Amédée Vignola

Amédée Vignola, né le à Toulouse et mort le à Wavignies, est un artiste français, surtout connu comme dessinateur humoristique et caricaturiste.

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Biographie

« La Lutte pour le portefeuille », Le Pilori, 24 septembre 1893.

Né le au no 29 de la rue du Rempart Matabiau, à Toulouse, Joseph-Amédé-Antoine Vignola est le fils d'Antoinette Brousset et de Jean-Baptiste Vignola, ancien percepteur[1].

Amédée Vignola débute comme dessinateur humoristique dès les années 1880. En 1886, il collabore ainsi au Moustique de Toulouse, un hebdomadaire satirique conservateur[2]. Au début de la décennie suivante, il s'installe à Paris, où il se mêle au milieu artistique monmartrois. En 1891, il est condamné par défaut à deux mois de prison et 3 000 francs d'amende pour outrage aux bonnes mœurs en raison d'un dessin publié dans L’Écho du boulevard[3].

Vignola a illustré plusieurs textes de son ami Léon Durocher, tels que Le Percement de l'isthme de Corinthe, une fantaisie transposant le scandale de Panama dans la Grèce antique (publiée en 1893 dans L'Univers illustré puis en volume chez H. Simonis Empis)[4], ou Le Rameau d'Or (1894)[5].

Quatorzième tableau du Sphinx (1896).

Dès 1894, Vignola dessine pour le théâtre d'ombres[6]. Dans ce domaine, son œuvre la plus réputée est Le Sphinx, créé au Chat noir en (texte et partition de Georges Fragerolle). On y voyait les silhouettes des différentes civilisations se succéder, depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du monde, devant le sphinx de Gizeh[7]. Très bien accueillie par la critique, l’œuvre est présentée chez le comte de Lariboisière en l'honneur du prince Henri d'Orléans[8]. La même année, Vignola réalise les ombres de l'épopée Hélène de son ami Durocher (musique de Pierre Kunc) pour la soirée inaugurale du théâtre Pompadour[9]. En 1899, le dessinateur installe un théâtre d'ombres et de marionnettes à tiges dans les anciens locaux du théâtre Mondain. En référence à ces pantins et à leur créateur, la salle est baptisée « théâtre des Vignolettes »[10]. Celle-ci ayant fermé ses portes avant la fin de l'année, c'est au Grand-Guignol que Vignola présente les ombres d’Au Drapeau ! (texte de Gaston Guérin et musique de Paul Marcelles) en [11].

À partir de 1900, Vignola publie des livres (comme par exemple Toutes les Femmes, études[12]) puis des revues (L’Étude académique[13], Mes Modèles[14], Le Document photographique, L'Humanité féminine[15]) présentant complaisamment des dessins et des photographies de femmes nues sous des prétextes artistiques ou ethnographiques.

Dans un tout autre registre, Vignola crée dès 1908 des pièces d'ombres religieuses pour la Bonne Presse[16]. Cette maison d'édition catholique lui commandera également d'autres œuvres, dont des films fixes, au cours de l'entre-deux-guerres.

Son fils, Lucien Vignola, télégraphiste, est mort lors du naufrage du Natal en 1917[17].

Amédée Vignola est mort en 1939[18].

Collaborations

Notes et références

  1. Archives municipales de Toulouse, état civil, registre des naissances de 1862, acte no 360 (vue 49 sur 387).
  2. L'Auta, janvier 1942, p. 6.
  3. Le Guetteur de Saint-Quentin, 8 décembre 1891, p. 2.
  4. La Joie de la maison, 1er juin 1893, p. 272-273.
  5. Le Radical, 18 décembre 1894, p. 4.
  6. La République française, 7 janvier 1894, p. 3.
  7. Le Gaulois, 22 janvier 1896, p. 4.
  8. Le Gaulois, 22 mai 1896, p. 2.
  9. Le Matin, 13 novembre 1896, p. 3.
  10. Le Figaro, 10 janvier 1899, p. 5.
  11. La Justice, 18 décembre 1899, p. 3.
  12. Amédee Vignola, Toutes les femmes : études, Paris : A. Méricant, (lire en ligne)
  13. « L'Étude académique : revue artistique illustrée, documents humains - 8 années disponibles - Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  14. « Mes modèles : recueil inédit d'études d'après nature pour peintres et sculpteurs : revue tri-mensuelle paraissant les 10, 20 et 30 de chaque mois / A. Vignola,... - 2 années disponibles - Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  15. « L'Humanité féminine : revue hebdomadaire universelle illustrée : études de nus, de costumes, de mœurs / A. Vignola - 1 année disponible - Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  16. La Croix, 28 février 1908, p. 2.
  17. Le Gaulois, 19 septembre 1917, p. 2.
  18. Date de décès indiquée sur le site d'Artprice, artprice.com (consulté le 9 juillet 2019).
  19. Gil Blas, 30 novembre 1890, p. 3.
  20. La Cocarde, 2 avril 1890, p. 2.
  21. La Caricature, 25 janvier 1890, p. 2.
  22. Le XIXe siècle, 15 janvier 1890, p. 3.
  23. La Croix, 18 juillet 1913, p. 6.
  24. Fin de siècle, 9 avril 1892, p. 4.
  25. Le Gaulois du dimanche, 18-19 octobre 1902.
  26. La Jeune Garde, 14 juin 1891, p. 1.
  27. Le Journal, 3 février 1896, p. 3.
  28. Le Journal amusant, 30 janvier 1892, p. 7.
  29. Le Monde illustré, 19 août 1899, p. 154-155.
  30. Le Figaro, 20 mars 1891, p. 4.
  31. Gil Blas, 19 janvier 1891, p. 1.
  32. L'Univers illustré, 25 mars 1893.
  33. La Vie parisienne, 8 juillet 1893, p. 379.

Voir aussi

Bibliographie

  • Maître-Fol, « Amédée Vignola », La Plume, , p. 163-164.
  • Bertrand Tillier, La Républicature : la caricature politique en France, 1870-1914, Paris, CNRS éditions, 1997, p. 142-155 (consultable en ligne).
  • Manon Lecaplain, Presse engagée, presse du nu et La Bonne Presse, Amédée Vignola ou le parcours d’un atypique, Revue Sociétés & Représentations, 2019.

Liens externes

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