Arctostaphylos uva-ursi

Raisin d'ours commun, Raisin d'ours, Busserole

Arctostaphyle raisin-d'ours[1], aussi connu sous les noms de raisin-d'ours commun, Raisin d'ours[2] ou Busserole (Arctostaphylos uva-ursi L.) est une espèce de sous-arbrisseau de la famille des Éricacées répandue en région circumpolaire. Souvent en forme de coussins, il a des feuilles persistantes, des petites fleurs en grelot blanches ou roses et des baies rouges à maturité.

Une espèce voisine (Arctostaphylos alpina (L.) Spreng.) a des feuilles caduques, des fleurs blanc-verdâtre et des baies noires.

Description

Fleurs
Fruits

C'est un sous-arbrisseau feuillu, ligneux, de silhouette rampante et de taille allant de 15 à 30 cm. C'est une espèce colonisatrice couvre-sol.

Le feuillage est luisant sur le dessus et pâle en dessous. Les feuilles sont simples, alternes et obovées-oblongues, de forme obtuse et très entière. Elles ont une longueur de 15 à 20 mm. Les fleurs apparaissent au printemps. Elles sont blanches, parfois avec une teinte rosé, et forment des grappes de 5 à 12 flores[3].

Le fruit est une drupe consommée par les ours, d'où le nom de la plante (Uva ursi). Les baies sont très décoratives et comestibles, mais farineuses et insipides.

L'espèce pousse en climat froid et ensoleillé sur tout type de sol, même si elle préfère les terrains secs, frais, acides ou neutres. Elle est sensible à l'humidité stagnante. De croissance très lente, elle supporte bien la taille.

Dans son ouvrage Flore laurentienne, le frère Marie Victorin décrit l'adaptation xérophytique de cette plante en notant le feuillage cutinisé, les stomates enfoncés dans l'épiderme et le tissu palissadique.

Intérêt : fleurs (mellifère), fruits décoratifs, comestible.

Répartition

A. uva-ursi a une répartition circumpolaire ; il répandu sous les latitudes nordiques, limité à de hautes altitudes plus au sud.

Le raisin d'ours est abondant dans les Alpes du Sud, par exemple à une altitude comprise entre 1 000 et 1 800 m dans les bois de pins sylvestres.

En basse Provence, on en trouve à la montagne Sainte-Victoire, dans les Bouches-du-Rhône. Quelques pieds seulement en ubac vers 850 m d'altitude. Il s'agit de la station la plus méridionale du sud-est de la France.

Au Québec, sa répartition est générale, mais rare en nature.

Il s'agit d'une plante xérophyte qui pousse dans les rochers et les alluvions qui contiennent de la silice[4].

Composant

Glucosides (arbutine, méthylarbutine), éricoline, ursine, tanins, acide gallique, acide citrique, quercétine, essence.

Histoire

La busserole a pour la première fois été documentée dans The Physicians of Myddfai, un ouvrage d'herboristerie du XIIIesiècle. Elle a également été décrite par Clusius en 1601 et recommandée pour usage médical notamment par Gehard en 1763. Elle fait enfin son apparition dans le London Pharmacopoeia en 1788.

Marco Polo reporta qu'au XIIIesiècle, les Chinois l'utilisaient comme diurétique pour soigner les reins et les problèmes urinaires. Les Amérindiens l'utilisaient également pour ces troubles mais aussi pour traiter certaines maladies vénériennes, les calculs urinaires, la cystite et l'urétrite, et enfin l'obésité. Les colons américains l'ont utilisée aussi contre les néphrites.

Usage

On utilise ses feuilles dans l'industrie du tabac (pipe). Certaines tribus Amérindiennes l'incorporaient dans les herbes à fumer. On peut utiliser ses fruits pour faire de la confiture.

Horticulture

On retrouve A. uva-ursi dans plusieurs pépinières, vendu comme une plante couvre-sol[5]. Les horticulteurs recommandent un terreau acidophile pour la plantation et une lumière variant de plein soleil, mi-ombre, à ombre complète.

Pharmacopée

[réf. nécessaire]

  • Propriétés : diurétique par son tanin, astringent, antilithiasique, antiphlogistique par ses glucosides.
  • Partie utilisée : feuille

L'arbutine et la méthylarbutine sont normalement éliminées de façon intacte par le rein tandis qu'elles sont transformées en hydroquinone, qui exerce une action sédative et antiphlogistique, en cas de maladie rendant l'urine alcaline. La busserole est connue depuis le Moyen Âge pour son action de diurétique et antiseptique naturel des voies urinaires en cas de cystite, énurésie, incontinence.

La busserole est excellente pour éliminer l'urée. De plus, cette plante est un puissant antiseptique urinaire et intestinal car ses feuilles sont riches en arbutine. Il a été démontré que l'arbutine tuait des bactéries de l'urine telles qu'Escherichia coli et Staphylococcus aureus[6]. Dans les problèmes urinaires, elle peut être associée à la bruyère. Il est recommandé de boire 2 litres d'eau par jour lors de traitements à la busserole[7].

  • En décoction une cuillère à soupe ou deux pour 1/4 de litre d'eau ou plutôt en infusion : une poignée pour un litre d'eau bouillante, laisser infuser 15 minutes. À boire en 24 heures.

Mise en garde

Comme tout diurétique, il est fortement déconseillé d'employer de l'Uva Ursi en cas d'insuffisance rénale. Une étude canadienne effectuée en 1986 suggère que les femmes enceintes doivent s'abstenir de prendre de la busserole[8] car son action ocytocique[9] peut déclencher le travail d'accouchement lorsque pris à forte dose. De plus cette plante ne devrait pas être consommée sur une longue période (plus de 2 ou 3 semaines). La vitamine C (plus de 500 mg par jour) et les jus très acides (contenant de l'acide citrique notamment) comme les jus de pruneau, de citron ou de canneberge ne devraient pas être pris conjointement avec la busserole, car cela risquerait de modifier l'alcalinité de l'urine nécessaire à l'action de l'arbutine[6]. Certaines études suggèrent que l'ingestion de 1 gramme d'hydroquinone peut provoquer vomissements, nausées (principalement), acouphènes, cyanose et convulsions, une prise de 5 grammes d'hydroquinone pouvant même provoquer la mort, mais il ne faut pas oublier que l'hydroquinone n'est qu'un métabolite de l'arbutine et que l'on peut sainement ingérer des préparations faites à base de 20 grammes ou plus de Uva Ursi, sans aucun risque pour la santé[9]. De plus, très peu d'études complètes ayant été réalisées sur le sujet, le dosage reste très subjectif et dépend de la tolérance du sujet.

Notes et références

  1. Marie Victorin, Flore laurentienne (troisième édition), Canada, Les Presses de lUuniversité de Montréal, , 1093 p. (ISBN 978-2-7606-1650-9), p. 444
  2. Luc Brouillet et al., « Arctostaphylos uva-ursi (Linnaeus) Sprengel », sur VASCAN, la Base de données des plantes vasculaires du Canada (consulté le )
  3. Marie Victorin, Flore laurentienne (troisième édition), Canada, Les Presses de l'Université de Montréal, , 1091 p. (ISBN 978-2-7606-1650-9), p. 444
  4. Marie Victorin, Flore laurentienne (troisième édition), Canada, Les Presses de l'Université de Montréal, , 1093 p. (ISBN 978-2-7606-1650-9), p. 445
  5. « Arctostaphylos uva-ursi », sur horticulture-indigo.com, (consulté le )
  6. « Uva Ursi (Arctostaphylos uva-ursi) », sur www.worldhealth.net
  7. Santé Guérir : Encyclopédie médicale || BUSSEROLE
  8. IDBEBE - Grossesse et Accouchement
  9. Complete Uva Ursi information from Drugs.com

Liens externes

  • Portail de la botanique
  • Portail de la pharmacie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.