André Paillot

André Paillot, né André Louis Paillot, le [1] à Bois-de-Gand et mort le [1] à Saint-Genis-Laval, est un entomologiste français.

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Biographie

André Paillot passa son enfance dans un village proche de la forêt de la Joux (Lemuy). Dans cette nature sauvage et fière, il développe ses qualités maîtresses : le don de l'observation et l'amour de la science.

Devenu instituteur, comme son père, puis chargé de cours à l'École Supérieure de Mouchard, dans le Jura, il vient, en 1907, à la Faculté des Sciences de Besançon. Il y achève sa licence ès sciences en 1910, avec, en plus, le certificat de chimie générale. Puis il commence un diplôme d'études supérieures.

À ce moment, un événement décide de son avenir, le Ministère de l'Agriculture, organisant une mission de recherches sur l'Eudemis et la Cochylis, Louis-Eugène Bouvier, Professeur d'Entomologie au Muséum, lui demande sa participation. Celui-ci accepte avec d'autant plus de plaisir que la recherche l'attire plus que l'enseignement. Après un stage chez Paul Marchal, l'illustre Directeur de la Station Entomologique de Paris, il organise un laboratoire de recherches à Beaune, en 1911. Les résultats de ses observations sur la Cochylis et l'Eudemis, en Bourgogne, parus dans les Annales des Epiphyties, en 1913, sont sa première publication.

Contre les vers de la grappe, il utilise des champignons entomophytes du genre Spicaria farinosa. Ce moyen de lutte se montre inefficace, mais, encouragé par Marchal, il y voit un champ de recherches extraordinaire. On n'obtiendrait, pense-t-il, aucun résultat, ni avec les entomophytes, ni avec les microbes, si l'on ne connaissait à fond les phénomènes pathologiques qu'ils entraînent ; c'est de là que partent ses recherches sur l'infection des insectes.

Chaque hiver, il revient travailler à Paris. Avec les Professeurs Mesnil et Borrel, il commence à l'Institut Pasteur, en 1912, ses études sur les maladies des insectes, les affections bactériennes et les maladies à protozoaires. Dès 1913, il donne à l'Académie des Sciences sa première note sur des coccobacilles, parasites d'insectes. Il se passionne pour ces recherches, auxquelles son nom reste lié de façon impérissable.

Enfin, avec Marchal qui l'aide et le guide, il apprend l'entomologie appliquée et les disciplines voisines. Il acquiert sa formation scientifique et développe son esprit critique. Il travaille en compagnie de Vayssière, professeur à l'Institut Colonial, et de Vuillet, qui devait tomber au Champ d'Honneur dès le début de la guerre de 1914. À cette époque, Paillot publie une note sur la mouche du chou et la mouche de l'Oignon, dans la Revue de Zoologie Agricole de Bordeaux.

La guerre survient. Il part au front comme sergent. Soldat courageux, il y gagne la Croix de Guerre, mais le , il est grièvement blessé dans la forêt d'Apremont.

Son destin scientifique était pourtant écrit. Hospitalisé à Lyon, au début de 1915, il est admis au Laboratoire militaire du Professeur Jules Courmont, où il travaille comme bactériologiste. Réformé, il est nommé, en 1915, Directeur de la station entomologique de Saint-Genis-Laval, près de Lyon. Dès lors, chaque année, ce travailleur infatigable publie, principalement dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences ou de la Société de Biologie, les résultats de ses recherches, presque toutes inédites et nouvelles. On doit ainsi près de deux cents publications à son extraordinaire fécondité.

Docteur ès sciences en 1923, il partage son temps entre l'Entomologie appliquée et la Pathologie des insectes. Dans la nouvelle Faculté de Médecine de Lyon, une salle lui sera spécialement réservée dans le Service d'Histologie du professeur Policard. Là, en compagnie du Docteur Noël, il met au point la plus grande partie de ses dernières études histophysiologiques. Puis il fait des synthèses de ses immenses connaissances.

En 1928, il publie un traité des maladies du ver à soie, qu'il complète en 1930 par un deuxième volume. En 1931, il donne le premier ouvrage moderne sur les insectes nuisibles des vergers et de la vigne : il y met au point des traitements et des méthodes qui ont été, depuis, largement vulgarisés.

En 1933, paraît son livre sur l'infection chez les insectes, qui révise les connaissances acquises jusque-là et qu'il a enrichies considérablement. Sa renommée grandit et son œuvre reçoit des récompenses.

Il est Lauréat de l'Institut (prix Fourat de l'Académie des Sciences, 1923), de la Société Entomologique de France (prix Constant, 1927) de la Société de Zoologie Agricole (prix Porter, 1929), tandis que là Société d'Encouragement à l'Industrie nationale lui attribue une médaille d'or.

En 1930, il est chevalier de la Légion d'honneur. En 1933, il est nommé membre correspondant de l'Académie d'Agriculture et, en 1935, il reçoit le prix Frémont de l'Académie des Sciences. En 1936, il est nommé Directeur du laboratoire de Pathologie des Invertébrés créé à la Faculté de Médecine de Lyon par l'École des Hautes Études.

La guerre de 1939 n'arrête pas son infatigable labeur, ni l'invasion et l'occupation. Dans cette ville de Lyon, où pendant toute la guerre la flamme de la Résistance brûle avec intensité, Paillot reste un ardent patriote. Il devait être durement atteint lorsque sa fille (Jacqueline Paillot dite Jeannette du service Périclès - maquis de l'Ain et du Haut-Jura) est déportée (à Ravensbruck puis à Zwodau, camp situé en Tchécoslovaquie mais dépendant administrativement de Ravensbruck) . Elle a la chance d'en revenir.

André Paillot meurt lors du Noël 1944, peu après la Libération.

Publications

Il obtient son titre de docteur ès sciences naturelles avec une thèse intitulée Les Maladies bactériennes des insectes, utilisation en agriculture des bactéries entomophytes. Il fait paraître :

  • Les Maladies du ver à soie : grasserie et dysenteries, éditions du Service photographique de l'Université, Lyon, 1928.
  • Traité des maladies du ver à soie, G. Doin, Paris, 1930.
  • Les Insectes nuisibles des vergers et de la vigne, G. Doin, Paris, 1931.
  • L'Infection chez les insectes : immunité et symbiose, imprimerie de G. Patissier, Trévoux, 1933.
  • L'Abeille, anatomie, maladies, ennemis, Éditions de Trévoux, 1949.
  • Les microorganismes parasites des insectes, leur emploi en agriculture, Annales du Service des Epiphyties, tome 2, 1915, p. 188-232.

Bibliographie

  • Johannes A. Jehle, André Paillot (1885–1944): His work lives on, Journal of Invertebrate Pathology, vol. 101, no 3, , p. 162-168. (Sommaire Lire en ligne)
  • L'Illustration du (article non signé) pages 459-463, Hôpital de vers à soie et d'abeilles[2].

Notes et références

  1. André Paillot, sur Liste des membres depuis la création de l'Académie des sciences
  2. Extrait (début de l'article : « Un décret du 18 janvier 1941 investissait le Centre d’Entomologie appliquée de Saint-Genis-Laval de nouveaux pouvoirs : il établissait à Lyon et pour toute la région du Sud-Est un Institut Pasteur, institut unique en France, dont les travaux entomologiques étaient particulièrement orientés sur l’étude des maladies du ver à soie et des abeilles. Cette qualité d’Institut Pasteur n’apparaît nullement comme la seule marque d’une distinction honorifique : l’activité que dépense sans compter son directeur, M. le professeur Paillot, continue et complète les examens qu’avait entrepris le grand savant dans cette matière. On verra combien les résultats acquis par Pasteur ont été mis en lumière et quelquefois abrogés à juste titre par les chercheurs de Saint-Genis-Laval. (…) »

Liens externes

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