Fiat G.91

Le Fiat G.91, surnommé Gina en Allemagne, est un avion de chasse, d'appui tactique et de reconnaissance. Mis en service en août 1958, il a été construit à 756 exemplaires, utilisés principalement par l'Italie, l'Allemagne de l’Ouest et le Portugal.

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Fiat G.91

Fiat G-91 italien avec une maquette de missile air-sol AS-20 français.

Constructeur Fiat - Aeritalia
Rôle avion multirôle
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 756
Équipage
1
Motorisation
Moteur Bristol Siddeley Orpheus 803
Nombre 1
Type Turboréacteur
Poussée unitaire 2 270 kgp
Dimensions
Envergure 8,56 m
Longueur 11,29 m
Hauteur 4,00 m
Surface alaire 16,43 m2
Masses
À vide 3 100 kg
Avec armement 5 440 kg
Maximale 5 500 kg
Performances
Vitesse maximale 1 075 km/h
Plafond 13 100 m
Facteur de charge +5/-2 G
Armement
Interne 4 mitrailleuses Browning M2 de calibre 12,7 mm avec 300 coups ou 2 canons DEFA de 30 mm avec 125 obus selon les versions
Externe 500 kg de bombes, roquettes etc. et 2 missiles air-air d'autodéfense AIM-9 Sidewinder

Conception

À la suite de la guerre de Corée, la direction de l'OTAN fut convaincue qu'il fallait disposer d'un chasseur tactique léger à fournir à ses alliés européens dans un but d'harmonisation des matériels. Pour cela, l'OTAN organisa le concours Light Weight Tactical Strike Fighter (LWTSF), chasseur léger d'appui tactique, dans le cadre du NBMR-1 (NATO Basic Military Requirement 1, en français : Nécessité militaire basique no 1 de l'OTAN).

Le cahier des charges du NBMR-1 établi en décembre 1953 imposait un appareil monoplace de construction simple et d'entretien facile, dont la masse à vide ne devait pas excéder 5 000 livres (2 267 kg), être destiné prioritairement à l'attaque au sol de jour et à moins de 1 500 m d'altitude, avoir une vitesse maximale de Mach 0,95 et pouvoir décoller d'une piste en herbe en moins de 900 mètres. Le réacteur, choisi plus tard, devait être un Bristol-Siddeley Orpheus 3 de 2 200 kgp.

À l'issue d'une première sélection, trois projets sont retenus : le Breguet Taon, le Dassault Étendard VI et le Fiat G.91.

Un prototype de chaque avion est commandé pour évaluation. Celui du G.91, conçu sous la direction de l'ingénieur Giuseppe Gabrielli, fait son premier vol le 9 août 1956 avec le pilote d'essai Riccardo Bergamini aux commandes. Cet appareil sera détruit dans un accident le 26 juillet 1957.

Le Fiat G.91 est finalement déclaré vainqueur de la compétition en janvier 1958. Le gouvernement italien avait devancé le choix de l'OTAN en passant une commande de 3 prototypes et de 27 appareils de présérie. Finalement, seuls l'Allemagne de l'Ouest et le Portugal utilisèrent également cet avion.

Cette décision fut très controversée, particulièrement par la France qui estimait que les conditions du concours étaient largement biaisées en faveur de l'appareil italien[1]. Toutefois, le G-91 avait pour lui l'avantage de la simplicité, et d'une mise au point plus aboutie car reprenant pour une part non négligeable l'architecture du F-86 Sabre de chez North American, alors que le Dassault Étendard VI était encore au stade du prototype dont les performances s'étaient révélées correctes mais insuffisantes pour concurrencer le Fiat G-91. La France se retira du programme, tandis que les commandes de la Grèce et de la Turquie furent annulées pour des problèmes budgétaires.

"Le verdict [du concours OTAN] tombe le 12 novembre 1957 : la préférence est donnée au Fiat [G 91] , le plus classique et, dirons-nous, le moins modernes des compétiteurs. Bien entendu, les Français soupçonnent que les dés ont été pipés, cette mini-copie du "Sabre" ne pouvant que séduire les Américains. On sait aujourd'hui qu'ils étaient très soucieux de fournir du travail à l'industrie italienne."[2]

"En 1963, le JG 73 est pressenti pour être rééquipé par la dernière acquisition de la Luftwaffe, le petit Fiat G 91R [...]. L'expérience tourne très vite court. L'inadaptation du "Gina" -surnom affectueux décerné par les pilotes allemands au Fiat G 91R par transformation phonétique raccourcie [...] de "Gee-ninenty-one"- à la mission de défense aérienne est patente et, dès le mois de mai 1964, le 731. Staffel récupère ses Sabre [...] Toutefois, deux années plus tard [...] les G 91 ayant été commandés en grand nombre [...], le JABOG 42 n'échappe pas à la conversion sur le petit chasseur rondouillard au nez camus [...] Le "Gina", [...] peu guerrier en tant que système d'armes [...] Au début des années 70, face aux carences présentées par les "Gina" [...] les responsables de la Luftwaffe avaient opté pour le rééquipement [...] avec des Phantom II[...]"[3]

Le Fiat G.91 est mis en service en août 1958 et sera utilisé pendant pratiquement 40 ans. La version initiale fut déclinée en biplace d'entraînement et en une version de reconnaissance. Le 27 décembre 1966 eut lieu le premier vol de la version G.91Y, avec des performances nettement supérieures grâce à l'augmentation de puissance offerte par ses 2 réacteurs General Electric J85 qui sera construite à 67 exemplaires.

"Le G 91Y [...] ne connut jamais une popularité aussi grande que celle de son petit frère [...], le "Yankee" était déjà un avion dépassé lors de son entrée en service."[4]

L'appareil sera construit en Italie mais aussi sous licence en Allemagne de l'Ouest, où le groupement des firmes Messerschmitt, Heinkel et Dornier sous le nom de Flugzeug-Union Süd, fabriqua 308 exemplaires au total dans l'usine Dornier de Oberpfaffenhofen. Les derniers appareils sortirent en 1966.

Engagements

Les seuls Fiat G.91 engagés au combat furent ceux de la force aérienne portugaise, lors des guerres d'indépendance de l'Angola, de la Guinée-Bissau et du Mozambique. 8 ont été perdus lors de ce conflit.

Le Fiat G.91 fut sélectionné pour équiper la patrouille de voltige italienne des Frecce Tricolori entre 1963 et 1982.

Variantes

G.91T biplace italien.
  • Fiat G.91 : Monoplace d'attaque au sol ;
  • G.91 PAN : Version destinée à la patrouille acrobatique italienne Frecce Tricolori ;
  • G.91R : Reconnaissance photographique ;
    • G.91R/1 : Version destinée à l'Italie ;
      • G.91R/1A : Avec instruments de navigation améliorés ;
      • G.91R/1B : Avec train d'atterrissage renforcé ;
    • G.91R/2 : Proposé à l'armée de l'air française, mais aucune commande effectuée ;
    • G.91R/3 : Pour la Luftwaffe (Allemagne) avec canons DEFA de 30 mm ;
      • G.91R/3 (FZD) : Version civile G91R/3, utilisée par une société privée pour remorquer des cibles au service de la Luftwaffe ;
    • G.91R/4 : 4 mitrailleuses Browning de 12,7 mm et autres modifications mineures ;
  • G.91T : Biplace d'entraînement ;
  • G.91Y : Doté de 2 réacteurs General Electric J85-GE-13A ;
    • G.91Y-T : Biplace d'entraînement avancé ;
    • G.91Y-S : Adapté aux besoins de la Suisse (1 prototype produit).

Utilisateurs

Notes et références

  1. « Le marché du chasseur léger tactique - le concours OTAN de 1957 », Fana de l'aviation n°439, , p. 29
  2. « Les chasseurs légers de 1957 - Les avions du concours OTAN », Fana de l'aviation n°440, , p. 46
  3. « Le Jabog 35 est mort vive le JG 73 », Air Zone n°8, , p. 24
  4. « ITALIE : les derniers FIAT G 91Y ont été retiré du service », Air Zone n°4, , p. 6

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi (trad. de l'italien), Les avions, t. 5 : L'ère des engins à réaction, Paris/Bruxelles, Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », , 316 p. (ISBN 2-8003-0344-1), p. 272-275.
  • L'encyclopédie des avions civils et militaires (trad. Christian Muguet), Nov'Edit, , 446 p. (ISBN 2-915363-17-X et 0-785-81185-0)
  • Pierre Gaillard, Avions et hélicoptères militaires d'aujourd'hui, Clichy/Paris, éditions Larivière, coll. « DOCAVIA », , 304 p. (ISBN 2-907051-24-5, EAN 978-2-907-05124-8, OCLC 43504288)

Liens externes

Voir aussi

Articles connexes

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