Tiébissou

Tiébissou est une ville et un département de Côte d'Ivoire situé au centre du pays, dans la région du Bélier.

Le département, peuplé en majorité par des Baoulés, est limité :

  • au nord, par la ville de Bouaké ;
  • à l'est, par les villes de Dimbokro et de Bongouanou ;
  • au sud, par la ville de Tiassalé ;
  • à l’ouest par les villes de Bouaflé, le Lac de Kossou, la ville de Gagnoa et par le District Autonome de Yamoussoukro[1].

Histoire

C'est la seconde grande cité ivoirienne à être tombée aux mains des "forces républicaines", ex-forces nouvelles, le .

Le nom TIEBISSOU est une déformation que le colon français a apportée au mot Baoulé « TCHEWYSSOU » qui signifie l'endroit où se trouvent les pierres qui servaient de balles ou munitions pour la chasse, trouvées à l'emplacement du quartier Baoulékro qui a donné son nom au chef-lieu de département qu'est TIEBISSOU. Le quartier situé a l'Ouest de la ville s'appelle désormais quartier BEL HORIZON. Comme tous les Akan de Côte d'Ivoire, les Baoulé de Tiébissou sont arrivés du Ghana. Mais, les Gbomi de Gbomizambo disent faire partie des premiers habitants de la Côte d'Ivoire[2].

Le canton Nanafouè est actuellement dirigé par nanan Boua Yao Kouamé, un instituteur à la retraite et chef du village de Taki-Salékro, chef-lieu du canton N'VLAN. Mais le deuxième canton qui est celui des Aïtou n'a plus de chef depuis le décès de Nanan Brou Gnamien, en 1954. Il y a des querelles de succession opposant la tribu Angbavia à la tribu Lomo. Mais selon des chefs de tribu, l'installation d'un chef de canton se fera au cours du premier trimestre de 2014. Les Aïtou et les Nanafoué pratiquent le système matrilinéaire. L'existence de Tiébissou en tant qu'entité administrative date d'avant 1900[2].

Après avoir longtemps été chef-lieu de subdivision, la ville a été érigée en chef-lieu de sous-préfecture par la loi no 61-4 du , rattachée au département de Bouaké et plus tard à celui de Yamoussoukro jusqu'en 1996. Tiébissou a été érigée en chef-lieu de département par le décret no 96-664 du et fait partie de la région administrative du Bélier ouverte en par le décret no 97-482 du . Ce département a fonctionné avec une seule sous-préfecture jusqu'en 2005, date à laquelle ont été créées les sous-préfectures de Molonou, Yakpabo- Sakassou et de Lomokankro par le décret no 2005-315 du [3].

Au terme des dernières élections législatives, Tiébissou a obtenu deux postes de députés, occupés par Assa Ouffet et Oura Brou, du PDCI-RDA, un parti fortement implanté dans le département de Tiébissou et même dans la région du Bélier. Créée en 1985, la commune de Tiébissou qui est la seule du département a été dirigée respectivement par feux Coffi Gadeau (de 1985 à 1990) et Ackandi Aka (de 1990 à 1996), ensuite par Koffi Kouassi Luc (de 1996 à ) et depuis par N'Dri Koffi Germain[4].

Administration

  • Une loi de 1978[5] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.
Liste des maires successifs
Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
1980PDCI-RDAHomme politiqueélu
1983PDCI-RDAHomme politiqueélu
1985Coffi GadeauPDCI-RDAHomme politiqueélu
1990Haccandy AckaPDCI-RDAHomme politiqueélu
1995PDCI-RDAHomme politiqueélu
2001Luc KoffiPDCI-RDAHomme politiqueélu

Société

Démographie

Selon le recensement général de l'habitat et de la population réalisé par l'INS en 1998, le département de Tiébissou comptait environ 71.337 habitants dont 54.427 dans le canton Aïtou et 12. 910 dans le canton Nanafouè. Il est composé de 92,4% d'Ivoiriens et 07,6% d'étrangers. Mais aujourd'hui, cette population est estimée à au moins 100 000 habitants. La ville de Tiébissou compte environ 15.501 habitants dont 8.425 hommes et 7.086 femmes. Elle est composée de 10 quartiers, à savoir Bel Horizon, Centre, Château d'eau, Lycée, Faboukro, Municipal, Lac, Résidentiel, Sokoura et Sangankro[6].

La commune comprend 12 villages et abrite 22.260 hbts y compris ceux de la ville. Outre quelques allogènes et étrangers, surtout ceux de la communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDAO), la population de Tiébissou, répartie dans cent dix (110) villages et campements, est composée d'autochtones Baoulé originaires de deux cantons : Le canton Aïtou et le canton Nanafoué. Le canton Aïtou, plus vaste avec huit tribus, occupe la moitié Est du département et le canton Nanafouè moins vaste avec cinq (5) tribus, occupe la moitié Ouest[7].

  1. les cantons
  • le Canton Aïtou/Ahitou

le canton Ahitou est composé de huit (tribus):

Tribu Maounzi, Tribu Kpodjou, Tribu Yakpabo, Tribu Lomo, Tribu Kétéklé, Tribu Gbonan, Tribu Blowé Et Tribu Angbavia

  • le Canton Nanafouè

 le canton Nanafouè est composé de cinq tribu

Tribu N'Vlan, Tribu Souafouè, Tribu Djran-Issi, Et Tribu Yadidibikro-Molonou

2. les Tribus et les villages[2]

TRIBUS NOMBRE DE VILLAGES CHEF-LIEUX
CANTON AHITOU
Maounzi 12 MINABO
KPODJOU 17 BAKRO-SAKASSOU
YAKPABO 12 KANANGO
LOMA 11 LOMOKANKRO
KETEKLE 07 AHOUGNASSOU-ALLAHOU
GBONAN 12 ASSE-M'BO
BLOWÊ 05 ASSABONOU
AGBAVIA 03 N'GATTADOLIKRO
CANTON NANAFOUE
N'VLAN 06 TAKISALEKRO
SOUAFOUE 06 KOMLOSSOU
DJRAN-ISSI 05 GROGRODILA
YADIBIKRO-MOLONOU 01 MOLONOU

Économie

Le département de Tiébissou ne possède aucune industrie. Les principales activités sont essentiellement des secteurs primaire et tertiaire[2].

Au niveau du secteur primaire, il y a l'agriculture (cultures vivrières de céréales et de tubercules et cultures de rente: café, anacarde), l'activité halieutique sur le barrage de Kossou dont la construction a entrainé le déguerpissement de certaines populations comme celles de Sakassou-N'Dènou, Amanzi Abrica et Huakré, toutes du canton Nanafouè. Ces villages regroupés connaissent quelques problèmes au niveau de la cohésion sociale[2].

Des déguerpis de N'Dènou ont dû être réinstallés dans la région de San-Pedro. Ils y ont créé le village de Boignykro. Il existe une harmonie entre les deux cantons Nanafouè et Aïtou, qui sont unis par le « Toukpê » qui est une alliance à plaisanterie. Des danses traditionnelles dont l'Adreba, le Bédouho, le Goli font partie du riche patrimoine culturel local. Il y a des interdits comme les jours sacrés, principalement le mercredi où l'on ne va pas au champ.[2]

Administration

Créé en 1996, le département de Tiébissou comprend aujourd'hui quatre sous-préfectures. Depuis sa création, ce département est à son cinquième préfet, Pascal Kifory Ouattara, depuis le . Il y a été précédé par les préfets Yao Bi N'Dri ( à ), Kouakou Assouman ( à ), Gombadji Gueu Georges ( au ), Bernadette Akasson ( à )[2].

Quant aux trois nouvelles sous-préfectures, elles gardent toujours leurs premiers sous-préfets, arrivés en . Il s'agit de MM. Daniel Gnala, sous-préfet de Molonou, dans le canton Nanafoué, Gooré Bi Tibé, sous-préfet de Yakpabo-Sakassou et de Mme IDA, épouse Camara, sous-préfet de Lomokankro. Tous deux dans le canton Aïtou. L'actuel sous-préfet de Tiébissou est M. Anderson Abo Kouadio Kouman[2].

Il existe également des services extérieurs publics, parapublics et privés. Le département de Tiébissou comprend trois établissements secondaires publics dont le lycée Coffi Gadeau et les deux nouveaux collèges ouverts à la rentrée 2013/2014[2].

Environnement

Climat et végétation

Le climat est de type baouléen ou tropical humide avec quatre saisons, dont deux pluvieuses (de mars à juillet et de septembre à octobre) et deux saisons sèches (d'août à septembre et de novembre à février), avec la présence plus ou moins prononcée de l'harmattan et l'influence de l'alizé boréal ou continental qui amène du Nord-est, un air sec et chaud, chargé de fines poussières. La végétation est composée de la savane arborée et de la savane pré-forestière avec des forêts galeries[2].

Faune

Elle est composée essentiellement de ruminants, rongeurs et autres reptiles. Les principales espèces animales sont, entre autres, l'aulacode(Agouti), la gazelle, le rat, le rat palmiste, le lièvre, la biche et l'écureil[2].

Relief et sols

Le relief est essentiellement composé de bas plateaux avec une altitude moyenne d'environ 300 mètres. C'est donc un relief dans l'ensemble plat. L'on rencontre des sols ferralitiques moyennement dénaturés et des sols hydro-morphes (dans les bas-fonds).

Il est maqué par le fleuve Bandama, à l'Ouest et les rivières Kan et Pra, au Centre et à l'Est[2].

Évolution démographique
19201946197019751998Estimation 2010
5 5889 98518 683
Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles comptes

Éducation

Enseignement primaire
Public

  • École primaire publique

Enseignement secondaire
Lycée Public

Collège public

  • Collège moderne

Sports

La localité dispose d'un club de football, le Kanbonou FC, qui évolue en Championnat de Division Régionale, équivalent d'une « 4e division » [8].

Infrastructures

  • Centre Culturel

Personnalités liées à la commune

  • Charles Koffi Diby, ministre de l'Économie et des finances dans les différents gouvernements dirigés par Guillaume Soro.
  • Lambert Kouassi Konan, ministre de l'Agriculture dans plusieurs gouvernements ivoiriens.

Notes et références

  1. « vie des Régions », sur ardci-rd.org
  2. « Le département de Tiébissou », sur rezoivoire.net
  3. Agence Ivoirienne de Presse (AIP)[source insuffisante], octobre 2005
  4. Agence Ivoirienne de Presse (AIP)[source insuffisante], avril 2013
  5. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
  6. Agence Ivoirienne de Presse (AIP)[source insuffisante].
  7. Agence Ivoirienne de Presse (AIP)[source insuffisante]...
  8. Championnat de Football de Côte d'Ivoire
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