Affaire Priore

L'affaire Priore est une affaire de médecine non conventionnelle et d'alterscience qui a régulièrement fait les gros titres dans la presse nationale entre 1965 et 1983.

Antoine Priore
Naissance
Trieste
Décès (à 71 ans)
Bordeaux
Nationalité Italien
Pays de résidence France
Profession
Chercheur indépendant
Activité principale
Soins par rayonnement électromagnétique
Formation
Radio-électricien,
Radariste

Antoine Priore (parfois francisé en Prioré), né près de Trieste en Italie le , mort le à Bordeaux, est la figure centrale de cette affaire. À la suite de la découverte de ce qu'il pense la conséquence de l'effet des ondes électromagnétiques ultra-courtes sur des moisissures, Antoine Priore est obsédé par l'idée de parvenir à « guérir le cancer » en utilisant ce moyen. Dans ce but, il construit une série d'appareils de sa conception pour soigner des malades atteint de ce mal. À la suite de ce qui semble avoir été des guérisons, le « bouche-à-oreilles » fonctionne dans la région bordelaise et les patients affluent. Le milieu des cancérologues bordelais s'en inquiète et le considère comme un charlatan.

Dans l'histoire de la médecine, les guérisseurs prétendant détenir un « traitement miracle » sont légion. Habituellement, leurs manigances sont vite démasquées, mais le cas d'Antoine Priore est différent, d'autant qu'il ne tire aucun profit de ses soins. Au cours de la période 1960-1977, plusieurs dizaines de chercheurs universitaires ont eu l’occasion d'observer les effets des ondes électromagnétiques émises par ses appareils sur plusieurs milliers d'animaux porteurs d'affections expérimentales. Leurs constatations ont fait l'objet d'une dizaine de publications scientifiques reçues à l'Académie des sciences.

Les appareils sont installés au domicile d'Antoine Priore et manipulés exclusivement par lui. Tous les chercheurs ont constaté des guérisons et des effets biologiques inattendues provoqués par le rayonnement électromagnétique. Mais Antoine Priore refuse que des spécialistes examinent en détail son appareil et que l'appareil soit manipulé par un autre personne que lui, ce qui provoque des soupçons de supercherie, sentiment qui s'installe parmi certains notables du milieu médical.

Antoine Priore, a-t-il fait l'une découverte biophysique importante, ou est-il un escroc qui a berné des chercheurs naïfs ? Les réponses à cette question soulèvent les passions, car les deux possibilités contiennent une part de vérité. Il s'ensuit de longues et virulentes controverses entre scientifiques de très haut niveau, controverses qui ont pris le nom d'« Affaire Priore ».

  • Note : La majorité de photos ayant pour sujet l'« Affaire Priore » sont l’œuvre de photographes anonymes et datent de moins de 70 ans. En conséquence, elles ne sont pas admissibles dans Wikipédia. Dans le texte, l'emplacement d'une illustration utile est indiqué par une cadre « Image externe », qui contient un lien vers un fichier sur un site externe à Wikipédia.
Images externes
« Antoine Priore (1972) »
« Appareil Priore circa 1964, utilisé pour les observations de cancer expérimental et le traitement de malades »

Biographie

Antoine Priore est né le près de Trieste en Italie, ville dans laquelle il fait ses études et obtient, en 1932, un diplôme d'ingénieur électronicien décerné par l'école Alessandro Volta avant d'effectuer son service militaire dans la marine italienne comme aspirant à l'Académie Navale de Livourne.

En 1938, Priore est rappelé dans la Marine, d'abord avec le grade d'enseigne, puis avec celui de lieutenant. Durant la guerre, il est envoyé en Albanie pour remettre en fonctionnement une centrale électrique, mais l'armistice de Cassibile étant signé par les Italiens en , le maréchal Badoglio demande aux soldats italiens de rejoindre les Alliés ce qui le fait passer dans le camp des adversaires du Troisième Reich. Fait prisonnier par les Allemands, il est successivement détenu dans plusieurs camps et bases militaires. C'est ainsi qu'en , Antoine Priore est affecté à l'entretien de la base sous-marine de Bordeaux. Avec la complicité de Louis Durand, un commissaire principal de police appartenant à la résistance, Priore s'en évade en et rejoint le maquis F.T.P. en Dordogne, puis l'armée de la Libération au 7e bataillon F.T.P. de la Dordogne, brigade Carnot, avec le grade de sergent-chef où il prend part aux derniers combats pour la libération de la région.

Attestation de formation préparatoire aux études d'ingénieur décernée à Antoine Priore.

C'est pendant la période 1938-1944 qu'il parfait ses compétences en technologie des générateurs très haute fréquence et des radars. En 1949, il suit une formation préparatoire à l'École Professionnelle Supérieur de Paris[1].

Revenu à la vie civile, il s'installe à Bordeaux, travaillant pendant la journée dans l’atelier de radioélectricité de M. Saintamon, 39 cours Balguerie et le soir comme projectionniste de cinéma. Priore ayant l'esprit inventif, il met au point des dispositifs électroniques de protection de radiorécepteurs contre des court-circuits, de mesure automatique de pression des pneus des voitures, de régulation des phares de voiture. Mais son intérêt principal est de mettre en application une observation qu'il a faite en 1942 : une orange soumis à un environnement électromagnétique particulier ne pourrissait pas, même après plusieurs mois[2]. Antoine Priore voulait mettre au point un système industriel de « stérilisation » de fruits et légumes. Grâce au soutien de ses anciens compagnons de résistance, il parvient à équiper un laboratoire personnel avec des équipements militaires américains, appareils à la pointe de la technologie de l'époque.

Au cours de ses rencontres avec des médecins et biologistes bordelais à l'occasion de ses expérimentations sur les moisissures, Priore fait, vers 1951, la connaissance de Francis Berlureau, médecin vétérinaire des abattoirs de Bordeaux. Berlureau attire l'attention de Priore sur un petit ouvrage : Cancer : un dérangement électrique[3] de Charles Laville, ingénieur de l'École nationale vétérinaire d'Alfort. Cette plaquette, sans bases expérimentales ou théoriques, relate les élucubrations de son auteur qui prétend que l'origine des cellules malades est un déséquilibre électrique et qu'une guérison de la maladie peut être obtenue par l'application d'un champ électromagnétique approprié. Pour Priore, c'est la révélation : on peut guérir le cancer avec des ondes électromagnétiques ! Il y consacre le reste de sa vie. Dès 1952 des journaux locaux parlent de lui[4].

Francis Berlureau obtient de Jacques Chaban-Delmas, récemment élu maire de Bordeaux, l'autorisation pour Priore d'utiliser les équipements du laboratoire des abattoirs pour ses recherches. C’est la première manifestation du soutien que Chaban-Delmas lui accordera tout au long de ses recherches (voir la section:Mairie de Bordeaux ci-dessous).

Images externes
« Antoine Priore 1958, avec pansements »
« Dr Fournier, Dr Berlureau, Commissaire Durand et Antoine Priore vers 1960 »

Avec le concours de plusieurs médecins bordelais (principalement le Dr Fournier, de Blaye et le Dr Dagréou, de Bègles), Priore traite des patients cancéreux avec ses appareils. Les documents existants (voir section : Pratique illégale de la médecine) relatent quelques cas des patients qui ont survécu.

En 1957 Antoine Priore quitte la rue Poyenne à Bordeaux pour s'installer dans un petit pavillon, cours Gambetta à Floirac, dans la proche banlieue de Bordeaux. Il continue de soigner les malades qui sollicitent son aide. C'est dans une pièce de cette maison et dans les bâtiments construits sur son terrain, qu'il entreprend la construction de ses machines. Il investit son temps et ses ressources dans des recherches dont il ne tire aucun profit, accumulant les dettes pour subvenir aux besoins de sa famille.

Image externe
« Pr. J. Biraben »

Le Dr Fournier, dont plusieurs patients sont soignés et guéris par Antoine Priore, tente de l'introduire dans le milieu des cancérologues bordelais. En 1958/1959, il prend contact avec professeur Lachapèle, directeur de l'Institut Bergonié. Les Docteurs Delmon et Biraben expérimentent son appareil avec des rats sur lesquels a été greffée une tumeur. Les résultats sont très encourageants et, en , Jacques Chaban-Delmas demande l'avis d'une commission de médecins pour les suites à donner aux recherches de Priore. En 1962, malgré un avis très négatif de la commission dont Lachapèle fait partie, ce dernier est toutefois disposé à donner un local à Priore pour construire un appareil à l'hôpital. Antoine Priore refuse l'offre, car il a peur que l'on vole sa découverte. Le professeur Lachapèle, qui sait parfaitement que Priore traite des malades clandestinement, est convaincu, par ce refus, qu'il est un charlatan. Par la suite il utilisera toute son influence auprès de ses collègues pour dénigrer Antoine Priore.

Pour tenter de se protéger, Antoine Priore dépose trois plis cachetés à l'Académie des sciences : le , pli no 14184 et le , plis no 14297 et 14299[5]. Ces plis n'ont jamais été décachetés.

Vers 1963, par l'intermédiaire du Dr Berlureau, Priore réussit à attirer l'attention des chercheurs de l'Institut de Recherche Scientifiques sur le Cancer de Villejuif, les professeurs Rivière et Guérin, qui font des expériences à Floirac avec des animaux greffés avec des cancers expérimentaux. Tous les cancers régressent. Les résultats figurent dans les comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris en 1964/1965.

Image externe
« Pr. Robert Courrier (1963) »

Le , le Professeur Robert Courrier, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences présente, en séance publique, la troisième publication de professeurs Rivière et Guérin. Leurs observations marquent peut-être le début d'une piste importante dans la lutte contre le cancer. Le professeur Courrier termine sa présentation sur ces mots : « Quand il s'agit d'un problème aussi grave que le cancer et qu'on voit poindre une lueur, on a le devoir de rechercher ce que représente cette lueur. On n'a pas le droit de l'éteindre avant de savoir ce qu'elle vaut. »

La Presse avait été alertée le , par le service de communication de l'Académie, d'une importante communication sur le cancer prévu pour le 1er mars. La salle est comble et le matin même il y a des gros titres dans les journaux nationaux, soit « Antoine Priore, l'homme qui a vaincu le cancer ! », soit « Antoine Priore, le charlatan ! ». L'ambiance à l'Académie est « électrique »[6]. Les académiciens cancérologues étaient tous très hostiles : selon certains témoins, le professeur Antoine Lacassagne et le professeur Courrier en sont presque venus aux mains[Gr 1].

Antoine Priore est pourchassé par des journalistes, courtisé par des industriels qui voyaient en lui un marché potentiel énorme, et attaqué par les cancérologues parisiens.

Dans les vingt années qui suivent, Antoine Priore construit, avec l'aide de financement de l’État et des apports privés, une série d'appareils de plus en plus puissants. Quelques dizaines de chercheurs universitaires (CNRS, INSERM etc.) et plusieurs milliers d'animaux (souris, rats et lapins) ont pu constater des effets du rayonnement émis par les appareils sur leurs modèles de maladies expérimentales. Les controverses parasitent et empêchent l'investigation scientifique de ce qui est, peut-être, une découverte importante. Antoine Priore est obsédé par l'idée que s'il révèle « son secret », sa découverte sera reprise par d'autres et il sera oublié, puisqu'il n'appartient pas au sérail de la recherche scientifique. Cette attitude, qui engendre beaucoup de difficultés pour ses défenseurs, donne des munitions à ses détracteurs.

En 1980, Antoine Priore, diabétique, est victime d'un AVC qui le rend hémiplégique ; il meurt le à 22 heures des suites de ces deux affections.

Il ne laisse à son décès aucun document permettant de connaître le détail du fonctionnement de ses appareils.

L'Affaire Priore

Les éléments objectifs bien documentés de l'Affaire Priore sont :

  • Les observations des effets biologiques faites par des chercheurs universitaires (INSERM et CNRS) ;
  • Les mesures du rayonnement émis par un appareil faites par des physiciens du C.N.R.S.

Ces observations forment une vertébrale à laquelle on peut attacher les diverses controverses. Les faits objectifs sont exposés dans les quatre sections qui suivent, puis les controverses sont liées aux faits historiques.

Préhistoire

L'utilisation de l'électricité dans toutes ses formes à des fins thérapeutiques a une très longue histoire[7] (Jean-Paul Marat a publié un ouvrage en 1784[8]). En ce qui concerne les ondes électromagnétiques, presque immédiatement après leur découverte en 1888 par Hertz, Nikola Tesla imagine un montage pour soigner des malades. Ce montage est amélioré par Paul Oudin et le professeur Arsène d'Arsonval qui utilise les rayonnements à des fins thérapeutiques. Pour sa part, Georges Lakhovsky utilise dans les années 1920, à l'hôpital de la Salpêtrière, un appareil de son invention qui émet des ondes électromagnétiques à très large spectre pour soigner des cancers. Cependant, la nature immatérielle des ondes électromagnétiques incite des escrocs, tels que Albert Abrams et Wilhelm Reich, à duper des malades.

Au début du XXe siècle, tous les grands hôpitaux européens ont un département d'électrothérapie. Des ouvrages destinés aux médecins, portant sur l'« Électrothérapie », la « D'Arsonvalisation » ou encore la « Diathermie », sont publiés jusque dans les années 1950[9].

Le recours à ces techniques n'est pas motivé par un effet notable sur la maladie traitée, mais plutôt par manque d'autres propositions thérapeutiques[N 1]. Après la Seconde Guerre mondiale, l'essor des antibiotiques, anti-inflammatoires et autres médicaments ayant des effets rapides et spectaculaires, les appareils électriques tombent en désuétude. Toutefois, des appareils de diathermie, qui provoquent un réchauffement à l'intérieur du corps par l'action d'ondes électromagnétiques métriques sont parfois encore utilisés dans les cabinets de kinésithérapie.

Premiers appareils et expériences d'Antoine Priore

Images externes
« Priore et appareil c 1952 a »
« Priore et appareil c 1952 b »
« Priore et appareil c 1952 c »

La documentation des travaux de Priore entre 1949 et 1960 est pauvre. Il existe quelques photos, datant de 1952, montrant Antoine Priore devant un appareil assez simple qui n'a rien à voir avec les appareils construits à partir de 1957. Un examen attentif des images révèle que l'appareil est un montage de type Tesla - D'Arsonval - Oudin.

Électro-stimulateur de Tesla.

Les expérimentations de cette époque, qui sont plutôt des tâtonnements sans protocole rigoureux, portent sur les moisissures[10], le vieillissement du vin et la croissance des végétaux. Avec le Dr Berlureau, ce sont des mesures électriques faites sur des pièces prélevées sur des animaux abattus[11]. En , le Dr Berlureau confie à Priore une chatte avec un cancer mammaire. Il la traite et l'animal guérit[12].

La même année, le Dr Berlureau présente Priore au Professeur Blanquet de la Faculté de Médecine de Bordeaux. Il est convenu de charger le Dr Delmon de tester l'effet du rayonnement sur un rat greffé avec une tumeur expérimentale, la « T8 de Guérin ». Cette tumeur est mortelle à 100 % au bout de 45 jours après la greffe. Il s'avère que le rat traité par Priore montre une régression totale de la tumeur[13]. Il sera encore question de cette tumeur en 1959 avec des expérimentations sur des lots d'animaux statistiquement significatifs, d'abord par les professeurs Delmon et Biraben et, en 1964, par les professeurs Rivière, Guérin et Courrier. Pour Antoine Priore ces résultats sont un feu vert ; il continue de traiter des animaux domestique fournis par le Dr Berlureau, mais surtout, avec le concours de certains médecins bordelais, il se lance dans le traitement des malades.

Antoine Priore doit agrandir son appareil pour convenir aux humains. Il n'existe pas de documentation technique sur ces appareils (beaucoup d'archives sont détruits lors d'un incendie chez Priore en ). Mais vu la structure de l'appareil de 1964 il est très probable que Priore s'est inspiré des petits appareils d'électro-stimulation dans lesquels les ondes à haute fréquence allument le gaz dans une lampe à décharge (Électro-stimulateur de Tesla (en)). Yves Badie, souffleur de verre bordelais[N 2] relate qu'il a fait, pour Priore pendant cette période, des centaines de tubes à décharge, de tailles et formes différentes. Le principe de l'appareil est exactement le même, sauf que Priore voit très grand et ajoute des champs magnétiques oscillants et des micro-ondes !

Observations de chercheurs universitaires

L'observation des effets biologiques du rayonnement électromagnétique émis par les différents appareils de Priore par des chercheurs universitaires couvre la période 1959 - 1978. Les articles publiés ou les cahiers de laboratoire décrivent en détail le protocole expérimental et les effets observés, mais ne donnent que peu d'informations sur les caractéristiques physiques du rayonnement et de l'appareil qui le produit. On doit les considérer pour ce qu'ils sont : des descriptions précises de phénomènes observés dans un environnement électromagnétique particulier. Leur objet n'est ni d'expliquer, ni de théoriser le phénomène thérapeutique électromagnétique, mais d'apporter l'évidence que ce phénomène existe.

Cancer expérimental

Entre 1959 et 1965 plusieurs centaines d'animaux de laboratoire, souris et rats greffés avec divers cancers expérimentaux, sont utilisés. Les résultats obtenus varient en fonction du temps d'exposition au rayonnement et de certains paramètres physiques grossiers, tel que l'intensité du champ magnétique ou la fréquence des ondes métriques. Il y a des combinaisons de paramètres pour lesquels les tumeurs régressent et les animaux ainsi guéris présent une immunité spécifique contre le cancer greffé. C'est-à-dire qu'une fois l'animal retourné au laboratoire, l'animal rejette une nouvelle greffe de la même tumeur, mais succombe après la greffe d'un cancer différent[Gr 2].

Les chercheurs qui ont fait des expériences sur un appareil de Priore sont :

  • Institut de recherche scientifique sur le Cancer à Villejuif : M. R. Rivière, M. Guérin, I. Chouroulinkov.
  • Collège de France à Paris : R. Courrier, R. .M. Colonge.
  • Chester Beatty Research Institute à Londres : M. E. Whisson, E. J. Ambrose, A. Ambrose.
  • Faculté de médecine de Bordeaux : G. Delmon, J. Biraben, G. Courty, G. Dubourg.

Durant cette période, les modèles de tumeurs expérimentales utilisés sont :

  • T8 de GUERIN : Cette tumeur est un épithélioma atypique, d'origine utérine, qui s'accompagne dans tous les cas de métastases ganglionnaires. La réussite des greffes avoisine régulièrement les 100%. La durée d'évolution est rapide et ne laisse que 3 à 5 semaines de survie à l’animal.
  • LS347 : Cette tumeur est un sarcome lymphoblastique dont les greffes s'accompagnent dans tous les cas de métastases ganglionnaires. De même, un syndrome leucémique s'installe dès le 5e jour. La réussite des greffes avoisine régulièrement les 100%. La durée d'évolution est rapide : la majorité des animaux porteurs de la tumeur succombent entre les 13e et 15e jours.
  • LS2 : Cette tumeur est, à l'origine, une lymphomatose spontanée survenue chez une souris femelle de souche AHR. La prise de greffes avoisine régulièrement les 100%. Le temps d'évolution est de deux à trois semaines environ et la majorité des souris meurent entre les 15e et 19e jours qui suivent l'implantation de la tumeur.
  • Sa1 : Fibrosarcome expérimental de l'IRSC de Villejuif.
  • Ls1 : Lymphosarcome expérimental de l’IRSC de Villejuif.
  • 6CHED : Lymphome expérimental du Chester Beatty Institute de Londres
  • ADJPC5/A : Plasma cell tumor du Chester Beatty Institute de Londres
  • ADJPC6/A : Plasma cell tumor du Chester Beatty Institute de Londres
  • Tumeurs induites chimiquement par le benzopyrène au Chester Beatty Institute de Londres.
  • Cultures de cellules cancéreuses standards : HeLa et KB.

Pour l’ensemble des expériences sur les tumeurs, les paramètres connus du champ électromagnétique étaient :

  • fréquence micro-onde : 9,4 GHz
  • longueur d’onde H.F. : 21 m
  • champ magnétique pulsé: fréquence 0,8 s, intensité 300 gauss ou 600 gauss, selon l’appareil.

L'effet rapporté du rayonnement sur les divers modèles était variable selon :

  • la durée journalière de l'exposition au rayonnement ;
  • le laps de temps entre la greffe de la tumeur et le début du traitement ;
  • l'intensité du champ magnétique pulsé principal ;
  • la fréquence H.F. principale.

Trypanosomiase expérimentale

Image externe
« Appareil utilisé dans les expériences avec la Trypanosomiase »

Pour les raisons développées dans la section Controverses, le modèle biologique principal étudié à partir de 1966 est la Trypanosomiase expérimentale de la Souris, du Rat et du Lapin. Le Trypanosoma equiperdum, la parasite[N 3] de la maladie des équidés, la Dourine, induit une maladie aiguë chez la souris et le rat (une injection de 20 000 parasites tuera la souris en environ 100 heures). Chez le Lapin, la maladie est chronique et l’animal meurt après 4 ou 5 semaines. Ces protozoaires sont capables de modifier très rapidement leurs caractères antigéniques. Ils résistent à la défense de l’hôte et s’adaptent continuellement aux éléments spécifiques de cette défense. La mortalité est toujours de 100 % et il n’existe pas de traitement efficace pour guérir les animaux.

Les expériences sur la période 1966 - 1981 furent menées principalement par le Professeur Raymond Pautrizel et ses collaborateurs de l'université de Bordeaux sur plusieurs milliers d’animaux. Les résultats obtenus, comme pour le cancer expérimental, varie en fonction de quelques paramètres physiques grossiers du rayonnement. Mais il y a une combinaison qui produit une guérison à 100%, avec une immunité spécifique contre des infestations ultérieures de T. equiperdum[Gr 3].

Les greffes de peau

Pour les raisons expliquées dans la section « Les souris anglaises » ci-dessous, les chercheurs du Chester Beatty Institute ont pratiqué des greffes de peau sur certaines souris soumises au rayonnement Priore. Les greffons, en provenance de souris de la même lignée, sont rejetés, ce qui est inhabituel. Ce résultat surprenant fut utilisé pour alimenter une rumeur répandue principalement par les Prs R. Latarjet et J. Bernard selon laquelle les « prétendues guérisons » sont simplement le résultat d’une substitution d’animaux : les souris qui retournent à Londres ne sont pas de la même que les souris envoyées à Floirac !

Le chercheur principal qui a fait les observations chez Priore, le Dr Ambrose, n'a jamais considéré cette rumeur sérieuse ; il la traite comme « bêtise »[14]. En même temps, , le professeur Grabar, Directeur de l’Institut de Recherche Scientifique sur le Cancer de Villejuif, suggère que le rejet des greffes indiquait peut-être une exaltation des défenses immunitaires chez les souris irradiées.

Entre 1969 et 1971, poursuivant l'idée du professeur Grabar, P. Chateaureynaud-Duprat (C.N.R.S.), en collaboration avec A.-M. Colonge (Collège de France), pratiqua une série de greffes (allogreffes, homogreffes[N 4] et isogreffes) sur des souris soumises au rayonnement Priore[15].

  • Les homogreffes étaient rejetées plus rapidement chez les souris irradiées que chez les souris témoins.
  • Pour les isogreffes (greffes entre souris de la même lignée), il fut montré que malgré la forte histocompatibilité, les souris irradiées rejetaient leurs greffes et les souris non-irradiées acceptaient bien les greffons.

Il semble donc que, une fois passé sous le rayonnement produit par l’appareil de Priore, l’organisme de l’animal soit capable de faire, à cause d'une stimulation des défenses immunitaires, une différence entre ses constituants propres et ceux de l’isogreffe, différences que l’organisme de l’animal non-irradié ne perçoit pas. Ce travail explique le rejet des greffes des « souris anglaises ».

Essais cliniques

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« Appareil Priore c. 1978 »

En 1978-1979 plusieurs cas de cancer humain sont traités en utilisant l'appareil conçu pour les animaux[16]. Cette démarche, qui peut paraître pas déontologique, s'explique par les controverses engendrées par l'« Affaire Priore » et qui sont décrites ci-dessous.

Ces tentatives thérapeutiques ont été faites avec beaucoup de prudence et de réserves par les Professeurs Dubourg, Courty[N 5] et Pautrizel, car ils soignaient des êtres humains de 50 kg avec un appareil conçu initialement pour traiter quelques souris de 20 gm chacune! L'appareil utilisé pour les expériences avec les trypanosomes a subi seulement des modifications de façade : cache autour de la lampe à plasma ; émail blanc sur les panneaux de contrôle, lit amovible sous la lampe, etc. Ces aménagements étaient faits pour rendre l'environnement plus « médical » pour les malades.

Les patients sélectionnés pour l'essai clinique avaient tous bénéficié de la panoplie des propositions thérapeutiques disponibles à l'époque et leurs cas sont considérés désespérés par leurs médecins traitants avec un pronostic d'issue fatale à brève échéance.

Sur les 12 cas traités durant cette période, les résultats furent modestes, ce qui n’est pas surprenant étant donné leur gravité. Il y eut, dans presque tous les cas, des améliorations de l’état général des patients, quelques cas de prolongement de vie au-delà des espérances médicales et un cas de guérison certaine : la patiente en question est décédée en , âgée de 95 ans !

Le contraste entre les résultats étonnants de l’expérimentation animale et des résultats inconsistants chez l’homme a probablement plusieurs causes parmi lesquelles on peut en particulier citer :

  • les insuffisances de l’appareil utilisé : les organismes animaux étaient complètement irradiés, contrairement aux humains ;
  • les cas traités étaient désespérés et les malades avaient souvent subi des chimiothérapies et des radiothérapies ayant considérablement détérioré leur système de défense immunitaire[Gr 4],[Ba 1].

Publications

La liste de l'ensemble des publications dans des revues scientifiques, avec liens pour une lecture en-ligne se trouve ci-dessous :

La structure des appareils de Priore

Les appareils de Priore sont souvent présentés dans la presse populaire et par ses détracteurs comme étant totalement mystérieux, incompréhensibles, des « boites noires », des « bricolages du professeur Nimbus » émettant un rayonnement miracle qui guérit tout.

La réalité est toute autre. Ils s’inscrivent dans la lignée d’une culture thérapeutique initiée vers 1890 et qui s’est éteinte après 1950 avec l’essor de la thérapeutique biochimique.

  • Les composants principaux des appareils sont connus[17].
  • Les appareils émettent un rayonnement électromagnétique qui est, en partie, caractérisé par des physiciens du CNRS.
  • Le rayonnement émis doit être adapté au modèle biologique traité et les paramètres de réglage sont très précis.

Cependant, il reste de nombreuses zones d’ombres. Tout n’est pas connu concernant la construction des appareils et pour le rayonnement émis, ses caractéristiques fines résultant des « réglages secrets » d'Antoine Priore, restent ignorés.

L'élément central des appareils est une « lampe à plasma » ou lampe à décharge. C'est le gros objet vertical au-dessus la table d'expérimentation que l'on voit dans les photos. Il est semblable à un tube de néon des éclairages domestiques, mais remplis de diverses électrodes et entouré de bobines produisant des champs électromagnétiques.

Dans la pièce, autour de la lampe à décharge, se trouvent plusieurs émetteurs d'ondes métriques, un émetteur de micro-ondes qui aliment les électrodes dans la lampe et les sources électriques nécessaires pour la génération des champs magnétiques intenses et oscillants.

Cet appareillage remplit la pièce et les émissions électromagnétiques perturbent le voisinage, en particulier un centre de communications militaires proche et l’aéroport de Bordeaux-Mérignac ! Il est nécessaire de confiner tout l'appareillage par une cage de Faraday très performante.

La figure ci-contre schématise l'élément principal d'un appareil Priore, le tube à décharge, et identifie les différents constituants participant à la production du rayonnement.

Les dimensions du tube à décharge varient en fonction de l'appareil : les premières sont d'environ 20 cm de diamètre et 50 cm de longueur, la dernière est de 60 cm de diamètre et m de longueur.

L'ampoule de verre est remplie de néon ou d'argon sous basse pression (quelques mm de mercure) et le gaz est ionisé par : un champ électrostatique, des ondes centimétriques (micro-ondes) et des ondes métriques (ondes H.F.).

Les électrodes du tube sont alimentées par des émetteurs haute fréquence puissants. Autour du tube il y a des bobines qui produisent des champs magnétiques qui interagissent avec le gaz ionisé. À l'intérieur de l'ampoule se trouvent trois composants électroniques :

Images externes
« Photo : Tube à décharge c. 1960 »
« Photo : Tube à décharge (M235) »
« Photo : Tube à décharge 1977 »
« Plan : Anode tournant M235 »
« Plan : Cathode (M235 »
« Plan : Cathode (M350) (a) »
« Plan : Cathode (M350) (b) »
« Plan : Anode tournante (M600) (1972) »
« Plan : ampoule (M600) (juin 1972) a »
« Plan : ampoule (M600) (juin 1972) b »
  • Une anode en carbone, muni d’ailettes. Les micro-ondes sont dirigées vers l'anode et puis réfléchis dans l'axe du tube à décharge. L'anode est tournante, ce qui produit une modulation des micro-ondes dans le gaz ionisé.
  • Une cathode intermédiaire chauffante et une deuxième cathode en bas de l'ampoule de verre.

Le champ électromagnétique sortant par la base de la lampe irradie les sujets placés sur la table d’expérimentation à environ 25 cm en dessous.

Une étude partial du rayonnement émis par un appareil Priore a été faite par A-J. Berteaud et A. Bottreau, chercheurs au CNRS en 1971-1972, dans le cadre d’un contrat entre Antoine Priore et la Direction des Recherches et Moyens d'Essais (organisme de recherche militaire)[18].

Antoine Priore permettait aux physiciens de disposer leurs appareils de mesure autour du tube à décharge, mais pas de manipuler les contrôles de son appareil. Toutefois, en collaboration avec le professeur Pautrizel, ils étudiaient l'effet du rayonnement sur des souris trypanosomisées en fonction de l'éloignement de l'axe central du tube à décharge. L'effet est maximum sous l'axe et diminue progressivement pour devenir nul quand les souris sont à plus de 20 cm de l'axe.

  • Le gaz ionisé est créé dans la lampe à décharge dans une atmosphère raréfiée de néon (pression de quelques millimètres de mercure) entre une cathode à chauffage indirect réalisée en molybdène (8) et une anode en carbone (7). La tension de fonctionnement est d’environ 430 volts, pour une intensité du courant de décharge d'environ 200 milliampères.
  • Pas d'émission ni de rayons X, ni de rayons gamma.
  • Pas d'effet de réchauffement sous le tube à décharges par le champ électromagnétique.

Historique des appareils

L'historique des constructions des appareils et les expérimentations biologiques permet de lier les origines des controverses à des faits précis et donne un éclairage sur les motifs des attaques virulentes. Les détails de l'évolution des appareils depuis celui de 1952 vers l'appareil utilisé par Rivière et Guérin en 1964 ne sont pas connues. Cependant, la structure basique, avec le gros tube à décharge, est établie vers la fin des années cinquante.

Images externes
« MM. Léglise, Genty et Priore c 1971 »
« MM. Plantin et Léglise (1969) »
« MM. Priore, Léglise (1969) »

Il est à noter que :

  • Antoine Priore ne travaille pas seul. Il a son « équipe fidèle » (Francis Berlureau, Louis Durand, M. Dezes, Pierre Genty, M. Léglise, M. Martinez, Raymond Plantin et Jean Prémont), des bénévoles qui passent leurs temps libre à Floirac pour faire des travaux de main-d’œuvre ; Priore s'occupe des tâches techniques.
  • Un appareil n'est pas figé dans le temps. Les composants viennent de stocks militaires et tombent en panne, d'où leur remplacement ou réparation ; Priore fait des modifications et ajouts afin d'améliorer son appareil. Certains de ces ajouts n'ont pas l'effet escompté, mais souvent Priore les laisse en place au lieu de perdre du temps pour les démonter. Quand l'on regarde un appareil, il est parfois possible de discerner des éléments, non-connecté électriquement, qui ne servent à rien. Ceci a provoqué la méfiance de quelques radiologues qui ont examiné l'appareil dans les années 1960.
  • Entre 1959 et 1966 l'appareil utilisé pour le cancer expérimentale évolue lentement. Le diamètre du tube à décharge est toujours 200 mm mais l'intensité du champ magnétique oscillant est augmentée d'environ 200 gauss au niveau des animaux jusqu'à 620 gauss. Les composants auxiliaires tombent en panne régulièrement et en 1967 il n'est plus possible de faire des rafistolages. Il faut le démonter complètement et faire un nouvel appareil.
Images externes
« Bottreau, Courrier, Mme Pautrizel, Berteaud, Berlureau, Pautrizel »
« Priore, Courrier, Pautrizel, Berlureau »
« Priore, Pautrizel, Courrier »
  • Avec l'aide du Professeur Pautrizel, Antoine Priore construit un nouvel appareil, qui sert pour toutes les expériences biologiques jusqu'à 1977. Le diamètre du tube à décharge est de 350 mm. Il y a des modifications du champ magnétique oscillant qui passe de 900 gauss à 1 200 gauss et le remplacement de composants qui tombent en panne.
Dans un souci d'apaisement, dès que le Professeur Pautrizel obtient des résultats positifs avec son modèle de trypanosomiase, Robert Couurier suggère d'abandonner les travaux sur le cancer et de concentrer uniquement sur les trypanosomes, car ils provoquent certes une maladie tropicale qui tuent des milliers de personnes par an, mais pas en Europe et des effets sur cette maladie ne soulèveront pas des réactions passionnelles. En effet, les travaux de Pautrizel n'ont jamais provoqués de polémiques et ils ont mis en évidence que l'action du rayonnement émis par les appareils de Priore n'agit pas sur la pathogènèse, mais stimulent les défenses immunitaires de l'hôte. Un champ d'investigation très vaste.
  • Dans le dernier appareil construit par Antoine Priore en 1974, le diamètre du tube à décharge est de 600 mm et le champ magnétique oscillant est de 4 000 gauss environ. L'appareil a seulement fonctionné pendant 72 heures.

Les industriels et Priore

À partir de de grosses sociétés de radiologie et d'imagerie médicale : la C.G.R. (Compagne Générale de Radiologie (France), Philips (Hollande), General Electric (U.S.A.) Siemens (Allemagne) et Feranti (Royaume-Unie) sont intéressés par les appareils. Antoine Priore les repousse tous. Il ne veut pas s'associer avec un industriel compétent dans le domaine et ainsi risquer de perdre la maîtrise de ses appareils.

Antoine Priore travaille en étroite collaboration avec deux industriels :

  • La SOVIREL (Société des Verreries Industrielles Réunies du Loing), filiale du groupe verrier Saint-Gobain, productrice française du verre Pyrex. Elle est associée avec Priore depuis 1958 jusqu'à sa mort en 1983.
  • La société Moteurs Leroy (qui devient Leroy-Somer) d'Angoulême, fabricant de pompes et moteurs électriques. La société intervient dans l'Affaire Priore pendant deux périodes distinctes : 1965-1967 et puis 1972-1983.

Ses relations avec les deux sociétés sont très différentes, avec la SOVIREL, elles sont sans la moindre encombre et avec Leroy-Somer elles sont très conflictuelles.

La SOVIREL s'intéresse aux travaux de Priore depuis 1958. Un directeur commercial sillonne le Sud-Ouest à la recherche de débouchés nouvelles pour la société. Il entend parler de l'appareil qui soigne des malades du cancer et dont un élément important est un grand tube de verre contenant des composants électriques. Il en informe sa direction, qui s'y intéresse de près, car il y a un marché potentiel énorme. Par hasard, un membre du Conseil de Direction de la SOVIREL est aussi un malade. Cet homme se fait soigner chez Antoine Priore et il attribue l'amélioration de son état au rayonnement de l'appareil. Son influence auprès de la Direction est primordiale pour la suite.

La société établit un partenariat avec Antoine Priore basé uniquement de la confiance. Il n'existe aucun contrat écrit, seulement l'accord tacite, qu'en cas d'exploitation des appareils, la SOVIREL fabriquera exclusivement les tubes de décharge. Pendant presque 20 ans la SOVIREL va fournir gratuitement à Priore les « ampoules » spéciales[19] et pendant près de quinze ans, elle détache en permanence un de ses techniciens, Pierre Genty, à Floirac pour contrôler, monter et réparer les nombreuses lampes dont Antoine Priore a besoin[Gr 5].

Leroy-Somer : à la suite de la communication faite à l'Académie des sciences par le Professeur Courrier, Georges Chavanes, qui préside la société des Moteurs Leroy, organise une rencontre avec Priore le . Chavanes propose de mettre un local de 500 m2 à la disposition de Priore et même de construire une usine à Bordeaux pour la fabrication et commercialisation des appareils[20]. De quoi à combler les rêves d'Antoine Priore ! A la demande de Jacques Chaban-Delmas, Antoine Priore prendre contact avec G. Chavanes, qui propose de créer une société, la SERESO, pour exploiter et commercialiser les appareils.

L'appareil construit par les ingénieurs de Leroy-Somer ne respecte pas les consignes d'Antoine Priore et les résultats biologiques obtenus sont quasi-nuls. L'association Leroy-Somer - Priore est très conflictuelle et la SERESO est dissoute en 1969[Gr 6].

Une nouvelle association entre Leroy-Somer et Antoine Priore est formée en 1972 avec la création de la SERAP (Société d'Exploitation du Rayonnement Antoine Priore), qui se voit attribuer une subvention de la DGRST d'un montant de 3 500 000 F pour la construction d'un appareil expérimental.

Au lieu de construire l'appareil expérimental prévu dans la Convention avec la DGRST (semblable à l'appareil financé par le Professeur Pautrizel, mais avec des paramètres électromagnétiques variables pour étudier l'effet de chaque paramètre), la construction d'un 'monstre', le M600 est entamée :

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« Chez Priore avant travaux pour la M600 (1971) »
« Chez Priore pendant les travaux pour la M600 »
« Chez Priore après travaux pour la M600 (a) »
« Chez Priore après travaux pour la M600 (b) »
« Priore, Pautrizel et le bas de la cache de la bobine magnétique M600 (1975) »
« P. Genty et émetteur H.F. »
« Tube à décharge (a) »
« Tube à décharge (b) »
  • L'appareil en fonctionnement tient dans une pièce de 25 m2.
  • Pour abriter le M600 il faut un bâtiment de trois niveaux (voir les photos ci-contre) et la quasi-destruction et reconstruction de la maison d'Antoine Priore.
  • Le tube à décharge est de 60 cm de diamètre et presque m de longue.
  • La bobine qui produit le champ magnétique principal (4 000 gauss) pèse plus de 3,5 tonne.
  • Il y a trois émetteurs d'ondes hautes fréquences, chacun d'une puissance de 7,4 kW

Les ingénieurs ne maitrisent pas la technologie liée à des puissances mises en jeu :

  • Une mauvaise manipulation en réglant l'accord entre les ondes H.F, UHF et le gaz ionisé dans le tube provoquent un retour de l'énergie vers les émetteurs qui sont alors détruits.
  • Le tube à décharge doit être remplacé plusieurs fois.
  • Il y a de gros problèmes d'isolation électrique y compris avec la cage de Faraday.
  • Le gaz ionisé chauffe le tube en verre et les bobines magnétiques de confinement du gaz ionisé ne fonctionne pas correctement.

Cependant entre le 5 et le le M600 fonctionne et le Professeur Pautrizel peut entamer les expériences décrites dans la section sur les expérimentations. Les dimensions du M600 sont telles que presque 300 souris peuvent être traitées par le rayonnement simultanément !

Après une expérimentation par le Professeur Pautrizel entre le 5 et le , l'appareil est démonté pour corriger quelques anomalies techniques qui sont observées. L'appareil n'est jamais remonté.

La collaboration entre Leroy-Somer perdure quelques années de plus, avec des tentatives de construire un appareil plus petit que le M600 ; de fabriquer des générateurs d'ions négatifs en ionothérapie, pour avoir une rentrée d'argent. Mais c'est l'échec total.

La fin : La santé d'Antoine Priore est très précaire. Il est hospitalisé à plusieurs reprises à cause de ses problèmes diabétiques. De plus, lui et sa famille vivent dans un grand dénuement. Il n'a pas les moyens de payer ses factures d'électricité domestique.

C'est dans ce contexte qu'en , Paul Ribeau, ingénieur chez Leroy-Somer et responsable pour la construction du M600, lui envoie une proposition surprenante[21] : Il propose à Priore de prendre la direction d'une nouvelle société destinée à commercialiser les appareils Priore dans le monde entier. Il est prévu que cette société sera financée par les États au prorata de leur P.I.B. !!

Mme Priore n'ose pas montrer la lettre à son époux, par peur de le voir entrer dans une colère qui soit nuisible à sa santé.

Antoine Priore meurt le suit à un A.V.C.

Les sources des controverses

L’intransigeance d'Antoine Priore de « révéler son secret » provoque la suspicion chez ceux qui sont censés d'évaluer la portée de sa découverte. Cette réaction est renforcée par une rumeur propagée par le professeur Raymond Latarjet qui affirme qu'Antoine Priore remplace des souris malades par des souris saines dans les expériences[Gr 7], [Ba 2].

Parmi les détracteurs de Priore il y a une exception : le Professeur André Lwoff (Prix Nobel de médecine). En 1965-1967, ayant eu comme information les on dit que.. il est farouchement opposé à Antoine Priore[Ba 3]. Mais, après les travaux du Professeur Pautrizel, il demande à faire une expérience lui-même chez Priore. Il utilise le modèle de la trypanosomiase, qu'il communique à Priore et Pautrizel ; il injecte un marqueur biologique, qu'il communique uniquement à son collaborateur, S. Avraméas, qui suit le traitement à Floirac ; il marque les souris avec un produit légèrement radio-actif et il est le seul à le savoir. Quand les souris reviennent de Floirac guéries, les marqueurs biologique et radio-actif sont vérifiables. Cette expérience le transforme en ardent défenseur de Priore. Il est, en effet, le seul détracteur de Priore qui ait expérimenté l'appareil[Gr 8],[Ba 4].

Pratique illégale de la médecine

L'accusation de soigner des malades et de pratiquer illégalement la médecine est émise entre 1959 et 1965 pour dénoncer Antoine Priore comme un charlatan. La presse populaire l'utilise pour insinuer qu'Antoine Priore a comme premier motif l’appât de gain et un certain milieu médical l'utilise pour discréditer le travail expérimental fait par les Professeurs Rivière et Guérin.

Le traitement des malades du cancer par Antoine Priore s'arrête.

Antoine Priore soigne des malades du cancer sous le contrôle médical du Dr Maurice Fournier et du Dr Henri Dagréou. Le Dr Fournier tient informé le président de l'Ordre des Médecins de la Gironde et les soins sont prodigués gratuitement[22],[Gr 9].

La Mairie de Bordeaux

La Mairie de Bordeaux joue un rôle essentiel dans le soutien d'Antoine Priore[23]. Jacques Chaban-Delmas est élu Maire en 1947 et les anciens résistants occupent des places importantes dans toute l'administration de la ville. Les faits de résistance de Priore lui permettent d'être introduit dans ce cercle fermé.

Sans l'aide de Chaban-Delmas Antoine Priore n'aurait jamais pu faire le travail qu'il a fait, mais ce soutien a une contrepartie. Les pressions exercées par Chaban-Delmas en faveur d'Antoine Priore froissent les susceptibilités des administrateurs de la recherche scientifique et quand Antoine Priore ne joue pas le jeu vis-à-vis des conventions scientifiques, les sanctions tombent, les rumeurs sont alimentées, les « on dit que... » pullulent et les carrières des chercheurs ayant travaillés avec Antoine Priore sont compromises.

Commission de 1960

Une commission de médecins formée à la demande de Jacques Chaban-Delmas pour le conseiller sur les suites à donner aux demandes d'Antoine Priore pour des subventions se réunit pour la première fois en . Le cancérologue de la commission est le professeur Lachapèle. Leur avis est négatif, car Antoine Priore soigne déjà des malades du cancer clandestinement.

A la demande de Jacques Chaban-Delmas la commission se réunit une deuxième fois en , avec un nouveau membre, le Pr Courtial, cancérologue parisien (qui demande pourquoi Antoine Priore n'a pas présenté un dossier de travail clinique pour appuyer sa demande de subvention[24]) Les avis des deux cancérologues de la commission sont très négatifs et les autres membres s'inclinent.

Les professeurs Courtial et Lachapèle sont très insistants auprès de leurs collègues parisiens et devant les journalistes en février-mars 1965 lors de la présentation par le Professeur Courrier à l'Académie des sciences sur le fait que Priore est un charlatan qui traite des malades clandestinement.

Les brevets d'Antoine Priore

Le Priore dépose son premier brevet[25]. Le texte de ce brevet provoque le scepticisme.

Il faut garder à l'esprit qu'un brevet n'est ni un plan de construction, ni le mode d'emploi d'un appareil, mais un document destiné à protéger l'originalité d'un inventeur. Antoine Priore tente de se protéger contre des futurs concurrents en invoquant les idées glanées dans le livre de Charles Laville : Cancer dérangement électrique, avec des ajouts personnels, les détails techniques sont vagues et généraux, des termes techniques sont utilisés hors de leur contexte. etc. Le texte a été écrit par le Dr Berlureau sous la dictée d'Antoine Priore.

Le brevet est systématiquement lu par un scientifique ou une commission dont on demande l'avis sur le sérieux du travail d'Antoine Priore. Un expert, après lecture de ce document, même s'il est à priori sans opinion, devient, au mieux, sceptique ; un expert médical, qui sait déjà qu'Antoine Priore traite des malades du cancer, de méfiant, devient franchement hostile.

Tous les détracteurs de Priore évoquent le texte de ce brevet chaque fois qu'il est question d'évaluer le sérieux de son travail. Au lieu de le protéger ce brevet alimente les controverses et dessert Antoine Priore[Ba 5],[Ba 3].

Cependant, un deuxième brevet[26] est déposé par la société SERESO en 1966. Le texte, écrit par des ingénieurs de LEROY SOMER, est parfaitement conforme à un brevet technique typique. La structure et les composants de l'appareil sont clairement décrits. Ce qui n'est pas décrit, et c'est normal dans le texte d'un brevet, est comment utiliser l'appareil.

Leroy-Somer (1965-1967)

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Les ingénieurs de LEROY-SOMER, sous la direction de Paul Ribeau, montent rapidement un appareil, nommé le PR1. Malheureusement les consignes d'Antoine Priore ne sont pas totalement respectées par Ribeau et l'appareil ne donne pas les mêmes effets biologiques que l'appareil de Priore, mais seulement des effets très partiels.

Pour être viable la société SERESO doit vendre des appareils. Par un concours de circonstances, le Professeur Grabar, directeur de I.R.S.C. de Villejuif, malgré une très forte hostilité interne, est prêt à acheter un appareil Priore pour l’expérimenter et G. Chavanes est prêt à lui vendre l'appareil construit par ses ingénieurs.

Évidemment, l'idée de vendre un prétendu appareil Priore, qui ne donne pas les résultats de son appareil, pour être testé par ses pires détracteurs déplaît fortement à Antoine Priore et ses amis. Quand les professeurs Latarjet, Mathé etc. constateront que les observations de Rivière et Guérin ne sont pas reproductibles sur leur appareil, ce sera la fin des espoirs pour Antoine Priore. Ils empêchent la transaction.

Du côté de l'I.R.S.C., les professeurs Latarjet et Mathé pensent que le fait que Priore les empêche d'expérimenter son appareil est une preuve supplémentaire qu'il est un escroc. C'est à partir d'avril/ que Latarjet fait circuler la rumeur que Priore remplace des souris malades par des souris saines.

Les « souris anglaises »

Entre janvier et des chercheurs du Chester Beatty Institute de Londres travaillent chez Antoine Priore. Ils étudient l'effet du rayonnement émis par l'appareil sur plusieurs types de cancers expérimentaux et sur la croissance de cultures cellulaires. Vers le milieu du mois de mars, une rumeur se répand dans les milieux de la recherche médicale parisienne : Les expériences des Anglais chez Priore sont truquées ; Priore substitue des souris malades par des souris saines ; les Anglais ont la preuve...[Ba 6]

Cette rumeur, initiée et entretenue pendant plus de vingt ans par le professeur Raymond Latarjet, a eu un effet très néfaste pour Antoine Priore et ses défenseurs. Vu le poids du professeur Latarjet dans les instances décisionnaires de la recherche médicale, la rumeur a été reprise par des journalistes, des collègues chercheurs et des administrateurs de la recherche française, sans sourciller.

Dans une réunion officielle à la DGRST le [27], qui a comme objet de décider les suites à donner aux expérimentations à Bordeaux, Latarjet affirme avoir reçu une lettre d'un certain P.C. Koller, collègue du Pr Ambrose au Chester Beatty Institure, accusant Priore (et indirectement Pautrizel, présent à la réunion) de substitution de souris. Latarjet refuse de montrer la lettre aux participants ou de la joindre au CR de la réunion (Il ne montra jamais la lettre à quiconque).

En même temps (le ), le Professeur Ambrose demande[28] à Antoine Priore si un collègue, le professeur Koller, peut aussi faire des expériences de nature immunologiques semblables à celles faites par Pautrizel ! La réponse de Priore et de Pautrizel est évidemment un refus de collaborer dans un climat de méfiance[29]. C'est la fin de la collaboration officielle de la Chester Beatty Institute avec Antoine Priore. Par contre, les relations amicales entre Pautrizel et Ambrose restent, jusqu'à la mort de ce dernier en 1982.

En 1969 le nouvel appareil de Priore est terminé. Pour éviter la possibilité d'une propagation de rumeur de substitution d'animaux dans ses travaux, le Professeur Courrier conseil le Professeur Pautrizel d'organiser l'expérimentation de base (c'est-à-dire l'infestation des souris avec 20 000 trypanosomes, puis traitement chez Priore, 6 heures par jour pendant 5 jours) sous un très strict contrôle.

Les travaux de la commission n'ont jamais été mis en question et aucun détracteur d'Antoine Priore n'a mis en doute la réalité de l'ensemble des observations reportées par le Professeur Pautrizel et ses collègues dans la période 1966-1977. Dans les attaques contre Antoine Priore ces observations sont simplement ignorées ou seulement mentionnés brièvement.

La DRME et la DGRST (1970-1972)

A la fin de 1966, en plein conflit avec la SERESO, l'appareil d'Antoine Priore tombe irrémédiablement en panne. Le Professeur Pautrizel, convaincu de l'importance des effets biologiques du rayonnement émis, s'engage à trouver des fonds auprès de : l'OMS, FRMF, l'université et de dons privés pour la construction d'un nouvel appareil. Cet appareil, construit par Antoine Priore et son équipe fidèle est terminé en 1968 et fonctionne jusqu'en 1980.

Avec un appareil relativement fiable et des résultats biologiques spectaculaires Pautrizel demande une subvention auprès de la DRME (Direction des Recherches, Moyens et Essais), un organisme de recherche militaire[30]. Une subvention est accordée[31] à Pautrizel. Les physiciens du CNRS, Berteaud et Bottreau demandent également une subvention[32] pour procéder à la caractérisation du rayonnement de l'appareil et qui est accordé en [33].

A la suite de ces travaux en 1971 il est évident qu'il faut construire un nouvel appareil avec des paramètres électromagnétiques variables pour permettre l’optimisation des effets biologiques et de bien cerner l'influences des différents paramètres. Le coût d'un tel appareil est estimé à 4 000 000 F. La DRME ne dispose pas d'une tel somme et le financement doit passer sous l'égide de la DGRST (Délégation générale à la recherche scientifique et technique).

A la DGRST le souvenir du fiasco de la SERESO est toujours vif et c'est seulement sous une forte pression de Jacques Chaban-Delmas, Premier Ministre, qu'elle accorde une subvention de 3 500 000 F.

Aucune des obligations contractuelles de la société Leroy-Somer envers la DGRST n'est honorée.

Entre le et le la DGRST débourse la somme de 2 480 000 F à la société Leroy-Somer (SERAP) et le , H. Curien, délégué général, met fin au contrat et refuse, avec agacement, de verser le solde de 1 029 000 F[44].

La pression exercée par Jacques Chaban-Delmas produit une profonde malaise au sein des administrateurs de la DGRST, mais le fait d'attribuer la subvention à l'université l’atténue. Car c'est la chance de mettre au clair la question de la réalité ou non de « l'effet Priore ». Dans le milieu de la recherche médicale parisienne c'est un tollé. Et quand la subvention est finalement attribuée à une société privée pour construire l'appareil au domicile d'Antoine Priore, on crie au scandale et détournement de l'argent public[45].

Le monde politique s'en mêle

Devant l'échec de la société LEROY-SOMER et la SERAP, le Professeur Pautrizel et ses amis tentent de relancer la possibilité de financer les recherches sur le rayonnement Priore par un appel au Président Valéry Giscard-d'Estaing[46]. En , le Professeur Pautrizel et le Dr J-P. Daulouède sont reçus à l'Elysée par l'amiral P. Emeury, (conseiller scientifique du Président et ancien commandant de la Force océanique stratégique)[47] et ils donnent des compléments d'information (historique, marche à suivre etc[48]).

Après avoir étudié le dossier, l'amiral Emeury préconise que la C.R.E.S.S.A. (Centre de Recherches et d'Études du Service de Santé des Armées) construise et teste, selon un protocole établi par l'Académie des sciences, un appareil Priore[Gr 10]. Le l'Académie des sciences prend connaissance officiellement de la demande de la Présidence de a République. Le la commission est formée. En avril la presse en parle[49].

Le , après les élections, François Mitterrand devient Président de la République et l'amiral Emeury quitte ses fonctions en laissant pour instruction à son successeur que le dossier Priore et la C.R.E.S.S.A. est important. Le dossier est transféré au nouveau Ministre de la Recherche, Jean-Pierre Chevenement, qui, au lieu de suivre la procédure préconisée par l'amiral Emeury, demande à l'Académie des sciences de lui conseiller sur l'opportunité de financer la construction d'un appareil Priore. La commission ne se réunit jamais ! Les professeurs Jean Bernard et Raymond Latarjet s’emparent du dossier et écrivent un rapport pour le Ministre :

Rapport Bernard - Latarjet[50] : Ce rapport, écrit en par les deux plus importants détracteurs d'Antoine Priore sonne le glas de tous ses espoirs.

Une lecture attentive du rapport révèle de nombreuses affirmations fausses et insinuations sans fondement[51]. En particulier le brevet de 1962 et la rumeur de substitution d'animaux en 1966 sont mis en exergue.

Cependant, les auteurs, page 23, écrivent :

« Les effets de la machine, s'ils sont exacts (et nous pensons qu'ils le sont), pourraient être dus à une faible composante d'ondes de basses fréquences dans l'ensemble des signaux qui sortent de l'appareil. »

, suivi par la Conclusion :

«  La commission désignée par l'Académie des sciences ne peut pas conseiller à M. le Ministre d’État chargé de la Recherche et de la technologie de poursuivre le soutien financier de cette affaire. »

En clair, les phénomènes observés par les biologistes sont probablement réels, mais la porte est fermée pour la subvention des recherches. L'affirmation que ces phénomènes sont les conséquences des effets de quelques champs électromagnétiques simples est erronée, car l'expérience de base du Professeur Pautrizel avec l'infestation d'une souris avec des trypanosomes, n'a jamais pu être reproduite autrement que par un appareil Priore.

Le rapport, écrit, mais non-signé, par deux sommités de la recherche médicale est souvent cité par des journalistes et commissions scientifiques pour rejeter les travaux d'Antoine Priore[Gr 11].

L'après-Priore

Dans les années qui ont suivi le décès d'Antoine Priore, la polémique est reprise périodiquement par des journalistes de la presse pseudo-médicale et scientifique. Comme du vivant d'Antoine Priore, on trouve la gamme d'opinions, allant de : découverte majeure, mais « étouffée » à « charlatan » en passant par « paranoïaque de bonne foi ». Une sélection de ces ouvrages, par ordre chronologique :

  • En 1984 plusieurs journalistes : Journal télévisé de T.F.1 du  ; J-F. Augereau, Le Monde du  ; M-F. de Pange, Le Quotidien du médecin, le  ; C. Escoffier-Lambiotte, Le Monde, affirment qu'Antoine Priore était un escroc et lient son nom avec l'Affaire des Avions renifleurs qui vient d'éclater[Gr 12].
  • Le  : Michel Polac, « Droit de réponse » sur T.F.1. : discussion entre MM. J-P. Bader, A-J. Berteaud, H. Gossot, C. Jasmin, B. Pierquin et R. Buvet et projection du flm réalisé par Anne Hoang et l'équipe de « Contre Enquête ».
  • Gerald Messadié, Grandes découvertes de la science, Paris, Bordas, , 255 p. (ISBN 9782040163587)
  • S. Schraub, La magie et la raison, Médecines parallèles, psychisme et cancer, Calman-Lévy, (ISBN 2-7021-1554-3), p. 198
  • P. Darmon, Les cellules folles, l'homme face au cancer de l'Antiquité à nos jours, Plon, (ISBN 2-259-02532-3), p.442-444
  • (en) C. Bird, « The case of Antoine Priore: A scandal in the politics od science », Explore !, (lire en ligne)
  • Michel de Pracontal, L'imposture scientifique en dix leçons, Paris, Éditions La Découverte, coll. « Science et société », , 332 p. (ISBN 2707132934), p. 65-72
  • Pierre Rossion et Henri-Pierre Penel, « Qui se souvient de la machine de Prioré ? », Science & Vie, no 1008, , p. 91
  • Pierre Rossion et Henri-Pierre Penel, « A-t-on retrouvé l'onde qui soigne le cancer ? », Science & Vie, no 1011, , p. 66-74
  • Pryska Ducoeurjoly, « Faut-il réhabiliter Priore ? », Nexus, vol. 69, , p. 54-59 (lire en ligne)

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre Rossion, « L'histoire la plus troublante de la science moderne : La machine de Prioré », Science & Vie, no 643, , p. 53-59 (lire en ligne). 
  • Jean-Pierre Bader, Le cas Priore : Prix Nobel ou imposture ?, J.C. Lattès, , 223 p. 
  1. page 92-93
  2. pages 49-52
  3. page 58
  4. pages 64-65 et 87
  5. pages 35-36
  6. pages 50-51
  • Jean-Michel Graille, Dossier Priore : une nouvelle affaire Pasteur ?, Paris, Denoël, , 307 p. (ISBN 978-2-207-23002-2). 
  1. pages 62-74
  2. pages 47-60
  3. pages 131-144.
  4. pages 269-272
  5. pages 91-99
  6. pages 100-108
  7. pages 145-158
  8. pages 200-202
  9. pages 3é-35
  10. pages 275-277
  11. pages 275-277 et 286-305
  12. pages 15-16
  • Jean-Pierre Lentin, Ces ondes qui soignent, ces ondes qui tuent, Paris, Albin Michel, coll. « Espaces libres », , 340 p. (ISBN 978-2-226-12696-2)
  • Pierre Lance, Savants maudits, chercheurs exclus, Paris, Guy Tredaniel, (ISBN 978-2-84445-457-7)

Notes

  1. Dans la préface de son livre Essentials of Medical Electricity le Pr Morton écrit : En ce qui concerne les maladies pour lesquelles on utilise l'électrothérapie, il y a certains pour lesquels il procure une guérison ou au moins un allègement des symptômes ou d'autres méthodes ont échoué, ou d'autres méthodes sont plus lentes ou moins efficaces. Il y a d'autres maladies, incurables par toute thérapeutique connue, pour lesquelles l'électrothérapie est parfois prescrite, des cas qui sombrent lentement, comme des bateaux à la dérive, vers le département d'électrothérapie, au cas où le malade puisse, peut-être, bénéficier des soins.
  2. Yves Badie était employé par l'entreprise Claude Pazérissot dont le siège était à Paris, et fabriquait des enseignes lumineuses de 1947 à 1967. De par sa profession, il connaissait bien les techniques du vide, d'allumage des plasmas, des mélanges des gaz rares (le néon donne une couleur rouge mais, si on ajoute un peu de mercure, la couleur vire au violet. L'argon donne une couleur bleue, etc.), l'utilisation des hautes tensions aux extrémités des tubes luminescents (15 kV avec une très faible intensité) et connaissait très bien les électro-stimulateurs de Tesla.
  3. Parasite dont une des variétés, le Trypanosoma brucei est responsable de la maladie du sommeil chez l'homme.
  4. Greffe dans laquelle le donneur du greffon appartient à la même espèce que le receveur.
  5. Professeur Courty était Président régional de l'Ordre des Médecins.

Références

  1. Voir l'image de l'attestation en marge
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    « Un ingénieur bordelais apporte sa contribution à la lutte contre le cancer », Courrier Français, (lire en ligne)
    « M. Prioré s'inspire d'une théorie personnelle pour l'aider à la lutte contre le cancer », Sud-Ouest, (lire en ligne).
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  47. R. Pautrizel, « Journal: janvier 1981 », sur Archives de l'Affaire Priore
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    R. Pautrizel, « Document pour Amiral Emeury (a) », sur Archives de l'Affaire Priore
    R. Pautrizel, « Document pour Amiral Emeury (b) », sur Archives de l'Affaire Priore
    R. Pautrizel, « Document pour Amiral Emeury (c) », sur Archives de l'Affaire Priore
  49. J-M. Graille, « Affaire Priore : L'armée tranchera », Sud-Ouest, (lire en ligne)
    « Après 15 ans : Un traitement du cancer pris au sérieux », Le Soir, (lire en ligne)
    etc.
  50. J. Bernard et R. Latarjet, « Le problème Priore (1960-1981) : Rapport de la Commission de l'Académie des Sciences à Monsieur le Ministre d’État chargé de la Recherche et de la technologie - 22 mars 1982 », sur Archives de l'Affaire Priore
  51. W. Ellison et R. Duplessix, « Analyse du rapport du Pr. J. BERNARD et du Pr. R. LATARJET sur l’Affaire PRIORE », sur Archives de l'Affaire Priore

Annexes

Articles connexes

Liens externes


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