Alphonse Théraulaz

Alphonse Théraulaz , né le à Versailles et mort le à Fribourg, est une personnalité politique suisse.

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Famille

Catholique, il est originaire de Fribourg, La Roche et Pont-la-Ville. Le père d’Alphonse, Théodore-Pierre, est cocher au service de la monarchie de Louis-Philippe en France et sa mère, Marie Bellanger, est française. Alphonse Théraulaz épouse en 1862 Pauline Chiffelle, fille d’un commerçant en vêtements. Veuf à deux reprises, il épouse en deuxièmes noces (1881) Anne-Françoise Weiss, de Magnedens et, en troisièmes noces (1883) Marie-Louise Genoud, de Châtel-Saint-Denis.

Biographie

Alphonse Théraulaz revient en Suisse lorsque sa famille s’établit à Châtel-Saint-Denis. Il y est l’étudiant assidu de son oncle Joseph-Ignace Théraulaz[1], curé du lieu. Il étudie ensuite au Collège Saint-Michel. Il est membre de la Société des étudiants suisses (1859), puis vice-président (1860) et enfin président (1861–1862) de celle-ci. Il est promoteur et fondateur du Club alpin, section de Fribourg (1858). Il est le quarantième citoyen suisse et le premier Fribourgeois à gravir le Cervin. Membre assidu du Cercle de l'union, il se constitue un réseau d’amis influents.

Théraulaz embrasse d’abord la carrière commerciale, du fait de son entrée dans la famille Chiffelle. Il aura beaucoup de mal à se séparer totalement de ses activités privées, même lorsqu’il sera au Conseil d'État. Lors du retrait de Joseph Jaquet en 1874, il envisage d’être candidat, mais il s’efface devant Menoud, qui est élu le , mais refuse son élection. Théraulaz se présente alors et il est élu, au troisième tour, le , avec 36 voix sur 69, devançant le major Repond (33 voix). Théraulaz succède à Jaquet à l’Intérieur (1874–1880). Il se consacre à l’organisation forestière (1876), à l’amélioration du bétail par des concours et des primes ainsi qu’à une meilleure gestion des sociétés de laiterie et de fromagerie. Il se retire en 1880 pour des raisons personnelles liées à la gestion de ses affaires textiles et à son premier veuvage.

Il est réélu en 1881, se plaçant devant Arthur de Techtermann qui démissionne. Il gère la direction des Travaux publics (1881–1894), où il fait passer la loi sur la police des eaux dans les régions élevées (1885). Il est le seul membre du Gouvernement à s’abstenir, le , lors du vote sur l’organisation provisoire de l’Université de Fribourg en invoquant des craintes financières. Théraulaz fait passer la subvention cantonale de deux millions de francs au percement du Simplon (1887) et celles pour les voies ferrées Vevey–Bulle–Thoune et Fribourg–Morat (1891).

C’est la période où Théraulaz est le plus influent, dominant avec Menoud le Conseil d’Etat dont le duo se partage les présidences. Théraulaz préside en 1883, 1885, 1888, 1890, puis, dans un autre contexte, en 1898, 1905 et 1907.

Son étoile pâlit avec le départ de Menoud vers la Banque de l'État et l’ascension de Python. Théraulaz passe aux Finances où il doit assumer l’endettement dû aux projets d’infrastructures ferroviaires, scolaires et hydroélectriques du régime, voulu par son concurrent Georges Python. Théraulaz doit donc faire passer les emprunts de 1895, 1899, 1902, 1903 et 1907 qui font bondir la dette de l’État de 28 à plus de 100 millions de francs. Il fournit donc à l’État les moyens de ses ambitions de modernisation au prix de lourdes charges : le service de la dette devient le premier poste des dépenses étatiques. Il met sous toit la loi sur la Banque cantonale (1895) et la loi sur la Caisse hypothécaire (1907).

Théraulaz est député au Grand Conseil fribourgeois de 1875 à 1914. Il est également conseiller aux États de 1882 à 1883, présidant cette Chambre en 1883. Il passe ensuite au Conseil national, où il siège de 1884 à 1914. Sa carrière militaire le mène au rang de capitaine quartier-maître.

Théraulaz est un conservateur modéré à ses débuts, mais dès son accession au Gouvernement, il prend ses distances avec le Cercle de l’Union, se tenant au-dessus des factions du parti dominant. Il est plutôt porté à la conciliation et il ne pratique pas, dans son département, le système des « dégommages » utilisé par les conservateurs après leur victoire électorale de 1881. Il reprend même à son ancien poste de commissaire général son ex-collègue Modeste Bise, non réélu en 1881, pour cause de modération politique.

Les fonctions politiques de Théraulaz l’amènent à occuper de nombreux postes dans le secteur paraétatique. Il est membre du Conseil d’administration de la Caisse d’amortissement de la dette publique (1881–1911), de la Caisse hypothécaire du canton de Fribourg (1885–1912), de la Banque nationale suisse (1906–1913), des chemins de fer de la Suisse Occidentale (1883–1889) et du Jura–Simplon (1890–1902), ainsi que des Salines du Rhin (1909–1912). Il est promoteur du Village suisse de l'Exposition universelle de 1900 à Paris. Il occupe des fonctions importantes à la Banque de l’État au moment où se préparent les scandales qui vont éclabousser le régime conservateur : il en est le président du Conseil d’administration. Lucide sur la mauvaise gestion de cet établissement, il préfère, à plus de 70 ans, ne pas se représenter au Conseil d'État en , laissant Georges Python assumer ce que son audace créatrice a engendré. Théraulaz se retire de tous ses autres mandats en 1914. Il retourne dans la vie privée et il s’éteint, le , à l’âge de 81 ans, à Fribourg.

Descendance

En premières noces, Alphonse Théraulaz est le bisaïeul de Pierre Hemmer, chef d'entreprise suisse actif dans le domaine d'Internet[2]. Il est le trisaïeul de Bruno Marmier, conseiller communal à Villars-sur-Glâne, et conseiller d'agglomération de Fribourg.

Références

  1. Dellion, Apollinaire; Porchel, François, Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg, Fribourg, Fribourg : Impr. du Chroniqueur suisse, , 270 p. (lire en ligne), vol 3, p. 172
  2. Généalogie famille Hemmer, Archives du Canton de Fribourg (Suisse).

Sources

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