Apostoliques

Les Apostoliques ou Frères apostoliques (parfois désignés sous le terme de Apostolici) étaient une secte chrétienne fondée en Italie du Nord dans la seconde moitié du XIIIe siècle par Gherardo Segarelli, originaire d'Alzano, sur le territoire de Parme. De naissance modeste et sans éducation, il demanda à devenir membre de l'ordre franciscain de Parme, et vit sa demande rejetée. Il décida finalement de se consacrer à la restauration de ce qu'il considérait être le mode de vie apostolique[1]. L'essentiel de l'esprit de ce mouvement se poursuivit au travers de celui de Fra Dolcino.

Histoire

Vers 1260, Gherardo Segarelli s'habilla d'un vêtement confectionné d'après les représentations qu'il avait vues des apôtres, vendit sa maison et dissipa sur la place du marché le prix qu'il en avait tiré, puis s'en alla prêcher la repentance en tant que frère mendiant. Il trouva des disciples, et le nouvel ordre de pénitents ainsi rassemblé se répandit en Lombardie et au delà. Tout d'abord, les Franciscains et les autres religieux ne firent que se moquer des façons excentriques de Segarelli ; cependant, vers 1280, l'évêque de Parme le mit en prison, puis le garda ensuite quelque temps en son palais pour s'en amuser, avant de le bannir du diocèse en 1286. Les ordres mendiants qui n'avaient pas reçu l'approbation du Pape ayant été interdits par le second concile de Lyon en 1274[2],[1], le pape Honorius IV lança une sévère condamnation des Frères apostoliques en 1286, renouvelée par le pape Nicolas IV en 1290[1].

Une période de persécution s'ensuivit. À Parme en 1294, quatre membres de la secte furent brûlés, et Segarelli fut condamné à la prison à vie. Six ans plus tard, on le força à confesser qu'il était un relaps retombé dans les hérésies qu'il avait abjurées, et il fut brûlé à Parme le . Un homme doté d'un plus grand talent pris alors la tête de la secte, en la personne de Fra Dolcino ; fils d'un prêtre du diocèse de Novare, il était membre de l'ordre depuis 1291, et son éloquence se manifestait dans les proclamations enthousiastes qu'il faisait de prophéties apocalyptiques[1].

À la tête du groupe, qui vivait dans l'expectative quotidienne de voir l'Église frappée par le jugement de Dieu, il perpétua dans les districts montagneux de Novare et de Verceil une campagne de guérilla contre les croisés convoqués pour l'abattre. Mais le froid et la faim étaient des ennemis plus redoutables, et le reste de ses forces furent finalement capturées par l'évêque de Verceil : environ 150 personnes au total, dont Fra Dolcino lui-même et sa « sœur spirituelle » Margherita Boninsegna (qui avaient tous deux refusé d'abjurer), furent brûlés sur le bucher le [1].

Références

  1. Schaff–Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge(third ed.), Londres et New York, Funk and Wagnalls, pp. 243–244.
  2. « We perpetually forbid absolutely all the forms of religious life and the mendicant orders founded after the said council which have not merited confirmation of the apostolic see, and we suppress them in so far as they have spread » http://www.geocities.com/Heartland/Valley/8920/churchcouncils/Ecum14.htm. Archived 2009-10-25.

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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