Amstrad CPC

L'Amstrad CPC est un ordinateur personnel 8 bits produit par Amstrad dans les années 1980. CPC est le sigle de Colour Personal Computer, « ordinateur personnel couleur », même si une version dotée d'un moniteur monochrome était disponible.

Pour les articles homonymes, voir CPC.

L'Amstrad CPC s'est vendu à environ trois millions d'exemplaires dans le monde, dont environ un million en France[1].

Historique

Ce projet a débuté en 1983. Amstrad, société britannique produisant du matériel hifi dirigée par Alan Michael Sugar (souvent abrégé en « AMS »), est à la recherche d'un nouveau créneau. AMS voit une place vacante dans le marché de la micro-informatique de l'époque : jusque-là, en effet, elle s'adressait avant tout à des hobbyistes, passionnés ou susceptibles de le devenir (d'où des ordinateurs peu chers, mais en kit ou avec trop de branchements à réaliser pour le grand public, ou des appareils à la pointe de la technique, mais très chers et encore à moitié expérimentaux).

Alan Sugar choisit de s'adresser à une clientèle résolument familiale, inexpérimentée et sans grands moyens : il décide donc de vendre un ordinateur dont l'installation est la plus simple possible, et qui soit directement utilisable même par un profane dès la mise sous tension (d'où le moniteur inclus et le nombre de câbles remarquablement réduit pour l'époque), le tout pour le même prix qu'un Commodore 64 sans écran. Le fait de fournir un moniteur couleur ou monochrome avec l'ordinateur pour un prix abordable participa grandement au succès de ces ordinateurs, les modèles concurrents nécessitaient souvent de monopoliser le téléviseur du salon. De plus, pour rester dans cette logique de clientèle familiale, Amstrad va organiser ses points de vente uniquement sur la base de la grande distribution.

En 1984 sort l'Amstrad CPC 464, comprenant 64 ko de mémoire vive, vendu avec un écran monochrome (vert) ou un écran couleur et, chose inhabituelle à l'époque, un lecteur de cassette intégré. L’Amstrad CPC 464 connaît dès sa sortie un immense succès, surtout en France, se vendant à plus d'un million d’exemplaires.

Amstrad CPC 6128

En 1985 sortent successivement l'Amstrad CPC 664 où le lecteur de cassette est remplacé par un lecteur de disquette, puis l'Amstrad CPC 6128, où la mémoire vive est portée à 128 ko. Les ordinateurs familiaux à disquette étaient également fournis avec des disquettes contenant le système d'exploitation CP/M, encore concurrent de MSDos, qui permettait d'utiliser un certain nombre de logiciels professionnels comme Multiplan, DBase ou Turbo Pascal.

En 1990, voyant les ventes de ces CPC décliner, Amstrad tenta de reprendre le marché avec une version plus évoluée du CPC (l'Amstrad plus) ainsi qu'une console de jeux (la GX-4000) (voir Tilt no 82) : 4096 couleurs, sprites gérés par le matériel, canaux DMA pour le son, port cartouche, nouveau design. Ces machines n'avaient cependant plus assez d'atouts face aux ordinateurs Amiga de Commodore et autres 520ST d'Atari de l'époque et l'arrivée des consoles de 4e génération tel que la Mega Drive. La gamme Amstrad plus et GX-4000 disparut rapidement des rayons.

Frise chronologique de production des différents modèles :

Gamme et spécifications

Spécifications techniques de l'Amstrad CPC

Ces machines sont toutes équipées d'un microprocesseur Zilog Z80 à MHz (sauf les CPC+ qui possédaient un Z80 à 4,444 4 MHz, mais qui n'apportaient aucun gain de vitesse, cette augmentation de fréquence servait pour les possibilités supplémentaires implantées dans le CPC+).

Étant donné que le CPC partage la mémoire avec le contrôleur de l'écran (CRTC), le processeur doit attendre pendant les périodes de lecture du CRTC, entraînant le léger ralentissement de certaines instructions. L'IPC du Z80 est faible et les instructions sont toutes sujettes à des cycles d'attente pour laisser le contrôleur vidéo lire la mémoire partagée avec le Z80. En conséquence les Amstrad CPC ne peuvent exécuter au maximum qu'un million d'instructions par seconde.

L'Amstrad CPC est équipé d'un générateur de son programmable (ou processeur sonore), l'AY-3-8912 fabriqué par General Instrument qui permet de décharger le Z80 de la gestion du son. Ce processeur 8 bits permet de créer des sons sur 3 canaux et possède une sonorité caractéristique des machines de l'époque (il équipe également le MSX, l'ORIC et les ZX Spectrum 128, +2 et +3). Ce son numérique se différencie des méthodes de création de sons avec les ordinateurs actuels (restitution d'ondes sonores, de boucles ou d'instruments préenregistrés) car il ne permet de programmer que des signaux électriques carrés afin de produire un son et de lui appliquer divers effets. Le résultat est un son purement électronique appelé CHIPSOUND.

Résolutions graphiques avancées

Le contrôleur vidéo de l'Amstrad CPC est facilement programmable, même en Basic. On peut ainsi réduire ou augmenter la taille de l'écran. La plupart des jeux commerciaux réduisent la résolution standard de 80 à 64 octets pour faciliter les calculs d'affichage et gagner en vitesse. Au contraire, certains programmes graphiques augmentent la résolution affichable pour utiliser toute la hauteur de l'écran (par exemple Arkanoid), toute la largeur (Super Cauldron) ou même tout l'écran (page d'intro de Crazy Cars II). Il est aussi possible de mélanger les résolutions entre elles, technique courante dans le jeu vidéo, pour avoir un HUD en haute résolution et un écran de jeu en basse résolution avec plus de couleurs.

Les résolutions maximales sont:

  • 192 x 272 en 16 couleurs (Mode 0 en Basic : 20 colonnes x 25 lignes de caractères)
  • 384 x 272 en 4 couleurs (Mode 1 en Basic : 40 colonnes x 25 lignes de caractères)
  • 768 x 272 en 2 couleurs (Mode 2 en Basic : 80 colonnes x 25 lignes de caractères)

Les Amstrad CPC originaux

Le premier chiffre dans le nom des CPC indique le type du système de stockage : 4 pour un stockage sur cassettes, 6 pour un stockage sur disquettes 3". Les chiffres suivants indiquent la quantité de RAM.

Arnold 4

L'Arnold 4 est d'aspect extérieur identique au CPC 6128 classique mais était beaucoup moins cher à produire avec un circuit imprimé et un ASIC qui réduisaient de façon considérable la taille de la carte mère et le nombre de puces. Si la carte d'un CPC 6128 occupe tout l'espace du boîtier, c'est un 6128 classique. Si au contraire la carte n'occupe environ que les deux tiers de l'espace disponible et laisse vide une partie du boîtier, c'est un Arnold 4.

CPC472

Le CPC472 est un modèle assez spécial sorti uniquement en Espagne.

Il avait été créé par le distributeur espagnol sans en informer la maison mère pour contourner une loi espagnole de l’époque qui exigeait que tous les ordinateurs familiaux avec moins de 64 ko de RAM possèdent le caractère Ñ spécifique à la langue espagnole, sous peine d'être taxé.

Le distributeur recevait les CPC464, les modifiait (un petit montage qui se mettait à la place d’une des ROM pour ajouter une puce de 8 ko de RAM) et modifiait l’inscription en CPC472.

Cette mémoire supplémentaire était parfaitement inutile car invisible.

Quelque temps après cette loi fut étendue à tous les modèles familiaux.

Les CRTC

Indépendamment des modèles de la gamme, Amstrad a utilisé des CRTC (Cathodic Ray Tube Controller) provenant de divers fabricants. Même si leurs principales caractéristiques sont identiques, de légères différences existent, dues soit à un bogue dans la puce, soit à un comportement différent de celui spécifié par la documentation. C'est ainsi qu'une démo écrite pour le CRTC 1 peut ne pas s'afficher correctement (ou pas du tout) sur un CRTC 0. En 2008, cinq types de CRTC étaient identifiés :

  • CRTC 0 : chipset HD6845 (Hitachi),
  • CRTC 1 : chipset UM6845R (UMC),
  • CRTC 2 : chipset UM6845S (UMC) ou MC6845 (Motorola),
  • CRTC 3 : ASIC de l'Amstrad plus,
  • CRTC 4 : ASIC de l'Arnold 4.

Les numéros de CRTC ont été attribués par des passionnés qui essayaient d'exploiter la machine à son maximum. C’est pourquoi ils ne respectent pas l'ordre chronologique : Le CRTC 4 (ASIC de CPC ancienne génération) est plus ancien que le CRTC 3 (Amstrad plus) parce qu’il n’a été « découvert » qu'après la sortie de l'Amstrad plus. On peut de même remarquer l’existence de deux puces distinctes rassemblées sous l'appellation CRTC 2 : en effet, cette numérotation se fonde sur le fonctionnement des puces, et aucune différence de comportement entre ces deux puces n’a été mise en évidence.

Les périphériques

De nombreux périphériques étaient disponibles pour le CPC comme :

  • une imprimante (DMP 2000),
  • des lecteurs de disquettes ou de cassettes
  • un joystick (il est possible de brancher deux joysticks simultanément sur le CPC via un adaptateur),
  • une souris (d’utilisation peu ergonomique), un lecteur de disquettes externe (modèle DDI-1),
  • un synthétiseur vocal (Techni-Musique, avec un excellent rendu en français),
  • un scanner (lecteur optique s’interfaçant sur la tête d’impression de l’imprimante DMP 2000),
  • un tuner TV (qui permit à beaucoup d’adolescents dans les années 1980 d’avoir pour la première fois un téléviseur dans leur chambre, inutilisable de nos jours depuis que la TNT a remplacé la diffusion analogique)
  • des extensions de mémoire externes augmentant de 128 ko la mémoire des CPC 464 et 664 en se branchant sur le port d'extension du CPC. L'interface du lecteur de disquettes externe était alors insérée dans le port de l'extension mémoire.
  • une extension de mémoire interne produite par VORTEX qui se branchait à l'intérieur d'un CPC 464, directement sur les emplacements du processeur et du Gate Array. Cette extension avait l'avantage sur les extensions externes d'être invisible depuis l'extérieur[2]. Ces extensions mémoire avaient un intérêt limité car la quasi-totalité des logiciels étaient prévus pour fonctionner avec 64 Ko de RAM afin de conserver une compatibilité entre CPC 464 et 6128.
  • le Multiface qui permettait, entre autres, de sauvegarder des instantanés des jeux et logiciels.
  • une interface pour la transmission série

Presse

De nombreux magazines mensuels ou bimensuels ont été consacrés en partie ou en totalité à cette machine. Ceux-ci pouvaient traiter de nombreux sujets comme les jeux, les utilitaires, les périphériques, la programmation, le demomaking, les fanzines, etc. Voici la liste des magazines parus en France (ils sont pour la plupart téléchargeables en version pdf) :

Émulation

Il existe différents logiciels qui permettent d'émuler avec un système informatique actuel un Amstrad CPC. Il est ainsi possible de continuer à exploiter la grande logithèque disponible pour cet ordinateur sans en posséder un.

Parmi les émulateurs les plus connus, on peut citer :

  • ACE pour MorphOS
  • Arnold pour macOS
  • CaPriCe 32 pour Windows
  • CPCE pour windows (Le plus compatible pour le chargement des jeux sur K7)
  • CrocoDS multiplateforme (Windows, linux, macOS, iOS, Web, ...). Dérivé (et amélioré) de la version Nintendo DS d'origine
  • Wiituka pour Nintendo Wii
  • CPCDroid pour Android
  • CPCBox pour tout navigateur Web supportant le JavaScript
  • WinAPE pour Windows
  • JavaCPC pour Windows : très riche en options, très graphique, émule également l'imprimante DMP 2000 !
  • CPC4RPI pour carte Raspberry Pi
  • XCPC pour systèmes Unix, Linux, BSD

Annexes

Articles connexes

Notes et références

Liens externes

  • (en) CPCWiki - L'encyclopédie dédiée aux CPC, à noter aussi pour son forum très fourni.
  • (fr) Amstrad Today - Site incontournable si vous souhaitez faire revivre votre Amstrad CPC.
  • (fr) CPC-Power - Base de données regroupant des informations et images sur les jeux, utilitaires, compilations, démos et listing de revue pour l'Amstrad CPC / GX 4000. Site officiel
  • (fr) Amstrad CPC for ever : Amstrad.eu - Site d'actualité et de ressources.
  • (fr) (en) Genesis8 Amstrad Page - Site d'actualité et de ressources.
  • (en) CPC Box : Un émulateur Amstrad utilisable sans installation depuis n'importe quel navigateur Web.
  • (fr) Vidéo de présentation du hardware et de l'histoire de l'Amstrad CPC - Vidéo.
  • Serveur FTP d'archive avec tous les jeux et utilitaires Amstrad CPC
  • Portail de l’informatique
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