Ingénieurs et scientifiques de France

L'association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) est une association relevant de la loi de 1901, apartitaire et aconfessionnelle, qui se veut représentative en France et à l’étranger des ingénieurs et scientifiques de France. Elle fédère plus de 180 associations de diplômés et anciens élèves d'écoles d'ingénieurs et une trentaine de sociétés d'ingénieurs et scientifiques. Elle est présente sur tout le territoire français par le biais de 25 Unions régionales des ingénieurs et scientifiques (IESF régionales) ainsi qu'à l'étranger. Par ce biais, IESF compte plus de 160 000 membres directs et indirects, et représente 800 000 ingénieurs et scientifiques.

Elle est le membre national pour la France de la World Federation of Engineering Organizations (Fédération Mondiale des Organisations d'Ingénieurs).

Présentation générale

IESF est l’héritier d'une association reconnue d'utilité publique depuis le par décret de Napoléon III, Empereur des Français. Dans sa plaquette, IESF se présente comme le représentant du corps social des 800 000 ingénieurs et scientifiques reconnus par leur diplômes ou leurs fonctions : 700 000 ingénieurs diplômés des écoles françaises et 100 000 ingénieurs d’origine universitaire.

Historique

Périodique de la Société des ingénieurs civils publié en juillet 1887

IESF (ex CNISF) a été créée en 1992[1] de la fusion de trois grandes associations représentatives[2] des ingénieurs et scientifiques français :

Société des ingénieurs et scientifiques de France (ISF)

La Société des ingénieurs et scientifiques de France tire ses origines de la Société centrale des ingénieurs civils[3], fondée le .

La Société centrale des ingénieurs civils fut créée à l'initiative d'un groupe d'anciens élèves de l'École centrale des arts et manufactures, son premier président fut Eugène Flachat, ingénieur autodidacte[4]. Le terme d'« ingénieur civil » s'oppose dans ce cas aux ingénieurs de la fonction publique formés au sein de l'École polytechnique et de ses écoles d'applications, civiles ou militaires : est ingénieur civil au XIXe siècle un praticien autodidacte ou ancien élève d'une école d'ingénieurs non fonctionnaire.

En 1850, la société est renommée en « Société des ingénieurs civils de France » puis reconnue d'utilité publique en 1860. En 1880, une majorité de membres de la société étaient centraliens et 20 % étaient Gadzarts[5].

En 1948, apparaît l'Union des associations et sociétés industrielles françaises. En 1978, un premier regroupement est décidé entre la Société des ingénieurs civils de France et l'Union des associations et sociétés industrielles françaises pour créer la Société des ingénieurs et scientifiques de France (ISF).

Fédération des associations et sociétés françaises d'ingénieurs diplômés (FASFID)

Après la Société centrale des ingénieurs civils créée en 1848 et acceptant les ingénieurs civils de multiples origines, apparurent des associations spécifiques à chaque école, telles que la Société des ingénieurs Arts et Métiers en 1849[5], l'association des Ponts et Chaussées[6] en 1860, l'Association amicale des anciens élèves de l'École des mines en 1864[7], l'association des anciens élèves de l'École Polytechnique en 1865, l'association des centraux (École centrale Paris) en 1862 [8], l'Association des anciens de l'École centrale lyonnaise (École centrale de Lyon) en 1866 [9], l'Association des anciens élèves de l'Institut industriel du Nord (École centrale de Lille) en 1877 [10], l'association des Supélec en 1924 [11].

Pour regrouper les sociétés d'ingénieurs diplômés ou d'anciens élèves d'écoles d'ingénieurs établies durant la seconde moitié du XIXe siècle et au début XXe siècle, une Fédération des associations et sociétés françaises d'ingénieurs diplômés (FASFID) est créée en 1929. Elle regroupe les associations d'anciens élèves diplômés des écoles d'ingénieurs françaises.

Conseil national des ingénieurs français (CNIF)

Le Conseil national des ingénieurs français[12] a été créé en 1957.

Objets et fonctionnement

Fonctionnement

La vocation première d'IESF est l'apport au monde des ingénieurs et scientifiques d'une force représentative équivalente à celles d'autres catégories socio-professionnelles (Ordres des avocats, médecins, etc.), qui est décrite par l'association comme indispensable à la défense de leurs intérêts propres. Le fonctionnement d'IESF s'articule autour de deux axes principaux, à savoir :

  1. la promotion, le maintien et la défense des intérêts moraux, culturels, économiques des ingénieurs et scientifiques - par formation ou par les fonctions qu'ils exercent ;
  2. l'amélioration de l'impact des progrès scientifiques et techniques sur le développement économique et social français, en s'appuyant sur les patrimoines nationaux humain, culturel et matériel dans les domaines abordés.

Parmi les missions d’IESF figurent la promotion du métier de l’ingénieur et du scientifique, la promotion de la filière française d’études scientifiques et techniques, le souci de la qualité et son adéquation au marché de l’emploi tout le long de la vie professionnelle, la promotion de l’industrie et des services qui vont de pair avec celles de nos métiers.

Représentations

IESF est représenté au sein de différents organismes officiels :

Partenariats

Le , IESF signe une convention de coopération avec le MEDEF[15].

Éthique de l'ingénieur

L'association a mis au point en 2001 une charte d'éthique de l'ingénieur. Cette charte souligne dans son préambule que les ingénieurs ont un rôle essentiel dans la diffusion d'informations sur les possibilités réelles et sur les limites des techniques, et dans l’évaluation des avantages et des risques qu’elles engendrent. Elle précise qu'il devient de plus en plus impératif que les ingénieurs clarifient et explicitent les repères qui servent de référence à leur comportement. La charte précise notamment que « L'ingénieur inscrit ses actes dans une démarche de « développement durable » »[16].

Réflexion sur la structure

L'association a lancé en 2011 un groupe de travail sur la « structure professionnelle des ingénieurs », animé par François Lureau. Cette réflexion est motivée par les sollicitations croissantes des pouvoirs publics sur une série de problèmes liés à l'exercice de la profession : protection de la clientèle, normes, politique de sécurité, accompagnement de la formation tout au long de la vie... Elle devrait aboutir à la constitution d'une structure officielle, par exemple un Ordre des ingénieurs et scientifiques[17]. Il y a un besoin important de déontologie, en raison d'une implication plus importante des ingénieurs dans les sciences du vivant, où les questions de pratique et de limite se posent avec insistance[18].

IESF régionales et sections étrangères

IESF régionales

IESF est représenté par ses Unions régionales d'ingénieurs et scientifiques sur tout le territoire français[19] :

  • Centre (IESF Centre Val-de-Loire)
  • Champagne Ardenne (IESF Champagne Ardenne)
  • Côte d'Azur (IESF Côte d'Azur)
  • Dauphiné-Savoie (IESF Dauphiné-Savoie)
  • Forez-Velay (IESF Forez-Velay)
  • Franche-Comté (IESF Franche-Comté)
  • Haute-Normandie (IESF Haute-Normandie)
  • Île-de-France (IESF Île-de-France)

Sections étrangères

IESF est représenté par ses sections étrangères dans les pays suivants :

  • Grande-Bretagne
  • Danemark

Prix d'IESF

Chaque année, depuis 2001, le Prix Chéreau-Lavet, aujourd’hui « Prix de l'Ingénieur-inventeur, Prix Chéreau-Lavet » récompense un ingénieur-inventeur français qui, en suivant l’émergence de nouvelles techniques et en les appliquant à son domaine d’activités, est à l’origine d’innovations dont les retombées tant économiques que sociales sont significatives.

Produits et services

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Répertoire des ingénieurs et des scientifiques

IESF construit (par le biais des renseignements fournis par ses membres directs et indirects) et propose au public le Répertoire français des ingénieurs (accessible par internet sur le site d'IESF). Le but de ce répertoire est le référencement des ingénieurs français (plus de 900 000 noms) ainsi que la protection de l'appellation d'« Ingénieur » des usages abusifs qui peuvent en être fait, ainsi que de permettre la reconnaissance mutuelle des Ingénieurs au niveau mondial. À cet effet, IESF classe les ingénieurs en plusieurs catégories distinctes :

  • Ingénieurs Diplômés (ID), c'est-à-dire ceux qui sont titulaires d'un diplôme d'ingénieur délivré par une école habilitée à cet effet après examen par la Commission des titres d'ingénieur ;
  • Ingénieur Reconnu d'origine Scientifique (IRS), c'est-à-dire ceux titulaire au moins d'un DESS ou DEA ou d'un master scientifique universitaire ou d'un titre scientifique inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles au niveau I ou d'un titre reconnu niveau I par l'État ;
  • Ingénieur Universitaire Master (IUM), c'est-à-dire ceux titulaire au moins d'un DESS ou DEA ou d'un master scientifique universitaire ou d'un titre scientifique inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles au niveau I ou d'un titre reconnu niveau I par l'État ;
  • Ingénieur Reconnu (IR), c'est-à-dire ceux titulaire d'un diplôme sanctionnant deux années d'études supérieures scientifiques et qui ont exercé, pendant une certaine durée, des fonctions d'ingénieurs.
  • Master Scientifique (MS), c'est-à-dire ceux titulaires d'un titre scientifique inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles au niveau I ou d'un titre reconnu niveau I par l'État.

Les ingénieurs diplômés d'une école ou université étrangère peuvent aussi être référencés en tant que ID(E) (Ingénieur diplômé à l'étranger).

Enquête nationale

L’enquête socio-professionnelle sur la situation des ingénieurs est réalisée chaque année en mars et avril depuis près de 30 ans par l’Observatoire des Ingénieurs d’IESF et sort fin juin de la même année. 175 associations d’ingénieurs diplômés invitent leurs adhérents à répondre au questionnaire. Près de 55 000 réponses sont recueillies en moyenne chaque année et rendent les résultats et les conclusions représentatifs pour l’ensemble des ingénieurs en activité, diplômés en France. Les résultats de l'enquête sont utilisés pour affiner un module de calcul de salaire en ligne, disponible sur le site.

Plis cachetés

Depuis le , IESF accepte le dépôt des plis cachetés dans ses archives. C’est ainsi que plus de 23 000 plis cachetés ont été confiés à l'association depuis plus de cent ans. Pour se prémunir contre les aléas de la création tels que vol, fuite ou copie, l’auteur a intérêt à réserver l’authenticité de sa découverte par tous les moyens de preuve. C’est pourquoi IESF propose le service des plis cachetés, dans le but de dater de façon certaine les découvertes contenus sans pour autant avoir recours à leur publication.

Promotion des métiers de l'ingénieur et du scientifique (PMIS)

Le programme PMIS est devenu prioritaire au fil des ans, répondant à une demande croissante du corps académique, des parents et des institutions. Ce programme s'exécute à l'aide de membres bénévoles des associations d'ingénieurs et de scientifiques qui témoignent de leur expérience professionnelle, auprès des élèves de collège et de lycée. Les ateliers PMIS comptent près de 1 000 interventions en lycées et collèges par an, qui permettent ainsi de rencontrer plus de 38 000 élèves.

Journée nationale de l'ingénieur (JNI)

IESF et ses IESF régionales organisent chaque année une journée nationale des ingénieurs (JNI), relayée dans toute la France avec près de 5000 participants dans plus de 20 grandes villes chaque année. Avec plus de 20 000 visiteurs sur le site dédié chaque année, une large communication sur les principaux réseaux sociaux et auprès de 50 000 contacts via une campagne d’emailing, une couverture médiatique nationale, la JNI s’est peu à peu imposée comme l’événement de référence.

Notes et références

  1. Décret du 19 mars 1992
  2. CNISF : Fusion de trois associations représentatives des ingénieurs
  3. Voir Georges Ribeill, « L’accouchement laborieux d’une institution d’origine centralienne : la Société des Ingénieurs civils de France (1848)» in revue Centraliens, n° 607, Décembre 2010/Janvier 2011. Voir également JACOMY, Bruno, « A la recherche de sa mission. La Société des ingénieurs civils » in revue Culture technique, n° 12, mars 1984, pp. 209-219.
  4. [Mémoire Société des Ingénieurs civils de France]
  5. (en) Eda Kranakis, Constructing a bridge: an exploration of engineering culture, design, and research in nineteenth-century France and America, Inside technology, MIT Press, 1997 (ISBN 0-262-11217-5 et 978-0-2621-1217-8) 453 pages
  6. Ponts
  7. Intermines
  8. Centraliens de Paris
  9. Centraliens de Lyon
  10. Centraliens de Lille
  11. Supélec
  12. (en) Peter Meiksins, Chris Smith, et Boel Berner, Engineering labour: technical workers in comparative perspective, Verso, 1996 (ISBN 1-85984-994-6 et 978-1-8598-4994-1), 296 pages
  13. Membres de l'assemblée de la CTI voir 3ème collège
  14. Membres du conseil d'administrations de la CGE voir collège "autres organismes"
  15. Communiqué de presse de la convention IESF-MEDEF
  16. Charte d'éthique de l'ingénieur
  17. Livre blanc des ingénieurs et scientifiques de France, p. 36
  18. Structure professionnelle des ingénieurs
  19. Liste des Unions régionales d'IESF

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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