Émile Despax

Émile Despax [dɛspaks], né le à Dax (Landes) et mort le à Moussy-Verneuil, à la ferme du Metz (Chemin des Dames), est un poète français "tué à l'ennemi"[1] au cours de la Première Guerre mondiale. Un témoignage récemment publié décrit les circonstances précises de sa mort[2].

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Son nom est gravé au Panthéon de Paris, figurant parmi les 560 hommes de lettres tombés au combat durant le conflit.


Biographie

Émile Despax, est né à Dax d'une famille de vieille bourgeoisie, qui s'est illustrée dans la magistrature et la politique. Il passe une partie de son enfance aux Iles Comores et à la Réunion[3].

Élève brillant, il fait ses études au lycée à Bordeaux, puis au lycée Henri IV à Paris. Après sa licence en droit, il est nommé chef du secrétariat particulier de Raphaël Millès-Lacroix (1850-1941), ministre des Colonies (dacquois lui aussi) puis auprès du gouverneur général de l'Indochine. Il fait en 1909 un voyage au Cambodge en compagnie de l’écrivaine Jeanne Leuba et de son époux l’archéologue Henri Parmentier et visite le temple d'Angkor, auquel il consacre un écrit.

Il fut ensuite sous-préfet d'Oloron-Sainte-Marie[4].

Il entretient dès 1904 une amitié avec Guillaume Apollinaire[5].

Son recueil de poésies La Maison des glycines, publié en 1905 au Mercure de France, est son oeuvre la plus reconnue. Elle obtient en 1906 le prix Archon-Despérouses décerné par l'Académie Française, avec une dotation de 500 francs .

En 1908, une sélection de ses poèmes est publié dans une Anthologie des poètes du Midi[6]. Bien qu'il ne puisse être qualifié de poète régionaliste, Despax évoque de façon récurrente ses Landes natales, ses ambiances, ses paysages. "Ses poèmes sont faits de détails, de souvenirs, d’impressions et d’observations de la vie de chaque jour, dont un grand don d’harmonie a composé des ensembles pleins d’émotion" écrivent de lui Adolphe Van Bever et Paul Léautaud[3]

Il obtient à nouveau le prix Archon-Despérouses en 1915[7], pour Maguelone.

Il meut au combat la même année.

Dans une chronique parue au lendemain de sa mort, Rémy de Gourmont écrit : "Despax s’était un peu éloigné des luttes littéraires. Il avait été nommé sous-préfet, mais il était resté poète et il jouissait plus que jamais de sa réputation précoce. Il n’y a pas encore beaucoup d’années que je m’étais entremis pour faire publier dans de bonnes conditions son premier livre au Mercure de France, et je vois encore ce beau jeune homme entrer du même coup dans le bonheur et dans la vie littéraire[8]".

Dans la notice qu'ils lui consacrent dans leur ouvrage "Poètes d'aujourd'hui" paru en 1918, Adolphe Van Bever et Paul Léautaud écrivent : "Sa vie tient en peu de lignes, son œuvre en peu de pages, mais quelles pages[3] !"

Il était cousin et camarade littéraire de l'écrivain Pierre Benoit.

Œuvres

  • Au Seuil de la Lande, 1902, Mercure de France.
  • La Maison des Glycines, poèmes, Mercure de France, Paris, 1905. Réédité en 1926 à la demande de la famille.
  • Publication posthumes dans Poètes d'aujourd'hui, T3, Mercure de France, 1929.
  • Extrait de La Maison des glycines :
    • "Le Parc. Jeune fille du soir, cette heure s’est posée Comme un oiseau léger sur le bord de ce toit. L’Heure du souvenir marche dans la rosée, S’approche et, je le sens, veut me parler de toi. Avec tes bras croisés sur ton cœur sans défense, Avec, surtout, cette détresse dans la voix, Dans le parc où mourut, près de moi, ton enfance, Jeune fille du soir, c’est toi. Je te revois." .
      La revue d'art et littérature russe Весы, consacra un important commentaire, en 1906, à La Maison des Glycines.

Renommée posthume

Notes et références

  1. « Mémoires des Hommes »
  2. Thierry Secretan, 1914-1918, Le temps de nous aimer, Paris, La Martinière, , 332 p., p.50
  3. Adolphe Van Bever et Paul Léautaud, Poètes d'aujourd'hui, Paris, Mercure de France, , 358 p., p.50.
  4. Collectif. Sous la direction de Bernadette Suau, Mémoire des Landes, Comité d'études sur l'histoire et l'art de la Gascogne, , 346 p., p.108
  5. Guillaume Apollinaire. Correspondance. I Lettres reçues. VI Dem-DyBibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits. NAF 27150, Paris (lire en ligne)
  6. Anthologie des poètes du Midi, Paris, Librairie Paul Ollendorff,
  7. http://www.academie-francaise.fr/prix-archon-desperouses.
  8. Rémy de Gourmont, Pendant l'orage, Paris, Librairie ancienne Edouard Champion, (lire en ligne), p. 101-102

Voir aussi

Liens externes

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