Alliage de fer et de nickel

Un alliage de fer et de nickel est un alliage métallique constitué principalement de fer et de nickel. On appelle souvent aussi alliages de fer et de nickel des matériaux qui sont en réalité des composés intermétalliques du fer et du nickel, ou des assemblages de composés intermétalliques.

Les alliages de fer et de nickel existent dans la nature sur Terre (fer tellurique et fer météorique[alpha 1]) et dans la Terre (noyau interne[alpha 2]), ainsi que dans divers autres corps du Système solaire (astéroïdes de type M, noyaux planétaires). Dans ce contexte on les qualifie souvent de fer-nickel (Fe-Ni).

De nombreux alliages de fer et de nickel sont produits par l'industrie métallurgique et commercialisés, en raison de leurs propriétés mécaniques, thermiques ou magnétiques. L'industrie chimique utilise aussi certains alliages de fer et de nickel pour leurs propriété catalytiques.

Inventaire

Le tableau ci-dessous présente un panorama des principaux alliages de fer et de nickel, naturels ou produits de l'industrie.

NomDescriptionFraction massique de nickel
ou formule chimique
Acier maragingUn acier de grandes résistance mécanique et dureté, tout en gardant une bonne ductilité.15 à 25 %
Antitaénite (en)Un composé intermétallique présent dans les météorites.Fe3Ni[2]
Austénite et fer γLe nickel dissous dans le fer γ (un allotrope du fer) ou l'austénite (une solution solide du carbone dans le fer γ) en accroît le champ de stabilité.
AwaruiteUn composé intermétallique présent dans les météorites et dans les serpentinites.Ni2-3Fe
CunifeUn alliage de faible coefficient de dilatation thermique (voisin de ceux de certains verres).20 % (et 60 % de cuivre)
ÉlinvarUn acier dont les coefficients élastiques dépendent très peu de la température.36 % (et 12 % de chrome)[3]
Fer météorique et métal des météoritesUn assemblage de kamacite et de taénite, avec un peu de tétrataénite, d'antitaénite (en) et d'awaruite.5 à 30 %
Fer telluriqueUn alliage naturel d'origine terrestre, moins riche en nickel que le fer météorique.0,05 à 4 %
Fernico IIUn alliage de faible coefficient de dilatation thermique (voisin de ceux de certains verres).31 % (et 15 % de cobalt)
FerronickelUn ferroalliage de pureté variable.20 à 40 %
Fonte brute de nickelUn ferroalliage de pureté variable, moins riche en nickel que le ferronickel.moins de 15 %
InvarUn acier dont le coefficient de dilatation thermique dépend très peu de la température.36 %
KamaciteUn alliage naturel, présent dans les météorites (fer météorique).5 à 12 %
Kovar et Fernico IUn alliage de faible coefficient de dilatation thermique (voisin de ceux des verres durs), utilisé pour le scellement verre/métal ou céramique/métal.29 % (et 17 % de cobalt)
Mu-métalUn acier de forte perméabilité magnétique.77 % (avec 5 % de cuivre et 3 % de molybdène) ou 80 % (avec 5 % de molybdène)
Ni-resistUne fonte au nickel de bonne résistance aux températures basses ou élevées, aux variations thermiques et à la corrosion.10 à 40 %
Noyau terrestreLe noyau externe (liquide) et le noyau interne (solide) sont principalement constitués de fer et de nickel.environ 5,5 %[4]
Noyaux planétairesLes planètes telluriques, certains astéroïdes et certains satellites ont un noyau principalement constitué de fer et de nickel.variable
PermalloyUne gamme d'alliages de grande perméabilité magnétique.45 à 79 % (et 0 à 5 % de molybdène)
TaéniteUn alliage naturel, présent dans les météorites (fer météorique).25 à 65 %
TétrataéniteUn composé intermétallique présent dans les météorites.FeNi

Notes et références

Notes

  1. Le fer météorique provient surtout des météorites de fer et des sidérolithes, mais on trouve aussi du fer-nickel dans les chondrites.
  2. Le noyau externe est également métallique et principalement constitué de fer et de nickel, mais il est liquide (on parle rarement d'alliage pour un liquide). Au début du xxe siècle on appelait souvent, à l'initiative d'Eduard Suess[1], NiFe ou NIFE le noyau terrestre (avec le SiAl ou SIAL et le SiMa ou SIMa, la croûte et le manteau).

Références

  1. Eduard Suess, La Face de la Terre, Armand Colin, , p. 534.
  2. « Antitaenite », sur Mindat.org (consulté le ).
  3. Joseph R. Davis, Nickel, Cobalt, and Their Alloys, ASM international, , 442 p. (ISBN 0-87170-685-7, lire en ligne), p. 100.
  4. Jung-Fu Lin, « Iron-Nickel alloy in the Earth's core », Geophysical Research Letters, vol. 29, no 10, (DOI 10.1029/2002GL015089, Bibcode 2002GeoRL..29.1471L).

Voir aussi

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