Akan (peuple)

Les Akans sont une population d'Afrique de l'Ouest installée principalement au Ghana mais constituent en Côte d'Ivoire, où ils sont divisés en une multitude de sous-groupes.

Pour les articles homonymes, voir Akan.

Akan
Couple en tenue akan

Populations significatives par région
Ghana ~18 000 000
Côte d'Ivoire ~7 500 000
Autres
Régions d’origine Ghana
Côte d'Ivoire
Langues Langues akan
Religions majorité chrétienne ; aussi Religions traditionnelles africaines, et irréligieuse

Ethnonymie

Selon les sources et le contexte, on rencontre différentes formes : Acanjj, Akani, Akanny, Akans, Hecanny[1]. Ils se reconnaissent une même origine immédiate, le bassin du Pra Ofin, dans l’actuel Ghana[2].

Dispersion du peuple Akan

Distribution géographique

Les peuples Akan occupent le territoire compris entre la Volta à l’est et le Bandama à l’ouest, le huitième parallèle Nord et l’océan Atlantique[2].

Le sud, le centre et l'est de la Côte d'Ivoire sont occupés par différentes branches de la famille Akan (Lagunaires, Baoulé, Agni), dont le centre de gravité se trouve dans le territoire Akan au sud du Ghana.

La majorité des Akans réside au Ghana : ce sont les Ashanti, les Adansi, les Denkyira, les Brong, les Fanti, les Sefwi, les Aowin, les Nzima, les Akuapem, les Buem et les Kwahu.

Peuples

Les Akans constituent un groupe de peuples (Bron, Adjoukrou Ashanti, Baoulé, Agni, Appolo, Attié, Abbey, Abidji, Adioukrou, Ahizi, Alladian, Abouré, Ebrié, Avikam, Tchokossi, Akuapem, Denkyira, Fanti, Wassa, etc.) installés principalement dans le sud du Ghana. Les Akans sont également installés en Côte d'Ivoire, au Togo et au Bénin (Ewé, Guin, Ané, Adja, Tchokossi/Anoufo, Tchumbuli).

Les Tchokossi

Les Tchokossi (dos, terme péjoratif rejeté par les Annofouè) d'origine Agni Baoulé. En 1810, ces guerriers se détachèrent de la région du Baoulé-Ngban. Ils ont conservé leur langue. Les Annoffouè ou Tchokossi sont Ivoiriens eux-mêmes à la maison du Ghana. Ils étaient l'avant-garde de l'armée de la reine Pokou.[réf. nécessaire]

Les Akans Yaourè

Les Yaourès figurent parmi les Akans établis de longue date en Côte d'Ivoire ; ils étaient là bien avant les Baoulé.[réf. nécessaire] Leur nom viendrait de Yéwolè (« nous étions là » ou « nous sommes originaires ») ou de Yawarè, du nom de leur ancêtre de sexe féminin, lointaine parente du roi Opokou Ware de Kumassi.

Les Akan Guin

Ils sont originaires de Accra et se sont établis au Togo où ils formèrent le royaume de Glidji. Ils occupent le sud-ouest du Bénin

Les Akan Ané

Ils sont originaires de Elmina (d'où le nom qui leur est souvent donné de Mina et se sont établis au Togo où ils fondèrent la ville de Aného, avant de s'établir au Bénin à Agoué.

Langue

Les Akan parlent une même langue, le twi, avec de nombreuses variantes dialectales[2].

Le baoulé appartient à la famille des langues akan ou tano central. Il s'agit de la langue du peuple des Baoulés, principalement parlée en Côte d'Ivoire dans le centre du pays à Bouaké, Yamoussoukro, Dimbokro, Béoumi, Sakassou, Daoukro, Bouaflé, Kouassi Kouassikro, Bodokro, Bocanda, Ouelle, M'bahiakro, Toumodi, Tiébissou et de Didiévi.

Histoire

À l'arrivée des explorateurs portugais en 1474, ces différentes populations étaient organisées en petits royaumes indépendants.

L'or paraissait si abondant dans la région que les Portugais la nommèrent Côte de l'Or.

Au début du XVIIIe siècle, les Ashantis constituèrent une fédération qui résista aux Britanniques pendant près de deux siècles et ne fut définitivement défaite qu'en 1900[3].

Organisation socio-culturelle

Pesons à poudre d'or (Muséum de Toulouse)

Les Akans sont généralement organisés en « royaumes ». La charge suprême – comme celle des responsables de famille – est héréditaire, transmise par voie matrilinéaire. Elle est exercée, en association, par un homme et une femme[2] Les Akan se caractérisent aussi par leur système de dation du nom lié aux jours de naissance[2]..

Prénoms akan

Les noms des jours Akans sont composés des noms des jours à proprement parler et de l’appellation de jour (tchin) comme en français (di), exemple Lune + Di = lundi. Pour retrouver la correspondance chez les akans ou ashantis du Ghana, il faut décaler les noms au jour suivant.

  • Lundi : Kissié tchin : (Kouassi, Kwassi, Akissi).
  • Mardi : Djolè tchin : (Kouadio, Kwadwo, Kodjo, Adjoua ou Adjo).
  • Mercredi : Mlan tchin : (Konan, Kwabena, Kobena, Amenan).
  • Jeudi : Wouhé tchin : (Kouakou, Kwaku, Kweku, Ahou).
  • Vendredi : 'Ya tchin : (Yao, Yaw, Aya ou Yah).
  • Samedi : Foué tchin :(Koffi, Affoué).
  • Dimanche : Monnè tchin :(Kouamé,Kwame,Kwamin, Amoin)[4].

Chez les N'zima, un peuple akan, les noms de naissance s'accompagnent de noms de caresse.

  • Lundi : (kenlenzilé), Kodjo (garçon), Adjoba (fille), nom de caresse (assela, ômôlossa)
  • Mardi (dweké), Kabenlan (Kablan) (garçon), abrema(fille), nom de caresse(abouo kablan benna wossu, kwosia)
  • Mercredi(maalin), Kacou (garçon), akouba (fille), nom de caresse(abaakou, ôbologyi)
  • Jeudi(koulé), kouao (garçon), yaba (fille), nom de caresse (ôgonlon, amélé)
  • Vendredi(yalé), koffi (garçon), affiba (fille), nom de caresse(abou koffi, molowié)
  • Samedi(folê), Kouame (garçon), ama (fille), nom de caresse (abossiabo, agyabenlandou)
  • Dimanche : (molê), kouassi(garçon), akassi(fille), nom de caresse(afum, assimokoua)

Ces noms de naissance sont les êkêla douma.

Personnalités Akan

Monarques

Personnalités politiques ivoiriennes

Personnalités scientifiques ivoiriennes

Kouame K. Klebair
  • Kouame K. Klebair

Personnalités politiques ghanéennes

Autres

Art akan

Notes et références

  1. Source BnF
  2. Diabaté, Henriette,, Le Sanvi : un royaume akan (1701-1901) (ISBN 9782811109035, OCLC 849517815, lire en ligne), p. 31
  3. Histoire des peuples de civilisation Akan nzima-kotoko.org
  4. « PRENOMS AKAN PAR JOUR DE NAISSANCE : GARCONS ET FILLES(baoule,agni;as... », sur Skyrock, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Ivor Wilks, « Wangara, Akan and Portuguese in the fifteenth and sixteenth centuries. I. The matter of Bitu », The Journal of African History, no 23 (3), 1982, p. 333–349
  • (en) Ivor Wilks, « Wangara, Akan and Portuguese in the fifteenth and sixteenth centuries. II. The struggle for trade », The Journal of African History, no 23, 1982, p. 463–472
  • (en) Eva L.R. Meyerowitz, « A Note on the Origin of Ghana », African Affairs (Londres), no 51 (205), 1952, p. 319–323
  • (en) Eva L.R. Meyerowitz, Akan Traditions of Origin, Londres, 1952
  • (en) Jack Goody, « Ethnohistory and the Akan of Ghana », Africa (Londres), no 29 (1), 1959, p. 67–81 (regard critique sur le point de vue d'Eva Meyerowitz)
  • Assoi Adiko, Peuples Akan et civilisations béniniennes, Service d'études et de recherches pédagogiques pour les pays en voie de développement, 1964, 49 p.
  • Gérard Chouin, Claude-Hélène Perrot et Gérard Pescheux, Approches croisées des mondes Akan (Partie I), Société des africanistes, 2005 (ISBN 978-2-908948-17-2)
  • Paulette Roulon-Doko et Catherine Baroin, Approches croisées des mondes Akan (partie II), Société des africanistes (ISBN 978-2-908948-19-6)
  • Robert Cornevin (et al.), Bronzes et poudre d'or : les poids miniatures des Akan d'Afrique occidentale, Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, Le Bronze industriel, 1970, 54 p.
  • Kwasi Gyan, Contes akan du Ghana, Edicef, 1983, 181 p. (ISBN 978-2-85319-115-9)
  • Jean-Jacques Lahaderne, Dénéraux akan : poids monétaires du XVe au XIXe siècle dans l'Afrique de l'ouest, Arts d'Afrique noire, 1981, 198 p.
  • Georges Niangoran-Bouah, L'univers Akan des poids à peser l'or, Les nouvelles éditions africaines-MLB, 1987 (ISBN 978-2-7236-1403-0)
  • Christiane Owusu-Sarpong, La mort akan : étude ethno-sémiotique des textes funéraires akan, Harmattan, 2000, 280 p. (ISBN 978-2-7475-0059-3)
  • Giovanni Franco Scanzi (et al.), Bijoux en or akan, Rotary Club d'Abidjan, 1999, 157 p.
  • Pierluigi Valsecchi et Fabio Viti, Mondes akan : identité et pouvoir en Afrique, L'Harmattan, 1999, 361 p. (ISBN 978-2-7384-8513-7)

Discographie

  • (en) Elizabeth Kumi et Joseph Manu (compil.), Rhythms of Life, Songs of Wisdom: Akan Music from Ghana, Smithsonian Folkways Recordings, 2006, 71'

Filmographie

  • Idriss Diabate, La fête de l'igname à Adahou : Côte d'Ivoire, ministère de la Coopération, CCF, Rennes Saint-Jacques, 1994, 19'
  • Véronique Duchesne (réal.), Au pays où danse le kaolin, CNRS Audiovisuel, Meudon (Hauts-de-Seine), 2002, 54'

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’anthropologie
  • Portail de la Côte d’Ivoire
  • Portail du Ghana
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.