Antoine Ranc

Antoine Ranc (Montpellier, vers 1634 - Montpellier, 1716) est un peintre français.

Biographie

Antoine Ranc naît à Montpellier vers 1634 fils d'Antoine Ranc et de Marguerite Solié. Il devient élève du flamand Jean Zueil, surnommé « le français » qui amena probablement dans la cité languedocienne la manière des peintres du Nord. On prête d'ailleurs à Antoine Ranc un apprentissage auprès du beau-frère de Zueil, le poussiniste Samuel Boissière (1620-1703).

Ranc entreprend alors son voyage à Rome vers 1654, en compagnie de François Bertrand, un autre peintre montpelliérain, lequel tiendra le troisième fils d'Antoine sur les fonts baptismaux en 1677.

Dès 1667, on retrouve Antoine Ranc dans sa ville natale où il reçoit la prestigieuse commande du grand tableau destiné au maître-autel de l’église Notre-Dame-des-Tables. En 1671, le jeune Hyacinthe Rigaud fréquente son atelier en tant qu'ami et se frotte aux tableaux de Van Dyck que Ranc possède.

Ranc travaille alors sur certains chantiers avec Jean de Troy (1638-1691), artiste toulousain nouvellement établi à Montpellier, et futur directeur de l’Académie des Arts nouvellement créée.

Après la naissance de son premier fils, Jean, voit le jour, en 1684, Guillaume qui sera également peintre. L’année suivante deux autres vont naître dont l’un, Jean-Baptiste, sera ingénieur du roi.

Il est admis en 1698 dans la Confrérie des Pénitents blancs de Montpellier. Il peindra pour leur chapelle huit médaillons en grisaille[1], deux dessus de porte[2], ainsi que deux tableaux du plafond, figurant des anges. Ces œuvres sont toujours en place. En revanche le grand tableau de La Résurrection du Fils de la veuve de Naim, peint pour le fond de la chapelle, a disparu à la Révolution[3].

Au décès de Jean de Troy, Antoine Ranc est davantage sollicité afin de réaliser des tableaux religieux. Les chanoines de la cathédrale avaient en effet commandé au peintre toulousain, pour être placés de part et d’autre du tableau de Bourdon, une Guérison du paralytique et un Jésus remettant les clefs à Saint Pierre, avec la condition que ces œuvres s’inspireraient de deux dessins de Nicolas Poussin.

Jean de Troy avait eu le temps d'achever la première de ces immenses toiles mais, à sa mort, la seconde n’était qu’ébauchée. Antoine Ranc prend la suite, avec la collaboration du paysagiste Charmeton pour le fond de la scène.

Antoine Ranc fut enterré en l'Église Saint-Matthieu à Montpellier, à l'époque église du couvent des Dominicains[4].

Quelques toiles

L'évêque de Montpellier Joachim Colbert de Croissy lui fait alors bénéficier d’un certain nombre de commandes pour des églises et des chapelles :

  • un Calvaire (1701)
  • un Christ en Croix avec la Vierge et saint Léonce (1701)
  • Saint Charles Borromée (1702)
  • un Christ en croix avec la Vierge et saint Jean (1703)
  • une Descente de croix (1707)
  • de nouveau un Saint Charles Borromée (1710).

D'autres ouvrages non datés sont encore à signaler : L’Apparition de l’ange à Saint-Joseph inspiré de Mignard dans l’église Saint-Mathieu, l’Apparition de Jésus aux trois Marie après sa Ressurrection, autrefois dans l’église des Matelles, et divers portraits. Il acheva aussi pour la cathédrale de Montpellier la partie basse de l'Ordre ou la remise des clefs à Saint Pierre commencé par Jean de Troy.

Notes et références

  1. Représentant le Christ Sauveur du Monde, la Vierge très pure et différents saints.
  2. Ils portent le monogramme « AR », ce sont les seuls exemples connus de tableaux d'artistes montpelliérains signés au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle.[réf. souhaitée]
  3. Les Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier, p. 44-45.
  4. Mortuaire des Pénitents blancs de Montpellier.

Bibliographie

  • Francine ARNAL, Alain CHEVALIER : Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier, Images du Patrimoine, Montpellier 1993
  • Emile BONNET : Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Bas-Languedoc, Montpellier 2004
  • Ponsonailhé, «  Les deux Ranc, peintres de Montpellier » dans Réunion de la Société des Beaux-arts des départements, XI, 1887.
  • Guilhem Van den HAUTE : La chapelle des Pénitents blancs de Montpellier, Confrérie des Pénitents blancs de Montpellier, Montpellier 2009

Articles connexes

Liens externes

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