Ashita no Joe

Ashita no Joe (あしたのジョー, Ashita no Jō, litt. Le Joe de demain) est un manga dessiné par Tetsuya Chiba sur un scénario de Asao Takamori (alias Ikki Kajiwara). Il a été prépublié dans le magazine Weekly Shōnen Magazine entre et , et a été compilé en vingt tomes au . Plusieurs rééditions du manga ont également vu le jour. La version française est éditée en intégralité dans une édition de luxe de treize volumes par Glénat[1].

Ashita no Joe

あしたのジョー
(Ashita no Jō)
Type Shōnen
Genre Sport, drame
Thèmes Boxe anglaise
Manga
Scénariste Asao Takamori
Dessinateur Tetsuya Chiba
Éditeur (ja) Kōdansha
(fr) Glénat
Prépublication Weekly Shōnen Magazine
Sortie initiale
Volumes 20
Anime japonais
Réalisateur
Studio d’animation Mushi Production
Chaîne Fuji TV
1re diffusion
Épisodes 79
Film d'animation japonais : Ashita no Joe The Movie
Réalisateur
Studio d’animation TMS Entertainment
Sortie
Anime japonais : Ashita no Joe 2
Réalisateur
Toshio Takeuchi
Studio d’animation Tokyo Movie Shinsha
Licence (fr) IDP
Chaîne Nippon Television
1re diffusion
Épisodes 47
Film d'animation japonais : Ashita no Joe 2
Réalisateur
Studio d’animation Tokyo Movie Shinsha
Sortie
Film japonais
Sortie

Le manga fut adapté deux fois en anime, en 1970 (Ashita no Joe - 79 épisodes, jamais diffusée en France) et en 1980 (Ashita no Joe 2 - 47 épisodes dont seuls les 26 premiers furent diffusés sur La Cinq en 1991 sous le titre Joe 2[2]), ainsi que deux films d'animation. Ashita no Joe 2 a fait l'objet d'une sortie en 3 coffrets DVD chez IDP, comportant une version japonaise sous-titrée et une version française complétée pour l'occasion. Un film live est sorti en [3].

L'œuvre est aujourd'hui vue comme un manga culte et s'est vendue à plus de 16 millions d'exemplaires[4]. À l'occasion du 50e anniversaire de la série, en 2018, un anime produit par TMS Entertainment est diffusé sous le titre Megalo Box. La série reçoit le Prix spécial du Prix culturel Osamu Tezuka 2018.

Synopsis

Joe Yabuki, 15 ans, est un jeune orphelin roublard et bagarreur. Arrivant dans un bidonville, ses talents au combat attirent l'intérêt de Tange Danpei, ancien boxeur alcoolique qui décide de l'entraîner pour en faire un boxeur exceptionnel. Seulement, Joe Yabuki n'est pas trop intéressé par cette idée, et a des problèmes avec les autorités.

Résumé détaillé

Dans les années 60, à Tokyo, Joe Yabuki, un adolescent, échoue dans les doya, le quartier pauvre de la ville.[5] Voulant s’approcher d’un parc, il trébuche sur un vieil ivrogne, Danpei Tange, qui ne tarde pas à déclencher une bagarre. Joe n’a aucun mal à le mettre à terre mais à sa surprise, le borgne lui propose de faire de lui un boxeur professionnel. [6]Joe le rembarre mais dans l’incapacité de trouver un hôtel se retrouve obliger de passer la nuit avec lui et d’autres sans-abris. Dans la soirée, 3 ohinime (des voyous) que Joe avait affronté précédemment, reviennent pour se venger, accompagnés cette fois, de leur gang au grand complet. Joe et Danpei, se défendent mais sont laissés pour mort, blessés.

Conduits en prison à la suite de cet événement, Danpei raconte son histoire au jeune homme : dans sa jeunesse, il était un bon boxeur et dut arrêter sa carrière à la suite d'une blessure à l’œil. Il devint entraîneur mais son boxeur, excédé par son attitude, partit dans un autre club. Ruiné et alcoolique, son errance le conduisit dans les doya. Danpei est persuadé que Joe a le potentiel de devenir un grand champion et qu’ensemble, ils graviront les marches vers la gloire. [7]A leur sortie, Joe accepte et commence son entraînement. Danpei travaille jour et nuit pour offrir à son élève un centre d’entraînement digne de lui (qui fait office d’une cabane sous un pont) mais Joe préfère se faire de l’argent facile avec les enfants du quartier dès que son coach a le dos tourné. Un jour, il convoque des journalistes pour fait croire que son gang se trouve être des orphelins dont il s’occupe depuis la mort de sa mère, directrice d’orphelinat. Les dons affluent de tout le pays mais l’escroquerie est vite découverte. Danpei, hors de lui, retrouve Joe avec l’aide des policiers dans son quartier général (un immeuble en ruine) où il lui inflige une sévère correction grâce à ses anciens talents de boxeur. La police emmène Joe sous les pleurs des enfants et de Danpei. Eux, pour avoir perdu leur chef, lui, son prodige. [8]

Pour autant, le vieil homme ne s’avoue pas vaincu et envoie ses leçons de boxe par correspondance dans la prison. D’abord excédé, Joe finit par se prendre au jeu. Grâce à elles, Joe parvient à se défendre face aux autres détenus et triompher de leur chef, Kanichi Nishi. A son procès, seuls Danpei, les enfants et une jeune bourgeoise (l’une des victimes de "l’orphelinat") sont présents. Devant les multiples infractions du garçon, le jugement est irrévocable : Joe devra purger sa peine au centre spécial d’éducation Toko. Avant d’y être conduit, Danpei le supplie de ne pas oublier son enseignement, synonyme de lendemain meilleur. [9]Dans le fourgon, Joe retrouve Nishi, terrorisé, par ce qui pourrait leur arriver là-bas. A leur arrivée, ils sont copieusement rossés par leurs codétenus mais Joe se venge en enfermant ses agresseurs dans les toilettes de leur cellule. Emmenés pour travailler dans les champs, Nishi prévient son compagnon qu’il doit s’évader au plus vite car les autres adolescents compte lui faire payer son attitude, quitte à le tuer. Appelés à la ferme, un détenu à vélo remet une lettre à Joe qui contient une nouvelle leçon de Danpei. À la suite de cela, Joe et Nishi sont conduits dans la porcherie où les détenus les précipitent dans le fumier qu’ils sont obligés de ramasser à mains nues. Joe en profite pour monter sur l’un des cochons et parvient à s’enfuir avec l’aide de Nishi. Le troupeau traverse les champs mais est arrêté par le détenu à vélo qui leur donne des coups de poings. Furieux, Joe l’attaque mais se fait mettre au tapis. A l’infirmerie, Joe apprend son identité : Toru Rikiishi, un ancien boxeur. Joe décide alors de renoncer à sa tentative d’évasion et de l’affronter.[10]

Personnages

  • Joe Yabuki (矢吹 丈, Yabuki Jō) : Adolescent de 15 ans au début du manga, orphelin, il est placé très tôt en centre d'aide social dont il fugue à de nombreuses reprises. Joe est de nature bagarreur et colérique, tempérament qu'il perdra au fur et à mesure de son évolution dans le sport.
  • Danpei Tange (丹下 段平, Tange Danpei) : Borgne et alcoolique, il s'agit d'un ancien boxeur, devenu entraîneur. Lors de sa rencontre avec Joe, ce dernier décele le potentiel du jeune homme. Dans les premiers tomes, il n'aura de cesse de le convaincre de devenir boxeur Son surnom "Kenkichi" signifie littéralement "Fou de Boxe".
  • Kanichi Nishi (西 寛一, Nishi Kanichi) : Ex-chef des malfrats dans la prison où Joe est transféré avant son procès. Il est très grand et a un nez rouge. Devant les exploits de Joe, il rejoindra lui aussi le club Tange pour devenir boxeur sous le nom de "Mammouth" où il fera quelques matchs avant d'arrêter sa courte carrière à cause d'une blessure à la main. Après la décision de Danpei de fermer son club à la suite des défaites de Joe, il deviendra employé à temps complet dans l'épicerie où il travaillait. Vers la fin du manga, il se mariera avec Noriko, la fille de l'épicier. L'évolution de Nishi est parallèle à celle de Joe et montre, sans jugement, ce qu'aurait pu être sa vie si il avait décidé de se retirer du monde de la boxe.
  • Yôko Shiraki (白木 葉子, Shiraki Yōko) :
  • Tôru Rikiishi (力石 徹, Rikiishi Tōru) : Boxeur professionnel. Avant son arrivée au centre, il se battait dans la catégorie poids mi-moyens dans des matchs en 6 rounds. Surnommé "le jeune tueur à gages" grâce à ses frappes explosives, il gagna 13 victoires par KO. Lors d'une rencontre, il perdit son sang-froid à cause d'un spectateur injurieux et le roua de coups. La fédération l'interdit de combattre définitivement. S'ensuivit de nombreux actes de violences avant qu'il soit arrêté. Sa botte secrète est le Contre Croisé.
  • Mikinosuke Shiraki (白木 幹之介, Shiraki Mikinosuke) :
  • Wolf Kanagushi (ウルフ 金串, Urufu Kanagushi) :
  • Jun Shioya (塩谷 ジュン, Shioya Jun) :
  • Jirô Shioya (塩谷 ジロー, Shioya Jirō) :
  • Carlos Rivera (カーロス・リベラ, Kārosu Ribera) : "Le Roi sans Couronne" et 6eme mondial.
  • Harry Robert (ハリー・ロバート, Harī Robāto) : Américain et entraîneur de Carlos Rivera.
  • Ryûhi Kim (金 竜飛, Kin Ryūhi) : Coréen, Champion d'Asie Poids Coq. Surnommé "Le Dragon Doré Volant", ses détraqueurs l'appellent "l'homme de glace" ou "la machine parfaite". La raison principale est que Kim ne montre aucune émotion pendant ses matchs, aucun mouvement inutile et revient inlassablement jusqu'à la victoire. Après chaque match, il lave ses mains, jusqu'à ce qu'elles soient propres du sang de ses adversaires. Ce tic lui provient de son passé douloureux. Lorsqu'il était enfant, la Guerre de Corée fut déclenchée. Orphelin, souffrant de la famine, Kim trouva un soldat blessé avec une besace rempli de nourriture. L'homme s'y accrocha despérément et tentait de dire quelque chose mais Kim, affamé, le tua avec une pierre. La compagnie du soldat arriva et expliqua qu'il avait déserté pour apporter ces victuailles à sa famille. En entendant son nom, Kim Seiren, l'enfant comprit qu'il venait de tuer son père. Traumatisé, il fut pris en charge par le capitaine de son paternel, Gen Sotatsu et devint champion de boxe. Cet événement transforma son estomac qui resta proche de celui d'un enfant et lui permit dès lors, de ne pas à subir de régime.
  • Harimao (ハリマオ, Harimao) : "Le Tigre", Harimao ne s'exprime que par des grognements. Il était le meilleur guerrier de sa tribu en Malaisie. Il fut découvert par un journaliste anglais, amateur de boxe qui vit son potentiel. En seulement 17 victoires, il gagna tout ses combats par KO. Il est difficile de communiquer avec lui et lorsqu'il s'emporte (ce qui arrive souvent) la seule manière de le calmer est de lui donner du chocolat. Sa manière de boxer reste inédite : grâce à ses capacités physiques incroyables, il rebondit sur les cordes pour se projeter sur son adversaire. Lors de son match contre Joe, il redeviendra une bête sauvage devant la puissance de son adversaire, ce qui ne l'empêchera pas de perdre.
  • Jose Mendosa (ホセ・メンドーサ, Hose Mendōsa) : Mexicain, Champion du Monde Poids Coq.
  • Gondô Goromaki (ゴロマキ 権藤, Goromaki Gondō) :
  • Tiger Ôzaki (タイガー 尾崎, Taigā Ōzaki) :

Manga

Fiche technique

Jeux vidéo

Influence

Le manga Ashita no Joe a eut un grand retentissement au Japon, au point de devenir l'un des symboles de certains mouvements d'extrême gauche qui se sont réapproprié son image. Au Japon, le , pendant la Guerre du Viêt Nam, l'armée rouge japonaise détourne un avion pour protester contre le rôle du gouvernement japonais dans l'aide fournie à l'armée américaine. Les preneurs d'otages auraient lancé à l'intention des médias « Nous sommes Ashita no Joe » sans aucune autre déclaration[11]. Selon une rumeur démentie par le dessinateur, Tetsuya Chiba, ces mouvements et incidents auraient eu pour conséquence la fin du manga Ashita no Joe sous la pression des autorités japonaises[12],[13].

D'autre part, la mort d'un personnage secondaire de l'histoire, le rival de Joe, Rikiishi, provoque de nombreuses réactions au Japon. L'éditeur et l'auteur reçoivent des lettres et des appels téléphoniques pour demander des explications sur la mort de ce personnage ou apporter des fleurs pour exprimer leur deuil[14],[15]. Terayama Shuji, poète et dramaturge, ira jusqu'à écrire un essai sur Rikiishi, puis organisera des funérailles où il sera rejoint par une foule de lecteurs endeuillés[16],[17].

En 2018, à l'occasion du 50e anniversaire du manga sort la série d'animation Megalo Box produite par le studio d'animation TMS Entertainment et 3xCube, qui avait également produit le second anime d'Ashita no Joe en 1980[18].

Références

  1. « Ashita no Joe confirmé chez Glénat », sur http://www.manga-news.com/
  2. « Joe 2 », sur http://www.toutelatele.com/
  3. « Nouveau film pour Ashita no Joe », sur http://www.manga-news.com/
  4. (fr) Les points forts de la série (manga-news.com)
  5. Asao Takamori, Akiko Indei et Pierre Fernande, Ashita no Joe = [Tomorrow's Joe], 2010-2012 (ISBN 978-2-7234-7224-1, 2-7234-7224-8 et 978-2-7234-7262-3, OCLC 995135753, lire en ligne)
  6. Tetsuya Chiba - Asao Takamori, Ashita No Joe 1, Glenat, , 368 p. (ISBN 978-2723472241), Pages 14-15 : "La Boxe ! Tu as déjà pensé à faire de la boxe ? Je...Je serai ton coach ! Je vais faire de toi le plus grand boxeur du Japon...Et même, le plus grand boxeur au monde !"
  7. Asao Takamori, Akiko Indei et Pierre Fernande, Ashita no Joe = [Tomorrow's Joe], 2010-2012 (ISBN 978-2-7234-7224-1, 2-7234-7224-8 et 978-2-7234-7262-3, OCLC 995135753, lire en ligne)
  8. Asao Takamori, Akiko Indei et Pierre Fernande, Ashita no Joe = [Tomorrow's Joe], 2010-2012 (ISBN 978-2-7234-7224-1, 2-7234-7224-8 et 978-2-7234-7262-3, OCLC 995135753, lire en ligne)
  9. Tetsuya Chiba - Asao Takamori, Ashita No Joe Tome 1, Glenat, , 368 p. (ISBN 978-2723472241), P 243 : "Sans doute te sens-tu misérable aujourd'hui...Mais demain te sourieras si tu n'oublies pas la boxe !".
  10. Asao Takamori, Akiko Indei et Pierre Fernande, Ashita no Joe = [Tomorrow's Joe], 2010-2012 (ISBN 978-2-7234-7224-1, 2-7234-7224-8 et 978-2-7234-7262-3, OCLC 995135753, lire en ligne)
  11. Sharon Kinsella 2000, p. 32
  12. Interview Tetsuya Chiba - Kaboom No 11
  13. La fin d’un manga de légende / Ashita no Joe tome 13 (parlonsmanga.wordpress.com)
  14. Houha Malik-Djamel Amazigh, Otomo, hors série de Rockyrama, Paris, Ynnis édition, 2éme trimestre 2016, 165 p. (ISBN 979-10-93376-55-4), « Tesuya Chiba [...] fut assailli de coups de téléphone et de lettres, et fut sommé de s'expliquer sur la mort de Rikiishi, jusque dans sa propre demeure. » p. 48
  15. Jean Derome, Zoom Japon n°97, , 30 p., « Kôdansha, l'éditeur du manga, a été inondé de lettres de condoléances et de gerbes funéraires. » p. 5
  16. Houha Malik-Djamel Amazigh, Otomo, hors série de Rockyrama, Paris, Ynnis édition, 2éme trimestre 2016, 165 p. (ISBN 979-10-93376-55-4), « à l'appel du poète et dramaturge Shûji Terayama. Plusieurs centaines de jeunes gens se sont rassemblés, costumes noirs et visages fermés, pour rendre un ultime hommage à un certain Tôru Rikiishi. » p. 46
  17. Jean Derome, Zoom Japon n°97, , 30 p., « Le poète et dramaturge Terayama Shûji a écrit un essai Dare ga Rikiishi (Qui a tué Rikiishi ?) [...] a par la suite organisé des funérailles au siège de Kôdansha qui ont été menées par un vrai prêtre bouddhiste. » p. 5
  18. (en) « Ashita no Joe Manga Inspires New TV Anime With Original Story in Spring 2018 », Anime News Network, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Sharon Kinsella, Adult Manga : Culture and Power in Contemporary Japanese Society, University of Hawaii Press, , 228 p. (ISBN 978-0-8248-2318-4, présentation en ligne)
  • Paul Gravett (dir.), « De 1950 à 1969 : Ashita no Joe », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 279.

Liens externes

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