Amalgame (communication)

L’amalgame, dans son sens figuré de procédé de langage, consiste à associer abusivement des personnes, des groupes ou des idées.

Pour les articles homonymes, voir Amalgame.

On parle, par exemple, d’un amalgame quand on associe intentionnellement ou non un groupe criminel du passé sur lequel un consensus est établi quant à sa nocivité (tels que les nazis) à un groupe, une personne ou une action contemporaine qui ne méritent pas ce rapprochement extrême, quels que soient leurs défauts éventuels.

Des mots explosifs

Le nazisme, les sectes, le fascisme, le terrorisme, entre autres, sont des termes au fort pouvoir émotionnel parfois utilisés de manière plus ou moins malveillante pour discréditer une personne, un groupe ou une action par amalgame. Un autre amalgame répandu (cf. article "Amalgame Over" du Canard Enchaîné ()[1] ) consiste lui à confondre antisémitisme (la haine des juifs) et antisionisme (l'opposition à la politique d'Israël). Emmanuel Macron a lui aussi usé de cet amalgame lors du diner du CRIF du de par la citation « L'antisionisme est l'une des formes modernes de l'antisémitisme. »[2]. L’amalgame permet ainsi de contourner le dialogue en provoquant une réaction immédiate chez l’interlocuteur, les lecteurs ou l’auditoire, interdisant souvent une analyse plus approfondie du sujet traité.

Le discrédit

L’amalgame, comme association négative ou inappropriée, jette le discrédit sur quelque chose ou quelqu’un.

En matière de santé mentale, par exemple, des amalgames entre troubles psychiques et dangerosité (« les personnes schizophrènes sont violentes ») sont régulièrement dénoncés[3],[4],[5]car ils stigmatisent les personnes atteintes de maladie mentale.

Des amalgames véhiculés dans des discours ou des médias, peuvent stigmatiser des groupes ou des personnes comme : l’amalgame entre « fonction publique » et « service public » (en laissant entendre qu'il s'agit de fonctionnaires), entre « chômeurs » et « fainéants » (en laissant entendre que toute personne sans emploi est responsable de sa situation), entre « minorité spirituelle » et « groupe criminel » (en laissant entendre que tous les groupes spirituels sont des « sectes »), entre « accusé » et « coupable » (en oubliant la « présomption d’innocence »).

Un amalgame comme celui entre « blonde » et « stupide », véhiculé dans des blagues, des films, etc. accrédite le stéréotype de la blonde. En associant le genre à une qualité négative, ce type d'amalgame participe aussi au stéréotype de genre.

Le trollisme sur Internet pratique parfois l'amalgame.

Références

  1. Matthias.R, « Quand le canard vole en groupe », sur Club de Mediapart (consulté le )
  2. BFMTV, « Macron au dîner du Crif: « L'antisionisme est l'une des formes modernes de antisémitisme » », BFMTV (consulté le )
  3. Combattre les préjugés sur la maladie mentale, Portail Santé et bien-être, Gouvernement du Québec, mise à jour du 07.11.2017 http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/combattre-les-prejuges-sur-la-maladie-mentale/#prejuges-les-plus-frequents
  4. Réforme de la psychiatrie : réactions positives et craintes d'"amalgame", Le Monde, 02.12.2008.https://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/02/reforme-de-la-psychiatrie-le-ps-denonce-un-amalgame-les-professionnels-plutot-positifs_1126139_3224.html
  5. Terrorisme et psychiatrie : gare aux amalgames, Susie Bourquin, Infirmiers.com, Mise à jour le 07.09.17 https://www.infirmiers.com/votre-carriere/votre-carriere/terrorisme-psychiatrie-amalgames.html
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