’une sous-représentation qu’elles perpétuent en pratiquant souvent une auto censure au niveau de l’orientation, ce qui est particulièrement le cas dans l’industrie ou la recherche scientifique.

Mission de promotion des femmes ingénieures

L'association organise des rencontres thématiques qui permettent aux femmes d'échanger et ainsi d'élargir leur connaissance du métier et du monde de l’entreprise. Elle offre conseil et soutien aux étudiantes ou jeunes professionnelles qui la sollicitent en matière d'orientation professionnelle.

En diffusant de l'information régulièrement, l'association encourage les femmes ingénieures à se rendre plus visibles. Par exemple, elle soutient de nombreux prix destinés à mettre en valeur les femmes ingénieures (prix Irène-Joliot-Curie, Trophée des femmes de l'industrie...).

L’association est membre de Ingénieurs et scientifiques de France (IESF), association loi 1901 de personnes morales, et à ce titre en rediffuse à ses membres l'information sur les progrès scientifiques et techniques, participe à l’Observatoire des ingénieurs et y apporte la voix spécifique des femmes ingénieures. Dans ce cadre, l'association participe activement à l'enquête annuelle d'IESF qui touche près de 500 000 des 1 000 000 ingénieurs français (dont seulement 20 % de femmes[12]), et permet de mesurer objectivement de manière statistique les écarts de traitement entre hommes et femmes notamment en ce qui concerne les salaires et l'accès aux responsabilités. Sur la base de cette enquête, l'association publie chaque année une analyse spécifique de la situation des femmes ingénieurs françaises[10].

L'association participe à de nombreux colloques et réseaux interprofessionnels. Avec le ministère des Droits des femmes, l'association a signé une convention ainsi qu'avec le ministère de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et a reçu le soutien officiel de la ministre Najat Vallaud-Belkacem[13].

L'association a participé à la délégation officielle du Global Summit of Women (GSW)[14] en 2013 et était membre du Host Committee du GSW 2014[15] à Paris dont l'objectif est de rassembler les professionnelles et les leaders gouvernementaux du monde entier pour explorer les meilleurs stratégies et pratiques afin d'améliorer les progrès économiques des femmes.

L'association est également membre des réseaux European Platform of Women Scientists (EPWS) et International Network ofWomen Engineers and Scientists (INWES).

Elle mène une action pour l’information des femmes ingénieures aux fonctions d’administratrice[réf. nécessaire] en partenariat avec la Fédération femmes administrateurs (FFA), l'Institut français des administrateurs (IFA) et l'ESSEC pour les programmes Women-ESSEC.

L'association a développé sa propre grille d’évaluation afin de mettre des ingénieures au service de la gouvernance des entreprises selon leurs tailles et leurs complexités. Il est à la disposition de l’ensemble des candidates potentielles au mandat d’administratrice, qui lui seraient adressées par les associations d’ingénieurs ou via un site dédié du gouvernement[10]. Ce site, dévoilé lors d’une conférence de presse le par Najat Vallaud-Belcacem alors ministre des Droits des Femmes, est une plate-forme de mise en relation entre les entreprises et les candidates administratrices, afin de favoriser la mise en application de la loi Copé Zimmerman.

Bibliographie

Contexte.

Références

Liens externes

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