Antoine Duhamel

Antoine Duhamel, né le à Valmondois dans le département de Seine-et-Oise (actuel Val-d'Oise) et mort dans la même ville le [1], est un compositeur français, principalement connu pour ses musiques de film.

Pour les articles homonymes, voir Duhamel.

Biographie

Antoine Duhamel est le fils de l'écrivain Georges Duhamel et de l'actrice de théâtre Blanche Albane. De 1944 à 1945, il fait ses études musicales, notamment auprès d'Olivier Messiaen au Conservatoire national de musique et de déclamation à Paris et surtout de René Leibowitz. Parallèlement, il fait des études à la Sorbonne en psychologie, musicologie et autres disciplines.

Avec plus de soixante partitions écrites pour le cinéma, Antoine Duhamel est devenu un compositeur important de musique de films notamment de Jean-Luc Godard, François Truffaut, Jean-Daniel Pollet et Bertrand Tavernier. Mais sa réussite dans ce genre artistique populaire a eu tendance à masquer le musicien « sérieux » qu'il déclare être, car selon lui « un compositeur pour le cinéma doit d'abord être un compositeur tout court ». Il l'a prouvé en composant dans divers styles et également pour Frida Boccara, dont le timbre de voix l'avait particulièrement touché. Cette dernière avait remporté le grand prix Eurovision de la chanson en 1969 en représentant la France.

En 1980, il fonde l'École nationale de musique de Villeurbanne, aujourd’hui très réputée et considérée comme une alternative sérieuse au conservatoire de Lyon.

À l'occasion de l'hommage qui lui était rendu le , Antoine Duhamel fait don à la Cinémathèque française d'un fonds de quatre partitions : Pierrot le fou et Week-end de Jean-Luc Godard, Ridicule de Patrice Leconte et L'Homme du large de Marcel L'Herbier, pour lequel il composa un essai symphonique en 1983[2].

Des jeunes cinéastes, notamment américains, lui vouent aujourd’hui un véritable culte. Noah Baumbach (dans Frances Ha) ou Wes Anderson ont plusieurs fois utilisé dans leurs films des extraits de ses compositions pour le cinéma. Dans le tout dernier film de Noah Baumbach, While We’re Young, on entend le célèbre concerto pour mandoline de Vivaldi, mais dans la version que Duhamel avait dirigée pour La mariée était en noir de Truffaut[3].

Œuvre

Filmographie partielle

Antoine Duhamel donnant des partitions musicales à la Cinémathèque française pour l'ouverture de la rétrospective Mai 68 le .

Œuvres concertantes et symphoniques

  • Humoresque pour orchestre
  • Animus-anima pour orchestre
  • Territoires pour orchestre à cordes
  • Le tombeau de Philippe d'Orléans pour 12 cordes
  • Valse d'hiver pour orchestre
  • Concerto pour piano et orchestre
  • Diamètres pour orgue, orchestre à cordes et piano
  • Sérénade à la quinte pour violon, violoncelle et orchestre
  • Ballade pour vibraphone et orchestre
  • Lamento mémoire pour alto et orchestre
  • Carmenmania, ballet pour orchestre
  • L'homme du large, essai symphonique pour orchestre
  • Intolérance, suite symphonique pour orchestre
  • Pierrot le fou, 4 pièces pour 2 flûtes, clarinette, piano et orchestre à cordes
  • Week-end, Suite pour 2 clarinettes, clarinettes basse, harpe et orchestre à cordes
  • Symphonie Death watch pour voix, guitare, orchestre à cordes, piano et timbales
  • Antoine Doinel, Suite symphonique pour orchestre
  • Variations sur l'opus XIX no 6 de Schönberg pour piano
  • 2 Sonate pour violon et piano
  • Impromptu pour piano
  • Fantaisie pour orgue
  • Quatuor à cordes; Méditerranée pour flute, violoncelle et piano
  • Silence de la nuit pour clarinette et piano
  • Madrigal à quatre pour quatuor à cordes
  • Hommage à Mingus pour 5 saxophones
  • Horace pacifié pour quatuor avec piano
  • Petite suite de Noël pour piano
  • Ouverture à la française pour piano
  • L'impossible chanson des matelots pour voix et quatuor à cordes
  • Les cinq si pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson
  • Pénélope, prélude pour piano; Sainte Elizabeth pour flute et piano
  • Saint Georges aux Balkans pour violon
  • Fantaisie à David pour guitare
  • O my Lord pour 3 flûtes
  • Prélude et fugue pour trompette et orgue
  • Dialogue des anges pour 4 tubas
  • Cahier pour clavecin
  • Sonate pour violoncelle et piano
  • Divertissement à la bulgare pour clarinette et marimba
  • Sonate pour 3 vibraphones glockenspiel, xylophone et 2 marimbas
  • Contrebasse oblige pour contrebasse violon et piano
  • 24 Images de mon cinéma pour voix et 7 instruments
  • Hans hartung pour flûte, violoncelle, percussion, piano et harmonium
  • Vira cocha pour flûte, clarinette, mandoline et violoncelle
  • Liberté de la nuit pour quintette avec clarinette
  • Madame Sourdis pour quintette avec clarinette
  • Les tangos de l'acrobate pour bandonéon, piano, orchestre à cordes et contrebasse

Opéras

  • Vie et aventures de Salavin pour traverso, quatuor baroque et piano ; Gala de cirque, opéra-ballet
  • Lundi, monsieur vous serez riche
  • L'opéra des oiseaux
  • Ubu à l'opéra
  • Gambara
  • Le sauvage, opéra d'après Moussorgski
  • Penthée (extraits de l'opéra Penthée, de Philippe d'Orléans, utilisés dans la bande son du film Que la fête commence).
  • Les travaux d'Hercule
  • Le transsibérien
  • Le scieur de long
  • Quatre-vingt treize
  • Les aventures de Sinbad le marin

Musique religieuse ou d'inspiration religieuse

Requiem d'Antoine Duhamel sur un texte de Jean Cocteau, mise en scène et scénographie de Arnold Pasquier. Avec Ronan Nédélec, Maria Donata D'Urso, Gérald Kurdian, Léandre Bernard-Brunel. (2007)

Divers

  • Music to hear, petite cantate pour 3 voix, récitant, flûte, harpe et trio à cordes
  • Villeurbanne, symphonie
  • 3 Fables de notre jardin pour récitant, 3 voix, chœur et 10 instruments
  • Cinq sens et non-sens pour chœur et orchestre
  • Dixit farouche pour 6 voix, chœur et orchestre
  • 4 Mélodies de Paul Éluard pour voix et orchestre
  • Nel giro pour voix et orchestre
  • Le jardin de Daubigny pour voix et vents
  • Que neige dit, air pour voix et orchestre
  • U kraly, air russe pour voix et orchestre
  • Annie pour chœur
  • Intermède pour chœur
  • L'ours pour voix et piano
  • Rhénanes d'automne, 8 Mélodies pour voix et piano
  • Les colchiques pour voix et piano
  • L'été 14, 4 Élégies pour voix et piano
  • Révérence parlée, 7 Mélodies pour voix et piano
  • Or ces eaux calmes, air pour voix, alto et piano
  • Lectures de Michaux, 7 poèmes pour voix, piano, clarinette, percussion et contrebasse
  • Motets à boire pour 4 voix et luth

Distinctions

Notes et références

  1. sur le monde.fr, 11 septembre 2014
  2. Site de Bifi
  3. Jean-Baptiste Morain, « Mort d’Antoine Duhamel (1925-2014) », sur lesinrocks.com, .

Annexes

Bibliographie

En 2007, à l'occasion de l'hommage rendu par la Cinémathèque Française à Antoine Duhamel, les éditions Textuel publient Conversations avec Antoine Duhamel, livre d'entretiens avec Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique au cinéma. Le livre comprend en annexe les témoignages de trois cinéastes : Bertrand Tavernier, Patrice Leconte et, plus surprenant, Olivier Assayas, dont la collaboration avec le compositeur sur Les Destinées sentimentales avait été un rendez-vous manqué.

Documentaire

Liens externes

  • Portail du cinéma français
  • Portail de la musique classique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.