Arthurdendyus triangulatus

Arthurdendyus triangulatus est une espèce de vers plats (Plathelminthes) de grande taille originaire de Nouvelle-Zélande et introduit en Europe où il est localement devenue invasive.

Arthurdendyus triangulatus
Classification
Règne Animalia
Embranchement Platyhelminthes
Classe Rhabditophora
Sous-classe Trepaxonemata
Ordre Neoophora
Famille Geoplanidae
Genre Arthurdendyus

Espèce

Arthurdendyus triangulatus
(Dendy 1896)[1]

Synonymes

  • Arthurdendyus triangulata (Dendy, 1895) (préféré par BioLib)[2]
  • Artioposthia triangulata (Dendy, 1895)[1]
  • Geoplana triangulata Dendy, 1894[1]

De grande taille (mm à la sortie de l'œuf à 170 mm pour l'adulte mature), il pose problème en tuant les vers de terre qui n'ont pas en Europe le comportement d'évitement qu'ont développé leurs cousins de Nouvelle-Zélande.

L'adulte a le dos brun foncé et le ventre pâle. Les jeunes sont pâles, leur couleur fonce avec l'âge. Ses œufs sont protégés dans une capsule de la taille d'un petit pois, portée sur le dos de d'adulte.

Les personnes qui observent ce ver (ou des vers plats similaires) en France sont invitées à le signaler au Muséum[3].

Description

Sa taille varie de mm immédiatement après son éclosion à 170 mm pour les spécimens adultes. La couleur de la face ventrale est pâle, la face dorsale brun foncé. Les jeunes peuvent varier en couleur entre le blanc et l'orange pâle, leur couleur s'approchant de sa teinte définitive au fil de la croissance.

En journée, les vers peuvent être observés à la surface du sol, sous des objets en contact direct avec la terre. On peut aussi en trouver à une faible profondeur, lorsqu'ils chassent les vers de terre.

Reproduction

L'adulte produit une capsule d'œufs d'environ mm de long. Ces capsules sont brillantes, flexibles et de couleur rouge cerise les premiers jours, virant graduellement vers le noir en quelques jours. Après une période d'incubation de durée inconnue, plusieurs minuscules vers pâles sortent de la capsule. Les adultes ne produisent qu'une capsule à la fois, celle-ci étant nettement visible sur la partie dorsale.

Espèce invasive

En Europe, ce ver plat de Nouvelle-Zélande est considéré comme une espèce invasive et comme « espèce exotique envahissante », puisqu'il n'appartient pas à l'écosystème local et qu'il en perturbe la biodiversité. Depuis 2019, cette espèce est d'ailleurs inscrite dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne[4]. Cela signifie notamment qu'elle ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne[5].

Le ver plat de Nouvelle-Zélande semble exclusivement se nourrir de vers de terre[6].Il a déjà formé de nombreux noyaux de colonisation en Angleterre, en Écosse, en Irlande du Nord et même aux îles Féroé[7].

Le biologiste anglais Brian Boag[8] a suggéré en 1995 qu'il pourrait trouver des habitats favorables dans l'ouest de la Norvège, le sud de la Suède, le Danemark, l'Allemagne et quelques territoires du nord de la Pologne s'il y était introduit[9].

Il est facilement et accidentellement transporté dans la terre de plantes en pot, à l'état adulte ou à l'état d'œuf, et il tend à devenir courant dans les jardins de dizaines ou centaines de localités.

Il aurait pu être introduit en Europe au début des années 1960, probablement avec des chargements de plantes exotiques. Il a été signalé pour la première fois à Belfast en 1963.

Une espèce invasive de Geoplanidae - qui n'a pas encore été identifiée mais qui n'est pas cette espèce - a été découverte dans trois départements français pendant l'hiver 2012-2013[3] et un appel à témoignage a été lancé pour vérifier si elle n'a pas déjà colonisé d'autres territoires.

Impacts agro-écologiques

Ce ver plat se nourrit presque exclusivement de vers de terre[10],[11]. Il ajoute ses effets à ceux d'au moins deux autres espèces proches de vers plats néozélandais également connues pour manger des vers de terre, et également introduites au Royaume-Uni (Pour seulement 3 espèces indigènes connues de vers plats terrestres en Angleterre, au moins 12 espèces exotiques de vers plats y ont été involontairement introduites dont six au moins mangent des vers de terre[12]).

En réduisant drastiquement le nombre de vers de terre du sol, il entraine une dégradation du processus d'humification et d'aération des sols.

Les prédateurs habituels des vers de terre européens semblent le délaisser ou ne pas le considérer comme une proie de premier choix bien que quelques prédateurs naturels aient occasionnellement été observés en train d'en manger (larves de coccinelle et certaines grenouilles).

Publication originale

  • (en) Arthur Dendy, « Notes on New Zealand Land Planarians Part II. », Transactions and Proceedings of the New Zealand Institute, vol. 28, , p. 210-214 (ISSN 1176-6158, lire en ligne, consulté le ).

Notes et références

  1. World Register of Marine Species, consulté le 23 février 2021
  2. BioLib, consulté le 23 février 2021
  3. INPN/Muséum (2013) Page d'appel à témoins de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel sur des vers plats invasifs similaires en France
  4. « List of Invasive Alien Species of Union concern - Environment - European Commission », sur ec.europa.eu (consulté le )
  5. « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes »
  6. Lillico, S., D. Cosens et P. Gibson (1996). Studies on the behaviour of Artioposthia triangulata (Platyhelminthes : Tricladida), a predator of earthworms. Journal of Zoology 238:5 13-520
  7. Mather, J. G., and 0. M. Christensen (1992) The exotic land planarian Artioposthia triangulata in the Faroe Islands : colonisation and habitats. Frbdskaparrit 40:49-60.
  8. Brian Boag était alors membre du SCRI (Scottish Crop Research Institute), qui a fusionné avec le "Macaulay Land Use Research Institute" en 2011 pour donner l'actuel James Hutton Institute.
  9. Boag, B., Evans, K.A., Neilson, R., Yeates, G.W., Johns, P.M., Mather, J.G., and Christensen, O.M. (1995). The potential spread of terrestrial planarians Artioposthia triangulata and Australoplana sanguinea var. alba to continental Europe. Annals of Applied Biology 127: 385-390.
  10. Jones, H. D. (2005) Identification: British land flatworms. British Wildlife, 16, 189-194. (Texte intégral)
  11. (en) Boag, B, K A Evans, G W Yeates, P M Johns & R Nielson, « Assessment of the global potential distribution of the predatory land planarian Artioposthia triangulata (Dendy) (Tricladida: Terricola) from ecoclimatic data », New Zealand Journal of Zoology, vol. 22, , p. 311–318 (lire en ligne)
  12. Brian Boag, Gregor W. Yeates (2001) The potential impact of the New Zealand flatworm, a predator of earthworms, in western Europe ; Ecological Applications, Vol. 11, No. 5. (Oct.2001), pp. 1276-1286 ; Ecological Society of America

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Brian Boag, Gregor W. Yeates (2001) The potential impact of the New Zealand flatworm, a predator of earthworms, in western Europe ; Ecological Applications, Vol. 11, No. 5. (Oct.2001), pp. 1276-1286 ; Ecological Society of America
  • (en) Mather JG. et Christensen OM (1995) Surface migration rates of the New Zealand flatworm Artioposthia triangulata : potential for spread by active migration. Annals of Applied Biology 126:563-570.
  • H. D. Jones, « A new genus and species of terrestrial planarian (Platyhelminthes; Tricladida; Terricola) from Scotland, and an emendation of the genus Artioposthia », Journal of Natural History, vol. 33, no 3, , p. 387–394 (ISSN 0022-2933, DOI 10.1080/002229399300308)
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