Adolphe van Bever

Adolphe van Bever est un bibliographe et érudit français, né à Paris le [1] et mort dans la même ville le .

Biographie

Adolphe van Bever naît à Paris d'une famille pauvre. Il connaît une enfance et une adolescence malheureuses ; le milieu social duquel il est originaire le condamne jusqu'à dix-huit ans aux travaux les plus durs. De nature chétive, il est, entre autres, garçon livreur pour un marchand de porcelaines.

Né pauvre, il se découvre un jour un intérêt pour la science et les méthodes des chartistes[réf. souhaitée]. Dès l'âge de seize ans, d'une culture générale hors du commun, il donne de petites conférences, assez suivies, sur l'histoire du théâtre français, durant lesquelles son ami de jeunesse Paul Léautaud récite des fragments de tragédie[2]. Il a connu Léautaud à l'école communale de Courbevoie, que tous deux fréquentaient durant les années 1880.

À dix-huit ans, il devient secrétaire du théâtre de l'Œuvre, puis de 1897 à 1912, embauché par Alfred Vallette, il occupe la même fonction au Mercure de France. Il se consacre ensuite à ses travaux d'érudition. Il partage en outre avec son ami Paul Léautaud une passion pour la poésie qui les conduira à publier conjointement en 1900 leur célèbre anthologie Poètes d’Aujourd'hui (1880-1900), maintes fois rééditée. Il devient également l'ami de l'écrivain Maurice Renard, face au domicile duquel il habitait 5, rue de Tournon, à deux pas du Mercure de France [3].

Atteint d'une douloureuse maladie d'origine syphilitique, le tabès, il se consacre à son travail. Il se livre principalement à l’édition critique des poètes et écrivains satiriques, libertins et galants, mais aborde également, par une série d’anthologies régionales, le folklore oral des provinces françaises, en collaboration avec Arnold van Gennep. Il tient par ailleurs un rôle important chez l'éditeur Georges Crès dans la collection des « Maîtres du livre », dans laquelle il publie des éditions critiques de Verlaine, Baudelaire, Ronsard et Rousseau. Il aide Léon Bloy à y placer Le Désespéré[4].

Mais alors que son nom commence à s'imposer, le tabès dont il est atteint s'aggrave. Il meurt à l'âge de cinquante-cinq ans, dans son logis parisien de la rue de Tournon, après avoir publié près de cent ouvrages. Son éloge funèbre est prononcé par Maurice Renard sur sa tombe, au cimetière de Grosrouvre : « Être bon et souffrir. Travailler et souffrir[5]. »

Œuvre

Ex libris d'Adolphe van Bever représentant un castor (bever en néerlandais).

Liens externes

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Sources

Bibliographie

  • Edmond André Rocher, Adolphe van Bever, G. Crès, Paris, 1911.
  • Paul Léautaud, Adolphe van Bever, Impr. F. Paillart, Abbeville, 1927.
  • Ch. Bosse, Catalogue de la bibliothèque : livres anciens et modernes, éditions originales d'auteurs contemporains, la plupart avec dédicace autographe, réimpressions d'auteurs classiques, livres illustrés, poètes du terroir, epistoliers, histoire littéraire, beaux-arts, mémoires, bibliographie de M. Ad. van Bever, L. Giraud-Badin, Paris, 1927.

Notes et références

  1. Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 12/1141/1871 (consulté le 2 janvier 2013).
  2. Paul Léautaud, images et textes réunis par Marie Dormoy, Paris, Mercure de France, 1969, p. 28.
  3. Claude Deméocq, « La nouvelle aimée de Jean Ray et Paul Léautaud », dans l'anthologie de Maurice Renard Fantômes et fantoches, Fleuve Noir, coll. « Bibliothèque du fantastique », 1999, p. 515.
  4. Éric Walbecq, « Les envois de Léon Bloy sur le Désespéré », Histoires Littéraires, no 1, 2000, p. 40-53.
  5. Léon Deffoux, notice nécrologique, in L'Ami du lettré. Année littéraire & artistique pour 1928, Grasset, 1928, p. 170-171.
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