Aspres-sur-Buëch

Aspres-sur-Buëch [aspʁ syʁ bɥɛʃ] est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ne doit pas être confondu avec Aspres-lès-Corps, Les Aspres ou Aspres (région naturelle).

Aspres-sur-Buëch

Tour dominant le village.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Gap
Intercommunalité Communauté de communes Buëch-Dévoluy
Maire
Mandat
Françoise Pinet
2020-2026
Code postal 05140
Code commune 05010
Démographie
Gentilé Aspriens
Population
municipale
812 hab. (2018 )
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 31′ 28″ nord, 5° 45′ 01″ est
Altitude Min. 727 m
Max. 2 063 m
Superficie 42,65 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Gap
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Serres
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Aspres-sur-Buëch
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Aspres-sur-Buëch
Géolocalisation sur la carte : France
Aspres-sur-Buëch
Géolocalisation sur la carte : France
Aspres-sur-Buëch

    Géographie

    Entourée par les communes d'Aspremont, La Faurie, et Veynes, Aspres-sur-Buëch est située à 26 km au sud-ouest de Gap. Elle est située à 750 mètres d'altitude. Le sommet de la commune culmine à 1 492 mètres, sur les crêtes dominant le bois de Saint-Apôtre. Le Buëch, dans sa branche du Grand Buëch, affluent de la Durance et sous-affluent du Rhône, traverse le village.

    Communications et transports

    La commune est située à l'intersection de la départementale 1075 (ancienne route nationale 75) reliant Grenoble à Sisteron par le Col de la Croix-Haute et de l'axe constitué par les D 993 et 994A puis 994 reliant Valence à Gap et Briançon.

    La commune est dotée d'une gare ferroviaire desservie par les trains express régionaux reliant Grenoble à Gap (TER Rhône-Alpes)[Note 1] et sur la ligne Paris - Briançon (par Valence).

    Hydrographie

    La commune est arrosée par le Buëch, ainsi que par le Canal des Patègues. Elle fait intégralement partie du bassin versant du Rhône.

    Urbanisme

    Typologie

    Aspres-sur-Buëch est une commune rurale[Note 2],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (81,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (64,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,5 %), zones agricoles hétérogènes (9,5 %), terres arables (5,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,6 %), zones urbanisées (1,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous la forme de Asperis en 1171[8].

    Cette commune s'appelait autrefois Aspres-lès-Veynes.

    Aspres-sus-Buëch en occitan.

    L'adjectif occitan aspre, directement dérivé du latin asper, désigne, comme le français âpre, ce qui est dur, rude, rêche, raboteux, au sens propre ou figuré. Un « aspre mont » est une montagne d'aspect rude. Il est également admis que le terme aspres signifie « terrasses ». Les toponymes qui en dérivent sont généralement des « hauteurs escarpées »[8].

    L’appellation sur-Buëch fait référence à la rivière qui traverse la commune.

    Histoire

    Le site est occupé depuis le néolithique (grottes des gorges d’Agnielles). Oppidum gaulois (Serres-la-Croix), puis camp romain (montagne des Eygaux). Le bourg, propriété des comtes de Die, fut rétrocédé au XIIe siècle aux Aix-Artaud de Montauban.

    Au XIe siècle, le monastère de Saint-Géraud d’Aurillac y créa un prieuré sous le patronage de saint Géraud. Le retable provient de l’ancienne chartreuse de Durbon (biens dispersés à la Révolution).

    En 1939-1940, des Républicains fuyant la guerre d'Espagne ont été regroupés sous surveillance à « Pont la Dame »[Note 4], qui est depuis un centre de formation de jeunes à la conduite de véhicules de travaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy y installa un centre de rassemblement.

    Pour préparer le débarquement de Provence, deux équipes Jedburgh sont parachutées les 8 et 9 août afin d’agir sur les arrières allemandes, et notamment sur les voies de communication. Disposant de 3 000 FFI, elles prennent le contrôle de la RN 96 qui permet de remonter la vallée de la Durance de Manosque à Veynes[9]. Au cours des opérations suivant le débarquement, les forces alliées franchissent très tôt les premières défenses allemandes, et se lancent dans de rapides offensives de débordement, afin de couper les voies de retraite à la Wehrmacht. Une colonne, partie le 17 août de Vidauban[10], libère Sisteron le 19 août[11] et continue en direction de Gap d’un côté[12], et vers Crest de l’autre, en passant vers Aspres-sur-Buech. Un groupe allemand y mène un combat de retardement, mais ne résiste qu’une journée : le bilan est de 6 tués et 11 blessés du côté allié et au moins 21 tués du côté allemand[13].

    Aspres-sur-Buëch est donc libérée le 20 août. Pendant quelques mois, un centre logistique américain y est installé[12].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[14]
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1989 mars 2001 Alain Didier    
    mars 2001 mars 2008 Michel Reynaud    
    mars 2008 2010[15] Jean-Pierre Boivin    
    2010 En cours Françoise Pinet[16],[17]   Ancienne cadre

    Intercommunalité

    Après avoir été le siège de la communauté de communes du Haut Buëch, Aspres-sur-Buëch fait partie depuis le de la communauté de communes Buëch Dévoluy[18].

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].

    En 2018, la commune comptait 812 habitants[Note 5], en diminution de 1,81 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    768707766702744750800801830
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    7967457316728087321 201838750
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    659677691607560569603719673
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    703750696773743762725804830
    2018 - - - - - - - -
    812--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Porche de l'église du XIIe siècle.
    Tour-horloge.

    Le monument aux morts des Première Guerre et Seconde Guerre mondiales est situé en haut d'une colline d'où il surplombe le village.

    La mairie arbore un cadran solaire contemporain réalisé par des moines orthodoxes.

    Personnalités liées à la commune

    • Pierre Lachau, ancien député des Hautes-Alpes, membre du Conseil des Cinq-Cents, né à Aspres en 1746.
    • Antoine Aubanel (1720-1804), grand-père du poète Théodore Aubanel.
    • Dr Pierre Poujol, ancien médecin de la ville
    • Françoise Poujol, ancienne pharmacienne et ancienne élue.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Martine L. Jacquot, Il était une fois Agnielles, Les Presses du Midi, .
    • Jean-Pierre Mouton, Aspres-sur-Buëch. Un témoignage en images, Édition communale, .

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Les TER reliant Valence à Gap et Briançon transitent sans arrêt en gare d'Aspres.
    2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    4. Un complément informatif, des réfugiés espagnols furent internés (ils ne pouvaient sortir) jusqu'en juin 1942.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Stéphane Gendron, Les noms de lieux en France : essai de toponymie, , p. 198.
    9. Henri Julien (dir.), Guide du débarquement de Provence, 15 août 1944, Digne-les-Bains, Éditions de Haute-Provence, (ISBN 2-909800-68-7), p. 250.
    10. Henri Julien, op. cit., p. 80.
    11. Henri Julien, op. cit., p. 251.
    12. Henri Julien, op. cit., p. 252.
    13. Guy Reymond, Ça sentait la liberté et l’espérance, Les Petites affiches, , p. 138.
    14. Site de la préfecture des Hautes-Alpes, consulté le 9 mai 2008 (fichier au format Excel)
    15. « Démission du maire Jean-Pierre Boivin », sur le site du quotidien Le Dauphiné libéré, 19 décembre 2009.
    16. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
    17. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    18. Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de communauté de communes du Buëch - Dévoluy par fusion des communautés de communes du Buëch-Dévoluy et du Haut-Buëch » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-008, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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