Anatole de Montesquiou-Fezensac

Ambroise Anatole Augustin de Montesquiou-Fézensac, baron de l'Empire (1810) puis comte d'Empire au décès de son père en 1832[1],[2], est un général et un homme politique français, né le à Paris et décédé le au château de Courtanvaux, à Bessé-sur-Braye (Sarthe).

Pour les autres membres de la famille, voir Famille de Montesquiou.

Biographie

Il appartient à la famille de Montesquiou-Fézensac : il est le fils de Pierre de Montesquiou-Fezensac, et le frère aîné d'Alfred-Félix.

Anatole de Montesquiou entre dans les rangs de l'armée comme simple soldat à l'époque la plus brillante de l'Empire français, en 1806, deux ans avant d'être appelé par la conscription ; les grandes campagnes qui suivent lui fournissent bientôt l'occasion de se signaler ; c'est sur les champs de bataille qu'il conquiert ses grades. Décoré à la bataille d'Essling, il combat à Wagram auprès de l'Empereur qui l'a déjà attaché à sa personne comme officier d'ordonnance ; il prend part aux campagnes de Russie en 1812, et d'Allemagne en 1813. Dans ses mémoires, il décrit comment Napoléon prit appuis sur son épaule pour observer Moscou qui brûlait. Sa conduite à la bataille de Hanau lui mérite le grade de colonel ; il est bientôt nommé aide-de-camp de l'Empereur. Dans la campagne de 1814, il se trouve aux combats les plus importants et a l'honneur de s'emparer d'un drapeau ennemi.

Napoléon Ier a confié à sa mère, la comtesse de Montesquiou (née Le Tellier de Courtanvaux de Montmirail), l'éducation du roi de Rome.

Après l'abdication de l'Empereur, Montesquiou, resté fidèle à la fortune de son souverain, sollicite la faveur de le suivre à l'île d'Elbe ; n'ayant pu l'obtenir, il se retire à Vienne. Ce dévouement le fait porter sur la liste des proscrits ; son parent, l'abbé de Montesquiou, qui a été ministre de Louis XVIII pendant la première Restauration, parvint, par ses démarches, à obtenir sa radiation.

Montesquiou peut alors rentrer en France et se livre à l'étude des arts et des belles-lettres. Nommé, aide de camp du duc d'Orléans en 1816, puis chevalier d'honneur de la duchesse d'Orléans en 1823, il est constamment honoré de la confiance de cette famille. Le roi Louis-Philippe Ier, lors de son avènement au trône en 1830, le choisit pour aller faire reconnaître le nouveau gouvernement auprès des cours de Rome et de Naples ; cette mission, remplie avec beaucoup de zèle et d'habileté, est suivie du plus heureux succès. Le , il est promu au grade de maréchal de camp.

Anatole de Montesquiou est bientôt appelé par la confiance de ses concitoyens à la Chambre élective ; élu député de la Sarthe en 1834, 1837, 1839, il se place au nombre des défenseurs les plus zélés de la monarchie fondée en 1830 ; lorsque le roi l'élève à la pairie en 1841, son fils, le comte Napoléon de Montesquiou-Fézensac, a l'honneur de le remplacer à la Chambre des députés.

Anatole de Montesquiou consacre les loisirs que lui laissent les affaires publiques aux beaux-arts, à la poésie. Il publie, en 1845, une traduction en vers de toutes les poésies italiennes et de beaucoup de poésies latines de Pétrarque ; cette œuvre, fruit de longues années de persévérance, est accueillie à l'époque par le plus légitime succès.

Il est mis d'office à la retraite, comme général de brigade, le , suit Louis-Philippe en exil et ne rentre en France qu'après la mort de ce dernier.

Il publie également deux volumes de poésies intitulés Chants divers. Dans le cadre le plus varié il réunit tous les genres : des odes, des morceaux épiques, des contes, des élégies, des chansons ; il y célèbre les magnificences de l'Empire, les gigantesques combats auxquels il prit part, il raconte dans un langage vraiment inspiré les effroyables désastres de la Russie, les scènes de douleur et d'angoisse dont il fut témoin.

De 1864 à 1869, il dirigea la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M.), devenue depuis 1940 la Croix-Rouge française.

En 1858 et 1870, il est candidat à l'Académie française[3].

Décorations

Anatole de Montesquiou-Fézensac a été décoré de l'ordre du Mérite militaire de Bavière en 1809, de l'ordre impérial de Léopold en 1810, créé baron de l'Empire en 1810 et grand officier de la Légion d'honneur en 1831. La reine d'Espagne le nomma en 1847 grand d’Espagne et lui conféra le titre de marquis[4].

Descendance

Anatole de Montesquiou épouse sa cousine Elodie de Montesquiou, fille de Henri de Montesquiou. Le couple a trois fils, tous avec postérité : Napoléon-Anatole (1810-1872), député ; Thierry-Anatole (1824-1864), père du célèbre dandy et poète Robert ; Wladimir-Anatole (1830-1887), propriétaire du château de Bourron[5].

Œuvres

Notes et références

  1. Albert Révérend, Armorial du premier empire; titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier, t. 3, Annuaire de la noblesse, (lire en ligne), p. 269
  2. Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, vol. 8, (lire en ligne), p. 20
  3. Lettres à l'Académie française (préf. Hélène Carrère d'Encausse, éd. Christophe Carlier), Paris, Les Arènes, , 232 p. (ISBN 978-2-35204-102-3), p. 69-72.
  4. Fortuné Legeay, Nécrologie et bibliographie contemporaines de la Sarthe 1844-1880, Leguicheux-Gallienne, (lire en ligne), p. 302
  5. Cet article indiquait : [Le couple a trois fils, et une fille, ancêtre d'Anne-Aymone Giscard d'Estaing, « Première dame de France » entre 1974 et 1981. Cette dernière explique d'ailleurs que ce sont les écrits de son ancêtre qui ont inspiré Valéry Giscard d'Estaing pour son roman Le retour de la Grande Armée (2010) ; Référence : Georges Valance, VGE, une vie, Flammarion, 2011]. Mais en fait, Madame Giscard d'Estaing a pour ancêtre Marie-Madeleine/Françoise Zilia de Montesquiou-Fezensac (1818-1886 ; grand-mère maternelle de Paul-Marie-Joseph Sauvage de Brantes (1864-1950), lui-même grand-père paternel d'Anne-Aymone ; et Marie-Madeleine/Françoise Zilia était la fille d'Alfred-Félix de Montesquiou-Fezensac (1794-1847), fils d'Anne-Pierre-Elisabeth (1764-1834) et frère de notre comte Anatole). En revanche, ce sont bien la vie et l'œuvre d'Anatole qui ont pu inspirer l'ancien président de la République.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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